Louis XVIII
Louis XVIII — né le à Versailles sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France et par ailleurs comte de Provence (1755-1795) — est roi de France et de Navarre du au puis du à sa mort, le , à Paris.
Issu de la Maison de Bourbon, quatrième fils du dauphin Louis et frère cadet de Louis XVI, il est appelé « Monsieur » quand ce dernier devient roi. Exilé sous la Révolution française et le Premier Empire, il adopte de jure en tant que prétendant au trône le nom de Louis XVIII, l'ordre dynastique incluant son neveu Louis XVII mort en prison en 1795 (à l'âge de 10 ans) sans avoir jamais régné. Surnommé « le Désiré » par les royalistes, il revient en France lors de la Restauration qui suit la chute de l'empereur Napoléon Ier. Il est renversé durant les Cent-Jours, puis revient à nouveau au pouvoir après la bataille de Waterloo.
Durant son règne, considérant l'évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s'attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l'Empire. Ayant quitté la France, le même jour que son frère (qui est reconnu et arrêté à Varennes), à 35 ans, il en a 58 quand son règne commence effectivement, après avoir passé 23 ans en exil[1]. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d'Ancien Régime, la Charte constitutionnelle de 1814, tout en menant une politique de réconciliation et d'oubli concernant les violences révolutionnaires en tentant de calmer la Terreur blanche. Il compose dans un premier temps avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre introuvable. Mais en 1820, après l'assassinat de son neveu le duc de Berry, troisième dans l'ordre de succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l'expédition d'Espagne (1823).
Il meurt sans descendance et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Il est le dernier monarque français à recevoir ce privilège, et également le dernier mort sur le trône, les deux suivants ayant été renversés. Son frère puîné, le comte d’Artois, lui succède sous le nom de Charles X. La Restauration prend fin avec la révolution de 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, roi des Français.
Jeunes années
Naissance et baptême
Né le à Versailles et ondoyé le même jour par le cardinal de Soubise[2], Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils, du dauphin Louis et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe, et est ainsi le petit-fils de Louis XV. Il est le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI, et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Petit-fils de France, Louis Stanislas Xavier est titré comte de Provence et se voit attribuer pour armes de France à la bordure dentelée de gueules[3].
Le , le même jour que son frère Louis Auguste, Louis Stanislas Xavier est baptisé par l'archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart (1712-1775), curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Son parrain est Stanislas Ier de Pologne, représenté par Louis-François de Bourbon-Conti, et sa marraine est Victoire Louise Marie Thérèse de France[4].
Enfance à Versailles
Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils et le huitième enfant sur treize du couple formé par le dauphin Louis et Marie-Josèphe de Saxe. Tout comme son frère aîné, le futur Louis XVI, il passe son enfance au château de Versailles, où il reçoit une éducation solide. Cultivé, il est fin latiniste. Il a de l'esprit[5], mais n'est pas très aimé de son grand-père, le roi Louis XV, qui le chérit encore moins que ses frères.[6]
Mariage du prince
Louis, comte de Provence, épouse Marie-Joséphine de Savoie, (1753–1810), fille du roi Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie-Antoinette d'Espagne[7], le dans la chapelle royale du château de Versailles. Les témoins sont son grand-père Louis XV, ses frères Louis Auguste et Charles Philippe, sa belle-sœur Marie-Antoinette, sa sœur Clotilde et ses tantes Adélaïde, Victoire et Sophie[8].
Marie-Joséphine de Savoie est la sœur de Marie-Thérèse, épouse du roi Charles X de France.
Favoris et favorites
Louis XVIII eut plusieurs favorites mais également des favoris :
- François de Béziade (1759-1811), comte puis duc d'Avaray (1799) ;
- Casimir de Blacas d’Aulps (1771-1839), comte puis duc de Blacas (1821) ;
- Élie Decazes (1780-1860), comte (1816) puis duc Decazes (1820) et duc de Glücksberg (par le roi Frédéric VI de Danemark en 1818) ;
- Anne Nompar de Caumont La Force (1758-1842), comtesse de Balbi ;
- Zoé Talon (1785-1852), comtesse de Baschi et du Cayla ;
- Anne-Marie de Jouvence, comtesse de Ponevej[9].
Rapprochement avec le Languedoc
Une éventuelle initiation à la franc-maçonnerie en compagnie de ses frères, dans la loge maçonnique dite des « Trois Frères » à Versailles, a parfois été suggérée mais jamais démontrée[10],[11],[12].
Son statut de frère du roi ne l'empêche pas de critiquer la politique de celui-ci. Mécontent et inquiet de la politique royale d'apaisement et d'ouverture aux théories des Lumières, Louis Stanislas cherche à s'installer dans la province de Languedoc et d'en faire son fief, lui permettant ainsi de se ménager une action directe et distincte de celle de son royal aîné. En 1775, il sollicite en vain le titre de gouverneur du Languedoc. Il avait même acheté l'année précédente le comté de l'Isle-Jourdain qui lui assurait, par la forêt de Bouconne, accès et influence jusque dans Toulouse.
