Alain Rodet

Alain Rodet, né le à Dieulefit (Drôme), est un homme politique français. Il est député de la quatrième puis première circonscription de la Haute-Vienne de 1981 à 2017. Membre du Parti socialiste depuis 1971, il est maire de Limoges de 1990 jusqu'à sa défaite en 2014, et président de la communauté urbaine Limoges Métropole de 2002 à 2014.

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Alain Rodet

Alain Rodet en 1995.
Fonctions
Maire de Limoges

(23 ans, 7 mois et 9 jours)
Élection
Réélection 18 juin 1995
18 mars 2001
16 mars 2008
Prédécesseur Louis Longequeue
Successeur Émile Roger Lombertie
Député français

(5 ans)
Circonscription 1re de la Haute-Vienne
Législature XIVe (Cinquième République)
Prédécesseur Monique Boulestin
Successeur Sophie Beaudouin-Hubière

(30 ans, 11 mois et 18 jours)
Circonscription 4e de la Haute-Vienne
Législature VIIe, VIIIe, IXe, Xe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Ellen Constans
Successeur Circonscription supprimée
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Dieulefit (Drôme)
Nationalité française
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de IEP de Grenoble
IEP de Paris[1]
Profession Économiste

Maire de Limoges

Biographie

Jeunesse et formation

Né à Dieulefit, dans la Drôme, Alain Rodet suit ses études à l'Institut d'études politiques de Grenoble, puis à l'Institut d'études politiques de Paris, où il est militant à l'Union nationale des étudiants de France puis à la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand. Arrivé à Limoges à la fin des années 1960, il enseigne l'économie à l'institut universitaire de technologie de la toute nouvelle université de Limoges. Dans le même temps, il travaille dans plusieurs organismes liés à la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale, et réalise pour divers journaux des reportages économiques à l'étranger[2]. Admirateur de Pierre Mendès France et de François Mitterrand, il adhère au PS après le Congrès d'Épinay de 1971[1].

Débuts en politique

Alain Rodet est élu au conseil municipal de Limoges pour la première fois en 1971. Dès 1974, il est chef de cabinet d'André Chandernagor, président du premier Conseil régional du Limousin[2], et devient adjoint au maire de Limoges Louis Longequeue en 1977, un an après son élection au conseil général de la Haute-Vienne, représentant du canton de Limoges-Cité[2].

En 1978, il se présente pour la première fois aux élections législatives, avec Claude Andrieu, maire de Saint-Léonard-de-Noblat, comme candidat suppléant. Il est battu par la députée sortante communiste Ellen Constans.

Élu pour la première fois député de la Haute-Vienne en 1981, succédant à Ellen Constans, il est ensuite réélu à chaque élection jusqu'à celle de 2012 incluse, étant d'ailleurs le seul député socialiste après la vague bleue successive aux élections législatives de 1993.

Maire de Limoges

Alain Rodet devant la mairie de Limoges en 1991.

Il accède au poste de premier adjoint en 1989[1]. À la mort de Louis Longequeue, en août 1990, il est élu maire par le conseil municipal, puis réélu en 1995 et en 2001, à chaque fois au premier tour.

Il annonce en septembre 2007 sa nouvelle candidature aux élections municipales de 2008 à la mairie de Limoges. Il conduit une liste d'union de la gauche (PS - ADS - MRC - PCF - PRG - Limoges Écologie) nommée Notre ville, c'est notre vie. Il est réélu maire de Limoges dès le 1er tour le avec 56,45 % des suffrages exprimés.

Interrogé à ce sujet par Le Populaire du Centre, le , il laisse entendre qu'il envisage de se représenter, pour la quatrième fois consécutive, aux élections municipales de 2014[3]. En , il est candidat à sa propre succession, pour les élections législatives dans la 1re circonscription de la Haute-Vienne, et est à cette occasion largement réélu au second tour, réunissant 69 % des suffrages face à la candidate de l'UMP.

Défaites de 2014

À nouveau candidat à la mairie en 2014, il est contraint pour la première fois à un second tour, et à la surprise générale est battu dans une triangulaire par le candidat d'union UMP et UDI Émile Roger Lombertie, inconnu du grand public et novice en politique, avec 43,82 % contre 45,07 % pour le vainqueur[4]. Cette victoire de la droite marque la fin de 102 années de gouvernance de gauche, exception faite de la parenthèse vichyste, un record pour une ville de plus de 100 000 habitants[5]. Il renonce à se porter candidat à un nouveau mandat de président de la Communauté urbaine Limoges Métropole, et c'est le socialiste Gérard Vandenbroucke qui lui succède.

Élections législatives de 2017

Le , Alain Rodet annonce qu'il ne briguera pas de nouveau mandat de député à l'occasion des élections législatives de 2017. Tout en rappelant être « de la génération de Trump et de Juppé » et assurant qu'« une nouvelle campagne ne [lui] aurait pas pesé », il déclare souhaiter un « changement de génération »[6].

