Akélé

Les Akélé forment une population bantoue d'Afrique centrale, aujourd'hui dispersée à travers le Gabon.

Akélé

Populations importantes par région
Gabon 1 000 (2007)[1]
Autres
Langues kélé[1]
Religions Christianisme
Ethnies liées Ungom, Tumbodié, Tombudi, Nkomon, Mbahouin, Sanpitu, Gnongha, Ossandey, Shaké, Ndambomo, Nkomon, Yungu, Nkèlè .

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs noms alternatifs, Bakele, Bakèlè, Akèlè, Akele, Kele, Nkèlè, N'kele Bongom, Bungom, Ongom, Muntombodié, Motombolo, Nkomon, Mbahouin.

Langue

Leur langue est le kélé ou akélé. On trouve des personnes parlant le kélé dans les provinces du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de l'Ogooué-Lolo, du Haut-Ogooué, de l'Ogooué-Ivindo et de l'Estuaire. On trouve en effet des locuteurs du kélé dans le Moyen-Ogooué, autour de Lambaréné, dans le sud de la Ngounié et au nord de Sindara, à Mouila, Mimongo, dans le sud-est de Mbigou, dans les districts de Koulamoutou, de Booué, de Lastoursville, à l'ouest et à l'est de l'Ogooué, près du confluent de la Sébé, dans le district de Franceville et celui de Mékambo.

La langue est considérée comme menacée[note 1],[2].

Histoire

Les Akélé semblent avoir occupé, avant l'invasion fang, de vastes espaces allant de Booué à la basse Komo, et des Monts de Cristal à la basse Ngounié, enjambant l'Ogooué et s'étendant jusqu'aux lacs de la région de Lambaréné. Chasseurs et guerriers et forgerons, ils sont également des pêcheurs vivent généralement au bord du fleuve Ogooué, Ngounié et de l'estuaire. Nombakélé est le village des Akélé

Culture

Les Akélé pratiquent plusieurs rites initiatiques à savoir:

Chakouè ou Alèchi (Circoncision) chez les Akélé est un rite de passage obligatoire, même si la décision au moment opportun est laissée au libre choix du candidat. Il est le strate préliminaire qui conduit à d'autres initiations. Il faut cependant noter que chakouè ne constitue pas forcément la première initiation de l’impétrant car en amont il y a des rites dits <<rites des profanes>> Matcholé et Makoma. Ces deux rites préparent l’impétrant à accéder à un savoir initiatique. Chakouè nécessite du candidat, force et courage et détermination


Mungala ou Mangala est un rite initiatique réservé exclusivement aux hommes. C'est un rite de réjouissance et de deuil impliquant la circoncision. Il se pratique lors des naissances des jumeaux et est présent chez les peuples du sud-est du Gabon.

Ondoukoué est un rite initiatique strictement réservé aux hommes, mais sélectif. Pour y être admis, il fallait répondre à certains critères tels la robustesse et appartenir au clan fondateur de ce rite lequel formait des guerriers. Aujourd’hui ce n'est plus le cas.

Lissimbu ou Léchembé est un rite initiatique strictement réservé aux jeunes femmes

Démographie

Peuple dispersé sur 8 provinces du Gabon à savoir: Woleu-Ntem précisément à Lalara et Mitzic nous avons les Shaké, dans l'Ogooué-Ivindo il y a les Shaké, Mbahouin et le Tombudi. Dans le Moyen-Ogooué on retrouve les Ndambomon, Akélé ou Kélé, Sanpitu, Gnongha, Tumbudié et Nkomon. Dans l'Estuaire précisément à Kango, Como, Bokoué on trouve les Nkomon. Dans la Ngounié, nous trouvons les Ossandey (précisément à Mimongo), Tumbudi (Malinga), Gnongha, Sanpitu et les Mbahouin (Mbigou), les Yungu à Nzénzélé. A Franceville il y a les Mbahouin et enfin dans l'Ogooué-Maritime les Tumbudié et Kélé.

