Homophobie
L'homophobie est le mépris, le rejet violent, ou la haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l'être. L’homophobie englobe donc les préjugés et les discriminations, et cela peut se manifester par de la peur, de la haine, de l'aversion, du harcèlement, de la violence ou encore de la désapprobation intellectuelle intolérante envers l'ensemble de la communauté LGBT[1],[N 1].
Cet article possède un paronyme, voir Homophonie.
L'homophobie peut aller jusqu'au meurtre, aux attaques terroristes, à la condamnation à mort institutionnalisée comme c'est le cas en Afghanistan, en Arabie saoudite, en Iran, au Nord du Nigeria, en Mauritanie, au Soudan et au Yémen ou lors de la persécution génocidaire du régime nazi envers les homosexuels européens.
L'homophobie peut être de différentes origines : issue de positions religieuses, de considérations culturelles sur le rôle social des sexes et les normes sociales allant avec, de considérations cliniques (en médecine, en particulier en psychiatrie, et en psychologie)[2], ou issue de désirs homosexuels refoulés.
Étymologie
Origine du terme
Le terme est issu de l’anglais homophobia, néologisme apparu pour la première fois dans un article de la revue pornographique américaine Screw daté du , dans lequel le mot désigne la peur qu'ont certains hommes hétérosexuels de passer pour homosexuels.
On le retrouve en 1971, dans Homophobia: a tentative personality profile du psychologue Kenneth Smith. Il a été transposé en français canadien par Yvon Thivierge dans sa traduction pour l'association Gays of Ottawa / Gais de l'Outaouais du fascicule de Ron Dayman et Marie Robertson « Understanding Homophobia » (Pink Triangle Press, Toronto, 1975), et, plus tard et indépendamment, en français hexagonal par Claude Courouve dans son ouvrage Les homosexuels et les autres (Athanor, Paris, 1977), suivi de peu par Dominique Fernandez dans son roman L'étoile rose (Grasset, Paris, 1978).
Par apocope, un homo (terme qui remonte en français à 1912) désigne alors, familièrement, un homme homosexuel. De ce fait, le préfixe homo- prend une teinte masculine pour la formation de mots nouveaux relatifs à l'homosexualité : homoérotisme date de 1967[3]. Toutefois, les linguistes critiquent le bien-fondé de ces termes, car le préfixe « homo- » provient du grec « homoios » signifiant « semblable » et non du latin « homo » signifiant « homme ». De surcroît, la racine « phobie » vient également du grec et signifie « peur ». À proprement parler, homophobie signifie donc « peur de son semblable », et non pas « aversion à l'égard des homosexuels ». Certains chercheurs – à l'instar de l'historien John Boswell – ont suggéré le terme « homosexophobie », littéralement « la peur de l'homosexuel », arguant que le terme « homophobie » signifierait plutôt « crainte du semblable » que « crainte de l'homosexuel »[4], mais ce vocable n'a guère été repris.
Polémiques sémantiques et critiques du terme
La construction du mot « homophobie » à partir du suffixe « -phobie est toutefois critiquée par les opposants aux revendications LGBT comme une manière de les psychiatriser et de caricaturer leurs positions[5],[6].
Le , l'agence de presse nord-américaine Associated Press a déclaré qu'elle ne conseillerait l'usage du terme « homophobia » (et de quelques autres, comme « islamophobia ») que dans certaines circonstances précises : selon elle, ce terme est actuellement utilisé de façon trop imprécise, puisqu'il renvoie à l'idée d'une peur irrationnelle, une idée qui semblerait ainsi décrire une forme de trouble mental dont on ne peut s'assurer[7].
