Alexeï Broussilov
Alekseï Alekseïevitch Broussilov (en russe : Алексей Алексеевич Брусилов), né le 19 août 1853 ( dans le calendrier grégorien) à Tiflis et mort le à Moscou, est un général russe de la Première Guerre mondiale rallié ensuite au pouvoir bolchevique durant la guerre civile russe.
Pour les articles homonymes, voir Broussilov.
Alekseï Alekseïevitch Broussilov | ||
Alexeï Broussilov en 1916. | ||
Nom de naissance | Алексей Алексеевич Брусилов (ru) | |
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Naissance | Tiflis |
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Décès | Moscou |
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Origine | Empire russe | |
Allégeance | Empire russe Union soviétique |
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Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de cavalerie Adjudant-général |
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Années de service | 1872 – 1924 | |
Commandement | 15e dragon de Tver Académie de cavalerie de St-Pétersbourg 2e division de cavalerie de la garde Commandant des forces militaires du district de Varsovie 12e corps 8e armée Commandant du front sud-ouest Commandant suprême du gouvernement intérimaire |
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Conflits | guerre russo-turque de 1877 – 1878 Première Guerre mondiale Guerre russo-polonaise de 1920 |
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Faits d'armes | Bataille d'Ardahan Bataille de Kars Bataille de Lemberg Bataille des Carpates Bataille de Rivne Offensive Broussilov Offensive Kerenski |
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Distinctions | Ordre de Saint-Georges Ordre de Saint-Vladimir Ordre de Sainte-Anne Ordre de Saint-Stanislas |
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Biographie
Famille
Fils du lieutenant-général Alexeï Nikolaïevitch Broussilov (1787 – 1859) et d'Anna Louisa Niestojemska. Frère aîné de Boris Alexeïevitch Broussilov (vers 1855 – ?), officier de cavalerie, et du vice-amiral Lev Alexeïevitch Broussilov (1857 – 1919). Issu d'une famille noble du gouvernement de Novgorod, orphelin dès son plus jeune âge, ainsi que ses deux frères cadets, Broussilov fut élevé par sa tante G.A. Gagenmeister.
Mariages
En 1884, Alexeï Alexeïevitch Broussilov épousa sa cousine, Anna Nikolaïevna Gagenmeister (? – 1908). De cette union naquit Alexeï Alexeïevitch Broussilov (1887 – 1919), qui décéda au cours de la guerre civile russe. Veuf, Alexeï Alexeïevitch Broussilov épousa Nadejda Vladimirovna Jelikhovskaïa (la nièce d'Helena Blavatsky, fondatrice de la Société théosophique).
Formation et début de carrière
Né à Tiflis, en Géorgie, il entre à quatorze ans en 1867 au Corps des Pages impériaux (une prestigieuse école militaire russe) et en sort diplômé en 1872 ; il est affecté au 15e régiment de dragons de Tver, passe lieutenant en 1874. Il prend part à la guerre russo-turque de 1877 – 1878 comme officier de cavalerie en prenant part à la reddition des forteresses d'Ardahan et de Kars, il reçoit l'ordre de Sainte-Anne de troisième classe et l'ordre de Saint-Stanislas de troisième puis second degrés, pour ses faits de guerre.
Il passe à l'école de cavalerie de Saint-Pétersbourg en 1881 et en prend la tête en tant que lieutenant-général en 1902. Pendant cette époque, il voyage en France, en Autriche-Hongrie et en Prusse ; il écrit aussi de nombreux articles.
Il commande la deuxième division de cavalerie de la garde et est promu général en 1906. En 1909, à la frontière avec le Reich allemand, il commande le 14e corps d'armée. En 1912, il est promu général de cavalerie et devient commandant-adjoint du district militaire de Varsovie.
Le vainqueur de Galicie
À l'entrée de la Russie dans la Première Guerre mondiale, il commande la 8e armée russe. En , il s'illustre face aux Austro-Hongrois par sa victoire à la bataille de Lemberg et avance jusqu'aux Carpates. Mais les combats dans les Carpates entre et sont coûteux et indécis. En 1915, la Grande Retraite des forces russes en Pologne oblige la 8e armée à se replier vers l'Ukraine mais Broussilov stoppe l'avance germano-austro-hongroise à Rivne en . En , Broussilov est affecté au commandement du Front du Sud-Ouest regroupant quatre armées russes en remplacement de Nikolaï Ivanov. En juin, il lance une offensive en Galicie. D'abord victorieuse et prometteuse, celle-ci se révèle au fil des mois extrêmement coûteuse en hommes mais convainc la Roumanie d'entrer en guerre aux côtés de la Russie.
