Alsacienne de brasserie

L'Alsacienne de brasserie (Albra) est un ancien groupe brassicole français créé en 1969 par la fusion de cinq brasseries alsaciennes : la brasserie Mutzig, la brasserie de l'Espérance, la brasserie de la Perle, la brasserie de Colmar et la brasserie Haag. Il est absorbé par Heineken en 1972, et transformé en Heineken France en 1980.

Alsacienne de brasserie
Localisation
Pays France
Ville Schiltigheim
Caractéristiques
Fondée en 1969
Dates clés 1972 : rachat par le groupe Heineken
Fermée en 1980

Historique

Fondation du groupe

Dans les années 1960, le paysage brassicole alsacien est bouleversé par la dynamique de concentration qui touche le secteur au niveau français et mondial. La plupart des brasseries historiques rurales, se sentant menacées par la concurrence de grands groupes mondiaux, se voient contraintes de vendre, fusionner ou cesser leur activité[1].

C'est dans ce contexte que, en février 1969, cinq brasseries alsaciennes décident de se regrouper pour former l'Alsacienne de brasserie (Albra), afin d'acquérir une taille critique qu'elles pensaient nécessaire à leur survie :

Le siège social du groupe se situe à Schiltigheim[2].

À la suite de ce regroupement, l'Albra est le quatrième brasseur français avec une production d'1,4 million d'hectolitres et 1400 salariés[1]. Son actionnaire majoritaire est alors René Hatt, dirigeant de la brasserie de l'Espérance, avec plus de 50% des parts du groupe. Roland Wagner de la brasserie Mutzig détient lui environ 20% des parts du groupe[3].

Malgré ce regroupement, la brasserie de la Perle ferme ses portes dès 1971, et la brasserie Haag suit un an plus tard.

L'absorption par Heineken

Dans les années 1970, le groupe Heineken mène une politique de prise de participation et de rachat de groupes brassicoles[4]. Dans ce contexte, Freddy Heineken, PDG du groupe, est intéressé par l'Alsacienne de brasserie afin de mettre un pied dans l'industrie brassicole française.

Le 2 août 1972, profitant des fragilités structurelles de l'Albra, Heineken lance une OPA sur la brasserie de l'Espérance, qui compte pour 50,4% du groupe. Freddy Heineken vient à Strasbourg pour négocier avec René Hatt et son fils Michel, d'abord réticents à céder leurs parts mais bientôt résignés devant la désunion des autres actionnaires[1]. En effet Freddy Heineken propose de racheter les actions du groupe à un très bon prix et parvient à convaincre la plupart des actionnaires minoritaires[3]. En septembre 1972, il parvient à acquérir une majorité de l'Alsacienne de brasserie (environ 75%[5]).

Trois ans après sa création c'est la fin de l'Albra en tant que groupe indépendant.

Freddy Heineken en 1983.

La cessation progressive d'activité

La brasserie de Colmar ferme en 1975.

En 1980, ce qui reste de l'Albra devient Heineken France[1], et en 1989 la brasserie Mutzig arrête définitivement sa production de bière[6].

Références

  1. Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson et Hervé Joly, Dictionnaire historique des patrons francais, Flammarion, , 1617 p. (ISBN 978-2-08-125516-6, lire en ligne)
  2. Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, Partie 2,
  3. Barbara Smit, The Heineken Story : The remarkably refreshing tale of the beer that conquered the world, Profile Books, , 342 p. (ISBN 978-1-78283-113-6, lire en ligne)
  4. Jean-Paul Hébert et Dany Griffon, Toutes les bières moussent-elles ? : 80 clés pour comprendre les bières, Quae, , 240 p. (ISBN 978-2-7592-3038-9, lire en ligne)
  5. Daniel Boulet, J. P. La Porte, L'évolution de la concentration dans l'industrie de la brasserie en France, Commission des Communautés européennes,
  6. « Ancienne Brasserie Wagner - Mutzig | Visit Alsace », sur www.visit.alsace (consulté le )

Annexes

Articles connexes

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