Alice Nielsen
Alice Nielsen, née le à Nashville et morte le à New York, est une chanteuse américaine. Soprano, elle a chanté à Broadway. Elle avait sa propre troupe d'opéra et a joué dans plusieurs opérettes de Victor Herbert .
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Biographie
Son père, Erasmus Nielsen, est un violoniste originaire d'Aarhus au Danemark. Sa mère, Sara Kilroy, est une musicienne originaire du Donegal en Irlande. Erasmus et Sara se sont rencontrés à South Bend, Indiana, où Sara étudie la musique à St. Mary's, qui fait maintenant partie de l'université de Notre-Dame-du-Lac. Erasmus est blessé pendant la guerre de Sécession, le couple déménage à Nashville, Tennessee, où Alice est née. Les Nielsen déménagent à Warrensburg, Missouri, quand Alice a deux ans. Erasmus meurt quelques années plus tard. Sara déménage à Kansas City avec ses quatre enfants.
Début de carrière
Alice Nielsen parcourt le centre ville de Kansas City en chantant, elle est entendue, à l'extérieur du Kansas City Club (en), par le riche industriel de la viande, Jakob Dold qui l'invite à chanter à la fête d'anniversaire de sa fille. C'est un succès pour Alice. Dold l'envoi représenter le Missouri dans une comédie musicale, à la Maison Blanche sous la présidence de Grover Cleveland. À son retour, elle participe pendant une saison, à une tournée régionale avec la troupe de Jules Grau. À la fin, Nielsen rejoint la chorale de l'église St. Patrick. En 1889, elle épouse, Benjamin Neutwig, l'organiste de l'église et ont un fils, Benjamin. Son mari devient violent, elle part pour San Francisco sur le circuit de vaudeville, rejointe par Arthur Pryor (en), se produisant avec Burton Stanley and Pyke Opera. À San Francisco, elle devient soliste au St. Patrick's, chante au Wig-Wam et devient une star dans Satanella de Balfe. En 1894, elle rejoint la Tivoli Opera Company, formée par Ida Vlegra, Nielsen joue 150 rôles en deux ans[1]. En 1895, Nielsen est embauchée par The Bostonians (en), une importante troupe d'opéra comique, qui l'emmène à New York. Elle obtient une renommée nationale en 1896. À New York, elle devient l'élève de Frederick Bristol (en) et de Sarah Robinson-Duff[2],[3].
Broadway
En 1897, Nielsen devient une star de Broadway dans The Serenade (en) de Victor Herbert. Il écrit sa sixième opérette pour Alice Nielsen et sa toute nouvelle troupe Alice Nielsen Opera Company. En 1899, elle apparait dans la première mondiale de The Fortune Teller (en) de Victor Herbert, avec Marguerite Sylva comme partenaire, au Wallack's Theatre (en).
Parcourant 40 000 milles par an en Amérique du Nord entre 1896 et 1901, ses spectacles font salle comble. En 1900, Alice Nielsen, âgée de 28 ans, est le plus gros succès au box-office américain. « Nous aimons notre Nielsen, et fiers qu'elle soit américaine », déclare la presse[1]. Nielsen parcourt l'Amérique du Nord pendant trois ans avant d'aller à Londres, en 1901, pour jouer The Fortune Teller au Shaftesbury Theatre[4],[5]. À la suite de conflits d'affaires, Nielsen abandonne sa troupe et part étudier le grand opéra, coachée dans le répertoire italien par Enrico Bevignani (en), qui avait entraîné la soprano suédoise Christine Nilsson.
Opéra
Elle fait ses débuts en décembre 1903, au Teatro Bellini de Naples.
En mai 1904, elle chante le rôle de Zerlina dans Don Giovanni [6] et Susanna dans Les Noces de Figaro au Royal Opera House à Covent Garden[7].
En octobre 1904, elle fait partie de la troupe napolitaine de San Carlo, qui est à l'époque une branche itinérante du Teatro San Carlo de Naples, dirigée par Henry Russell (en), avec Enrico Caruso et Antonio Scotti, invitée à Covent Garden pour une saison de six semaines[8],[9],[10]. Elle chante le rôle de Gilda de Rigoletto[11]. Leur interprétation de La Bohème est considérée comme un chef-d'œuvre[11].
Au printemps 1905, Nielsen retourne à Covent Garden à Londres pour jouer dans plusieurs opéras de Mozart. Après la fin de la saison d'automne 1905 à Londres, la troupe de San Carlo devient entité distincte sous la direction de Russell, rompant ses liens avec l'opéra de Naples et déplaçant sa base à Boston. Nielsen retourne avec la troupe aux États-Unis. Elle fait ses débuts à New York dans Don Pasquale au Casino Theatre (en). Elle participe pendant plusieurs années aux tournées nord-américaines annuelles de la troupe et à ses représentations à Boston.
