After All
After All est une chanson écrite par David Bowie en 1970 pour l'album The Man Who Sold the World, sorti en novembre 1970 aux États-Unis et en avril 1971 au Royaume-Uni. Comme dans plusieurs de ces compositions de l'époque, s'y reflètent les influences du bouddhisme, de Friedrich Nietzsche et d'Aleister Crowley. Les biographes de Bowie l'ont qualifiée de « joyau caché de l'album » (David Buckley[1]) et de « un de ses enregistrements les plus sous-estimés » (Nicholas Pegg[2]).
Sortie |
4 novembre 1970 (États-Unis) 10 avril 1971 (Royaume-Uni) |
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Enregistré |
18 avril au 22 mai 1970 Londres (studios Trident et Advision |
Durée | 3:52 |
Genre | rock psychédélique, folk psychédélique |
Auteur | David Bowie |
Producteur | Tony Visconti |
Label | Mercury |
Pistes de The Man Who Sold the World
Description
Sur un tempo de valse — notamment sur le long pont, à l'orgue[3] —, accompagné d'une guitare aux vibrations de mandoline[3], ce morceau doux qui contraste avec les sonorités hard rock du reste de l'album[2] évoque la « mélancolie mesurée, légèrement sinistre » de chansons dont le souvenir remonte à l'enfance de Bowie, comme Inchworm de Danny Kaye[1]. Des musicologues y ont vu une sorte d'adieu au courant hippie qui imprègne les premiers albums du chanteur[4],[2], ou encore un hommage au Being for the Benefit of Mr. Kite! des Beatles[2].
Elle fait écho à une des premières compositions de Bowie, There Is a Happy Land (1967, album David Bowie) en ce qu'elle s'attarde aussi sur le monde de l'enfance, mais en en tirant cette fois les conclusions cauchemardesques[2],[5], au point que Nicholas Pegg la considère comme « l'une des plus effrayantes de son répertoire »[2]. Les thématiques chères à l'auteur dans cette partie de sa carrière sont présentes : l'isolement, la paranoïa, l'inadaptation[2].
Comme une grande partie de l'album, le texte est teinté de bouddhisme (« impermanence », « rebirth »)[2] et imprégné de la philosophie nietzschéenne du Surhomme (« Man is an obstacle, sad as the clown », « L'homme est un obstacle, triste comme le clown ») et d'allusions à la pensée de l'occultiste Aleister Crowley (« Live til your rebirth and do what you will », « Vis jusqu'à ta renaissance, et fais ce que tu veux »)[1],[2].
Selon le producteur Tony Visconti, la base de la chanson et le vers « Oh by jingo » sont des idées de Bowie, la paternité du reste revenant à Mick Ronson et lui[2].
Interprètes
Reprises
Des groupes comme Siouxsie and the Banshees, The Cure et Bauhaus citent l'atmosphère gothique de After All parmi leurs influences significatives[1].
- Human Drama - Pin Ups (1993)
- The Mission - Goth Oddity - A Tribute to David Bowie (1996)
- Tori Amos - Strange Little Girls (2001) (face B du single)
- Billie Ray Martin - After All (2014)
Références
- David Buckley (1999). Strange Fascination – David Bowie: The Definitive Story: pp.99–102
- (en) Nicholas Pegg, The Complete David Bowie: New Edition: Expanded and Updated, Titan Books, (ISBN 978-1-78565-533-3, lire en ligne)
- Matthieu Thibault, David Bowie, l'avant-garde pop, Le Mot et le reste, (ISBN 978-2-36054-260-4, lire en ligne)
- Jérôme Soligny, David Bowie - Rainbowman, 1967-1980, Gallimard, (ISBN 978-2-07-269642-8), p. 123.
- Roy Carr & Charles Shaar Murray (1981). Bowie: An Illustrated Record: p.38