Albert Cazenave

Albert Cazenave est un joueur français de rugby à XV, né le à Nay et décédé le à Nay-Bourdettes. Il est le 221e international du XV de France[1].

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Albert Cazenave
Albert Cazenave en 1928.
Fonctions
Président
Section paloise
-
Entraîneur
Section paloise
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Albert Joseph Cazenave
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Sports
Équipes
Position
Distinction

Albert Cazenave est une légende de la Section paloise, incarnation vivante du club durant 40 ans, où il est successivement capitaine, entraîneur et président lors des 3 titres de champions de France, accompagné de son frère Théo[2]. En effet, Théo Cazenave (cadet de 18 années), demi de mêlée, fut quant à lui champion de France en 1946, ainsi que finaliste de la coupe de France en 1946 et du challenge Yves du Manoir en 1953, toujours avec la Section paloise[3]. Il redevint champion de France avec elle  mais comme entraîneur cette-fois  en 1964[4].

Albert Cazenave est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1958[5].

Entraineur, il prône un rugby de mouvement, faisant la part belle aux jeunes, qui fait alors la renommée de la Section[6].

Le stade de la Croix du Prince porte officiellement son nom depuis 1982, année de sa mort.

Biographie

Cazenave mesurait 1,78 mètre pour 88 kilogrammes[Quand ?], et a évolué au poste de troisième ligne aile en sélection nationale, au TOEC puis au Stade toulousain, et surtout à la Section paloise dont il devint président après-guerre après l'avoir entraînée. Il confectionnait des bérets et fabriquait des sandales béarnaises[7].

Capitaine charismatique, il reste un joueur modeste réputé pour ses qualités athlétiques hors normes[7]. Il est décrit par Match l'Intran, supplément sportif de l'Intransigeant comme un "beau garçon"[8].

Débuts au Stade nayais

Albert Cazenave débute le rugby en 1919 au Stade nayais en deuxième série.

Boxeur à Paris

Cazenave en tenue de boxeur.

Albert Cazenave part ensuite pour Paris en 1920[9].

Dans la capitale française, il s'essaye à la boxe et se fait rapidement remarquer. Boxeur de grande classe, il est sélectionné en 1921 à l'école d'Eudeline, en compagnie de Eugène Criqui[10].

Malgré tous les avantages que l'on fit miroiter à ses yeux, Cazenave reste amateur et remporta avec éclat le titre de champion de Paris inter corporations.

Militaire

Devenu militaire, il est muté en 1922 à Toulouse au 2e régiment d'aérostier où il rejoint l'équipe locale et atteint la finale du championnat de France militaire, pour une défaite face à Béziers[7].

TOEC

Cazenave rejoint ensuite le TOEC où il reste quatre ans. En 1924, Cazenave honore sa première sélection en équipe de France[7].

Stade toulousain

En 1926, il rejoint le Stade toulousain, club plus prestigieux afin de perdurer en sélection nationale. L'aventure tourne court, même s'il inscrit l'essai victorieux lors de la finale du Championnat de France 1925-1926[11].

Section paloise

Caricature de Albert Cazenave par Catrouy publiée dans l'Auto en 1931.

Albert Cazenave retourne en Béarn, et rejoint la capitale béarnaise et la Section paloise en 1926[12],[13]. La Section remporte cette année-là le titre de Champion de la Côte Basque face au Stade hendayais[14]. Par ailleurs, Cazenave devient propriétaire d'une usine textile, fabricant des bérets dans sa ville natale de Nay[15].

Leader charismatique, il est immédiatement promu capitaine et s'affirme comme le meilleur troisième-ligne de sa génération[16],[8].

La Section, sous son commandement, confirme l'avènement d'un pack d'avant composé des François Récaborde, David Aguilar, Joseph Châtelain, Jean Bergalet, Adrien Laborde, Jean Defrançais ou Paul Saux[17].

Les lignes arrières, avec Robert Sarrade, Henri Mounès ou Fernand Taillantou font preuve de flair.

La consécration pour le capitaine Cazenave est le titre de championne de France en 1928 avec Chatelain, Récaborde ou Sarrade[18].

Cazenave prend sa retraite sportive en 1935[19].

Cazenave, debout et 6e à gauche, au stade de Colombes avec la Section paloise, le .

Entraîneur

Cazenave lors de la finale de 1946 à Paris.

Cazenave devient entraineur de la Section paloise en 1944 et lance après la guerre une nouvelle génération de joueurs prometteurs, perpétuant la tradition de jeu paloise en confiant de grandes responsabilités à son frère cadet Théo Cazenave et aux vétérans Auguste Lassalle et André Rousse.

