Achille Devéria
Achille Devéria est un peintre, illustrateur et graveur français de l'époque romantique, né le à Paris et mort le dans cette ville.
Pour les articles homonymes, voir Devéria.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Achille Jacques Jean Marie Devéria |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
François-Marie Devéria (d) |
Fratrie | |
Conjoint |
Céleste Motte (d) |
Enfants |
Théodule Charles Devéria Gabriel Devéria Sara Devéria (d) |
Parentèle |
Charles Motte (beau-père) Paul-Alfred Colin (gendre) |
A travaillé pour | |
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Mouvement | |
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Distinction |
Biographie
Achille Devéria est le fils d'un fonctionnaire de la Marine, et l'aîné d'une fratrie de cinq enfants. Il suit tout d'abord les cours de peinture d'Anne-Louis Girodet[1] puis ceux de Louis Lafitte, dessinateur du roi.
En 1822, alors qu'il commence à exposer au Salon, lui et son frère Eugène (également peintre) ouvrent un cours de dessin.
Achille Devéria fait la connaissance de Victor Hugo et de son épouse un soir de décembre 1824 en attendant l'ouverture des guichets sous les galeries du théâtre de l'Odéon où se donne, depuis le 7 du mois, l'opéra Robin des Bois ou les Trois balles, adaptation française très libre du Freischütz de Weber[2]. Un dessin promis lors de cette rencontre et apporté à Madame Hugo marque le début de leurs échanges réguliers et des visites qu'ils se rendent désormais mutuellement à leurs domiciles respectifs[N 1].
Achille Devéria épouse, en 1829, Céleste Motte, fille de l'imprimeur lithographe Charles Motte (1785-1836). D'après leur fils Gabriel « la maison que [son] père possédait rue Notre-Dame-des-Champs était enfouie dans des jardins : elle avait la tranquillité d'une retraite et la gaieté d'un nid[3]. » Cette maison avait deux entrées. La seconde, plus volontiers indiquée comme adresse officielle dans les catalogues du salon se trouvait au no 38 de l'ancienne rue de l'Ouest[4] (quartier du Luxembourg, ancien XIe arrondissement) qui longeait, à cette époque, la pépinière plantée à l'emplacement de l'ancien enclos des Chartreux.
La maison est à la fois le foyer familial où logent également Eugène et Laure Devéria et le lieu de travail d'Achille qui y installe son atelier. Elle est « gaie et animée par le mouvement [des] six enfants » du couple qui reçoit dans son salon « toute la pléiade romantique[5]. »
Victor Hugo, Alexandre Dumas (père), Prosper Mérimée, Franz Liszt et de nombreux autres artistes et écrivains viennent dans son atelier pour se faire immortaliser. Un portrait d'Honoré de Balzac jeune homme (1825) lui est attribué[4]. Alfred de Musset y déclama ses premiers vers.
Achille exerça son art dans des genres divers. On lui doit des tableaux religieux et des aquarelles fort recherchées. Il est le premier qui ait su appliquer la couleur à la lithographie, avec l'aide de Motte qui effectuait les tirages.
En 1830, Devéria est un illustrateur reconnu qui a publié de nombreuses lithographies[1] (par exemple le frontispice du Faust de Goethe). Il a aussi exécuté des peintures et des gravures érotiques[1].
Durant le Salon de 1846, son travail est remarqué par la critique. Charles Baudelaire écrit :
« Voilà un beau nom, voilà un noble et vrai artiste à notre sens[6]. »
En 1849, Devéria est nommé directeur du département des Estampes de la Bibliothèque nationale[1] et conservateur adjoint du département égyptien du Louvre. Il passe ses dernières années à voyager en Égypte, dessinant et transcrivant des inscriptions.
Famille
Achille Devéria est le frère d'Eugène Devéria (1805-1865), peintre lui-aussi, et de Laure Devéria (1813-1838), peintre de fleurs morte prématurément.
Par son mariage avec Céleste Motte, conclu en 1829, il est le gendre de l'imprimeur lithographe Charles Motte. Six enfants naissent de ce mariage, dont
- Théodule Charles Devéria (1831-1871), égyptologue ;
- Sara Dévéria (1838-1914), épousera Paul-Alfred Colin (1838-1916), peintre de marine et de paysage, lauréat du prix de Rome ;
- Jean-Gabriel Devéria (1844-1899), sinologue.
Distinction
Quelques œuvres
- Portrait lithographié de Franz Liszt, signé et daté ADevéria / 1832.
