Alliance du 14-Mars
L’Alliance du 14-Mars (2005) est une coalition politique libanaise regroupant les personnalités et mouvements politiques qui ont pris part à la révolution du Cèdre à la suite de l'assassinat, le , de l'ancien Premier ministre Rafiq Hariri.
Historique
Ces forces constituaient avant les élections législatives de mai-juin 2005 l'opposition à l'influence syrienne sur le Liban. La représentation parlementaire de l'Alliance à la Chambre des députés est appelée « bloc du 14-Mars ».
L'appellation « 14-Mars » fait référence à la date de la grande manifestation qui regroupé à Beyrouth plus de 1,3 million de Libanais réclamant le retrait des troupes syriennes du pays et la pleine lumière sur l'assassinat de Rafiq Hariri[1].
Les partis et mouvements politiques qui appartiennent à cette alliance sont les suivants :
- le Courant du futur, dirigé par le député sunnite de Beyrouth Saad Hariri ;
- les Forces libanaises (FL) dirigées par l’ancien chef de milice chrétienne Samir Geagea ;
- le parti Kataëb dirigé par le député Samy Gemayel ;
- le Mouvement de la gauche démocratique représenté par le député Elias Atallah et auquel appartenait le journaliste assassiné Samir Kassir ;
- le Mouvement du renouveau démocratique dirigé par l’ancien député Nassib Lahoud ;
- le rassemblement de Kornet Chehwane regroupant diverses personnalités dont la ministre Nayla Moawad, les députés Boutros Harb et Samir Frangié et le journaliste et député assassiné Gébrane Tuéni.
Le Courant patriotique libre du général Michel Aoun prend part à la révolution du Cèdre jusqu'à la manifestation du mais s'éloigne progressivement de l'Alliance à la suite des dissensions créées par les alliances électorales de 2005. Le CPL reproche à l’Alliance de ne pas se soucier des interférences extérieures autres que syriennes (émanant notamment des puissances occidentales et de l'Arabie saoudite) et de perpétuer l’ordre communautaire traditionnel au détriment de la laïcité[2]. Il quitte l'Alliance du 14-Mars et se rallie à l'Alliance du 8-Mars le [3].
Revendications
Les positions politiques principales défendues par l’Alliance du 14-Mars étaient ou sont les suivantes :
- le rejet de l'influence syrienne sur la politique du Liban ;
- l’éviction du président de la République Émile Lahoud dont le mandat est jugé illégitime depuis sa prorogation sous diktat syrien en ;
- la création d'une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur l'assassinat de l’ex-Premier ministre Rafiq Hariri ;
- la mise en place de relations diplomatiques avec la Syrie et le tracé de la frontière avec ce pays[4] ;
- le monopole de la détention des armes et de la décision de la guerre et de la paix entre les mains du gouvernement libanais, et par conséquent le désarmement du Hezbollah (l'armée restant sous le contrôle du Président et du général Michel Sleiman, et la gendarmerie sous le contrôle du Premier ministre).
Évolution
Aux élections législatives de 2005, l’Alliance du 14-Mars remporte la majorité parlementaire avec 72 députés sur 128 (ramenée à 71 députés après la mort du député Edmond Naïm et son remplacement par le député indépendant Pierre Daccache). Cette majorité se rétrécit à 69 députés après la défection du député alaouite du Akkar Moustapha Hussein et aux assassinats des députés Pierre Amine Gemayel le et Walid Eido le . Les sièges de ces deux derniers sont comblés à la suite d'élections partielles qui ont eu lieu le , le premier par Camille Khoury du Courant patriotique libre, le second par un membre du Courant du futur (donc de l’Alliance du 14-Mars)[5].
Notes et références
- Mouna Naïm et Cécile Hennion, « La manifestation de l'opposition libanaise a submergé Beyrouth », sur Le Monde,
- Nicolas Dot-Pouillard, « Révolution chez les chrétiens du Liban », sur Le Monde diplomatique,
- Julien Abi Ramia, « Il y a 13 ans, le CPL et le Hezbollah scellaient leur alliance », sur L'Orient-Le Jour,
- (en) Lynn Zovighian, « Lebanon is Not Two Camps Part 2 », sur mei.edu,
- Mouna Naïm, « Malgré le vote, l'impasse libanaise », sur Le Monde,
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