Au printemps 1777, un voyage l'amène à Toulouse où il assiste le 21 juin, à une séance de l'Académie des Jeux floraux et entend la lecture de trois odes. En son honneur, les parlementaires de la ville organisent une réception chez le comte Riquet de Caraman. Il s'embarque ensuite au Port Saint-Sauveur et continue son périple sur le canal du Midi. À chaque étape, les auberges et maisons sont décorées suivant les ordres des Riquet de Caraman, concessionnaires du canal. La décoration de la maison du receveur du canal à Agde est particulièrement soignée pour la réception de Monsieur.
Révolution française
Débuts de la Révolution
Après avoir agité la cour de Louis XVI en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker, Calonne, puis bloqué les réformes proposées par Calonne, en les déclarant inconstitutionnelles en tant que président de l'un des bureaux de l'Assemblée des notables de 1787, il réclame pour le tiers état le doublement du nombre de députés aux états généraux.
Durant l'assemblée des notables organisée à Versailles à la fin de l'année 1788, le comte de Provence vota pour le doublement de la représentation du Tiers-État aux états généraux (généralement perçu, a posteriori comme des principales causes de la révolution française[13]), action qu'il reconnaîtra ensuite comme « une des plus grandes fautes » de sa vie[14].
Départ de la cour de Versailles
À la suite du départ de la cour de Versailles pour Paris après les journées des 5 et 6 octobre 1789, le comte de Provence est installé au Petit Luxembourg. Comme son frère aîné, il ne se sent plus assez libre et prépare un plan d'évasion (il en prépare deux, car son épouse sortira de Paris par un autre moyen).
Dans ses mémoires[15], il explique préalablement avoir corrigé la déclaration de Louis XVI qui explique son départ de Paris, mais à aucun moment, il ne dit avoir eu connaissance, avant le , veille du départ, du plan précis de Louis XVI qui consistait à partir vers l'est afin de rejoindre la place forte de Montmédy et de reprendre militairement la main sur la Révolution.
Les années d'exil à l'étranger
Fuite vers les Pays-Bas
Le , date du départ du roi Louis XVI et sa famille des Tuileries, le comte de Provence quitte également sa résidence surveillée. Déguisé et muni d'un passeport anglais, il rejoint ainsi sans la moindre difficulté les Pays-Bas autrichiens, via Avesnes et Maubeuge. Il se réfugie à Bruxelles puis Coblence, capitale de l’électorat de Trèves, dont un de ses oncles maternels est l’archevêque et le souverain. Il rencontre l’empereur Léopold II et lui inspire la déclaration de Pillnitz d’, qui galvanisa les Girondins. Il refuse de reconnaître l’autorité du roi et se voit déchu de ses droits de prince du sang par l'Assemblée législative en . Il tente de rentrer en France à la tête d’une armée de 14 000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy et se réfugie à Hamm, en Westphalie.
En , ayant appris l’exécution de son frère aîné, il se proclame « régent » pour le dauphin, lequel demeure prisonnier des révolutionnaires à Paris, et le proclame roi de France sous le nom de jure de Louis XVII. À la mort de l’enfant, le , il devient le dépositaire légitime de la couronne de France et prend le nom de Louis XVIII.
Errance en Europe
Entre 1794 et 1796 il loge à Vérone, mais il doit quitter la ville quand le Directoire demande officiellement à la République de Venise de l'expulser. Le général Bonaparte avec son armée d’Italie entrera dans la ville en , un mois après le départ du comte de Provence[16].
Après un séjour à Riegel, dans le Pays de Bade, puis au château de Blankenbourg, dans le Brunswick, il est hébergé à partir de 1797 par le tsar Paul 1er de Russie, avec sa famille et sa cour, dans le gouvernement de Courlande, dans l'ancien palais des ducs de Courlande, à Mittau, aujourd'hui Jelgava, en Lettonie, jusqu'en 1801[17].
En janvier 1801, il doit quitter Mittau et trouve refuge à Varsovie, dans l'ancien palais de son arrière-grand-père, Stanislas Leczinski, jusqu'en 1804.
Après le coup d'État du 18 Brumaire et la mise en place du Consulat, Louis XVIII entre en négociations avec Napoléon Bonaparte en vue du rétablissement de la monarchie. Toutefois, après l'explosion de la machine infernale rue Saint-Nicaise le et la découverte de la culpabilité des royalistes, le Premier consul rompt définitivement toute négociation et adresse une réponse sans ambages au prétendant : « Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur cent mille cadavres... »
Les années 1804-1807
Pendant l'année 1804, à la suite de plaintes de Napoléon, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume se résout à se séparer d’hôtes devenus compromettants ; Louis XVIII et les autres émigrés composant sa cour, reçoivent l’ordre de quitter le territoire prussien et s'établissent à Kalmar, en Suède.
Louis XVIII y invite les princes du sang, dans le but de rappeler aux souverains européens ses prétentions sur le trône de France. Seul le comte d’Artois, son frère qu’il n’avait pas vu depuis près de douze ans, une certaine froideur ayant toujours existé entre eux, s'y rend, en .
L’entrevue de Kalmar ne les rapproche pas ; ils se quittent après dix-sept jours de conférences, assez mécontents l’un de l’autre.
