Alphonse V (roi d'Aragon)
Alphonse V d'Aragon dit le Magnanime ou le Grand (en catalan Alfons el Magnànim, en castillan Alfonso el Magnánimo), né le [1] à Medina del Campo en Castille et mort le à Naples, est, de 1416 à 1458, roi d'Aragon sous le nom d’Alphonse V, comte de Barcelone, de Besalú, de Pallars Jussà sous le nom d’Alphonse IV, d'Urgell, de Roussillon et de Cerdagne sous le nom d’Alphonse II, roi de Valence sous le nom d’Alphonse III, de Sardaigne sous le nom d'Alphonse II, de Majorque et de Sicile (insulaire) sous le nom d’Alphonse Ier. Il est également comte d'Empúries de 1416 à 1436, puis comme régent de 1445 à 1458. Il est enfin roi de Sicile (péninsulaire) sous le nom d’Alphonse Ier de 1442 à 1458, unifiant les deux Siciles sous le nom de royaume des Deux-Siciles[2]. Il est membre fondateur de l'Ordre du Dragon.
Pour les articles homonymes, voir Alphonse V.
Alphonse V d'Aragon | |
Portrait d'Alphonse V par Vicente Juan Masip, musée de Saragosse. | |
Titre | |
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Roi d'Aragon | |
– (42 ans, 2 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Ferdinand Ier d'Aragon |
Successeur | Jean II d'Aragon |
Roi de Naples | |
– (16 ans et 25 jours) |
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Prédécesseur | René d'Anjou |
Successeur | Ferdinand Ier de Naples |
Biographie | |
Titre complet | Roi d'Aragon, Comte de Barcelone, roi de Valence, de Majorque, de Sardaigne, de Sicile et de Naples. |
Dynastie | Dynastie de Trastamare |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Medina del Campo (Castille) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Naples (Naples) |
Père | Ferdinand Ier d'Aragon |
Mère | Éléonore d'Albuquerque |
Fratrie | Jean II d'Aragon |
Conjoint | Marie de Castille |
Enfants | Ferdinand Ier de Naples (bâtard) |
Résidence | Tivoli |
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Souverain de la couronne d'Aragon | |
Filiation
Second souverain de la dynastie de Trastamare (issue de la Maison d'Ivrée-Bourgogne Comté) dans la couronne d'Aragon, Alphonse le Magnanime hérite de cette dernière en 1416, à la mort de son père le roi Ferdinand Ier d'Aragon. Il descendait par les femmes (sa grand-mère paternelle Éléonore) de l’ancienne maison comtale de Barcelone. Alphonse V était appelé « Adfunch-Ibn-Barbariya », c'est-à-dire Alphonse fils de la femme berbère[3], ce qui est plutôt étonnant car sa mère était la comtesse d'Albuquerque, issue d'une ligne cadette de la maison royale de Castille. Parfaite illustration du souverain de la première Renaissance, Alphonse le Magnanime est connu pour son implication dans les affaires italiennes. Roi héréditaire de Sicile, il est fasciné par la civilisation de la Péninsule ; il dispute la Sardaigne aux Génois, puis se lance à la conquête du royaume de Naples.
- Il est le père de Ferdinand Ier (1423-1494), roi de Naples en 1458, qu'il eut avec sa maîtresse Gueraldona Carlino (1401-1468 ?, fille d'Enrique Carlino x Isabel), une Napolitaine. Il eut aussi deux filles de cette liaison :
- Eléonore d'Aragon, née 1425, x vers 1444, Marino Marzano (it) (dit aussi Mario Marzano ou Gianfrancesco Marzano), prince de Rossano, duc de Squillace et Sessa.