Cette génération de joueurs prometteurs, avec une ligne de trois-quarts au flair réputé Jean Estrade, Pierre Lauga, René Desclaux, Robert Duthen et Jean Carmouze remporte le championnat de France 1945-1946[20],[21]. Le pack d'avants est bâti autour des Paul Moncassin, Lucien Martin, Henri Larrat, Pierre Aristouy, Édouard Salsé, Jean Lauga, Paul Theux, André Rousse.

Président

Albert Cazenave devient président de la Section en 1953 jusqu'en 1968[3]. Le troisième Brennus de la Section paloise en 1964 sous sa direction permet de concrétiser l'aventure d'une équipe composée de plusieurs figures emblématiques du club. Au premier rang on retrouve le capitaine et troisième ligne François Moncla, celui-ci a déjà été champion avec le Racing mais a perdu sa place en équipe de France, cette victoire constitue un dernier coup d'éclat pour ce grand personnage du sport français et béarnais. Il est accompagné par le deuxième ligne international Jean-Pierre Saux, qui obtient enfin la récompense de tous ses efforts à 36 ans. À côté de ce paquet d'avants d'expérience, de jeunes talents s'expriment dans les lignes arrière à l'image de l'ouvreur Nano Capdouze qui marque les deux essais de la finale contre Béziers. Il est alors considéré comme le meilleur ouvreur français.

Sous sa direction, le club révèle Robert Paparemborde.

Postérité

L'ancien stade de la Section paloise, le stade de la Croix du Prince porte officiellement son nom depuis 1982[22].

Palmarès

Joueur

Entraîneur

  • Champion de France en 1946, avec la Section paloise
  • Finaliste de la Coupe de France en 1946

Statistiques en équipe nationale

Cazenave en équipe de France en 1928.

Notes et références

  1. « Finales Rugby - Cazenave Albert Joseph », sur finalesrugby.fr (consulté le )
  2. « Section Paloise : Albert et Théo Cazenave, les deux frères des trois titres », sur SudOuest.fr (consulté le )
  3. « Les XV des Anciens de la Section de 1928 à 1998 », sur www.section-paloise.com (consulté le )
  4. Renaud de Laborderie, Le rugby dans le sang, (Calmann-Lévy) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-7062-0248-3, lire en ligne)
  5. « Remise de la Légion d'Honneur par le président Crabos », La République des Pyrénées, (lire en ligne)
  6. « La Section Paloise veut prouver qu'il existe une méthode béarnaise », sur Gallica, Ce soir, (consulté le )
  7. « Cazenave, capitaine de la Section », sur Gallica, Le Miroir des sports, (consulté le )
  8. « Albert Cazenave, un joueur, un chef », sur Gallica, Paris Match, (consulté le )
  9. « Nouveaux adhérents », sur Gallica, L'Auto, (consulté le )
  10. Sylvie Lauduique-Hamez, Les Incroyables du rugby, Calmann-Lévy, (ISBN 978-2-7021-4749-8, lire en ligne)
  11. Henri Garcia, Fabuleuse histoire du rugby, Éditions De La Martinière, (ISBN 978-2-7324-5794-9, lire en ligne)
  12. « Albert Cazenave, un joueur, un chef », sur Gallica, Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  13. « Mutations », sur Gallica, L'Auto, (consulté le )
  14. « Les Béarnais, champions de Côte Basque », sur Gallica, Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  15. André Narritsens, Usines, patrons et prolétaires: Nay en Béarn, 1830-1939, Institut C.G.T. d'histoire sociale, Centre confédérale d'etudes économiques de la C.G.T., (lire en ligne)
  16. « Football Rugby : à la Section paloise », sur Gallica, Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  17. « La Section Paloise se retrouve », sur Gallica, L'Indépendant des Basses-Pyrénées, (consulté le )
  18. Louis Sallenave, Un siècle à Pau et en Béarn, Presse et éditions de l'Adour, (ISBN 978-2-84394-328-7, lire en ligne)
  19. « Autour des touches », sur Gallica, L'Auto, (consulté le )
  20. « La Dépêche : journal quotidien », sur Gallica, (consulté le )
  21. « Le Quinze de Pau redevient champion de France », sur Gallica, But : l'hebdomadaire de l'actualité sportive / rédacteur en chef Gaston Bénac, (consulté le )
  22. Michel Fabre, Pau pas à pas : ses monuments, son boulevard, ses rues, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-14238-0, lire en ligne)

Liens externes

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