Le futur Charles X reprend le chemin de Londres et Louis revient à Riga, attendre la réponse du cabinet de Saint-Pétersbourg, à propos d’un nouvel asile sur le sol russe. Le nouvel empereur, Alexandre Ier de Russie, qui succédait à son père le tsar Paul Ier, donne une suite favorable à sa demande et Louis s'installe à nouveau à Mittau, alors en Courlande, dans l'actuelle Lettonie, où une cour d'une centaine de fidèles l'a suivi[18].
Une fois réinstallé, Louis XVIII rédige son dernier manifeste public pendant son séjour à l’étranger. La proclamation qu’il avait envoyée à Pichegru, quelques semaines avant le 18 fructidor, ne contenait que des promesses de réforme à l’ancienne monarchie (Lois fondamentales du royaume de France). Il se décide, cette fois, à accepter nettement la Révolution et ses suites. Non seulement il admet l’amnistie entière pour tous les votes antérieurs à 1804, ainsi que l’engagement de conserver à chaque Français ses grades, ses emplois et ses pensions, il garantit en outre la liberté et l’égalité pour les personnes, le maintien de toutes les propriétés et la protection de tous les intérêts sans exception.
« Au sein de la mer Baltique, en face et sous la protection du ciel, fort de la présence de notre frère, de celle du duc d’Angoulême, notre neveu, de l’assentiment des autres princes de notre sang, qui tous partagent nos principes et sont pénétrés des mêmes sentiments qui nous animent, nous le jurons ! Jamais on ne nous verra rompre le nœud sacré qui unit nos destinées aux vôtres, qui nous lie à vos familles, à vos cœurs, à vos consciences ; jamais nous ne transigerons sur l’héritage de nos pères, jamais nous n’abandonnerons nos droits. Français ! Nous prenons à témoin de ce serment le Dieu de saint Louis, celui qui juge toutes les justices !
Donné à Mittau, le 2 décembre de l’an de grâce 1804, et de notre règne le dixième[19] — Louis. »
Cette déclaration, imprimée à Hambourg, au nombre de dix mille exemplaires, est répandue sur tout le continent et envoyée en France à toutes les autorités constituées, ainsi qu’aux plus notables habitants de chaque département.
Le second séjour à Mittau du prétendant ne dure que trois ans. Les défaites d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland aboutissent au traité de Tilsit, signé le , par lequel la France et la Russie deviennent alliées. Alexandre laisse entendre à Louis XVIII que sa présence à Mittau en Courlande pourrait gêner son nouvel allié. Comprenant qu’il devait chercher un nouvel asile et n'ayant plus à choisir qu’entre le Nouveau Monde et l’Angleterre, Louis XVIII se décide pour l’hospitalité britannique. Vers le milieu d’, depuis Göteborg en Suède, il avertit le comte d’Artois de sa prochaine arrivée, ce qui n’était pas pour lui plaire. Les confidents du comte d'Artois réussissent à persuader un des membres du cabinet britannique, Lord Canning, qu’il était nécessaire, dans l’intérêt même du gouvernement britannique d’éloigner Louis XVIII de Londres et de le confiner en Écosse. Le Royaume-Uni est alors la seule puissance encore en lutte avec la France impériale et qui refuse à Louis XVIII le titre de roi, en lui signifiant qu’à aucune époque, le rétablissement de sa famille n’avait semblé moins plausible. Après de longues tractations, Louis XVIII accepte de débarquer en Angleterre, comme simple particulier sous le nom de comte de L’Isle-Jourdain (que ses contemporains transformeront en « comte de Lille ») et en promettant de ne pas faire d’action politique sur le sol britannique.
Les années 1808-1812
Louis XVIII fixe sa résidence à Gosfield Hall, dans l'Essex, fin 1807. Il quitte ce château en 1809. Il vient alors habiter Hartwell House, propriété du baronnet Sir Henry Lee dans le comté de Buckingham, près de Londres. Son épouse, Marie-Joséphine de Savoie, y meurt le .
Ses revenus, à l'époque, s’élèvent à 60 000 francs environ[20] que lui payaient le gouvernement britannique et la cour du Brésil, mais il devait mener un train de vie réduit puisque cette somme était répartie entre ses protégés, ses agents dans les différentes cours d’Europe (pour être au courant des politiques menées) et que la guerre entraînait une inflation de prix qui n’étaient déjà pas, au départ, bas.
Roi de France et de Navarre
Première Restauration
Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, et spécialement à partir de 1810, les coalisés semblent reprendre l’avantage, éveillant en Louis XVIII l’espérance du retour.
Après la défaite de Napoléon en 1814, les coalisés réunis au congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d’installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils hésitent entre Louis XVIII, dont l’impopularité pose problème, le « roi de Rome », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte ou encore Eugène de Beauharnais, et à défaut une république. Talleyrand emporte finalement l’opinion des Alliés en faveur de Louis XVIII.
Au lendemain de la signature de la convention d'armistice par le Comte d'Artois,frère du Roi,le samedi 23 avril 1814, il débarque à Calais le .
