Alexander Petrunkevitch

Alexander Petrunkevich (transcription anglaise du nom russe Александр Иванович Петрункевич; transcription française : Alexandre Ivanovitch Petrounkevitch) est un zoologiste américain d’origine russe, né le à Plysky (en), village du gouvernement de Tchernigov (actuelle Ukraine) près de Kiev et mort le .

Alexander Ivanovitch Petrunkevitch
Biographie
Naissance
ou
Ouïezd de Borzna (en)
Décès
Pseudonyme
Aleksandr Jan-Ruban
Abréviation en zoologie
Petrunkevitch
Nationalités
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Archives conservées par
Manuscripts and Archives Department Yale University Library (d)[1]
Muséum d'histoire naturelle Peabody[2]

La jeunesse

Alexander Petrunkevitch est le deuxième enfant d’une fratrie de sept. Son père, Ivan Illitch Petrounkevitch, est un écrivain d’origine noble et aux idées libérales ; il est l’un des fondateurs du Parti Kadet, parti démocratique et constitutionnel, et est élu à la première Douma. Son fils Alexandre se passionne très tôt par l’histoire naturelle et notamment pour les coléoptères. Il s’intéresse également à la littérature, notamment anglo-saxonne et publie sous le pseudonyme d'Alexandre Jan-Ruban, une traduction de Manfred de Lord Byron (1788-1824). Il fait également paraître des poésies. Il fréquente l’université de Moscou et suit les cours de Vladimir Vernadsky (1863-1945), les deux hommes se liant d’amitié. Ils manquent d’ailleurs d’être tués lorsqu’ils prennent un ascenseur pour visiter une mine : un mineur anarchiste, pensant avoir affaire à des nobles, coupe le câble retenant la cabine. Celle-ci commence à chuter mais se bloque bientôt, Vernadsky et Petrounkevitch s’en tirent indemne.

Petrounkevitch partage les idées de son père et participe, étudiant, au mouvement de protestation contre la répression touchant les étudiants après les mouvements de révolte de 1899. Il doit bientôt quitter le pays pour éviter d’être arrêté.

L’Allemagne

Il se rend en Allemagne et étudie à l’université de Fribourg-en-Brisgau pour y suivre les cours d’un des plus grands biologistes de l’époque, August Weissmann (1834-1914). Il connaissait et admirait son œuvre d’autant qu’il faisait l’objet d’attaque de la part d’un professeur de Moscou Kliment Timiriazev (1843-1920). Weissmann va exercer une grande influence sur lui.

Pour la préparation de son doctorat, qu’il soutient en 1900, il étudie le développement cytologique des œufs d’abeilles. Il apporte la démonstration de l’hypothèse de Jan Dzierżon (1811-1906) qui avait supposé que les reines et les travailleurs naissaient d’œufs fertilisés tandis que les mâles naissaient d’œufs non-fertilisés par parthénogenèse.

En 1902-1903, il est maître-assistant et enseigne la cytologie et la parasitologie humaine. Il a également en charge les collections notamment d’araignées conservées par l’université.

Il commence à cette époque la mise au point d’une découverte qui va rendre son nom célèbre. En 1943, il met au point un nouveau liquide de fixation destiné aux préparations histologiques : le fluide de Petrunkevitch à base de bromophénol et de sels de cuivre.

L’Amérique

Il rencontre alors une Américaine, Wanda Hartshorn. Il l’épouse à Londres et vient s’installer dans le New Jersey en novembre 1903, anglicisant son nom en Alexander Petrunkevitch (la forme correcte aurait dû être en anglais Petrunkevich). Jusqu’en 1910, il donne des cours à une clientèle privée lorsqu’il apprend qu'Addison Emery Verrill (1839-1926) prend sa retraite du poste de professeur de zoologie à l’université Yale. Il entre à Yale en 1911 comme professeur-assistant avant de passer professeur en 1917. Il fait paraître en 1913 A Monograph of the Terrestrial Paleozoic Arachnida of North America, son premier travail de grande ampleur en paléontologie.

De 1917 à 1924, Petrunkevitch s’implique dans l’aide aux réfugiés russes. Il tente, en 1921, d’améliorer la situation du professeur Pavlov (1849-1936), prix Nobel 1904, resté à Pétrograd malgré son anticommunisme, mais sans succès. En 1924, il proteste vigoureusement contre la reconnaissance par le gouvernement américain du régime soviétique.

En 1926, sa femme décède brutalement alors qu’il est en voyage à Porto Rico. Il se lance alors dans le travail et fait paraître, en 1929-1930, une vaste monographie sur les araignées de cette île. En 1933, il fait paraître Inquiry into the Natural Classification of Spiders, Based on a Study of Their Internal Anatomy, sa première étude comparative de l’anatomie des arachnides et de ses implications de la taxinomie.

George Vernadsky (1887-1973), historien, le fils de Vladimir Vernadsky, bénéficie de l’appui de Petrunkevitch lorsque celui-ci arrive à l’université Yale. Les deux hommes vont contribuer à faire connaître l’œuvre de Vladimir Vernadsky aux États-Unis.

Sa retraite

Après sa retraite, en 1943, il se consacre à l’étude des araignées prise dans l’ambre de la mer Baltique et fait paraître plusieurs importants travaux. Le sujet est nouveau et Petrunkevitch décrit de nombreux taxons : trente-trois familles (dont six éteintes), quatre-vingt-seize genres (dont soixante-dix-huit éteints) et cent soixante espèces toutes éteintes. Il commence à travailler sur l’ambre d’Amérique centrale mais son travail est interrompu par sa mort.

Il étudie également les arachnides du paléozoïque et fait paraître d’importantes monographies qui nécessitent un long voyage en Europe afin d’y étudier les collections de divers muséums.

Petrunkevitch est élu, en 1954, à la National Academy of Sciences et appartient à de nombreuses autres sociétés savantes.

Références

Liens externes

Petrunkevitch est l’abréviation habituelle de Alexander Petrunkevitch en zoologie.
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