Adrien Marie

Adrien Marie né à Neuilly-sur-Seine le et mort à Cadix le est un graveur, illustrateur, peintre et voyageur français.

Adrien Marie
Adrien Marie, photographie de l'Atelier Nadar,
Paris, BnF.
Biographie
Naissance
Décès
(à 42 ans)
Cadix
Nationalité
Activités
Parentèle
Émile Bayard (beau-père)
Signature

Biographie

Adrien Emmanuel Marie étudie la gravure sur bois sous la direction de François Pannemaker et de Guillaume Cabasson. Il est admis à l'École des beaux-arts de Paris, dans l'atelier d'Isidore Pils. Il fait ses débuts en produisant des images pour L'Illustration. Il est proche d'Émile Bayard, dont il épousera plus tard la fille.

Bayard le met en relation avec l'éditeur Albert Lacroix en 1862, afin d'illustrer Les Misérables de Victor Hugo. En 1869, pour l'éditeur Alexandre Houssiaux, il illustre Les Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet et, en 1874, cette fois pour Hachette, La Fille de Carilès de Joséphine Colomb. La même année, il produit 16 dessins pour illustrer Un hivernage dans les glaces de Jules Verne publié chez Hetzel[1] et deux dessins pour Un drame dans les airs, qui paraissent sous le nom de son beau-père Émile Bayard.

Reporteur-dessinateur pour L'Illustration, il suit le la représentation du Docteur Ox au théâtre des Variétés. Son estampe fait alors la page de titre du magazine[2]. C'est vraisemblablement dans ces années-là (vers 1874-1878) qu'il produit un portrait au crayon de Jules Verne de profil[3]. En 1880, on lui doit aussi des estampes pour l'adaptation théâtrale de Michel Strogoff.

Devenu un illustrateur prolifique de la presse française et londonienne, il produit de nombreux dessins, des estampes mais aussi des peintures qu'il présente au Salon. En 1884, il s'associe de nouveau à Bayard pour les illustrations des Contes choisi d'Alphonse Daudet. Il est également dessinateur-correspondant pour Le Monde illustré, Music & Drama, La Saison théâtrale, Paris illustré. Il illustre le reportage de James Tissot sur Londres pour le Paris-Noël de 1886-1887.

Adrien Marie effectue de nombreux voyages en parallèle de sa carrière artistique, périples qui lui inspirent des tableaux, comme Un instant de beauté qui représente une geisha en pleine séance de maquillage, ou cette aquarelle, Antibes, époque des orangers (1883) dédicacée à Jules Hetzel. Il est l'auteur de dessins sur une ascension qu'Hetzel fils effectua avec Gaston Tissandier accompagnant un article anonyme du Monde illustré du [4].

Par ailleurs, on lui doit des scènes historiques telles Bacchanale au-dessus de la mer ou Le Passage des Alpes par Hannibal, ainsi que des paysages comme Vaches au bord de la rivière. Il expose au Salon de Paris en 1866, 1881 et 1889. En 1886, il participe à la deuxième Exposition internationale de blanc et noir où il obtient la médaille d'or dans la section dessin[5].

En 1889, le poète, écrivain, journaliste et homme politique cubain José Martí reprend de nombreuses illustrations d'Adrien Marie dans sa revue pour enfants La Edad de Oro (L'Âge d'or) publiée entre juillet et à New York.

En 1891, il est envoyé par L'Illustration accompagner la mission de Henri-François Brosselard-Faidherbe en Guinée française, mission dont l'objectif est d'étudier la possibilité de tracer une voie ferrée à travers ce territoire. Il est accompagné du journaliste Félix Dubois. Le groupe part de Benty sur la Mellacorée et remonte la Grande-Scarcie (actuelle Sierra-Leone) puis atteint Falaba où il se trouve bloqué par Samory ; les hommes doivent faire demi-tour. La mission parvient néanmoins à cartographier plus de 20 000 km2 et à établir l'itinéraire ferroviaire de Benty à Farana.

Rentré épuisé, malade, Adrien Marie meurt des suites de ce voyage, à Cadix, le .

Notes et références

  1. Le contrat signé l'est pour 17 dessins. Un dessin est donc inédit ou n'a pas été fourni (cf. Alexandre Tarrieu, op. cit. en Bibliographie, note de la rédaction, p. 28.
  2. L'Illustration no 1771 du . Cette estampe est reproduite dans le Bulletin de la Société Jules Verne no 189, , p. 2.
  3. Philippe Burgaud, Un Voyage en ballon, in : Revue Jules Verne, no 37, 2013, p. 154-156.
  4. Alexandre Tarrieu, op. cit., p. 37.
  5. Catalogue de l'exposition de 1890 avec la liste des prix remis aux précédentes expositions, texte en ligne.

Annexes

Bibliographie

  • Henri Demesse, « Adrien Marie », in : La Galerie contemporaine, 5e année, 1880, non paginé.
  • Alexandre Tarrieu, « Adrien Marie (1848-1891) », Bulletin de la Société Jules Verne, no 195, , p. 28-32. — Avec une photographie de l'artiste p. 29.

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