« Octroyant » une Charte constitutionnelle restaurant la monarchie à ses sujets, il devient roi de France sous le nom de Louis XVIII le Désiré[21]. Les termes « octroyer » et « roi de France » sont importants en droit, puisqu’ils signifient que la souveraineté appartient au roi, et non au peuple ou à la nation : c’est lui qui octroie la Charte aux Français et non les Français qui décident d’une constitution ; contrairement à un roi des Français qui serait roi parce que les Français l’ont mis sur le trône, un roi de France est souverain de droit divin. Il nie donc la théorie révolutionnaire de la souveraineté nationale, voire de la souveraineté populaire, comme en témoigne sa devise « union et oubli » (union des Français, oubli de la Révolution française et de Napoléon)[22].
Le 2 mai, Louis XVIII dans sa "déclaration de Saint-Ouen", écarte toute idée de retour à l'Ancien Régime, sans pour autant accepter le projet de constitution d'inspiration monarchique du 6 avril 1814 rédigé par le gouvernement provisoire et le Sénat qui lui est soumis.
Venant du château de Saint-Ouen, il fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis, le mardi 3 mai 1814.
Signataire du Traité de Paris, le 30 mai, il accepte quelques jours plus tard la Charte du 4 juin 1814 que lui soumet la commission de rédaction présidée par le Chancelier de France (Ministre de la Justice, Charles-Henri Dambray.
La Restauration ne dure pas. Confronté au non-paiement de sa pension attribuée par le traité de Fontainebleau et devant le mécontentement croissant des Français, Napoléon quitte son exil de l'île d'Elbe et débarque à Golfe-Juan le .
Le , Napoléon étant aux portes de Paris, Louis XVIII et sa cour quittent Paris et se dirigent vers Beauvais puis s'installent à Gand, en Belgique, ce qui lui vaut le surnom de « Notre père de Gand » par les chansonniers.
L'absence de Louis XVIII ne dure que trois mois et demi. Ce sont les Cent-Jours, qui amènent la septième coalition.
La défaite de Waterloo, contre cette coalition, le , amène à son tour, en juillet 1815, la réinstallation de Louis XVIII sur le trône de France, aux termes d'un second Traité de Paris, qui sera signé le 20 novembre 1815.
Seconde Restauration
Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l’Ancien Régime. Il défend ces derniers, sans pour autant accéder aux demandes des plus ultras de ses propres partisans.
D'autres n'oublient pas que c'est un ancien émigré, chassé par la Révolution qui a exterminé une partie de sa famille et ramené sur le trône de France avec l'aide d'étrangers.
En même temps, il s'entoure aussi d'anciennes gloires du premier Empire, ralliées à la Restauration. Il nomme même un ancien régicide, Fouché comme ministre du gouvernement provisoire qui suit son retour.
Il met un point d’honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraint, préfigurant ainsi le parlementarisme qui se mettra en place en France par la suite.
Ses opposants restent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816, la célèbre Chambre introuvable.
Ayant accepté les résultats de la Révolution, Louis XVIII apparaît comme un roi modéré, menant une vie de cour sans fastes excessifs, trop fade même aux yeux de certains, particulièrement en comparaison du régime précédent.
Comme son prédécesseur, il s'abstient de résider au château de Versailles, où il est né et qui reste vide sous son règne. Il réside principalement au Palais des Tuileries et au château de Saint-Cloud, deux monuments aujourd'hui disparus.
Malgré une apparente faiblesse, Louis XVIII réussit non seulement à maintenir un équilibre entre ultras et libéraux, mais aussi à ramener la paix et la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes.
Louis XVIII démontre une certaine force de caractère et il est d'ailleurs capable, à l'occasion, de traits d'humour féroces[23].
Très jaloux de son pouvoir, le Roi veut tout contrôler. N'appréciant pas les longs rapports, il crée un système d'« anarchie paternelle », cédant souvent aux influences de sa cour, aux nombreuses sollicitations des anciens émigrés spoliés par la Révolution[24].
Au pouvoir, il met en place des lieux de mémoire liés à l'historiographie des temps précédents : il fait restaurer la Nécropole royale de la Basilique de Saint Denis, construire la Chapelle expiatoire.
En vertu du Traité de Paris du 20 novembre 1815, une ordonnance du 8 janvier 1817, suivie par une loi du 15 avril 1818, abolit l'esclavage et la traite négrière.
Les élections partielles du constituent une nouvelle avancée pour les libéraux mais l'élection de l'abbé Grégoire comme député de l'Isère provoque un retournement d’alliance au gouvernement.
En sens inverse, une autre vague de contestation naît avec le violent assassinat, en 1820, de son neveu le duc de Berry, alors second à la succession au trône derrière Charles X et seul membre de la famille à pouvoir assurer sa descendance.
Cet assassinat entraîne, par réaction, la fin du ministère Élie Decazes avec son remplacement en 1820 par le second ministère Richelieu, puis en 1821 par le ministère Villèle et le retour des ultras, annonçant « par conséquent la fin de la Restauration libérale »[25].
Expédition d'Espagne
En 1820, le roi d'Espagne Ferdinand VII doit faire face à un soulèvement populaire conduit par les libéraux. Ce mouvement révolutionnaire lui reproche l'absolutisme de son pouvoir et les nombreuses répressions à l'encontre des libéraux. Ferdinand VII doit alors se soumettre, et remettre en vigueur la Constitution de 1812 et ainsi confier le pouvoir à des ministres libéraux.