Le commandant en chef de 1917
Malgré l'issue ambiguë de cette offensive, le prestige de Broussilov n'est pas atteint et il est nommé, après la révolution de Février, commandant en chef des armées russes. En , il ordonne une nouvelle offensive en Galicie, mais celle-ci échoue piteusement, notamment à cause du très faible moral de ses hommes et de l'absence d'officiers de qualité que la révolution avait alors écartés. Il est remplacé par Lavr Kornilov.
La Révolution russe
À la suite de ses défaites, Broussilov est démis de ses fonctions au commandement de l'armée en , mettant un terme provisoire à sa carrière militaire.
Se ralliant aux bolcheviks durant la guerre civile russe, il sert dans l'Armée rouge (et est donc un des voenspetsy, officiers tsaristes servant dans l'Armée rouge) durant la campagne de Pologne de 1920 mais ne bénéficie pas d'un rôle militaire important. En effet, il est nommé comme consultant militaire puis inspecteur de cavalerie. On peut penser qu'il fut écarté par le nouveau pouvoir, car il représentait aux yeux du peuple l'« ancienne Russie » dont les bolcheviks voulaient effacer le souvenir.
Décès et inhumation
Il prend sa retraite en 1924, et meurt d'une insuffisance cardiaque en 1926 à Moscou après avoir écrit ses mémoires de guerre. Il est inhumé avec les honneurs militaires au cimetière de Novodevitchi, à Moscou.
Mémoires
Ses mémoires sont publiés en 1929, « censurés et réécrits certes, mais beaucoup moins qu'on ne l'a dit » selon Serguei Nelipovitch[1]. Après la Seconde Guerre mondiale, en 1948, les Soviétiques découvrent en Allemagne un manuscrit inédit de Broussilov, la suite de ses mémoires couvrant la période 1917 – 1925[1]. Une expertise graphologique conclut qu'il en est bien l'auteur[1]. Ces mémoires critiquent ouvertement Lénine et les bolcheviks, Staline décide alors d'« effacer » Broussilov[1]. En 1956, au début la déstalinisation, il est réhabilité, une nouvelle expertise attribuant les propos antibolcheviques de ses mémoires à sa veuve[1]. Encore aujourd'hui, leur auteur n'est pas précisément identifié[1]. Si Broussilov était bien hostile au régime soviétique, il s'y est rallié par patriotisme[1].
Dans ses mémoires secrets, il écrit à destination de l'émigration blanche : « Vous êtes loin. Incapables de juger la Russie d'aujourd'hui [...]. Je n'ai pas abandonné la Russie. Quand sa mère est malade, on ne l'abandonne pas. [...] Je ne crois fermement qu'à ceci : la vie des hommes se mesure en décennies, celles des nations en siècles. La Russie qui, sous ce gouvernement provisoire puis avec l'intervention étrangère, était menacée de démembrement ; cette Russie est toujours là et [...] c'est l'Armée rouge qui la défend. »[1]
Son fils
Son fils, Alexeï Alexeïevitch Broussilov, qui commande un régiment de cavalerie dans l'Armée rouge, est capturé par l'Armée blanche en 1919. Selon certaines sources, il est exécuté sur l'ordre d'Anton Ivanovitch Denikine, selon d'autres, il s'engage alors côté blanc et décède du typhus[2].
Notes et références
- Dossier « États de Service : Alexeï Broussilov, des blancs au rouge » par Jean Lopez et Yacha MacLasha, Guerres & Histoire no 30, avril 2016, page 85.
- Rovenskij G. V. Svad’ba v Grebnevo. // Al’manah « Bogorodskij kraj » no 1, 2002.
Bibliographie
- Pierre Miquel, La Grande Guerre
- Orlando Figes (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat, préf. Marc Ferro), La Révolution russe : 1891-1924 : la tragédie d'un peuple, Paris, Denoel, , 1107 p. (ISBN 978-2-207-25839-2, BNF 41139951).
- (de) Alexei A. Broussilov, Meine Erinnerungen, Militärverlag der DDR, Berlin, 1988, (ISBN 3-327-00631-8).
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Liens externes
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