- Maria Marzano d'Aragon, née en 1445, x 1461 Antoine Todeschini Piccolomini d'Aragon (comme sa 2e épouse), premier duc d'Amalfi et Grand-Justicier de Naples, 1435-1493, neveu maternel du pape Pie II et frère de Pie III, époux en premières noces de Maria d'Aragon, fille naturelle de Ferdinand Ier et donc cousine germaine de Maria Marzano
- Alphonse Ier, † 1505, deuxième duc d'Amalfi : d'où la suite des ducs d'Amalfi, comtes de Celano et Gagliano, marquis de Capistran/di Capestrano, barons de Scaffata/di Scafati, princes de Valle-Reale (Val-Real) et ducs de Laconie, dont : < Alphonse II, 3e duc d'Amalfi < Inico, 4e duc < la duchesse Constance x son cousin Alexandre ci-après
- Jean-Baptiste marquis d'Iliceto/di Deliceto < Antoine < Alphonse < Alexandre marquis di Deliceto et 5e duc d'Amalfi par son mariage avec Constance ci-dessus : sans postérité directe (mais postérité latérale de Jean-Baptiste, Antoine et Alphonse)
- François, évêque de Bisignano en 1498, † 1530
- Eléonore Jeanne/Diana, née en 1470, x Bernardino di Sanseverino troisième prince de Bisignano (1470-1517)
- Pietrantonio di Sanseverino di Bisignano (1508-1559), successeur de son père : 4e prince de Bisignano, chevalier de la Toison d'Or pour sa fidélité à Charles Quint
- Nicolò Bernardino Sanseverino (1541-1606), cinquième (et dernier de sa branche) prince de Bisignano : la succession des princes de Bisignano passe à un cousin éloigné
- Giovanna x Charles de Rohan-Gié : riche postérité (Rohan-Guéméné-Montbazon et -Soubise, Balsac d'Entraigues-Gyé ; Orléans-Longueville, Bourbon-Condé-Soissons et Savoie-Carignan-rois d'Italie, d'Albert de Luynes-Dunois, Goyon-Matignon-Grimaldi de Monaco et Colbert-Seignelay-Tancarville, Montmorency-Beaufort...)
- Pietrantonio di Sanseverino di Bisignano (1508-1559), successeur de son père : 4e prince de Bisignano, chevalier de la Toison d'Or pour sa fidélité à Charles Quint
- Giovanna, †1547, x Marc-Antoine Caracciolo Pisquizi comte de Nicastro
- ? certains ajoutent Victoria/Vittoria (1460-1518), x Jacques/Jacopo IV (d') Appiano di Piombino : plutôt fille du duc Antoine et de sa première femme Maria d'Aragon fille du roi Ferdinand Ier, cf. ci-dessus
- Louise x Bernard Frangipani
- Francesca x 1477 Léonard III Tocco, despote d'Épire, † 1499, d'où postérité
- Maria Marzano d'Aragon, née en 1445, x 1461 Antoine Todeschini Piccolomini d'Aragon (comme sa 2e épouse), premier duc d'Amalfi et Grand-Justicier de Naples, 1435-1493, neveu maternel du pape Pie II et frère de Pie III, époux en premières noces de Maria d'Aragon, fille naturelle de Ferdinand Ier et donc cousine germaine de Maria Marzano
- Maria d'Aragon (vers 1433-1449), x 1444 Lionel d'Este marquis de Ferrare, seigneur de Modène et Reggio (1407-1450), sans postérité
- une troisième fille naturelle, née d'une liaison avec Ippolita de' Giudici : Colia ou Covella (1423/1424-1473), x 1445 Emmanuel/Emanuele (d’) Appiano (1380-1457), Seigneur de Piombino en 1451-57[4],[5].
Règne
En 1435, il tombe aux mains du duc de Milan, Philippe Marie Visconti, mais le convainc qu’il n’est pas dans ses intérêts d’empêcher la victoire de l’Aragon à Naples. En 1442, il triomphe de l'armée de René d'Anjou et fait son entrée triomphale dans la ville de Naples le . Il transforme le royaume en l'un des grands centres commerciaux et culturels de la Péninsule italienne[6].
