Alexandre-Charles-Louis de Valon du Boucheron d'Ambrugeac

Alexandre-Charles-Louis de Valon du Boucheron d’Ambrugeac, comte d'Ambrugeac, né à Paris le , mort le à Paris, était un émigré, chef chouan et maréchal de camp français en 1815.

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Alexandre-Charles-Louis de Valon du Boucheron d'Ambrugeac

Le maréchal de camp d'Ambrugeac vers 1820

Naissance
Paris
Décès
Paris
Origine Royaume de France
Allégeance Royaume de France
 Armée des princes
Grande-Bretagne
Chouannerie
Arme Cavalerie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17851843
Commandement Armée des émigrés
Gardes d'honneur français (1813-1814)
Armée catholique et royale du Maine
Maison militaire du Roi et Garde royale sous la Restauration française
Conflits Guerres de la Révolution
Chouannerie
Distinctions Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Famille Famille de Valon

Biographie

Fils de Gabriel-Louis de Valon du Boucheron d’Ambrugeac[1],[2],[3] (1732 - ), seigneur du Chey (ou Cheix), comte d'Ambrugeac, et de Louise-Jeanne d'Erlach[4].

Il est le frère ainé de Louis Alexandre Marie Valon du Boucheron d’Ambrugeac, pair de France, né à Paris en 1771[5].

Issu d'une famille d'Auvergne, Il porta le nom de comte de Vallon[6] du vivant de son père. Il épouse Constance-Thérèse de Vimeur de Rochambeau (1784-1866) fille du vicomte de Rochambeau (1755-1813).

Château de Cheix-sur-Morge, propriété de la famille Vallon de Boucheron d'Ambrugeac.

Ancien régime

Il entre au service le [7] comme sous-lieutenant dans les dragons de Schomberg.

En 1789, capitaine de dragons, il apaise avec succès une émeute populaire dans la ville de La Souterraine, province de la Marche, causée par la disette des blés, les marchands de blés eux-mêmes firent alors connaitre la conduite de cet officier, et la ville reconnaissante en consacra le souvenir par une pyramide et une place publique qui porte le nom de Valon. À la suite de cet événement, il reçut une lettre de remerciement du roi Louis XVI.

Émigration

À la Révolution, il émigre en 1791, il rejoint les princes français à Coblenz, et pendant la campagne de 1792 organise la compagnie des gentilhommes d'Auvergne, puis un régiment dont il fut nommé major.

Après la campagne de 1793 et le licenciement de l'armée des Princes, il fut lieutenant-colonel au régiment de Wittgenstein en 1794[8], puis au régiment Loyal-émigrant à la solde de l'Angleterre[9],[10].

En 1794, il parvient à s'échapper de la ville de Nieuport assiégé par les troupes de la Convention en parlant allemand et en se faisant passer pour un charretier hanovrien[11], finalement fait prisonnier et conduit au tribunal révolutionnaire de Dunkerque puis à Ypres et enfin à Amiens où il est fait prisonnier de guerre, il s'échappe de nouveau et suit les princes en Suisse, puis en à Londres.

En 1797, il est critiqué et même arrêté après avoir pris du service pour les Bourbons d'Espagne[9],[10]. Il rentre en France en 1799.

Consulat

En 1800, ayant pris du service à Saint-Domingue[10], il se trouve à Washington le , il tente de rencontrer à plusieurs reprises Thomas Jefferson[12].

Porteur d'une correspondance de Toussaint Louverture et n'ayant pas de moyen de rentrer en France, il obtient du gouvernement américain un passage de l'Atlantique sur le sloop Maryland[12].

Premier empire

En 1813, il est nommé par Napoléon, colonel d'un régiment de gardes-d'honneur à la tête duquel il se distingue à Mayence[5], en 1814 après l'abdication de l'empereur il se déclare en faveur du retour au pouvoir des Bourbon.

Chouannerie

Durant les Cent-Jours et la chouannerie de 1815, il est nommé le , au nom du roi et du duc de Bourbon, maréchal de camp.

Sur proposition du baron de la Poterie[13], le général d'Andigné pris de court par les événements et le manque d'officiers qualifiés lui demande de prendre le commandement du département de la Sarthe « et pays circonvoisins, de l'organiser pour le service du roi, d'y placer les officiers qu'il jugera le plus dignes de commander »[14]. Le chevalier d'Andigné émet toutefois quelques réserves à confier ce commandement à ce nouveau venu qu'il ne connait pas, et qui est étranger au pays.

Le , Ambrugeac réunit à Durtal les anciens chef chouans ; Eugène de la Bonninière de Beaumont, Henri-René Bernard de la Frégeolière, Jacques-Pierre-André Guillot de la Poterie, François Châtelain dit Tranquille, et de Gastines.

Il participe à la prise de la ville du Mans, et du Lude avec Frégeolière le .