Dictionnaire Akélé

  • Odiémiamè : bonjour (le matin)
  • Béba diémiamè: bonjour à tous (le matin)
  • Mbolani : bonjour (après midi et le reste de la journée)
  • Mitchang : comment vas-tu ?
  • Mbiambé : bien
  • Me naka gouené : je t'aime
  • Agombé : le temps
  • N'tché : le pays
  • Alinga : la robe
  • Owondo: le manioc
  • Malote : les « casse-à-dents » (plat à base de manioc)
  • Akondo : la carpe
  • N'tchinguê : la cuvette
  • N'tchono : le vélo
  • N'tchouwa : la mer, la plage
  • Métchozo : les chaussures
  • Ô'pamê : tu es bien arrivé ?
  • Unwoto : un
  • Babà ou Raba : deux
  • Balalè ou Rararé : trois
  • Banayi : quatre
  • Batanè : cinq
  • Tanè na unwoto : six
  • Diomo : dix
  • Mabomaba : vingt
  • O'ssadia : as-tu déjà mangé ?
  • O'ssadiokô : t'es-tu déjà lavé ?
  • Bana Ba y ngé yo : ces enfants là sont bizarres.
  • Me Kemè : je suis parti (au revoir)
  • Lakike : la vie
  • Lakié la délé  : la vie est difficile
  • Akolo : le marché

La marque de la négation dans la langue est très simple. A kona : il a dit. A (sa) kona : il (n')a pas dit.

Notes et références

Notes

  1. « La transmission intergénérationnelle est en train de s'interrompre, mais la génération en âge de procréer peut toujours utiliser la langue[1]. »

Références

  1. (en) « kélé », sur ethnologue.com
  2. « L'akélé », sur sorosoro.org,

2. https://www.facebook.com/melembiamangue.namewobe.1/ Association pour la Documentation, la revitalisation et la vulgarisation de la culture Ungom (Akélé)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • André Raponda-Walker, « Les Akélés », dans Les tribus du Gabon, Fenixx, (1re éd. 1924), epub (lire en ligne)
  • Hubert Deschamps, « Bongom (Akélé) et assimilés », dans Traditions orales et archives au Gabon : Contribution à l'ethno-histoire, Paris, Berger-Levrault, , pddf (lire en ligne), p. 128-133
  • (en) David E. Gardinier, Historical dictionary of Gabon, Metuchen (N.J.) - Londres, Scarecrow Press, (ISBN 9780810814356), p. 35-36
  • Élikia M'Bokolo, Noirs et blancs en Afrique équatoriale : les sociétés côtières et la pénétration française, vers 1820-1874, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, , 302 p. (ISBN 9782713207761)
  • Roselyne Mendoume, Unilinéarité ou bilinéarité dans le rattachement juridique de l'enfant chez les patrilinéaires (Fang, M'Pongwé, Akélé) (Mémoire de DEA), Paris, Université Paris 1, , 78 p.
  • François Ngolet, La dispersion Ongom-Bakele en Afrique centrale : Esquisse d'anthropologie historique (origines - vers 1930) (thèse), Montpellier, Université Paul Valéry Montpellier III, , 3 vol.
  • (en) James Stuart Olson, « Bakèlè », dans The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, (ISBN 9780313279188), p. 57
  • Anges F. Fatanga-Atoz, Les peuples du Gabon occidental : Ng'omyènè, Shekiani, Bakèlè, Benga, Ngubi, Gisire, Varama, Lumbu, Vili et Fang pendant la première période coloniale (1839-1914), t. I : Le cadre institutionnel, Libreville, Éditions Raponda Walker, , 359 p. (ISBN 9782912776174)
  • Guthrie, Malcom (1953). B20 Kele group. In The Bantu languages of Western Equatorial Africa. Oxford: Oxford University Press
  • Jacquot, A. (1983). Les classes nominales dans les langues bantoues des groupes B10, B20, B30 (Gabon-Congo). Travaux et documents de l'ORSTOM, 157, Paris.
  • Patrick Mouguiama-Daouda, Contribution de la linguistique à l'histoire des peuples du Gabon : la méthode comparative et son application au bantu, Paris, Éditions du CNRS, (ISBN 2-271-06298-5)
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