À l'été 1906, Nielsen rejoint Eleonora Duse et Emma Calvé dans un programme d'opéras pour l'inauguration du Waldorf Theater ouvert par The Shubert Organization, dans le West End de Londres. Un soir, Duse doit jouer Camille, le lendemain soir Nielsen doit chanter La Traviata . Cet automne-là, Nielsen fait une tournée en Amérique avec la San Carlo présentant des concerts mettant en vedette une version abrégée de Don Pasquale de Donizetti . Après des débuts difficiles à New York, elle obtient un succès au printemps à Chicago, San Francisco, Los Angeles et Dallas.
À l'hiver 1907, Nielsen retourne en Amérique avec Lillian Nordica, Florencio Constantino (en) et une troupe complète pour la saison du San Carlo au Théâtre de l'Opéra de La Nouvelle-Orléans (en). Au cours de leur tournée nord-américaine suivante, le groupe est considéré par les critiques comme supérieur à la troupe du Met en tournée, qui a précédé Nielsen à Los Angeles, Chicago et Boston. Leur saison à Chicago est parrainée par la Bryn Mawr Alumnae Association.
À la fin de la tournée, au Park Theatre de Boston en mars 1908, la San Carlo présente une semaine de grands opéras en nocturne mettant en vedette Nielsen et Constantino. Les interprétations de La Bohème et de Faust au Park Theatre créé une telle sensation que le mécène de Boston, Eben Jordan, propose de construire un nouvel opéra pour le directeur du San Carlo Henry Russell et sa troupe. Le plan est rapidement réalisé et la nouvelle troupe la Boston Opera Company, sous la direction de Russell, donne sa première représentation pour l'ouverture de l'Opéra de Boston (en), le 8 novembre 1909, avec une représentation de La Gioconda avec Nordica dans le rôle-titre. Nielsen et Nordica sont les deux principales sopranos de la troupe au cours des six années d'activité, de 1909 à 1915. Elle chante Lia dans la première américaine de L'Enfant prodigue de Debussy, le 16 novembre 1910; Chonita dans Le Sacrifice de Frederick Converse (en) en mars 1911[12]. Après six ans, l'Opéra de Boston ferme ses portes au milieu de la première Guerre mondiale. Le magnifique bâtiment, conçu par l'équipe qui a créé le Symphony Hall, était situé en face du Jordan Hall du Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre et a depuis été démoli[13],[14].
Elle fait également ses débuts au Metropolitan Opera en 1909[15] où elle chante Mimi et à l'Opéra de Montréal. Elle est engagée en 1910 par Andreas Dippel (en), directeur de l'Auditorium Theatre (en) de Chicago et du Metropolitan Opera House de Philadelphie (en)[16],[17], qui produit aussi Loïe Fuller, Josef Urban et Anna Pavlova. En 1912, elle est de nouveau engagée au Met[18],[19]. Elle engagée pour la saison 1914-1915 par la Mozart Society de New York[20].
Tournées
Après Boston, Nielsen commence une série de spectacles ambulants. Ces concerts en plein air ont lieu sous un grand chapiteau, se déplaçant de ville en ville en train. Le circuit va de la Floride à Chicago. Nielsen est l'artiste le mieux payé du circuit. La série d'une semaine de spectacles se termine dans chaque ville avec Alice Nielsen Day.
Au cours des années 1910, Nielsen chante dans des concerts avec John McCormack et d'autres artistes au Carnegie Hall et lors de tournées nationales. Ses concerts comprennent des chansons et des airs classiques, suivis de dizaines de rappels de chansons populaires celtiques et de salon. Un programme typique était :
- Two Japanese Songs – Cadman
- Lullaby – Cyril Scott
- Will o' the Wisp – Charles Gilbert Spross
- Salvator Rosa – Carlos Gomez
- Pouquoi – Saint-Saëns
- Mandoline – Debussy
- Tu nous souriais – Andre Caplet
- A Toi – Bamberg
- Down In The Forest – Landon Ronald
- But Lately In Dance – Arensky
- Oh! Haunting Memory – Carrie Jacobs-Bond (en)
- Love Has Wings – James Hotchkiss Rogers
- Botschaft et Vergehliches Standchen – Brahms
- Solvejgs Leid et Ein Traum – Grieg
- La Tosca – Puccini
Dernières années
Alice Nielsen est une artiste populaire pour les enregistrements dirigées par Arthur Pryor. Elle enregistre soixante-dix morceaux entre 1898 et 1928, la plupart des disques sont publiés par Victor et Columbia. Son grand succès est Home, Sweet, Home, suivi de Un bel di, Killarney et Last Rose of Summer. « Je n'ai chanté que les chansons que je voulais chanter », a-t-elle déclaré dans Colliers Magazine qui a publié son autobiographie Born To Sing, en 1932[21].
