Alpha Draconis
Alpha Draconis (α Draconis / Thuban) est une étoile de la constellation du Dragon. Bien qu'étant la 8e étoile de la constellation par ordre d'éclat, elle est probablement la plus connue car elle indiquait le pôle nord céleste il y a 4 800 ans.
(α Draconis)
Ascension droite | 14h 04m 23,349s |
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Déclinaison | +64° 22′ 33,02″ |
Constellation | Dragon |
Magnitude apparente | 3,67 |
Localisation dans la constellation : Dragon |
Type spectral |
A0III SB (géante blanche — binaire spectroscopique) |
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Indice U-B | −0,08 ± 0,03 |
Indice B-V | −0,049 ± 0,005 |
Indice R-I | −0,07 |
Vitesse radiale | −13,0 km/s |
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Mouvement propre |
μα = −56,52 mas/a μδ = 17,19 mas/a |
Parallaxe | 10,56 ± 0,52 mas |
Distance |
310 ± 20 al (95 ± 5 pc) |
Magnitude absolue | −1,21 ± 0,11 |
Masse | ~ 5,0 M☉ |
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Rayon | ~ 6,3 R☉ |
Luminosité | ~ 250 L☉ |
Température | 9 200 K |
Autres désignations
Thuban, Adib, Queue du Dragon, α Dra, 11 Dra (Flamsteed), HR 5291, HD 123299, SAO 16273, BD+65°978, FK5 521, NSV 06546, HIP 68756[1]
Caractéristiques physiques
De magnitude apparente 3,67, Thuban est une étoile géante chaude (9 200 K) de type spectral A0III, 250 fois plus lumineuse que le Soleil et distante de 310 années-lumière.
C’est également une étoile double, son compagnon — invisible depuis la Terre — tourne autour d’elle en 51,4 jours, à une distance de 61 millions de kilomètres. Il s’agit probablement d’une étoile blanche de la séquence principale un peu plus froide que l'étoile primaire, peut-être de type spectral A2[2].
Elle a été suspectée d'être légèrement variable, d'un ordre de 1 à 2 millimagnitudes et sur une période de 53 minutes à peine, et elle a alors été proposée comme étant membre de la (possible) classe d'étoiles variables de type Maïa ; cependant, les données photométriques recueillies par le satellite TESS de la NASA n'ont pas mis en évidence de variabilité intrinsèque. Le satellite a toutefois détecté des diminutions de luminosité périodiques provoquées par des éclipses, faisant du Thuban une binaire à éclipses[3].
Thuban a également été proposée comme un membre possible de la classe des étoiles de type Lambda Bootis, supposant des abondances particulières en certains éléments chimiques, ce qui a été également infirmé[3].
Environnement stellaire
α Draconis est probablement l’étoile la plus connue de la constellation du Dragon, au point que la désignation α lui avait été attribué par Johann Bayer.
À cause du phénomène de précession des équinoxes, Thuban indiquait il y a 4 800 ans presque exactement le pôle nord céleste, place dévolue de nos jours à Alpha Ursae Minoris, l'étoile polaire de notre époque. Thuban était donc l’étoile polaire lors de l’apogée de la civilisation égyptienne antique et il semblerait que certains temples égyptiens furent construits en référence à Thuban. Elle se trouve désormais à plus de 25° du pôle.
Nom traditionnel
Le nom de Thuban provient de l’arabe et signifie « serpent », nom arabe de la constellation du Dragon. Elle est parfois désignée par Adib, de l’arabe Al Dhi’bah qui signifie « les hyènes », une expression générique de plusieurs étoiles de cette partie du ciel. Enfin, elle était parfois appelée la queue du Dragon.
Notes et références
- (en) * alf Dra -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) Bradford B. Behr et al., « Stellar Astrophysics with a Dispersed Fourier Transform Spectrograph. I. Instrument Description and Orbits of Single-lined Spectroscopic Binaries », The Astrophysical Journal, vol. 705, no 1, , p. 543–553 (DOI 10.1088/0004-637X/705/1/543, Bibcode 2009ApJ...705..543B, arXiv 0909.3241)
- (en) Timothy R. Bedding, Daniel R. Hey et Simon J. Murphy, « A Dance with Dragons: TESS Reveals α Draconis is a Detached Eclipsing Binary », Research Notes of the AAS, vol. 3, no 10, , p. 163 (DOI 10.3847/2515-5172/ab5112)
Liens externes
- (en) Alpha Draconis sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) James B. Kaler, « Thuban », sur Stars
- Laurent Sacco, « L'ancienne étoile polaire est double à éclipses », sur Futura-sciences, (consulté le )
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