Formes d'homophobie
Condamnation légale de l'homosexualité
L'homophobie d'État a été pratiquée à des degrés divers par des régimes divers, qu'ils soient républicains et démocratiques comme la France et les États-Unis ou monarchiques et parlementaires comme le Royaume-Uni ou encore totalitaires comme en URSS, en Allemagne nazie ou en Espagne franquiste. Elle est aujourd'hui toujours présente dans des pays autoritaires, religieux ou conservateurs, comme l'Arabie saoudite ou l'Iran, les Émirats arabes unis, la Mauritanie, le Nigeria, le Soudan, la Somalie et le Yémen où l'homosexualité peut encore être passible de la peine de mort.
À l'inverse, dans certains pays, l'homosexualité a été légalisée très tôt, comme en Italie depuis 1890 ou aux Pays-Bas depuis 1811.
Après la Déclaration d'indépendance, les États-Unis conservent les lois de l'ancienne administration coloniale qui sanctionnait l'homosexualité de la peine de mort. Mais, inspiré par la Révolution française, l'État de Pennsylvanie est le premier à abolir la peine de mort pour cause d'homosexualité. Au lieu de la peine de mort, la Pennsylvanie institue une peine de 10 ans de prison avec confiscation de tous les biens pour toute personne déclarée homosexuelle. La Caroline du nord sera le dernier État à abolir la peine de mort pour cause d'homosexualité en 1873. La répression envers les homosexuels connaît une nouvelle phase sous l'ère du maccarthysme ; les homosexuels sont alors considérés comme des éléments subversifs soupçonnés de vouloir livrer le pays aux communistes. En 1962, l'État de l'Illinois décriminalise l'homosexualité.
Au XIXe siècle, l'homosexualité peut être punie en Russie de coups de fouet et d'exil, assortis de la déchéance de droits civils[8]. En 1922, à la suite de la révolution bolchévique, l'homosexualité est dépénalisée et comme aux États-Unis considérée comme une maladie mentale devant être traitée médicalement, bien que la mise en pratique médicale ne soit pas réellement effectuée[réf. nécessaire] et laisse place à une relative tolérance.
Avec la prise du pouvoir par Staline disparaît cette relative tolérance qu'avait l'URSS à ses débuts : la loi du punissant de cinq ans de travaux forcés les rapports homosexuels consentis autorise l'arrestation de nombreux homosexuels[9]. L'écrivain soviétique officiel Maxime Gorki faisait l'amalgame entre le fascisme et l'homosexualité en 1934 dans son article Humanisme prolétarien, qui a suscité un éloge de Staline. À l'appui de son propos, Gorki y faisait référence à une prétendue boutade proverbiale : « Exterminez les homosexuels, et le fascisme disparaîtra »[10].
De nos jours, les actes homosexuels sont encore passibles de peine de mort dans sept pays : Afghanistan, Arabie saoudite, Iran, Nord du Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen. Ces législations sont effectivement appliquées. Ainsi, le , deux adolescents iraniens, âgés de 16 et 18 ans, ont été pendus à Mashhad, en Iran, pour avoir eu des relations homosexuelles. Le recours déposé par l'avocat des condamnés devant la Cour suprême de la République islamique d'Iran a été rejeté. Au Nigeria en 2007, 18 homosexuels sont jugés et risquent la peine de mort dans l'État de Bauchi[11].
Hormis les peines de prison, certains pays pratiquent une homophobie d'État, refusant d'appliquer les droits constitutionnels alors qu'ils reconnaissent les droits de l'homme, et favorisant la persécution et l'agression physique contre les homosexuels. Ainsi, au Maroc, en , après que deux hommes homosexuels ont été agressés et battus à leur domicile privé, l'un d'eux a été condamné à quatre mois de prison ferme pour « actes contre nature », tandis que les agresseurs ont été condamnés à deux mois avec sursis[12].
L'homosexualité reste punie d'emprisonnement (de quelques mois à la perpétuité), de sévices corporels, de déportation ou de travaux forcés dans une soixantaine de pays dont : Sénégal, Algérie, Bangladesh, Botswana, Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Émirats arabes unis, Éthiopie, Guyana, Jamaïque, Kenya, Libye, Malaisie, Maroc, Nigeria, Oman, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, Sri Lanka, Syrie, Tanzanie, Togo, Zambie, etc.
