Ulex

Ulex, ou les ajoncs en langue vernaculaire, est un genre de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae, sous-famille des Faboideae, originaire d'Europe occidentale et d'Afrique du Nord, qui compte une quinzaine d'espèces acceptées.

Ne doit pas être confondu avec Jonc ou Genêt.

Il est parfois surnommé genêt épineux pour sa ressemblance visuelle avec le genêt, auquel il n'est toutefois pas apparenté.

Étymologie

Le terme ajonc est une altération phonétique de jonc, par l'intermédiaire du mot régional du Berry « agon », désignant la plante. Ulex, désignait en latin un arbuste indéterminé, appartenant peut-être à la famille des Labiées. Il provient sans doute du grec ulê, signifiant broussaille[2].

Distribution

En France, on trouve les espèces suivantes :

  • Ulex breoganii (Castroviejo & Valdés) Castroviejo & Valdés, en Bretagne
  • L'ajonc d'Europe (Ulex europaeus L.), arbuste épineux présent principalement sur le pourtour atlantique.
  • L'ajonc de Le Gall (Ulex gallii Planchon)
  • L'ajonc nain (Ulex minor Roth)
  • L'ajonc de Provence (Ulex parviflorus Pourr.) est exclusivement méditerranéen et sa floraison est la plus précoce

Description

L'ajonc est une plante épineuse à fleurs jaunes qui ne doit pas être confondue avec le genêt malgré le fait qu'il est parfois appelé « genêt épineux ». Il se présente sous forme d'arbuste ou buisson entièrement épineux, sans feuilles (elles sont très petites et disparaissent très vite) et ses fleurs dégagent une odeur de noix de coco et de senteur des îles[3].

Liste d'espèces

Selon The Plant List (12 juillet 2018)[4] :

  • Ulex argenteus Webb
  • Ulex boivinii Webb
  • Ulex borgiae Rivas Mart.
  • Ulex breoganii (Castroviejo & Valdes-Bermejo) Castrovioejo & Valdes-Bermejo
  • Ulex cantabricus Alvarez & al.
  • Ulex densus Webb
  • Ulex europaeus L.
  • Ulex gallii Planch.
  • Ulex genistoides Brot.
  • Ulex micranthus Lange
  • Ulex minor Roth
  • Ulex parviflorus Pourr.
  • Ulex salzmanni (Webb) Willk.

Utilisation et spécificité

En tant qu'aliment

Les ajoncs sont comestibles et peuvent accompagner les salades, les thés et autres infusions. Comme fourrage, l’ajonc possède une haute teneur en protéines, et peut être appréciable pour un bétail hivernal ne disposant que de peu d’autre matière végétale à absorber. Pour les bovins, il est convenable de le broyer au maillet, ou de le moudre dans un moulin à eau ou à vent afin d'obtenir une texture de type mousse ; il est également émincé et mixé avec la paille et la bale. Les fourrages d’ajonc peuvent — aussi bien par ses plus fines tiges brûlées — satisfaire certains poneys sauvages.

Une meule à broyer l'ajonc subsiste au village du Fao en Huelgoat (le premier modèle fut installé à Rosnoën par Théophile de Pompéry qui y possédait un domaine de 800 hectares)[5].

Combustible

Les arbustes d’ajoncs sont fortement inflammables, et furent utilisés dans certaines régions pour démarrer des feux pour les fours traditionnels[6]. Sur l’île de Guernsey ainsi que les Îles Anglo-Normandes, plusieurs fermes fabriquaient des freins de bride en ajonc. L’excédent de cette plante était coupé, avec celui des fougères, séché et stocké pour l’alimentation de fours destinés à fonctionner avec ce carburant[7],[8].

Bois

Le bois d’ajonc, étant non toxique, fut un matériau de coutellerie. Mais enclin à la déformation, et du fait de sa petite constitution, ce bois n’a pu être utilisé pour la construction, ceci malgré sa durabilité écologique. Les ornements de jardin en ajonc résistent aux intempéries ainsi qu’à la putréfaction de son composant.

Médecine populaire

L’ajonc tient place sur la liste des 38 ingrédients de l’élixir dénommé fleur de Bach[9], cette boisson paramédicale soutenue pour ses effets sur la santé.

Engrais

Les cendres sont utilisées comme engrais en Bretagne[10].

Plante emblème

L’ajonc constitue l’écusson des clans Sinclair et MacLennan en Écosse. À rapprocher avec le genêt (planta genista), dont la dynastie Plantagenêt tire la racine onomastique.

La fleur de la plante, connue sous le nom de chorima en galicien, est considérée comme fleur de la nation galicienne en Espagne.

À la suite d'un vote des internautes, l'Institut culturel de Bretagne déclare le que l'ajonc est l'emblème de la Bretagne, à l'instar du trèfle pour l'Irlande ou du chardon pour l'Écosse[11].

Calendrier républicain

Légende

L’ajonc est aussi le fruit d’une légende : elles cacheraient dans leurs buissons, les âmes des repentants décédés. Sorte de “tombeau” maudit, les passants devraient songer à deux fois avant de se pencher sur ces feuillages.[13]

Dans son œuvre La Légende de la mort en Basse-Bretagne paru en 1893, Anatole le Braz, écrivain breton, narre cette légende. Il consigne sur papier les paroles de grand-mères énoncées lors de veillées.

Notes et références

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 12 juillet 2018
  2. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Quæ, , p. 20
  3. François de Beaulieu, La Bretagne. La géologie, les milieux, la faune, la flore, les hommes, Delachaux et Niestlé, , p. 80
  4. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 12 juillet 2018
  5. François de Beaulieu, "Les landes, un patrimoine vivant", éditions Locus Solus, 2017, (ISBN 978-2-36833-184-2).
  6. "Experimental Archaeology Site at Tunstall". Suffolk County Council. We have tried different woods as fuel to see which is most efficient and our favourite is dead gorse, collected locally and a dominant species on the sandy soils in this area. Analysis of woods used in the Roman salt industry that took place on the estuary a mile away shows they were using the same fuel."
  7. "Out in the fields of gold". Guernsey press. 19 April 2012.
  8. "Les Prevosts farm". guernseygoasdoue.
  9. D. S. Vohra (1 June 2004). Bach Flower Remedies: A Comprehensive Study. B. Jain Publishers. p. 3. (ISBN 978-81-7021-271-3). Extrait, 2 septembre 2013.
  10. Dictionnaire Petit Robert
  11. « Bretagne : L'ajonc devient la fleur emblème de la région », sur www.letelegramme.fr, (consulté le )
  12. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 21.
  13. Patrick Poivre d'Arvor, Les 100 mots de la Bretagne, Presses Universitaires de France, , 128 p. (ISBN 9782130588603, lire en ligne), p. 5

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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