Des élections ont lieu en 1822 aux Cortes, qui donnent la victoire à Rafael del Riego, dans une Europe secouée par les mouvements démocrates qui perturbent l'ordre intérieur des États. Ferdinand VII s'est retiré à Aranjuez, où il se considère comme prisonnier des Cortes.
En France, les ultras pressent le roi Louis XVIII d'intervenir. Pour tempérer leur ardeur contre-révolutionnaire, le duc de Richelieu fait déployer le long des Pyrénées des troupes chargées de protéger la France contre la prolifération du libéralisme venant d'Espagne et la contagion de la « fièvre jaune ». En , ce « cordon sanitaire » devient un corps d'observation, puis se transforme très vite en une expédition militaire.
Les libéraux négocient leur reddition en échange du serment du roi de respecter les droits des Espagnols. Ferdinand VII accepte. Mais le , se sentant appuyé par les troupes françaises, Ferdinand VII abroge de nouveau la Constitution de Cadix, manquant ainsi à son serment. Il déclare « nuls et sans valeur » les actes et mesures du gouvernement libéral. C'est le début de la « décennie abominable » pour l'Espagne.
Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Villèle, déclare dans ses Mémoires d'outre-tombe : « Enjamber d'un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l'homme fantastique avaient eu des revers, faire en six mois ce qu'il n'avait pu faire en sept ans, c'était un véritable prodige ! »
Dernières années
Louis XVIII souffre de diabète et d’une goutte qui empire avec les années[26] et lui rend tout déplacement extrêmement difficile à la fin de son règne. Dans ses dernières années, le roi podagre doit marcher à l'aide de béquilles et est souvent déplacé en fauteuil roulant dans ses appartements, lui-même se baptisant « le roi fauteuil »[27] alors que les plus virulents des bonapartistes, puis le petit peuple, l'affublent du quolibet de « gros cochon » ou « Cochon XVIII »[28]. Vers la fin de sa vie, il est atteint d'artériosclérose généralisée, en outre la gangrène ronge son corps devenu impotent et appesanti par l'hydropisie. À la fin du mois d', la gangrène sèche qui a attaqué un pied et le bas de la colonne vertébrale, a provoqué une large plaie suppurante en bas du dos et l'a rendu méconnaissable. Fièrement, il refuse de s'aliter, reprenant les propos de Vespasien : « Un empereur doit mourir debout ». Mais, le , sa terrible souffrance l'oblige à se coucher. Il se décompose vivant et dégage une odeur si nauséabonde que sa famille ne peut rester à son chevet. Un de ses yeux a fondu ; le valet de chambre, en voulant déplacer le corps, arrache des lambeaux du pied droit ; les os d'une jambe sont cariés, l'autre jambe n'est qu'une plaie, le visage est noir et jaune[29].
Mort et inhumation
À 68 ans, le roi Louis XVIII s'éteint le à quatre heures du matin, dans sa chambre du palais des Tuileries. Sans descendance c'est alors son dernier frère, le comte d'Artois, qui lui succède sur le trône à l'âge de 67 ans, devenant le roi Charles X.
Dernier roi de France à être autopsié et embaumé[30], le pharmacien Labarraque a dû asperger le corps d'une solution de chlorure de chaux afin d'arrêter la marche de la putréfaction[31].
Le 25 octobre 1824, le roi Louis XVIII, dernier monarque de France mort au pouvoir, est inhumé dans la basilique de Saint-Denis.
Titulature et monogramme
Titulature
- 17 novembre 1755 - 8 juin 1795 : Son Altesse Royale Louis Stanislas Xavier de France, fils de France, comte de Provence ;
- 8 juin 1795 - 20 mars 1815 : Sa Majesté le roi de France et de Navarre ;
- 20 mars 1815 - 8 juillet 1815 : Sa Majesté le roi Louis XVIII (Cent-Jours) ;
- 8 juillet 1815 - 16 septembre 1824 : Sa Majesté le roi de France et de Navarre.
Monogramme
Le monogramme de Louis XVIII se compose de deux « L » adossés :
- Monogramme de Louis XVIII.
- Cour carrée du Louvre.
- Porte Louis XVIII de la cour carrée du Louvre.
Ascendance
Postérité
À Paris, la rue Stanislas et le collège du même nom lui doivent leur appellation : Louis étant le prénom héréditaire des Bourbons, le deuxième prénom du comte de Provence étant choisi en souvenir de son arrière-grand-père, le roi de Pologne Stanislas Leszczynski[21].
Sacre et sculpture
Contrairement à Napoléon 1er, Louis XVIII n'a pas été sacré, bien que le sacre fut prévu dans l'article 74 de la Charte de 1814[32].
Son frère, Charles X, qui lui succéda, renoua avec la tradition du sacre, le dans la cathédrale de Reims.
Un roi sacré devait avoir des pouvoirs divins (le roi de France, par exemple, guérissait les écrouelles), et montrer une image d'homme puissant, valide, en bonne santé. Ne pouvant montrer au public qu'un physique diminué, Louis XVIII renonça au sacre.