Certains pays répriment indirectement l'homosexualité (interdiction de soutien aux associations, licenciement, etc.) ou appliquent des traitements discriminatoires : Grèce, etc.
En Algérie selon le code pénal (Ordonnance no 66-156 du ) et son article 338 : « Tout coupable d’un acte d’homosexualité est puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA [dinars algériens]. Si l’un des auteurs est mineur de dix-huit ans, la peine à l’égard du majeur peut être élevée jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 10 000 DA d’amende. »
Aux États-Unis, en 2003, la Cour suprême a déclaré anticonstitutionnelles les lois de certains États fédérés contre la sodomie[13], au motif que celles-ci violent le XIVe amendement de la constitution protégeant la vie privée et la liberté des citoyens. Treize États fédérés sur cinquante, situés surtout dans le Sud du pays, appliquaient jusqu’alors des lois contre la sodomie entre adultes consentants, quatre condamnant aussi la fellation : le Texas, l’Oklahoma, le Missouri, et le Kansas. Au Kansas, en 2000, un jeune homme déficient mental âgé de 18 ans a été condamné pour « sodomie » (en fait il s'agissait de fellation et non de sodomie au sens restreint de pénétration anale) à 17 ans de prison : il avait prodigué une fellation à un adolescent de la même institution spécialisée, alors âgé de 14 ans, et donc été condamné au titre de la répression des attouchements sexuels sur mineurs ; cependant une disposition dite « loi Roméo et Juliette » réduit la sentence à 15 mois lorsque l'auteur des faits est lui-même adolescent, mais les rapports homosexuels ont été exclus de cette disposition particulière. Ce verdict a par la suite été annulé par une décision unanime de la Cour suprême du Kansas, estimant cette discrimination infondée[14] (le jeune homme a été libéré peu après la décision, ayant passé plus de quatre ans en détention, soit bien plus que les 15 mois finalement requis après révision).
Le , le président de la Gambie Yahya Jammeh exige que tous les homosexuels quittent le pays[15]. Il a également ajouté dans son discours que ceux qui protégeaient les homosexuels s'exposeraient à des « conséquences terribles ».
Partisans d'une inégalité des droits
En 2003, la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée par Joseph Ratzinger, publie un opuscule intitulé Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles dans lequel elle affirme que « reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité ». Il rappelle que « le parlementaire catholique a le devoir moral de voter contre [ces] projets de loi ». Dans le cas où la loi existerait déjà, il doit « s’opposer par les moyens qui lui sont possibles et faire connaître son désaccord »[16].
Censure de la vie politique et sociale homosexuelle
En 1993, sous la pression du Conseil de l'Europe, l'homosexualité est dépénalisée en Russie, mais quatre sujets de la fédération ont depuis voté une loi pénalisant l'apologie de l'homosexualité. En 2013, la Douma (le parlement russe) adopte à l'unanimité une loi « qui interdit la propagande des relations sexuelles non traditionnelles auprès des mineurs »[17]. Cette même loi prévoit même de bientôt autoriser à faire en sorte de retirer les enfants de parents homosexuels afin de les placer en foyer[17].
Violences physiques et sexuelles
Parmi les violences dues à l'homophobie les plus répandues figurent surtout les passages à tabac, les voies de fait[18], les insultes. L'injure homophobe est, en France, très commune, bien que souvent démotivée : des expressions comme pédé, tapette ou encore enculé sont fréquentes, en particulier dans les milieux scolaires, ce qui participe à l'entretien d'une homophobie ordinaire[19]. Elles ne servent cependant pas nécessairement à injurier une personne soupçonnée d'homosexualité, et sont parfois même employées par des personnes elles-mêmes homosexuelles.