Elle fait un bref retour à Broadway en 1917 dans la comédie musicale Kitty Darlin de Rudolf Friml, d'après David Belasco, sur des paroles de Pelham Grenville Wodehouse, qui est licencié trois semaines avant la première à New York.
Nielsen épouse le chirurgien LeRoy R. Stoddard, le 21 décembre 1917 à Greenwich (Connecticut)[22],[23] et déménage à Bedford (New York) .
En 1920, le programme de tournées de Nielsen est plus léger. Elle apparait pour la dernière fois avec le Boston Symphony en 1922. Elle chante avec l'Alice Nielsen Company réunie au concert commémoratif de Victor Herbert organisé par l'ASCAP en 1925.
En 1929, elle divorce de Stoddard. Nielsen continue à chanter dans des concerts occasionnels peu de temps encore avant sa mort. Dans les dernières années, elle possède une maison à Far Rockaway, dans le Queens, près de son frère, qui est l'organiste paroissial de l'église St. Mary, Star of the Sea, à Lawrence, Comté de Nassau (New York), où elle est inhumé[24].
Critiques
- Eleonora Duse - « Sa voix fait rêver et oublier les réalités de la vie. »
- San Francisco Chronicle — « Elle est chic et vive et remplie d'un magnétisme indéfinissable. »
- NY World - « Pour le moment, elle n'a pas de rivale dans son domaine. »
- NY Evening World — « La plus grande soprano lyrique d'Amérique. »
- Chicago Post - « Mlle Nielsen est une grande chanteuse et a clairement montré qu'elle a atteint la haute place qu'elle occupe dans le monde musical grâce à son pur mérite. »
- Courrier musical - « Il est difficile d'imaginer une Mimi plus parfaite que Miss Nielsen, qui chante avec une belle beauté lyrique d'une voix qui n'a son équivalent nulle part. »
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alice Nielsen » (voir la liste des auteurs).
Références
- Wilson 2001.
- (en) Ralph Albert Parlette, The Lyceum Magazine, (lire en ligne)
- (en) Mrs Robinson-Duff Vocal Teacher, Dies: Mary Garden, Mary McCormic, Nora Bayes and Other Stars Were Among Her Pupils, , p. 16
- (en) « The New York herald », sur Gallica, (consulté le )
- « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Théâtre », Le Figaro, (lire en ligne)
- « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
- « Londres », Le Monde artiste, (lire en ligne)
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Comœdia à Boston », Comœdia, (lire en ligne)
- (es) Julio Goyén Aquado, Florencio Constantino, 1869-1919, el hombre y el tenor, Ayuntamiento de Bilbao, 1993)
- (en) Quaintance Eaton Boston Opera, New York, Appleton-Century, 1965.
- « Comœdia à New York », Comœdia, (lire en ligne)
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
- (en) Alice Nielsen, Born To Sing in Colliers Magazine, 25 juin 1932 – 2 juillet 1932)
- (en) « The New York herald », sur Gallica, (consulté le )
- (en) « The Chicago tribune and the Daily news, New York », sur Gallica, (consulté le )
- (en) McNamara's Blog, « We Love Our Nielsen », sur McNamara's Blog, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
: documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :
- (en) Lewis C. Strang, Prima donnas and soubrettes of light opera and musical comedy in America, Boston, L.C. Page and Company, , 269 p. (lire en ligne), p. 1-20.
- (en) Edward T. James, Janet Wilson James, Paul S. Boyer et Radcliffe College, Notable American Women, 1607-1950: A Biographical Dictionary, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-62734-5, lire en ligne).
- (en) Dall Wilson, Alice Nielsen and the Gayety of Nations, Lulu.com, , 644 p. (présentation en ligne)
- (en) Dall Wilson, Alice Nielsen and the Gayety of Nations, Lulu Press, Inc, (ISBN 978-1-365-23189-6, lire en ligne).
- (en) Robert McHenry, Famous American Women, New York Dover Publications, 1980 (OCLC 1001935648).
- (en) Neil Gould, Victor Herbert: A Theatrical Life, Fordham University Press., 2008.
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) Grove Music Online
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Notations musicales de la soprano Alice Nielsen
- Musée de Kansas City
- Enregistrements d'Alice Nielsen disponibles en téléchargement sur archive.org
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