Alexandre Stamboliyski
Alexandre Stambolijski (Александър Стамболийски - ) est un homme politique bulgare, chef de l'Union nationale agraire bulgare et Premier ministre du Royaume de Bulgarie du au .
Ministre du Commerce, de l'Industrie et du Travail (d) | |
---|---|
- | |
Ministre de la Défense | |
- | |
Ministre de la Défense | |
- | |
Ministre des Affaires étrangères | |
- | |
Ministre-président de Bulgarie | |
- | |
Ministre-président de Bulgarie | |
- | |
Ministre de la Défense | |
- | |
Ministre des Bâtiments publics, des Routes et des Communications (d) | |
- | |
Député |
Naissance | Slavovitsa (en) |
---|---|
Décès |
(à 44 ans) Slavovitsa (en) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Milena Daskalova (d) |
Enfants |
Parti politique | |
---|---|
Archives conservées par |
Archives nationales de Bulgarie (d) |
Formation
Né le à Slavovitsa, Alexandre Stambolijski est le fils d’un chef de village. Se trouvant dès son plus jeune âge en relation avec la terre et les paysans, il étudie à l’école agricole de Sadovo et quelques années plus tard à l’institut vinicole de Pleven. Terminant ses études en 1898, il retourne dans son village où il devient instituteur. À cette époque en Bulgarie, les paysans représentent 85 % à 90 % de la population.
Confronté à de nombreuses difficultés sociales, il essaie de comprendre les problèmes et adhère au parti de « L’Union Agrarienne ». C’est ainsi qu’il rencontre Milena Daskalova, sa future femme. C’est elle qui financera les études supérieures qu’il effectue à l’université agricole d'Halle en Allemagne en 1901-1902. En marge de ses études agricoles, il prend des cours de philosophie qui donnent une base à ses idées politiques.
Un leader de l’opposition
À son retour en Bulgarie, le jeune Alexandre Stambolijski est déterminé à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Il devient journaliste et après avoir occupé des postes importants au sein du parti[précision nécessaire], il en devient le chef en 1904. En 1908, il est élu député à l’Assemblée Nationale et écrit l’année suivante une thèse qui devient l’idéologie du parti. Devenant ainsi petit à petit le leader de l’opposition, il se rend très vite populaire et affiche des idées très républicaines. Ces attaques contre la monarchie l’amèneront plusieurs fois à se heurter au Tsar du pays, Ferdinand Ier.
Un pacifiste
Pacifiste, il s’oppose aux guerres balkaniques. En 1915, lorsque la Bulgarie se range aux côtés des Empires centraux dans la Première Guerre mondiale, Stambolijski critique violemment la politique du tsar, ce qui lui vaut d’être condamné à la prison à perpétuité en décembre. Il profite de sa captivité pour approfondir ses thèses. En 1918, la politique belliqueuse de Ferdinand Ier est une fois de plus un échec. Le mécontentement du peuple augmente et pour empêcher une insurrection, le tsar gracie Stambolijski et abdique en faveur de son fils Boris III. Cependant, Stambolijski rejoint les insurgés et crée la République de Radomir qui ne dure que quelques jours.
Premier ministre d’un gouvernement en coalition
Son charisme lui permet de participer à la délégation représentant la Bulgarie à la conférence de Versailles. Il devient chef d’un gouvernement de coalition. Il prévoit néanmoins de mettre en place ses idées progressistes.
Pour autant, il ne reçoit jamais le soutien des communistes (comme le prétend la propagande soviétique après la chute de son régime en 1923), mais au contraire, est obligé de prendre des mesures autoritaires contre ces derniers qui souhaitent instaurer une république des soviets en tentant de renverser le régime par le biais de grèves violentes. La principale divergence entre agrariens et communistes portent sur la notion de propriété privée que défend le régime de Stambolijski.
Sa première décision est de signer le traité de Neuilly, le . S’engageant ainsi à respecter les réparations de guerre, Stambolijski souhaite avant tout avoir des rapports pacifiques avec les pays voisins.
Sur le plan intérieur, il décide des réformes agraires ayant pour but d’améliorer les conditions des paysans.
L’instauration d’une dictature paysanne
En mars 1920, il gagne les élections législatives avec 40 % des voix et forme le 21 mai un nouveau gouvernement ne comportant que des membres de son parti. Plus rien ne l’empêche maintenant de mettre en place une dictature paysanne soutenue par une milice, la Garde orange. Il se lance alors dans des expériences sociales et financières où la constitution est utilisée à son avantage ou outrepassée, avec des réformes telles que le remplacement du service militaire par un service civil, l’allègement des taxes agricoles, l’amélioration des infrastructures, la création de coopératives agricoles et le lancement de grands travaux publics.
La mise en place de la réforme agraire
En 1922, Stambolijski lance la réforme agraire en Bulgarie sur le principe que « la terre appartient à ceux qui la labourent ». La taille des exploitations est alors limitée à trente hectares et tout propriétaire bourgeois non-exploitant et ayant un terrain de plus de dix hectares est exproprié en faveur des paysans pauvres. Les bâtiments inoccupés sont réquisitionnés pour loger la population, les revenus industriels et financiers sont réduits et le prix du blé est stabilisé, permettant aux paysans de s’enrichir. Mais ses réformes ne profitent qu'aux paysans les plus pauvres, et la haute paysannerie, lésée, aspire à un retour des bourgeois au pouvoir.
Un mécontentement croissant
Petit à petit le régime devient de plus en plus répressif envers les adversaires politiques. Et, en 1922, la plupart de ses opposants sont arrêtés.
Mais les conspirateurs reviennent en force, intellectuels, bourgeois, riches paysans et opposants s’allient pour faire face au gouvernement. La crise s'envenime après la signature du traité de Niš avec le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, où Stambolijski s’engage à réprimer les indépendantistes macédoniens de l'ORIM (VMRO). Ces derniers rejoignent l’opposition, ce qui aboutit à la formation de l’Entente Nationale (« Naroden Zgovor »).
Les législatives d'avril 1923 permettent au Parti agraire de remporter 212 sièges sur 245[1]. Stambolijski déclare à la suite de ce triomphe qu'il restera encore au pouvoir durant vingt-cinq ans.
La chute
Le l’insurrection éclate. Les forces d'extrême droite d’Alexandre Tsankov et l'Entente Nationale s’allient pour prendre le pouvoir par un coup d’État. Exécuté au moment où Stambolijski se trouve en vacances, l'Entente reçoit le soutien de l’armée et de la police.
Stambolijski, alors à Slavovitsa, son village natal, décide d’organiser la résistance. Mais le , sa cachette est découverte. Après avoir été torturé par des membres de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, Stambolijski est assassiné. Sa main droite, qui avait signé le traité de Nis avec la Yougoslavie, est coupée, sa tête tranchée[2].
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Encyclopédie Universalis, Jean Bérenger, Alexandre Stambolijski
- Larousse du XXe siècle, 1933, tome 6, Alexandre Stamboulisky
- (en) Milcho Lalkov, Alexander Stamboliyski
- (en) John McClaughry, 1997, Alexander Stambolisky
- (it) Giacomo Brucciani, 2003, Alexandăr Stambolijski e il mito del governo del popolo
- Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours, Dimitrina Aslanian, 2004
- Quid 2005, États (Bulgarie), p. 1149
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- CiNii
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Bibliothèque nationale d’Australie
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque universitaire de Zagreb
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat
- Portail de la Bulgarie
- Portail de la politique