Même dans un pays comme la Belgique, traditionnellement en avance dans les droits LGBT (le mariage homosexuel y est légal depuis 2003, la Belgique étant le deuxième pays au monde à l'avoir introduit juridiquement), le climat d'homophobie ordinaire dans la rue peut être particulièrement dur pour ceux qui le subissent. En 2012, Ihsane Jarfi est victime d'un meurtre à caractère homophobe dans la région de Liège. Un documentaire, filmé dans des quartiers à forte présence immigrée de Flandre, suit ainsi un couple de garçons faisant face à des injures, moqueries et menaces d'agressions physiques, alors qu'ils ne font que marcher dans la rue, main dans la main[20].
En 1993, dans le Nebraska (États-Unis), Brandon Teena, jeune homme trans, est violé, frappé et assassiné. Après ce meurtre, un film a rendu hommage à la victime, Boys don't cry, dont le protagoniste est interprété par Hilary Swank[21].
En 2004, la militante lesbienne FannyAnn Eddy est violée et assassinée par des inconnus à Freetown, en Sierra Leone[22].
Le , une manifestation d'homosexuels et de sympathisants à Varsovie en Pologne tourne mal : des jeunes d'extrême droite lancent des injures homophobes et provoquent des heurts. Les violences font quelques blessés[23].
En 2006, en France, Bruno Wiel, jeune homme homosexuel, est passé à tabac et laissé pour mort après avoir été torturé et violé par quatre jeunes gens. Le procès, qui a lieu en 2011, est relayé dans la presse et les journaux nationaux[24]. Les agresseurs sont condamnés à des peines de seize à vingt ans de prison[25].
En 2012, au Chili, à Santiago, un jeune homosexuel, Daniel Zamudio, est torturé et tué par quatre néo-nazis[26].
Le a lieu une fusillade à Orlando dans une boîte de nuit homosexuelle, revendiquée par l'État Islamique, faisant 102 victimes (49 morts et 53 blessés). Cet attentat constitue le pire acte de violence jamais commis à l'encontre de la communauté homosexuelle aux États-Unis[27]. Le lendemain du massacre, la radio de propagande de l'État islamique revient sur l'événement, en se félicitant de l'attaque menée contre les « sodomites » par le « frère Omar Mateen, l'un des soldats du califat en Amérique »[28].
Appels à la violence
En mai 2007, en Russie, alors que le pays s'apprête à organiser la première Gay Pride de son histoire, les milieux nationalistes d'extrême droite et les mouvements religieux orthodoxes appellent à perturber le défilé. L'Union de tous les Russes a notamment critiqué violemment « les sodomites et les dégénérés » qui, « malgré l'interdiction officielle des autorités de Moscou, vont conduire le (…) un cortège » dans le centre de Moscou[29]. Quant au grand mufti de Russie, il a lancé un appel pour « battre » les homosexuels qui oseraient participer à la Gay Pride[30].
Un site web dénommé «Saw » publie les données personnelles des activistes LGBTIQ russes et invite ses adeptes à les chasser contre rémunération. Elena Grigorievna est assassinée le à la suite de la publication de ses données personnelles sur le site[31],[32],[33].
Discrimination
Dans les années 1950 et 1960, au Canada, une campagne de licenciement des homosexuels dans l'administration et l'armée a été menée ; pour ce faire, chaque personne était testée au moyen d'un appareil, nommé en argot anglais fruit machine ; celui-ci mesurait les réactions de la pupille, la transpiration et le rythme cardiaque des testés devant la projection d'images pornographiques homosexuelles[réf. nécessaire].
Un article récent de deux chercheurs universitaires[34] a, pour la première fois, proposé une évaluation économétrique, sur le marché du travail français, de la discrimination salariale fondée sur l’orientation sexuelle. Il s’agit de la première et seule étude à ce jour tentant d’évaluer l’ampleur de cette discrimination en France. Les résultats obtenus montrent l’existence d’un désavantage salarial des homosexuels hommes par rapport à leurs homologues hétérosexuels, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public ; l’ampleur de cette discrimination varie de -6,5 % environ dans le secteur privé à -5,5 % dans le secteur public. Dans le secteur privé, le désavantage salarial subi par les homosexuels masculins est plus élevé pour les travailleurs qualifiés que pour les non qualifiés et – dans les deux secteurs – pour les plus âgés que pour les jeunes. La discrimination est également plus faible à Paris que dans le reste de la France. Il n'y a toutefois pas assez d'éléments dans cette évaluation pour conclure à l’existence d’une discrimination salariale à l’encontre des lesbiennes.