Cependant, une sculpture de Louis XVIII, en costume de sacre, fut commandée par ses soins en 1815 au sculpteur Cortot. Elle est exposée dans la gypsothèque de la villa Médicis à Rome[33].
Portraits, caricature et sobriquets
Différents portraits officiels de Louis XVIII ont été peints, le plus connu et le plus solennel étant celui exécuté par Antoine-Jean Gros, aujourd'hui conservé au Musée de l'Histoire de France, au château de Versailles, dupliqué en peinture et en gravure. Dans la tradition de ce type de portrait, il est représenté debout, en tenue de sacre et en pied, à côté d'une colonne, symbole de stabilité, du trône, symbole de souveraineté, de tous les attributs de celle dernière : sceptre, couronne, main de justice[34]... Le plumeau du chapeau que le roi tient à la main étant fait d'abondantes plumes d'autruches blanches, et son manteau fleurdelisé étant colleté et fourré d'hermine, il suscita l'épigramme intitulé : "le Gros l'a peint" (le gros lapin), qui fustigeait le peintre autant que le modèle.
En matière d'art populaire, dans la continuité de la caricature révolutionnaire sous Louis XVI[35], Louis XVIII est notamment figuré en cochon et l'épithète populaire « gros cochon », fréquente[36], est reproduite par la littérature, notamment chez Victor Hugo[37].
L'imagerie populaire et la caricature sont moins originales et diversifiées à son endroit qu'elles ne le seront pour Charles X[38]. À travers différentes représentations, elles le caricaturent facilement, en mettant en image sa corpulence et son appétit, ce qu'Annie Duprat analyse en constatant que « la mise en image du gros appétit et de la forte corpulence des Bourbons, bien au-delà d'une simple plaisanterie, renvoie à tous les écrits et à toutes les représentations des rois ogres, anthropophages et dévoreurs du peuple par le biais des impôts et de la guerre »[39].
Cinéma
- 1929 : Napoléon à Sainte-Hélène de Lupu Pick avec Albert Florath
- 1934 :
- The Iron Duke de Victor Saville avec Allan Aynesworth
- Le Comte de Monte Cristo par Ferdinand Munier
- 1935 :
- Campo di Maggio de Giovacchino Forzano avec Ernesto Marini
- Cent jours (Hundert Tage) de Franz Wenzler avec Ernst Legal
- 1938 :
- 1940 : Les Rothschilds d’Erich Waschneck avec Hans Leibelt
- 1942 :
- Le Destin fabuleux de Désirée Clary par Gaston Mauger
- La Duchesse de Langeais par Gaston Mauger
- 1948 : Le Diable boiteux par Henry Laverne
- 1954 : Le Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay avec Jean Temerson
- 1955 : Napoléon de Sacha Guitry avec Lucien Baroux
- 1956 : Marie-Antoinette reine de France par Jacques Bergerac
- 1957 : Si le roi savait ça... (All servizio dell'imperatore) de Caro Canaille avec Mario Passante
- 1961 : La Fayette par Henri Tisot
- 1970 : Waterloo par Orson Welles
- 1996 : Beaumarchais, l'insolent par Pierre Gérard
- 1998 : Le Radeau de la Méduse par André Penvern
- 2006 : Marie-Antoinette par Sebastian Armesto
- 2012 : Les Adieux à la reine par Grégory Gadebois
Télévision
- 1957 : Le Sacrifice de Madame Lavalette de Stellio Lorenzi avec René Bourbon
- 1958 : The Lost King de Naomi Capon avec Felix Felton
- 1964 : Catch as Catch Can de David Benedictus avec David Horne
- 1966 : Il conte di Montecristo d’Edmo Fenoglio avec Mario Scaccia
- 1970 : Cadoudal de Guy Seligman avec Georges Audoubert
- 1971 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq de Marcel Bluwal avec Jacques Monod
- 1972 :
- Le Comte de Lavalette de Jean-Pierre Decourt avec Jean-Paul Moulinot
- Talleyrand ou Le Sphinx incompris de Jean-Paul Roux avec Aram Stéphane
- 1975 : Marie-Antoinette par Christian Plantu et Gérard Caillaud
- 1979 :
- Le Dernier Choix du maréchal Ney de Maurice Frydland avec Pierre Gualdi
- Le Comte de Monte-Cristo par Jean Turlier
- 1988 : Napoléon de Jean-Jacques Sheitoyan avec Paul Buissonneau
- 1989 :
- Les Jupons de la Révolution par Vincent Solignac
- La Comtesse de Charny par Marion Sarraut par Serge Beauvoir
- 2002 : Napoléon par André Chaumeau
- 2006 : Marie-Antoinette par Vincent Champoux
- 2010 : Chateaubriand de Pierre Aknine avec Hervé Briaux
- 2011 : Louis XVI, l'homme qui ne voulait pas être roi par Matthieu Rozé
Citations
« Qui pouvait résister à l’esprit déflorateur de Louis XVIII, lui qui disait que l’on n'a de véritables passions que dans l’âge mûr, parce que la passion n’est belle et furieuse que quand il s’y mêle de l’impuissance et qu’on se trouve alors à chaque plaisir comme un joueur à son dernier jeu. »
— Honoré de Balzac, Le Lys dans la Vallée
« Et les uns accouraient, et les autres se rangeaient : car un roi qui passe, c'est toujours un tumulte. Du reste l'apparition et la disparition de Louis XVIII faisait un certain effet dans les rues de Paris. Cela était rapide, mais majestueux. Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir ; ce cul-de-jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair. Il passait, pacifique et sévère, au milieu des sabres nus. Sa berline massive, toute dorée, avec des grosses branches de lys peintes sur les panneaux, roulait bruyamment »
— Victor Hugo, Les Misérables
Notes et références
- Emmanuel de Waresquiel, C'est la Révolution qui continue ! La Restauration 1814-1830, Paris, Tallandier, , 412 p. (ISBN 979-10-210-1598-2), p. 42.