- Alexandre Dumas père, 1829
- Élisa Schlésinger vers 1840
- Portrait d'Honoré de Balzac, vers 1825.
- Un Napoléon érotique. Œuvre non sourcée.[réf. nécessaire]
Quelques ouvrages illustrés
- Miguel de Cervantes, L'Ingénieux Chevalier Don Quixote de la Manche, Paris, T. Desoer, 1821
- [lithogr.] Constantin Mazeret, Dénorama, ou spicilège historique et anecdotique sur chaque partie du corps humain, Paris, Peytieux, 1825
- [dessin] Jean de La Fontaine, Œuvres complètes, 30 vignettes gravées par Thompson et notice biographique par Balzac, Paris, A. Sautelet, 1826 [plusieurs éditions]
- Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes, ornées de quarante-deux vignettes gravées d'après les dessins de Devéria[8], Paris, Dalibon, 1826
- [frontispice] Goethe, Faust, édition illustrée d'après Eugène Delacroix, Paris, Charles Motte, 1828
- [vignettes gravées (dont Achille Devéria et Augustin Burdet)] Jean-François Regnard, Œuvres, Paris, P. Dufart, 1828
- Charles Perrault, Les Contes, accompagnés d'une notice de P. L. Jacob, Paris, L. Mame, 1836
- [frontispice] Daniel Defoe, Robinson Crusoë, trad. de Pétrus Borel, Paris, Francisque Borel et Alexandre Varenne, 2 vol., 1836
- Collectif, Les Hommes célèbres de l'Italie, 28 portraits en pied dessinés, Paris, A. Ledoux, 1845
Collections publiques
- Musée des beaux-arts de San Francisco
- J. Paul Getty Museum[9]
- Musée du Louvre
- Musée des beaux-arts de Beaune : Odalisque, huile sur toile
- Fondation Alexandre Vassiliev
- Norton Simon Museum
- Collections de l'université de Liège
- Université de Wake Forest[10]
- Gray, musée Baron-Martin :
- Mort de Mlle Mayer, d'après Prud'hon, gravure sur papier, 16 x 13 cm ;
- Nymphe au chien ou Naïade au chien, d'après Prud'hon, gravure sur papier, 21 x 29 cm.
- Musée des Beaux-Arts de Pau :
- L'imploration
Notes et références
Source
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Notes
- Victor Hugo et son épouse logent alors dans l'entresol d'une maison (disparue) de la rue de Vaugirard (ancien numéro 90, ultérieurement no 88), non loin du domicile d'Achille Devéria. D’avril 1827 à février 1830, les Hugo habitent encore plus près, dans une maison de la rue Notre-Dame-des-Champs (ancien no 11, devenue no 27 en 1904, au moment où sa démolition en vue du percement du boulevard Raspail est projetée). Cf. Lucien Lambeau, « La maison de Victor Hugo, rue Notre-Dame-des-Champs », Procès-verbal de la Commission municipale du Vieux Paris du 15 décembre 1904, p. 310-318.
Références
- (fr) « Biographie de Achille Devéria », sur www.ricochet-jeunes.org (consulté le )
- Théophile Gautier, « Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans », Paris, éd. Hetzel, librairie Magnin, 1859, p. 127 (en ligne).
- Gabriel Devéria, « Notice biographique sur Th. Devéria », pp. 1 et 2, citée par Edmond Pottier dans « Notice sur la vie et les travaux de M. Gabriel Devéria », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 44e année, No 2, 1900. pp. 127-143 (en ligne).
- (en) « Biography of Achille (-Jacques-Jean-Marie) Devéria », sur Artnet.com (consulté le )
- Edmond Pottier, Notice sur la vie et les travaux de M. Gabriel Devéria, In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 44e année, No 2, 1900. pp. 127-143 (en ligne).
- Œuvres complètes de Charles Baudelaire, Paris, Michel Lévy frères, 1868 (II. Curiosités esthétiques, p. 77-198).
- Archives nationales de France, base Léonore (en ligne).
- Voir sur Gallica.
- « Achille and Théodule Devéria », collections du J. Paul Getty Museum.
- Fonds Devéria, Department of Arts, université de Wake Forest.
Voir aussi
Bibliographie critique
- Maximilien Gauthier, Achille et Eugène Devéria, Paris, H. Floury, 1925
- « Achille Devéria » par Laure Beaumont-Maillet, directrice du département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France (1983-2006), in Dominique Morel (s./dir.), Achille Devéria, témoin du romantisme parisien, cat. exp. Maison Renan-Scheffer, Paris, Paris-Musées, 1985
Liens externes
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