Il doit justifier de ses prétentions sur le territoire italien. En 1447, après la mort de ses seuls alliés italiens, le pape Eugène IV et le duc de Milan, Filippo Maria Visconti, il doit déployer tous ses talents de diplomate pour se faire reconnaitre par les pouvoirs florentin et vénitien. Il doit aussi gagner à sa cause les barons napolitains rivaux, dont beaucoup soutiennent les prétentions de la maison d'Anjou. Il exacerbe leur hostilité en nommant des dignitaires catalans et castillans à la plupart des fonctions importantes de la cour. Ainsi, un de ses favoris, don Inigo d'Avalos, maître chambellan castillan se voit accorder à vie les droits sur les exportations de nourriture. Dans un geste de réconciliation, il accroit les privilèges des barons et investit beaucoup d'entre eux de pouvoirs considérables, accumulant ainsi les difficultés pour son successeur. Le fonctionnement du gouvernement est adapté au modèle espagnol, tandis que les usages et les cérémonies de la cour sont essentiellement catalans. La langue parlée à la cour est le castillan et le catalan[6].
Il passe le reste de sa vie en Italie, notamment à Tivoli, laissant la direction de la couronne d'Aragon à son frère l'infant Jean. Prince de la Renaissance, il favorise les arts et les lettres. Il fait notamment construire à Naples le Castel Nuovo par l'architecte majorquin Guillem Sagrera.
Il entretient des relations diplomatiques avec l’Éthiopie : Yeshaq Ier d'Éthiopie lui propose une alliance contre les musulmans, qu’il voulait sceller par un double mariage, mais les difficultés de voyage empêchèrent les projets d’aboutir.
Il avait épousé Marie de Castille (1401-1458 ; sœur de Jean II de Castille) à Valence en 1415. Ils n'eurent pas d'enfants. Alfonso était épris d’une noble femme, Giraldona Carlino, qui fut la reine de la cour de Naples autant que la muse du roi.
Sa chapelle funéraire catalane, au monastère de Poblet en Espagne, est dédiée à saint Georges qu'il avait adopté lors de sa campagne napolitaine[6].
À sa mort, ses possessions furent partagées : la couronne d'Aragon et le royaume de Sicile passèrent à son frère Jean, mais le royaume de Naples passa, selon sa volonté, à son fils bâtard Ferdinand.
La mise à sac de la ville de Marseille
En 1423 Alphonse V qui revendiquait la couronne de Naples est battu par Louis III d'Anjou (1403-1434) l’obligeant à retourner en Aragon. Pour se venger contre des alliés de Louis III, Alphonse V attaque la ville de Marseille, la met à sac et incendie la cité durant trois jours (20-23 novembre 1423). La paix ne reviendra avec les catalans que 23 ans plus tard, en juin 1451[7].
Ascendance
Notes et références
- Ouvrage Contes, reis, comtesses i reines de Catalunya
- Ouvrage Els primitius comtats i vescomptats de Catalunya d'Armand de Fluvià
- Jean-Pierre Soisson, Charles Quint, Grasset, (ISBN 2246561116)
- Emanuele Appiano, page Wikipédia en italien.
- Appiano (famiglia), page Wikipédia en italien.
- Alison Cole, La Renaissance dans les cours italiennes, Paris, Flammarion, , 192 p. (ISBN 2-08-012259-2)
- La chaîne volée du port de Marseille (cathédrale de Valence, Espagne)
Voir aussi
Bibliographie
- (ca) Armand de Fluvià (préf. Josep M. Salrach), Els primitius comtats i vescomptats de Catalunya : Cronologia de comtes i vescomtes, Barcelone, Enciclopèdia catalana, coll. « Biblioteca universitària » (no 11), , 238 p. (ISBN 84-7739-076-2), p. 35-36
- (ca) Jaume Sobrequés i Callicó et Mercè Morales i Montoya, Contes, reis, comtesses i reines de Catalunya, Barcelone, Editorial Base, coll. « Base Històrica » (no 75), , 272 p. (ISBN 978-84-15267-24-9), p. 158-164
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (de + en + la) Sandrart.net
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative à la musique :
- (en) Muziekweb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
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- WorldCat
- « La renaissance à Naples, Alphonse V le Magnanime », sur www.aparences.net (consulté le )
- (es) Gran Enciclopedia Aragonesa, « Alfonso V, «el Magnánimo» », sur www.enciclopedia-aragonesa.com (consulté le )
- (ca) Gran Enciclopèdia Catalana, « Alfons IV de Catalunya », sur www.enciclopedia.cat, Grup Enciclopèdia Catalana (consulté le )
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