Mandats

Maire de Limoges durant 24 ans avant d'être battu aux élections municipales de 2014 et député de la Haute-Vienne jusqu'en 2017, Alain Rodet a également été président de la Communauté urbaine Limoges Métropole.

Le , le quotidien Le Monde et le site internet Le Post publient un classement des députés français selon leur tendance au cumul des mandats. L'élaboration de ce classement a été réalisée à partir de « points de cumul » comptés selon l'importance des postes occupés et de la collectivité à laquelle ils se rattachent, ainsi que du budget théorique de chacune des collectivités dirigées. Alain Rodet arrive ainsi 7e sur 577[7].

Interrogé sur la question du cumul, le dans l'émission Le député du jour, sur La Chaîne parlementaire, il répond : « [La France est] un pays qui a mille ans de centralisation derrière lui, où les réflexes sont encore très orientés par rapport à Paris. Après tout, je suis tout à fait d'accord pour qu'on arrête le cumul, mais dans ces conditions-là on n'a pas besoin de 577 députés, de 340 sénateurs et de quelques représentants européens. On prend le système américain [...], il faut diminuer le nombre de parlementaires et probablement de collectivités locales [...] Un député « hors sol » est un député qui passe à côté de tous les sujets (...). Je crois que le fait de cumuler une fonction représentative et une fonction exécutive, ça vous permet à la fois de faire un geste d'humilité mais aussi de voir si les choses vraiment changent ou pas »[8].

Conseil municipal

Alain Rodet, conseiller municipal, en 1976.

Sous sa municipalité, la ville s'est dotée d'infrastructures déjà en projet dans les années 1980 sous Louis Longequeue (technopole Ester, BFM). Il a ensuite fait le choix d'insister sur des domaines tels la culture (Zénith Limoges Métropole, musée des Beaux-arts) l'éducation, les infrastructures (voies de liaison sud et nord), le développement économique (reconversion de l'ancienne Base aérienne 274 Limoges-Romanet, développement de la zone industrielle nord) et les équipements sportifs (stade de Beaublanc et centre aquatique, dont l'achèvement est programmé pour 2015).

À plusieurs reprises, Alain Rodet fait part publiquement de son optimisme et de sa confiance en l'avenir de sa ville, réfutant par la même occasion les critiques souvent émises à l'égard de l'image de Limoges. Ainsi, en novembre 2006, interviewé par L'Express, il affirme ne pas trouver « dramatique » le déficit d'image à l'échelle nationale, et penser que « la discrétion de Limoges n'est pas un handicap », et que c'est sur « les infrastructures et les projets » qu'il faut se concentrer[9].

La presse régionale comme nationale a à plusieurs reprises mis en évidence l'importance des réseaux divers (milieu socio-culturel, sportif, maçonnique, économique) dans l'exercice du pouvoir municipal d'Alain Rodet[10]. Selon certains détracteurs, le faible crédit de la droite locale pourrait aussi favoriser la puissance du socialisme limougeaud.

Après sa troisième réélection en 2008, Alain Rodet a déclaré qu'« après avoir consacré une décennie à la culture, [la municipalité allait] mettre l'accent sur les infrastructures sportives », faisant allusion aux projets de centre aquatique et de rénovation profonde du parc des sports municipal de Beaublanc, d'ici à 2013[11]. Il envisage une nouvelle candidature aux élections municipales de 2014.

Alain Rodet s'exprimant lors du meeting de François Hollande au Zénith Limoges Métropole, en 2012.

À la suite de la diffusion le sur France 3 du documentaire Uranium, le scandale de la France contaminée, diffusé dans Pièces à conviction, remettant en cause, entre autres, la qualité de l'eau de la ville de Limoges, qui serait contaminée par des déchets radioactifs résultant de l'exploitation de l'uranium dans les monts d'Ambazac, Alain Rodet souhaite réfuter cette idée et annonce le dépôt d'une plainte, tout en maintenant que les relevés et analyses régulièrement effectués n'avaient jamais révélé d'anomalies. Invité de l'émission La voix est libre sur France 3 Limousin Poitou-Charentes, le député-maire déclare : « S'agissant [...] de l'eau du robinet, [...] il n'y a aucun problème de potabilité, aucun risque ; nous avons aujourd'hui un système [...] qui sur le plan du contrôle est complètement assuré. Tous les jours, il y a des analyses. [...] L'eau de Limoges [...] n'est absolument pas radioactive, je dirais même que par rapport aux normes admises elle l'est dix fois moins, parfois quinze fois moins »[12].

Le , il confirme sa nouvelle candidature pour les élections municipales de mars 2014[13], où il bénéficie cette fois-ci du soutien d'Europe Écologie Les Verts dès le premier tour[14], mais pas du PCF dont les militants choisissent majoritairement de constituer une liste du Front de gauche[15].

