Alexander Samuel

Alexander Samuel, né le à Munich, est un militant de mouvement social, docteur en biologie moléculaire et professeur de mathématiques. Il s'est particulièrement fait connaître lors du mouvement des gilets jaunes, en alertant sur les effets sur la santé du gaz lacrymogène.

Alexander Samuel
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Situation personnelle

Alexander Samuel est enseignant en maths et sciences dans un lycée professionnel de Grasse. Né en Allemagne, il est naturalisé français le . Il soutient sa thèse de doctorat le à l'Université de Nice Sophia-Antipolis qu'il obtient avec la mention Très Honorable[réf. souhaitée].

Il a été chargé de mission et spécialiste fake news de l'Académie de Nice pour le CLEMI de Nice en 2018, réalisant une webradio dans son établissement scolaire[1] et participant à l'édition Neuroplanète 2019[2] du magazine Le Point sur le thème « pourquoi notre cerveau aime-t-il les Fake News »[3] en compagnie de Robert Namias, Michèle Cotta et Caroline Faillet[4].

De 2008 à 2018, il est chanteur dans le groupe de black metal Fhoi Myore[5] sous le pseudonyme de Sreng of the Seven Swords. Le groupe produit une Démo et un split album avec Darkenhöld en 2009, réunis dans une compilation en 2010, suivie d'un EP intitulé la même année. Le groupe sortira deux albums, Fhoi Myore en 2012[6],[7] et Per Antiquum Chaos Divina Animae Fides en 2017[8] ainsi que trois autres split albums avec Pestiferum (2013), Wyrms (2015) et Dödsferd (2018). Il réalise une tournée française en 2013 avec Angmar et Darkenhöld[9] et une tournée européenne en 2018 avec Sordide. La musique est enregistrée dans le Sylvan Black Studio, studio d'enregistrement construit et réalisé par ses propres soins[10]. Il prend position contre l'influence de l'extrême droite et contre le NSBM dans ce milieu musical[11].

Mouvement des gilets jaunes

Lutte au sein des Gilets jaunes

Alexander Samuel intègre le mouvement des Gilets jaunes et dénonce l'utilisation des gaz lacrymogènes lors des manifestations[12],[13] et met en cause la présence de cyanure qui entrainerait des douleurs, vomissements et migraines[13].

Interpellations classées sans suite

Alexander Samuel est mis en garde à vue le 23 mars 2019 durant l'affaire Geneviève Legay à Nice lors d'une manifestation interdite par un arrêt préfectoral au motif de « non-dispersion suite à sommation ». L'affaire est classée sans suite après un rappel à la loi[14]. Par ailleurs, la Cour administrative de Marseille estime en 2022 que l'arrêté du Préfet des Alpes-Maritimes portait atteinte à la liberté de se rassembler et de manifester et confirme donc le caractère légal de la manifestation du 23 mars 2019[15].

Le 21 septembre suivant, lors de la manifestation pour le climat à Paris le biologiste est interpellé et mis en garde à vue 24 heures pour « jet de trottinette », accusation que rejette le biologiste. L'affaire a été également classée sans suite[14].

Le 26 octobre 2019, Alexander Samuel est arrêté en pleine rue et placé en garde à vue pendant 48 heures par la police pour avoir participé à un happening contre la banque Société générale[14]. À cette occasion, son domicile est aussi perquisitionné et son matériel informatique aurait été saisi par les forces de l'ordre et rendu au bout de deux jours[16]. Alexander Samuel n'est pas suivi de poursuites car « l'enquête et la garde à vue n'ont pas permis de retenir d'éléments à son encontre » indique le procureur adjoint de Nice[14],[16].

Procès du gaz lacrymogène

En juin 2022, Alexander Samuel comparait devant le tribunal correctionnel de Paris avec deux autres médecins pour « avoir coordonné des prélèvements sanguins lors de manifestations de Gilets jaunes » en 2019[17]. Lors de l'audience, le biologiste précise ne pas avoir pu réaliser les prélèvements sanguins après les manifestation car il faut les effectuer « tout de suite après l’exposition » afin de connaître précisément le dosage du cyanure supposé[17]. Il rappelle également « avoir également pris soin d’informer les policiers de la raison de leur présence dans les manifestations »[17].

Durant le procès, Alexander Samuel est soutenu par un ancien directeur de recherche au CNRS qui « estime que la pratique ne lui pose aucun problème » et que cette celle-ci avait déjà eu été mise en œuvre par un médecin lors de l'affaire de l'incencie de l'usine Lubrizol[17] sans aucune conséquence judiciaire[18].

Le Conseil national de l'Ordre des médecins sollicité à l'époque des faits, a estimé que le prélèvement de sang dans la rue « n'était pas interdit tant qu'il était effectué par des professionnels qualifiés et avec le consentement de la personne »[18]. Sur ce dernier point, Alexander Samuel et les deux autres médecins estiment avoir obtenu le consentement des Gilets jaunes pour les prises de sang. Cependant, un des manifestants a porté plainte par la suite malgré son accord oral confirmé par écrit « estimant n'avoir pas été en mesure sur le moment de le faire en toute conscience » car il était en situation de détresse respiratoire[18].