- Registre des baptêmes (1755) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve – XVIIIe siècles, P.S.R. éditions, 2004, p. 518.
- Registre des baptêmes (1761) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand : Le Prince immobile, Fayard, 2003, p. 458.
- Louis XVIII, Mémoires, Tome premier, Mame-Delaunay, 1832
- Elle-même arrière-petite-fille du roi Louis XIV par la branche paternelle.
- Registre des mariages (1771) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Ancienne capitale de la Haute Lituanie, à l'époque sous l'Empire russe d'où son nom en russe. Aujourd'hui la ville est située en Lituanie.
- Charles Porset, Hiram sans-culotte ? Franc-maçonnerie, lumières et révolution : trente ans d'études et de recherches, Paris, Honoré Champion, 1998, p. 207.
- Alec Mellor, Quand les francs-maçons étaient légitimistes, Dervy-Livres, 1986, p. 25.
- Jean-André Faucher, Histoire de la franc-maçonnerie en France, Nouvelles Éditions Latines, 1968,
- Google livre "Louis XVIII, le roi politique (1755-1824) de Cédric Gildas, page 116, consulté le 6 juin 2020
- Google Livre "Revue de Paris, tome onzième, 1839", page 196, consulté le 6 juin 2020
- Louis XVIII, Mémoires, 6 vol. in-8°, Mame-Delaunay, 1832 - en ligne sur le site de la BNF : www.gallica.fr.
- A. Righi, Il conte di Lilla e l'emigrazione francese a Verona (1794-1796), Perugia 1909
- Emmanuel de Waresquiel, « L'obstination d'un Roi - Louis XVIII en exil, 1791-1814 », Napoleonica, , p. 32-43 (lire en ligne)
- Source Mémoires de Madame de Milon de Mesmes.
- Sur tous les documents officiels, Louis XVIII se considéra roi depuis 1795 et fit le décompte des années de son règne en conséquence. Néanmoins, il ne sera juridiquement pas roi avant la Restauration en 1814.
- Le site « Histoire passion » donne approximativement une conversion contemporaine : aux alentours de 385 000 euros, se basant sur la base d’un franc germinal qui valait à l’époque 4,5 grammes d’argent-métal.
- « Louis XVIII (1755 - 1824). Le « Roi-fauteuil » », sur herodote.net, .
- Jean-Michel Agar, Observations sur le nouveau projet de loi pour la conversion des rentes, Delaunay, , p. 96.
- Comme le montre l'anecdote suivante : parmi les prérogatives du roi de France, figurait la capacité d’anoblir tout sujet méritant. Louis XVIII se trouvait ainsi assiégé par une horde de quémandeurs qui estimaient à tort ou à raison être de bons candidats à l’anoblissement. Parmi ceux-ci, on peut citer le publiciste Genoud, qui insistait pour que sa lettre d’anoblissement mentionne bien une particule devant son nom. Louis XVIII répondit à son entourage « Eh bien ! puisqu’il veut tant une particule, on va lui en mettre une devant, et une derrière ! » et le solliciteur se fit anoblir sous le nom de « Monsieur de Genoude », Comité permanent d'études lamartiniennes, Actes du congrès, 1961, vol. 3, p. 441 (n. 13).
On rapporte aussi le mécompte du philosophe et homme politique Antoine Quatremère : sur ordre royal, la particule qu'il avait sollicitée ne fut ajoutée qu'après son nom, ce qui l'aurait obligé à joindre à son patronyme celui de Quincy. - Emmanuel de Waresquiel, idem, 2003, p. 460-461.
- Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Naissance de la France moderne, Perrin, 2002, p. 274-276.
- Obèse et goutteux dès son mariage, il se montre gourmet et gourmand jusqu'à la voracité.
- (en) Antonia Fraser, Marie Antoinette : The Journey, Orion, , 629 p. (ISBN 978-0-7538-1305-8), p. 144.
- Thierry Lentz, Nouvelle histoire du Premier Empire, t. 4. Les Cent-Jours : 1815, Fayard, , p. 324.
- Jean Pierre Rorive, Petites histoires de grands de France, Jourdan Éditeur, 2005.
- F. Ribes, Histoire de l'ouverture et de l'embaumement du corps de Louis XVIII, Plassan, 1834, 40 p.