Mais très vite, il entre en conflit avec d'autres chef royalistes comme Gaullier[15]devant Sablé-sur-Sarthe, et plus tard Bernard de la Frégeolière, au sujet de la conduite de la guerre et la façon de commander les chouans, ce dernier décrit ainsi le général d'Ambrugeac : « Officier courageux mais brouillon, plein de jactance et ne possédant aucune qualité, pour commander à des hommes qui servaient volontairement et dans leur propre pays »[15].

Le , Bernard de la Frégeolière et le vicomte de Beaumont mécontents de sa direction, et avec l'accord du général d'Andigné se séparent du comte d'Ambrugeac[15],[13].

D'après Louis d'Andigné ; «  Les officiers sortis des armées, ne comprenaient pas assez pour la plupart ce besoin de se populariser avant de demander beaucoup à leurs soldats. Comptant sur leur habitude de la guerre et des armées disciplinées, ils remplaçaient l'aménité et l'affabilité des anciens chefs du pays pour une dureté de commandement qui rebutait les hommes et les propriétaires. Aussi loin d'augmenter leur troupes plusieurs d'entre eux les virent se fondre et furent exposés à être abandonnés au premier revers »[13].

Le , après la défaite de Waterloo et l'abdication de l'empereur, suivi du retour de Louis XVIII à Paris, Ambrugeac fait une entrée triomphale au Mans accompagné de son second le maréchal de camp Tranquille à la tête de 700 hommes[16].

Le comte d'Ambrugeac critiquera la mission de pacification du comte de Malartic envoyé par Fouché dans l'Ouest. I publia, pour sa défense, en 1816, un mémoire relatif à l'armée royale du Maine ou de la Sarthe en 1815[14].

Restauration

Attaché au corps royal d'état-major créé par ordonnance du roi du [7],[17].

Décorations

Références

  1. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire universel de la noblesse de France .., (lire en ligne), p. 426
  2. P.-Louis Lainé, Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles ou anoblies ..., Volume 2, (lire en ligne), p. 461
  3. Ribier, Louis de (1876-1936), Preuves de la noblesse d'Auvergne - par le Dr de Ribier, H. Champion (Paris), 1907-1933 (lire en ligne), p. 56
  4. « Alexandre Charles Louis de Valon Du Boucheron », sur Coret Genealogie
  5. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des ..., Volume 8, (lire en ligne), p. 320, 321, 322
  6. Paul Roger, La noblesse de France aux croisades - Vallon, Paris, (lire en ligne), p. 339
  7. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français - Tome neuvieme, Imprimerie de Plassan, (lire en ligne), p. 372
  8. « La Sabretache - Grouvel – Tome I - Régiment d’infanterie de Wittgenstein », sur lasabretache.fr
  9. Alphonse Rabbe, Claude Augustin Vieil de Boisjolin, Sainte-Preuve, Biographie universelle et portative des contemporains, ou, Dictionnaire historique, Paris, Bureau de la biographie, (lire en ligne), p. 93
  10. R. Mercier, Le maréchal de camp d'Ambrugeac et la convention militaire de Coulans dans la Sarthe en 1815 par le docteur R. Mercier, Archives départementales de Tours, côte 1159 peru 23, 1933-1937 (présentation en ligne), Tome 25-26
  11. Biographie nouvelle des contemporains, ou Dictionnaire historique ...,Tome premier A, Paris, Librairie historique, (lire en ligne), p. 149
  12. « À Thomas Jefferson, de Alexandre Charles Louis d’Ambrugeac, 26 Décembre 1800 », sur The U.S. National Archives and Records Administration
  13. Andigné, Fortuné d' (1765-1857), Mémoires du général d'Andigné. Vol. 2 : 1800-1857 / publiés avec introd. et notes par Ed. Biré, Plon-Nourrit et Cie (Paris), 1900-1901 (lire en ligne), p. 234, 236, 237
  14. Ambrugeac, Louis Alexandre Marie, Mémoire relatif à l'armée royale du Maine ou de la Sarthe et pays adjacents, en 1815 ; avec des observations générales sur les négociations qui furent entamées par le gouvernement de Buonaparte sur les deux rives de la Loire, aussitôt que l'appel aux armes y fut fait au nom du roi, Impr. de Le Normant (Paris), (lire en ligne), p. 67
  15. Henri René de Bernard de La Frégeolière, Reynold Jean Louis Paul La Frégeolière, Émigration et chouannerie: mémoires du général Bernard de La Frégeolière, Libraries des bibliophiles, (lire en ligne), p. 233, 235, 360, 361
  16. Académie des sciences, belles-lettres et arts (Angers)., Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, Ed. de l'Ouest (Angers), (lire en ligne), p. 227, 228
  17. Histoire de l'ordre royal et Militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830, (lire en ligne), p. 273
  18. « Liste des membres de l'Ordre Chevaliers, Commandeurs et Grand Croix nommés de 1814 à 1830 ; », AMBRUGEAC D - ALEX CH LS
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