Acceptabilité de l'homosexualité
Aux États-Unis, le révérend homophobe Fred Phelps[35] a créé un groupe activiste religieux qui compte une centaine de membres, la Westboro Baptist Church, fondée sur une théologie anti-homosexuelle et essentiellement composée de proches du fondateur[36].
Conceptions religieuses
Le Catéchisme de l'Église catholique qualifie l'homosexualité de « désordonnée » et écrit que les actes d'homosexualité « ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas ». Le catéchisme ajoute cependant que « (les personnes homosexuelles) doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste »[38].
Les perceptions de l'homosexualité dans les Églises chrétiennes évangéliques sont variées. Elles vont de conservatrice à libérale, en passant par modérée[39]. C’est dans la position conservatrice qu'on retrouve les personnes les plus hostiles aux homosexuels[40]. Selon les églises de ce courant, l'homosexualité et les homosexuels seraient une grave menace à combattre[41]. Dans les groupes les plus radicaux, des activistes religieux sont impliqués dans des causes anti-gays et des déclarations homophobes[42].
Selon les Témoins de Jéhovah, l'homosexualité, tant masculine que féminine, est une pratique considérée comme moralement « mauvaise » et « contre-nature ». Un fidèle qui s'y adonnerait risque l'excommunication s'il ne se repent pas[43]. Cette excommunication entraine le risque d'une isolation sociale de l'homosexuel excommunié.
Conséquences
La peur de l'agression, verbale ou physique, est un trait partagé par nombre d'homosexuels, qui, le plus souvent, désertent les zones rurales afin de gagner la ville, où les populations seraient plus ouvertes et moins agressives.
Daniel Borrillo estime, dans son Que sais-je ? consacré à l'homophobie, que les personnes homosexuelles qui grandissent dans un monde plutôt hostile à l'homosexualité, et où il n'en existe pas de modèles valorisés, intériorisent la violence homophobe qui les entoure (injures, propos méprisants, condamnations morales…). Cette intériorisation de l'homophobie peut entraîner un sentiment de culpabilité, de honte ; elle peut même être cause de dépression ou de suicide (l'homophobie serait l'une des principales causes de suicide chez les adolescents)[44].
Lutte contre l'homophobie
Soutien aux victimes
Le soutien aux victimes d'homophobie et de biphobie, via l'appui aux actions en justice qu'elles peuvent intenter (injures, discrimination à l'embauche, etc.), ou encore, via les lignes d'écoute telles que celle d'SOS Homophobie en France ou Gai Écoute au Québec.
Le soutien moral aux lesbiennes, gays, bisexuels et personnes trans qui cherchent à comprendre ce qu'ils sont, ou encore, le soutien moral aux parents et amis après l'annonce de l'homosexualité ou de la bisexualité de l'un de leurs proches. En France, cela est possible grâce à des lignes d'écoute, comme par exemple celle de l'association Contact[réf. nécessaire] , ainsi qu'au travers de ses brochures, ses groupes d'écoute et de paroles, ses accueils individualisés, disponibles dans de nombreux départements de France. Des associations similaires à Contact existent dans de nombreux pays du monde.
Lutte politique
La journée mondiale de lutte contre l'homophobie a été instituée le par Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHO (International Day Against Homophobia). Aujourd'hui, cette journée est célébrée dans plus de 60 pays à travers le monde, et elle est reconnue par la France, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Mexique (pays où la Commission citoyenne contre les crimes pour homophobie recense plus de 1 300 assassinats homophobes entre 1995 et 2016[45]) et le Costa Rica. À cette occasion est créé en France le Réseau d'aide aux victimes d'agression et de discrimination (RAVAD).