- Philippe Charlier, David Alliot, Quand la science explore l'histoire, Tallandier, , p. 88.
- « Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 », sur conseil-constitutionnel.fr (consulté le )
- http://www.plastercastcollection.org/fr/database.php?d=lire&id=107.
- « Antoine-Jean Gros (1771-1835) dit le baron Gros », sur Le forum de Marie-Antoinette, (consulté le )
- Annie Duprat, Les rois de papier, la caricature de Henri III à Louis XVI, Belin, 2002.
- Emmanuel Fureix, La France des larmes: deuils politiques à l'âge romantique (1814-1840), Champ Vallon, 2009, 501 p., (ISBN 9782876734975) p. 268 et 270.
- Mona Ozouf relève le « à bas les Bourbons et ce gros cochon de Louis XVIII ! » du Marius des Misérables. Voir Mona Ozouf, Les Aveux du roman : Le XIXe siècle entre Ancien Régime et Révolution, Fayard, 200, 352 p., (ISBN 9782213665009).
- Annie Duprat, « Le roi a été chassé à Rambouillet », Sociétés & Représentations, no 12, 2001, p. 30-43, Lire en ligne.
- Annie Duprat, « une guerre des images : Louis XVIII, Napoléon et la France en 1815 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, no 47, juillet-septembre 2000, p. 487-504, lire en ligne.
Bibliographie
Biographies modernes
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Biographies anciennes
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Histoires de la Restauration
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- (en) Munro Price, The Perilous Crown : France between Revolutions, Londres, Macmillan, , 462 p. (ISBN 978-1-4050-4082-2 et 1-4050-4082-3).
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- Guillaume de Bertier de Sauvigny, La Restauration, Paris, Flammarion, (1re éd. 1955), 506 p. (ISBN 2-08-081237-8).
Pouvoir royal (aspects juridiques)
- Oscar Ferreira, Le pouvoir royal (1814-1848). À la recherche du quatrième pouvoir ?, Paris, LGDJ - Lextenso, 2021, VIII-570 p. (ISBN 978-2-275-08393-3)
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- Michel-Bernard Cartron, Louis XIX, celui qui fut roi vingt minutes : mémoires de Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, Paris, Via Romana, , 432 p. (ISBN 978-2-916727-72-1).
- Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France : l’orpheline du Temple, Paris, Perrin, , 414 p. (ISBN 978-2-262-03244-9).
- Laure Hillerin, La duchesse de Berry : l’oiseau rebelle des Bourbons, Paris, Flammarion, , 541 p. (ISBN 978-2-08-122880-1).
- Arnaud Teyssier, Louis-Philippe : le dernier roi des Français, Paris, Perrin, , 450 p. (ISBN 978-2-262-03271-5).
Les chefs de ministères
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- Félix Bonafé, Élie, duc Decazes : homme d’État et franc-maçon, Tulle, Maugein, , 144 p. (BNF 35173678).
Les Cent-Jours
- Emmanuel de Waresquiel, Cent-Jours : la tentation de l’impossible, Paris, Fayard, , 687 p. (ISBN 978-2-213-62158-6).
- Dominique de Villepin, Les Cent-Jours ou L’esprit de sacrifice, Paris, Perrin, , 634 p. (ISBN 2-262-01397-7).
Mémoires
- Philippe d’Hardouineau, Mémoires sur l’exil de la famille royale, Paris, Vernarel et Tenon, . — Texte publié par Alphonse de Beauchamp dans Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2, pp. 129-222. — Cette relation, parue sous l’anonymat, est due au vicomte Philippe d’Hardouineau, aide de camp de Louis XVIII. Il accompagna le roi en exil entre 1795 et 1801. Son récit s’attarde plus particulièrement sur le séjour à Mittau.
- Duc Pierre-Marc-Gaston de Lévis, Souvenirs-portraits, Paris, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », (1re éd. 1813), 436 p. (ISBN 2-7152-1765-X).
- Baron Pierre-Victor de Besenval, Mémoires du baron de Besenval sur la cour de France, Paris, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », , 576 p. (ISBN 2-7152-1459-6, lire en ligne).
- Comtesse Adèle de Boigne, Mémoires de la comtesse de Boigne, Paris, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », , 1091 p. (ISBN 2-7152-1401-4 et 2-7152-1402-2) (2 volumes).
- Comte Louis de Saint-Aulaire, Comte de Saint-Aulaire. Souvenirs, Paris, C. Lévy, , 360 p. (BNF 31279617).
- Marie-Thérèse, fille de France, Journal de la duchesse d’Angoulême, Paris, F. Didot, , 167 p. (BNF 35134288).
- Louis XVIII, Mémoires, Bruxelles, L. Hauman, 1832-1833, 506 p. (BNF 38914263, lire en ligne) (12 volumes).
Annexes
Articles connexes
- Char funèbre de Louis XVIII
- Liste des Rois de France
- Maison de Bourbon
- Généalogie des Bourbons après Henri IV
- Ministères sous la Restauration
- Politique extérieure de la France sous la Restauration
- Courants politiques sous la Restauration
- Chronologie de la France sous la Restauration
- Assassinat de Charles-Ferdinand d'Artois
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