André Chandernagor

André Chandernagor, né le à Civray dans la Vienne, est un homme politique français, ancien député de la Creuse (1958-1981) et ministre des Affaires européennes (1981-1983). Il devient à la suite le 31e premier président de la Cour des comptes de 1983 à 1990.

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André Chandernagor
Fonctions
Premier président de la Cour des comptes

(6 ans, 9 mois et 12 jours)
Prédécesseur Jean Rosenwald
Successeur Pierre Arpaillange
Ministre délégué aux Affaires européennes

(2 ans, 6 mois et 16 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Pierre Mauroy
Gouvernement Mauroy I, II et III
Prédécesseur Pierre Bernard-Reymond
Successeur Catherine Lalumière (indirectement)
Président du conseil général de la Creuse

(10 ans, 2 mois et 7 jours)
Prédécesseur Paul Pauly
Successeur Michel Moreigne
Conseiller général de la Creuse

(10 ans, 2 mois et 7 jours)
Circonscription Canton de Bourganeuf
Prédécesseur Gaston Chazette
Successeur Georges Neyret
Député français

(22 ans, 7 mois et 14 jours)
Circonscription 2e circonscription de la Creuse
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe et VIIe (Cinquième République)
Successeur Nelly Commergnat
Maire de Mortroux

(30 ans, 7 mois et 4 jours)
Élection 3 mai 1953
Successeur Thierry Chandernagor
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Civray (Vienne, France)
Nationalité Français
Parti politique SFIO (1958-1967)
FGDS (1967-1970)
PS (1970-1981)
Profession Haut fonctionnaire

Biographie

André Chandernagor est né dans une famille du Poitou et son patronyme est celui d'un aïeul d'origine indienne, Charles François Chandernagor, dit « Bengale », né entre 1743 et 1748 à La Réunion, décédé en 1821 à Civray[1]. Il étudie au lycée Henri-IV, puis à l'École nationale de la France d'Outre-mer après un séjour en Indochine. Administrateur adjoint de la France d'Outre-mer en 1945, il suit l'École nationale d'administration (ENA) de 1949 à 1951, dans la même promotion que Valéry Giscard d'Estaing. Également licencié en droit, il est maître des requêtes au Conseil d'État en 1957 et devient un spécialiste du droit public. Il adhère à la SFIO en 1944 et a une première expérience politique en 1946 comme attaché au cabinet de Marius Moutet, ministre (SFIO) de la France d'outre-mer.

Son entrée en politique active s'effectue en 1953, à l'occasion de son élection en tant que maire de Mortroux dans la Creuse, commune d'origine de son épouse. Il connaît un échec provisoire à son implantation locale en 1955, lors des élections cantonales. Il est battu par le Conseiller général sortant (Radical)[note 1] dans le canton de Bonnat. Il attend 1961 pour faire son entrée au conseil général de la Creuse, prenant la succession de Gaston Chazette, ancien sénateur, dans le canton de Bourganeuf. Dès lors, son ascension sera continue. Durant ses mandats creusois, André Chandernagor est notamment l'un des défenseurs d'un aménagement de ce qui devient la Route Centre-Europe Atlantique, aux côtés du maire de Mâcon Louis Escande[2]. Au décès de Paul Pauly, en 1973, il sera élu président du conseil général de la Creuse.

André Chandernagor deviendra ensuite président du conseil régional du Limousin[note 2] en 1974. Ce cumul de mandats fera de lui l'homme fort du département de la Creuse, du début des années 1970 au milieu des années 1980. Élu de la Creuse à l'Assemblée nationale le , il y siège jusqu'au . En 1967-1968 il est vice-président de l'Assemblée nationale. Il est à ce jour le "recordman" de longévité dans la représentation de la Creuse à l'Assemblée nationale (23 ans). Durant ses mandats successifs, il est un des principaux porte-parole du groupe socialiste. Il intervient au nom du groupe dans les domaines diplomatiques, économiques et financiers. Passionné par la défense des droits du Parlement, il est Président du Conseil de l'Union interparlementaire de 1968 à 1973. Il écrit : Un Parlement pour quoi faire ?.

Proche de Guy Mollet, dont il fut membre du cabinet[note 3] en 1956-1957, violemment anti-communiste, il a longtemps été hostile à l'Union de la gauche, lui préférant une alliance avec le Centre.

André Chandernagor fut membre du comité directeur de la SFIO, puis du PS. Il a été momentanément suspendu du PS en 1970 et on lui prêta longtemps l'intention de créer un nouveau parti social-démocrate dissident. Après le Congrès d'Épinay en 1971, il est proche de Pierre Mauroy. Son poids politique et son expérience le conduisent à entrer au gouvernement en 1981 après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République.

André Chandernagor est nommé premier président de la Cour des comptes en . Premier président honoraire depuis , il est devenu membre, le , du Comité d'honneur du bicentenaire de la Cour des comptes, présidé par le premier président d'alors, Philippe Séguin. Enfin, André Chandernagor est le père de l'écrivain Françoise Chandernagor, de Dominique Chandernagor et de Thierry Chandernagor, ancien président du Conseil général de la Creuse, ancien conseiller général de Saint-Sulpice-les-Champs et ancien maire de Mortroux.

En 2017, âgé de 96 ans, il préside le comité de soutien à Jean-Baptiste Moreau, candidat La République en marche aux élections législatives en Creuse.

Mandats

Mandats locaux

Mandats parlementaires

Fonctions ministérielles

  • -  : Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Affaires européennes
  • -  : Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Affaires européennes
  • -  : Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Affaires européennes (démission)
Carrière ministérielle
Période Portefeuille Cabinet
au Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Claude Cheysson), chargé des Affaires européennes Gouvernement Pierre Mauroy (1)
au Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Claude Cheysson), chargé des Affaires européennes Gouvernement Pierre Mauroy (2)
au Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Claude Cheysson), chargé des Affaires européennes Gouvernement Pierre Mauroy (3)

Œuvres

  • Un Parlement, pour quoi faire ?, Gallimard, 1967, collection idées
  • Réformer la démocratie, Balland, 1977 avec Alexandre Sanguinetti
  • Les maires en France, XIXe-XXe siècle. Histoire et sociologie d'une fonction, Fayard, 1993
  • La Liberté en héritage, Pygmalion, 2004

Décorations

Notes et références

Notes

  1. Élu au conseil général en 1949, Jean Pinton représentera le canton de Bonnat jusqu'en 1979.
  2. Il s'agissait alors de l'établissement public régional (E.P.R.), « ancêtre » de la région. Cette dernière deviendra une collectivité territoriale à part entière avec les lois sur la décentralisation, au début des années 1980.
  3. André Chandernagor et Paul Pauly étaient les deux principaux molletistes creusois des années 1950.

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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