Le , le Parlement européen a adopté une résolution sur la montée des violences racistes et homophobes en Europe, demandant des sanctions contre les pays membres qui ne lutteraient pas contre ces discriminations allant à l'encontre de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et du traité instituant la Communauté européenne, qui interdisent « toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle ». Dans ce même texte, l'Union européenne reconnaît officiellement la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie. En septembre 2011, Thomas Hammarberg, le Commissaire pour les droits de l'homme du Conseil de l'Europe, a publié le document Discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre en Europe[46], concernant la situation en Europe entière en matière de discrimination.
Le , les Principes de Jogjakarta ont été présentés devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Il s'agit du premier texte qui prévoit d'appliquer les droits internationaux de l'Homme aux questions de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Des représentants de cinquante-quatre pays ont apporté leur soutien à ces principes.
En 2008, à la suite de la campagne pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité, lancée par le Comité IDAHO, le gouvernement français porte un texte sur orientation sexuelle et identité de genre à l'Assemblée générale des Nations unies. Cette déclaration est signée par 67 pays[réf. nécessaire] : c'est une première historique.
Le , le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté une résolution contre la violence relative à l'orientation et l'identité sexuelle faisant suite à la Déclaration et programme d'action de Vienne[47]. Consécutivement, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a formé un rapport sur les violations à ces principes, notamment les lois et pratiques discriminatoires mondiales[48].
Causes
Non-acceptation de sa propre bisexualité
L'explication psychanalyste de l'homophobie comme peur inavouée de ses propres penchants homosexuels a été proposée dès 1914[49]. L'homosexualité est ainsi censée provoquer de l'angoisse chez de nombreux hommes, car cela « déclenche une prise de conscience de leurs propres caractéristiques féminines, telles la passivité ou la sensibilité, qu'ils considèrent comme des signes de faiblesse »[50]. Cette explication permet aussi d'expliquer pourquoi les hommes sont plus fréquemment homophobes que les femmes[50]. Élisabeth Badinter parle de l'homophobie comme un « mécanisme de défense psychique » ainsi que de « stratégie pour éviter la reconnaissance d'une part inacceptable de soi »[51].
Les États-Unis ont connu plusieurs cas très médiatisés de divulgation de penchants homosexuels de personnalités se déclarant publiquement violemment opposées à l'homosexualité ; c'est notamment le cas du pasteur télévangéliste Ted Haggard (en), qui reconnaîtra quelque temps plus tard sa propre bisexualité[52]. Ces affaires ont attiré l'attention sur la part de l'homosexualité refoulée dans l'homophobie, et, parallèlement, ont contribué à une meilleure acceptation des homosexuels[53].
En 1996, Henry Adams, professeur émérite de psychologie à l'université de Géorgie, met en place un protocole pour tester cette hypothèse, et ses conclusions sont reprises par l'American Psychological Association[54]. L'expérience a été menée avec des personnes se déclarant exclusivement hétérosexuelles[54],[55] ; les sujets ont été divisés en deux groupes : ceux qui exprimaient des sentiments homophobes, et les autres. Après avoir posé des capteurs sur leurs pénis pour observer leurs réactions, on a fait regarder à ces hommes des films pornographiques homosexuels (plus précisément des films érotiques). À l'issue de l'expérience, 44 % des hommes se disant « non-homophobes » ont montré des traces d'excitation, contre 80 % de ceux se déclarant homophobes. De même, 24 % des non-homophobes étaient en érection complète, contre 54 % pour les « homophobes ». Toutefois, les auteurs de l'expérience eux-mêmes soulignent que l'anxiété augmente l'excitation sexuelle, que cela a pu contribuer à augmenter les résultats des « homophobes » et que d'autres expériences sont nécessaires[55],[54]. En outre, l'idée même d'extrapoler les penchants sexuels d'un individu à partir de ses réactions à des stimuli visuels issus de productions vidéo précisément destinées à provoquer l'excitation est sujette à caution. La thèse d'Adams, qui a été contestée[56], a néanmoins été reprise par plusieurs de ses collègues[57],[58].