Le , il est battu au second tour des élections municipales par la liste conduite par l'UMP Émile Roger Lombertie qui obtient 45,07 % contre 43,82 % pour la liste défendue par Alain Rodet, le candidat du Front national qui s'était maintenu obtenant 11,11 %. Le journal l’Express parlera à cette occasion d'un « événement proprement inimaginable qui vient de se produire dans la capitale de la Haute-Vienne », Limoges étant gouvernée par la gauche depuis 1912 si l'on excepte la période de l'Occupation.

Établissement public de coopération intercommunale

Alain Rodet est président depuis sa création le de l'ancienne Communauté d'agglomération Limoges Métropole, jusqu'au . Il avait auparavant dirigé la structure de la Communauté de communes de l'Agglomération de Limoges, durant l'année 2002.

Du au , il est conseiller communautaire.

Conseil général

Assemblée nationale

Son suppléant à l'Assemblée nationale est Gérard Audouze, conseiller régional et élu municipal à Nedde.

Activités à l'Assemblée

Alain Rodet est membre de :

  • 3 groupes d'études : chasse, défense, pics pétroliers et gaziers ;
  • 2 commissions : commission des finances, commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes.

Il est président du groupe d'amitié Sri Lanka, et secrétaire des groupes Japon et Corée du Sud.

En 2015, il fait partie des députés socialistes qui ont combattu activement l'article de la loi Santé instituant le paquet de cigarettes neutre[16].

Autres fonctions

Alain Rodet a présidé le comité de soutien à Ségolène Royal dans la Haute-Vienne pour l'élection présidentielle française de 2007.

Il a présidé jusqu'en 2014 l'Association des maires et des élus de la Haute-Vienne, ainsi que le réseau de villes Poitiers-Limoges.

Il est par ailleurs membre suppléant du comité consultatif du secteur financier, sur proposition du président de l'Assemblée nationale, du [17] au [18].

Publications

  • Alain Rodet, Mendès France - Mitterrand. Passions et malentendus, Paris, Éditions du Panthéon, , 216 p. (ISBN 978-2-7547-4671-7) (préface de Lionel Jospin).
  • Alain Rodet, Mémoire résistante - Limousin Vercors, La Crèche, Geste, , 208 p. (ISBN 979-10-353-1771-3) (préface de François Hollande).

Notes et références

  1. L'Express, Limoges : le système Rodet - no 2921, 28 juin 2007
  2. Limoges, le grand bond en avant : deux siècles de transformations, 1815-2006, Gilbert Font, Limoges, Lavauzelle, 2006
  3. Le Populaire du Centre - Alain Rodet face à la rédaction : « 2014, une échéance qui m'intéresse », 17 janvier 2012.
  4. « Municipales : il y a un an, Emile-Roger Lombertie devenait maire de Limoges », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, .
  5. L'Express - Municipales à Limoges: la victoire de l'UMP est un tremblement de terre, 30 mars 2014
  6. Hélène Abalo, « Législatives 2017 en Haute-Vienne : Alain Rodet n'y va pas », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. Le Post - Cumul des mandats : notre classement des députés 6 octobre 2009
  8. LCP-AN, Le Député du Jour, Émission quotidienne présentée par Nathalie Cuman
  9. L'Express - Limoges, la méconnue / Alain Rodet : « Notre discrétion n'est pas un handicap » 2 novembre 2006.
  10. L'Expansion - Les réseaux du maire 1er janvier 2007
  11. Le Point - Limoges, banc d'essai : la ville à la loupe 11 septembre 2008.
  12. Dailymotion - L'eau de Limoges polluée ? La réaction d'Alain Rodet 13 février 2009.
  13. Le Populaire - Municipales 2014 : Alain Rodet candidat à sa propre succession à Limoges, 11 octobre 2013
  14. Blog de la Jeune Garde 87 - Municipales : les écologistes choisissent l’union avec le PS à Limoges, 23 novembre 2013
  15. Le Populaire - Municipales 2014 : pas d'alliance PCF-PS à Limoges, 29 octobre 2013.
  16. « Question No 76311 de M. Alain Rodet (Socialiste, écologiste et républicain - Haute-Vienne ) », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  17. Arrêté du 27 septembre 2004 portant nomination au comité consultatif du secteur financier.
  18. Arrêté du 4 janvier 2013 portant nomination au comité consultatif du secteur financier.

Bibliographie

  • Laurent Bourdelas, Plaidoyer pour un limogeage, Éditions Lucien Souny, 2002.
  • Laurent Bourdelas, Histoire de Limoges, Geste Editions, 2014.
  • Gilbert Font, Limoges, le grand bond en avant : deux siècles de transformations, 1815-2006, Lavauzelle, Limoges, 2006

Liens externes

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