Aloys Kunc
Aloÿs Martin Cunq dit Aloÿs Kunc (né à Cintegabelle, , mort à Toulouse le ), est un musicographe, organiste, compositeur et maître de chapelle français. Il est l'auteur du célèbre cantique « Pitié Mon Dieu, c'est pour notre Patrie »[1], joué lors de l'inauguration de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre et qui reste depuis l'hymne des catholiques nationalistes.
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Biographie
Aloÿs Martin Cunq opte pour son nom d'artiste Aloÿs Kunc vers 1850. Séminariste à Toulouse, puis organiste à Lombez, il est le premier organiste (1852) et chef de musique (1857) de la cathédrale d'Auch où il épouse Françoise Henriette Dargein, organiste et professeur de piano (élève au Conservatoire de Paris de Louise Farrenc pour le piano, et de César Franck pour l'orgue). Il s'installe définitivement à Toulouse où il tient l'orgue dans diverses églises dont l'église Saint-Aubin (1863) puis l'église du Gesù (1865), avant d'être nommé, en 1870, maître de chapelle à la cathédrale Saint-Étienne puis professeur au Conservatoire de musique de cette même ville.
Aloÿs Kunc a pour disciples les compositeurs Henri Büsser et Paul Vidal. Plusieurs de ses enfants (dits également "Kunc") sont aussi musiciens : Pierre Kunc (compositeur, maître de chapelle à Saint-Sulpice, Paris), Aymé Kunc (1er Grand Prix de Rome en 1902, directeur du Conservatoire de Toulouse pendant 30 ans), Camille Kunc (chef d'orchestre de l'Opéra d'Alger, à Nice et Toulon), Marie Antoinette Kunc (professeur de chant) et Catherine Kunc (professeur de piano).
Musicographe reconnu auprès du Saint-Siège, Aloÿs Kunc assiste aux deux congrès importants concernant le chant liturgique de l'Église : le Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église en 1860 et le Congrès européen d'Arezzo en 1882. Il est le fondateur et directeur des revues Corona Sacra et Musica Sacra, consacrées à la restauration et à la promotion du chant grégorien.
Aloÿs Kunc est le compositeur de célèbres cantiques, dont Pitié, mon Dieu ("Sauvez, sauvez la France") composé pour l'inauguration de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre[réf. nécessaire] :
« Celle-ci [la construction du Sacré-Cœur de Montmartre] est inséparable de cette spiritualité ultra-montaine qui s'impose dans les années 1860 et qui prend une tonalité si particulière, marquée de messianisme et d'un climat d'apocalypse, dans la France de 1870-1871. C'est en 1872 qu'Aloys Kunc compose le « Pitié mon Dieu », dont les formules sont à jamais associées à l'époque :
- Sauvez Rome et la France
- Par votre Sacré-Cœur
On sait que, par la suite « Au nom du Sacré-Cœur » se substitua à la formule initiale, indice d'une certaine prudence théologique et que l'allusion à Rome disparut, remplacée par un deuxième « Sauvez », prudence politique afin de ne par rouvrir la question romaine… »
— Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre, p. 23[2]
Ce cantique remontant à 1872[3] avait été écrit dans le contexte de la spoliation des États pontificaux en 1870 et de la défaite de la France face à l'Allemagne en 1870-1871. D'où la présence de Rome dans le texte original du refrain.
En 1879, il publie la première édition connue de l'Ave Maria de Lourdes qu'il harmonise et intitule Sur cette colline [4]. Cette version semble être la source du chant tel qu'il nous est parvenu.
Voir aussi
- Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église (1860)
- Congrès européen d'Arezzo (1882)
- Roger Armengaud, "L'Auta" no 81-2007, et divers articles dans La Croix du Midi.
- Musica et Memoria, musimem.com; Pierre Kunc organiste
- "Association Aymé Kunc", Toulouse
- Bibliothèque de l'Institut Catholique de Toulouse et département de musique de la BNF
Références
- "Pitié mon Dieu" sur Youtube.
- Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre, Éditions de l'Atelier, 1992, 1174 pages.
- « Cantique du pèlerinage de Paray-le-Monial en juin 1873. Vœu national au Sacré-Cœur »
- Sur cette colline. Ave Maria de Notre Dame de Lourdes à 1 v. et orgue [Musique imprimée]. https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb430819306
Liens externes
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