Un article de The Economist rédigé par un journaliste spécialement dépêché en Amérique latine, connue pour sa très forte homophobie culturelle, constate que « L'Amérique Latine a une longue histoire d'ambivalence et d'hypocrisie sur l'homosexualité »[59]. La culture latino-américaine, très machiste, accepte que des hommes aient des relations sexuelles avec d'autres hommes, mais seulement s'ils tiennent le rôle actif[60] ; les hommes en question, qui s'engagent dans des relations sexuelles avec des hommes et des femmes se voient comme « hétérosexuels »[61]. Les hommes efféminés seraient ainsi les principaux concernés par la stigmatisation, ceux qui sont, ou qui sont perçus comme étant, passifs dans la relation.
Autres explications
L'homophobie peut être de différentes origines : issue de positions religieuses, de considérations culturelles sur le rôle social des sexes et les normes sociales allant avec, ou de considérations cliniques (en médecine, en particulier en psychiatrie, et en psychologie)[2].
Pour Christophe Gentaz[62], l'homophobie masculine renvoie à des mécanismes de défense psychique mis en place pour protéger le sentiment de virilité.
Lien avec d'autres discriminations
Hétérosexisme
L'hétérosexisme est « un système idéologique qui nie, dénigre et stigmatise toute forme de comportement, identité, relation ou communauté non hétérosexuels »[63]. Ce terme met en parallèle les manifestations homophobes avec d'autres attitudes, comme le racisme, l'antisémitisme et le sexisme[63].
Le professeur Gregory M. Herek (en) de l'Université de Californie à Davis note que l'hétérosexisme se base sur deux mécaniques liées, l'invisibilité et l'agressivité : l'homosexualité étant la plupart du temps invisible dans les représentations culturelles, lorsque des personnes s'engagent publiquement dans des relations homosexuelles, elles deviennent des cibles d'attaques venues du reste de la société[63].
Le militant contre l'homophobie et le racisme Louis-Georges Tin estime que l'homophobie serait un fruit de l'hétérosexisme, c'est-à-dire de la suprématie du modèle social hétérosexuel, présenté comme le seul existant, en dehors toutefois du célibat ecclésiastique ou monacal, dans les sociétés actuelles. L'homosexuel, selon Tin, n'aurait pas de représentation de lui-même lui permettant de se situer par rapport à une norme autre que l'hétérosexualité[réf. nécessaire].
Notes et références
Notes
- L'homophobie peut ainsi concerner les lesbiennes (lesbophobie), les hommes homosexuels, les bisexuels (biphobie). Bien que la transidentité ne se réfère pas à une orientation sexuelle, les mécanismes de discrimination sont semblables. Voir Caroline Clauss-Ehlers, Encyclopedia of Cross-Cultural School Psychology, Volume 2, p. 524
Références
- (en) Caroline Clauss-Ehlers, Encyclopedia of Cross-Cultural School Psychology, Volume 2, p. 524
- Malick Briki, Psychiatrie et homosexualité, Lectures médicales et juridiques de l'homosexualité dans les sociétés occidentales de 1850 à nos jours, Presses universitaires de Franche-Comté, 2009.
- Créé par le Dr Wainwright Churchill dans Comportement homosexuel chez les mâles, publié en 1967.
- Cf. Daniel Borrillo, L'homophobie, éds Presses Universitaires de France, 2000, p. 12.
- Ne pas aimer n'est pas phobie, liberation.fr, 9 décembre 2004
- L'esprit critique menacé, Anne-Marie Le Pourhiet, Le Monde du 3 décembre 2005
- (en) James Rainey, No more 'homophobia'? AP raises the question, Los Angeles Times, 28 novembre 2012
- (ru) Свод законов уголовных, vol. I, Санкт-Петербург, Тип. II отделения Собственной Е. И. В. канцелярии, , 561 p. (lire en ligne), p. 213.