Dans cette affaire, le procureur de la République rappelle que « les actes de prélèvements relèvent de la recherche et non d’une procédure de diagnostic en vue de lancer une alerte de toxico-vigilance » et requiert deux mois de prison avec sursis à l'encontre des prévenus pour violation du Code de santé publique[18],[17]. L'avocat du manifestant plaignant demande quant à lui 2 000 euros au titre de préjudice moral. Le délibéré de l'affaire est prévu pour septembre 2022[17].

Travaux sur les gaz lacrymogènes

Durant le mouvement des Gilets jaunes, des manifestants font remonter à Alexander Samuel l'information selon laquelle le gaz lacrymogène, contenu dans les grenades à dispositions des forces de l'ordre, contiendrait du cyanure. En tant que chargé de mission de l'Académie de Nice[3] et docteur en biologie moléculaire, il pense pouvoir rapidement démontrer que cette information est inexacte[17],[19]. Or, après avoir étudié la littérature scientifique sur le sujet, il publie un rapport dans l'Association Toxicologie-Chimie (ATC) de Paris avec le chimiste et toxicologue français André Picot, pointant les mécanismes biochimiques en jeu, démontrant comment le 2-chlorobenzylidène malonitrile (la molécule du gaz CS) produit dans l'organisme deux molécules de cyanure, et compilant les effets connus sur la santé[20].

Vulgarisation sur la Covid-19

Dès le début de l'épidémie de Covid-19, Alexander Samuel publie régulièrement, sur son blog, des articles de vulgarisation scientifique[12]. Il est également intervenu à plusieurs reprises lors d'interviews ou directement en manifestation pour expliquer certains mécanismes biologiques liés à l'infection par le SARS-CoV-2, aux vaccins ou certains médicaments[12],[21]. Il s'oppose notamment aux infox véhiculées par Idriss Aberkane[22] et le collectif Reinfocovid créé par Louis Fouché[23],[24].

Liens externes

Notes et références

  1. La rédaction, « Radio Chiris : bonnes ondes ! », sur Nice-Matin, (consulté le ).
  2. « Edition 2019: Les extraordinaires pouvoirs du cerveau » (consulté le ).
  3. « Neuroplanète 2019 - Pourquoi notre cerveau aime-t-il les fake news ? », Le Point, (consulté le ).
  4. « Neuroplanète : demandez le programme ! », Le Point, (consulté le ).
  5. « Fhoi Myore - Encyclopaedia Metallum: The Metal Archives », sur www.metal-archives.com (consulté le ).
  6. « Fhoi Myore », sur COREandCO webzine, (consulté le ).
  7. (en-US) « Fhoi Myore – Fhoi Myore | LURKER », (consulté le ).
  8. « Fhoi Myore - Chroniques, biographie, discographie - www.french-metal.com », sur www.french-metal.com (consulté le ).
  9. Publié par Psychopathia Melomania, « Angmar / Darkenhöld / Fhoi Myore / Lutece - Live Paris 2013 » (consulté le ).
  10. (de) Carolin Teubert, « Fhoi Myore - Interview », sur ETERNITY Magazin, (consulté le ).
  11. (de) « FHOI MYORE-Ich möchte nicht die Standard-Antwort geben, dass wir auf moderne Technik scheißen und voll Old School sind! - Crossfire Metal Webzine », sur crossfire-metal.de (consulté le ).
  12. Olivier Monod, « Pour Alexander Samuel, référence scientifique des gilets jaunes, «les institutions ont failli sur la fraude scientifique» », sur Libération (consulté le )
  13. Olivier Monod, « Effets persistants, rumeurs de cyanure : les gaz lacrymo utilisés contre les manifestants inquiètent », sur Libération (consulté le )
  14. Robin Andraca, « Pourquoi Alexander Samuel, docteur en biologie qui enquête sur le gaz lacrymo, a-t-il été placé en garde à vue ? », sur Libération (consulté le )
  15. La rédaction, « La manifestation où Geneviève Legay a été blessée ne devait pas être interdite », sur Nice-Matin, (consulté le )
  16. Cédric Stanghellini, « Pourquoi "Gaz Buster", biologiste connu pour ses études sur les effets du gaz lacrymogène, a-t-il été arrêté ? », sur LCI (consulté le ).
  17. StreetPress, « Gilets jaunes : le biologiste Alexander Samuel jugé pour avoir prélevé du sang en manif », sur StreetPress (consulté le )
  18. « Procès du gaz lacrymogène : « Nous voulions alerter l’opinion publique » », sur L'Obs, (consulté le )
  19. « Alexander Samuel, l’homme qui enquête sur le gaz lacrymogène utilisé contre les « gilets jaunes » », sur L'Obs (consulté le ).
  20. « Une étude de « gilets jaunes » se penche sur les effets du gaz lacrymogène sur la santé », sur L'Obs (consulté le ).
  21. Antoine Louchez, « Ce "gilet jaune" et docteur en biologie grassois traque les fake news et les antivax », sur Nice-Matin, (consulté le ).
  22. Par Anissa Hammadi et T. H. Le 9 janvier 2022 à 09h49 et Modifié Le 10 Janvier 2022 À 07h24, « Idriss Aberkane, le docteur qui chuchote à l’oreille des antivax », sur leparisien.fr, (consulté le )
  23. « Replay. Covid-19 : "Envoyé spécial" s'invite dans un rassemblement de complotistes dans un camping du Vaucluse », sur Franceinfo, (consulté le ).
  24. William Audureau, « Les paradoxes de Louis Fouché, le docteur antivax », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
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