Al-Hira
Al-Hîra[1] est une ville d'Irak située sur la rive droite de l'Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf.
Pour l’article homonyme, voir Hira.
Al-Hira (ar) الحيرة | |
Miniature du XVe siècle décrivant la construction de la forteresse d'Al-Hîra capitale des Lakhmides | |
Administration | |
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Pays | Irak |
Province | An-Najaf |
Géographie | |
Coordonnées | 31° 53′ 00″ nord, 44° 27′ 00″ est |
Altitude | 23 m |
Localisation | |
Histoire
Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l'ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire[2]. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles et dès le IIe siècle av. J.-C., la population du sud de la mésopotamie est en majorité peuplée de ces populations arabes[3]. Les Sassanides appellent ainsi la région Arabistan.
L'un des premiers royaumes arabes en dehors de l'Arabie s'établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Shapur II (337-358), a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au Ve et VIe siècles.
Au VIe siècle, Al-Hira est à son apogée[4]. Les Lakhmides ornent la ville de palais et de châteaux[4] et en font un important centre de la culture arabe[4], du christianisme[4] et de la poésie arabe, attirant certains des poètes les plus connus de l’Arabie préislamique tels que Ṭarafah ibn al-ʿAbd ou Al-Nābighah al-Dhubyānī[4]. La tradition raconte que l’écriture arabe s’y est développée[4].
Al-Hîra est longtemps chrétienne, au moins fortement christianisée, par l'activité missionnaire. Elle a ses anachorètes et certains saints, comme Siméon le Stylite. Elle est le siège d’un évêché de l'Église de l'Orient.
Les rois Lakhmides ne sont pas chrétiens, sauf exception. Ils deviennent chrétiens nestoriens vers 594, construisent un monastère à proximité, puis d'autres (jusqu'à vingt), lieux de dévotion et d'écriture, qui ont beaucoup fait rêver, permettent la rédaction de livres comme les livres de Hîra, aujourd'hui disparus et exercent une forte influence sur la vie religieuse de l’Orient, aidant le monothéisme chrétien à pénétrer dans la péninsule arabique[4].
L’empereur Sassanide Vahram V prend le pouvoir avec le soutien du prince Lakhmide Al-Mundhir en 420.
En 542, Khosro Ier de Perse arrête le général romain Bélisaire à Callinicum au sud d’Emèse, mais avec l’aide d’Al-Hîra.
L’empire byzantin crée sur le territoire de la Syrie actuelle un autre royaume arabe concurrent d’Al-Hîra, le royaume des Ghassanides. Les deux royaumes se font la guerre pour le compte de leur suzerain respectif.
En 602, Khosro II renverse Numan III prince d’Al-Hîra et annexe ses territoires à l’empire.
Après la bataille de Hira (en) en mai 633 (12 AH), la ville se rend facilement aux troupes musulmanes du Califat des Rachidoune commandées par Khâlid Ibn al-Walîd. Celui-ci épargne ainsi la cité, en contrepartie d'un tribut.
Plus tard la ville perd de son importance, concurrencée par Koufa, ou Kûfa, à 6 km au nord est, où s'installe la garnison permanente des conquérants.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Al-Hirah » (voir la liste des auteurs).
- arabe : al-ḥīra الحيرة
- syriaque : hirta, camp
- Bosworth, C. E, « Arabs and Iran in the pre-Islamic period », sur Encyclopaedia Iranica
- « Al-Ḥīrah », sur Britannica
Voir aussi
Bibliographie
- Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Éd. PUF, (ISBN 978-2-13-054536-1)
Articles connexes
Liens externes
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