- Daniel Borrillo, L'Homophobie, PUF, Que-sais-je ? no 3563, 2001, p. 76-77).
- (ru) Максим Горький, « Пролетарский гуманизм », Правда, no 140, (lire en ligne, consulté le )
- Cheick Beldh’or Sigue, dans Le Pays. Article « Afrique. L'homophobie a le vent en poupe », cité dans Courrier international du 23-08-2007, [lire en ligne]
- « Maroc: Quatre mois de prison ferme pour la victime d'une agression homophobe », sur 20minutes.fr
- Article de CNN sur la décision de la Cour suprême : http://www.cnn.com/2003/LAW/06/26/scotus.sodomy
- Article de American civil liberty union sur le cas Limon : https://www.aclu.org/news/aclu-applauds-unanimous-kansas-supreme-court-decision-reversing-conviction-gay-teen-unfairly
- « Le président demande aux gays de « quitter le pays » », dans Courrier international du 20-05-2008, [lire en ligne]
- Texte sur le site du Vatican.
- Ben Steele, Franco Bogino et Ayandele Alex Pascall, « Russie, l'enfer des homos », RTS Un, Radio télévision suisse « Temps présent », (lire en ligne [[vidéo] durée : 51:01])« Exclusion, traque sur Internet, opérations punitives menées par des milices et « tolérées » par la police, il ne fait pas bon être homosexuel en Russie. Sur les réseaux sociaux, des extrémistes postent des vidéos montrant les tortures et les humiliations qu'ils font subir à des homosexuels. Ce reportage pénètre au sein de deux réseaux extrémistes et donnent la parole tant aux bourreaux qu'à leurs victimes. »
- L'association française SOS Homophobie a été informée, au niveau national en 2006, de trois agressions physiques par semaine. Ces chiffres ne reflètent qu'une petite partie des cas qui se produisent en France, car nombre de victimes ne se signalent pas aux associations et ne portent pas plainte.Communiqué de SOS Homophobie paru le 15 mai 2007 (site de SOS Homophobie consulté le 15 décembre 2007)
- « La majorité (55 %) des manifestations d'homophobie recensées [en milieu scolaire] sont des moqueries et insultes. Ces actes sont renouvelés ou permanents pour 46 % d'entre eux. Les groupes de travail et les experts auditionnés ont tous souligné la banalisation des insultes LGBT dès l'école primaire, phénomène culturel qui semble ne pas être suffisamment pris en compte par les équipes éducatives. L'emploi de mots comme « pédé » ou « enculé », par exemple, n'est d'ailleurs souvent pas conscientisé par le jeune. Ce mot est employé comme une simple expression courante, bien que très stigmatisante ». Voir Michel Teychenné, Discrimination LGBT-phobes à l'école. État des lieux et recommandations. Rapport de Michel Teychenné à Monsieur de Ministre de l'éducation nationale, Ministère de l'Éducation nationale, juin 2013, p. 10-14.
- Christophe Cordier, Belgique: l’homophobie quotidienne filmée en caméra cachée, Têtu.com
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- Serge Simon (édité par), Homophobie 2004 France, éd. Le bord de l'eau, 2004, (ISBN 2-911803-99-X) ; compilation de lettres homophobes reçues par Noël Mamère au printemps 2004.
Littérature jeunesse
- Christophe Léon, Embardée, éditions La Joie de lire, 2015 [présentation en ligne] Dans ce roman pour adolescents, l'auteur imagine un retour de l'intolérance et la ghettoïsation des homosexuels dans un futur proche, afin de faire réfléchir les plus jeunes lecteurs aux dérives de l'homophobie.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- (en) Medical Subject Headings
- (no + nn + nb) Store medisinske leksikon
- (cs + sk) WikiSkripta
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site Internet de la Journée nationale canadienne de lutte contre l'homophobie
- Portail LGBT
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