André Gonnet
André Gonnet est un musicien et violoncelliste français. Il est aussi connu sous le pseudonyme Edgar de Cherzé.
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Biographie
Issu d'une famille de la région lyonnaise, fils d'un médecin psychiatre, le Dr Auguste Gonnet (1884-1977), et de Julie Noir de Chazournes (1885-1962), André Gonnet, né le à Saint-Étienne, est le dernier d'une fratrie de dix enfants.
Sorti du conservatoire de Paris, où il est l'élève de Paul Bazelaire, en 1956, il fréquente le salon de musique renommé que tenaient Christiane et Melchior de Lisle dans leur appartement du 29 boulevard Raspail puis rue Saint-Denis à Paris, à l'instar de musiciens célèbres, tels les pianistes Georges Cziffra et Paul Badur-Askoda, ou l'organiste Olivier Messiaen[1].
En 1958, André Gonnet et John McGrew jouent pour la première fois en France une sonate d'Edouard Salim Michaël[2]. En 1966, André Gonnet enregistre avec John McGrew la Sonate de concert en mi majeur pour violoncelle et piano, op. 47 de Charles-Valentin Alkan, qu'ils jouèrent pour la première fois devant un public français[3]. Cette année là, ils enregistrent aussi Yogata, suite pour piano et violoncelle de Jean-Jacques Laubry[4]. Le 22 novembre 1967, les deux musiciens donnent un concert de musique romantique (Brahms, Schumann, Chopin) au Théâtre Grévin à Paris[5]. Naowba, suite pour violoncelle seul du compositeur marocain Ahmed Essyad composée sur une forme musicale empruntée à la musique andalouse et développée par Ziri Ab au XIIIe siècle, est écrite à la demande d'André Gonnet, et créée par lui en décembre 1969[6],[7]
André Gonnet accompagne aussi au violoncelle des représentations théâtrales, telle la mise en scène par Michel Vitold du drame de Anton Pavlovitch Tchekhov Ivanov, le 12 septembre 1970 au théâtre de l'Athénée à Paris[8].
Compagnon du peintre et musicien John McGrew, lui et John McGrew remirent à la mode, dans les années 1970, les concerts aux chandelles dans un décor 1900 reconstitué. Ils se produisent en duo dans de nombreuses occasions, où la sensibilité et le phrasé d'André Gonnet au violoncelle sont plus particulièrement remarqués[9],[10]. Ils contribuèrent un concert, parmi les manifestations organisées pour trouver des fonds, au sauvetage du château de Rochebonne à Théizé, le 26 août 1989[11]. À plus de 90 ans, il continue à donner des concerts, notamment en duo avec la pianiste Jacqueline Coivous : « C’est dans ma nature. La musique, c’est merveilleux et tant que j’entendrai, que mes mains fonctionneront, je jouerai. Le violoncelle est mon instrument de prédilection »[12].
Se déclarant "croyant athée", André Gonnet a un parcours philosophique expérimental, original et sortant des sentiers battus, qui rappelle en cela sa démarche musicale: d'abord dans la mouvance de Georges Gurdjieff, puis membre de l'église de Scientologie, avant de s'en distancer, il se rapproche ensuite du mouvement Eckankar. Intéressé par la métempsychose, il voit dans la réincarnation et l'expérience personnelle de vies antérieures une aide à l'explication des situations présentes. Ses conceptions philosophiques sont résumées dans ses ouvrages Six Sermons pour les Gens du Monde, Six Sermons pour toutes les Paroisses, et son Coming-out spirituel.
Sous le pseudonyme Edgar de Cherzé, il publie en 1997 John McGrew : un génie ingénu[13], une biographie de ce pionnier du dessin animé, peintre et musicien.
En 2019, dans un court-métrage de Sidney Baucheron Inspire, dont il est aussi le narrateur, André Gonnet incarne, dans une allégorie de la création artistique et de son rapport au rêve et à la réalité, un personnage dont la statue, sculptée par Miguel Le Bacon, s'anime soudain et joue du violoncelle, déployant tout son talent en harmonie avec un décor entre ciel et terre dont la beauté sublime et naturelle s'étend à l'infini[14],[15].
André Gonnet habite la commune du Bois-d'Oingt. C'est là que s'installe John McGrew au cours de son voyage en France après son départ des États-Unis, y créant notamment des peintures en trompe-l'œil, et où il meurt le 11 janvier 1999[16],[17]. Un musée, situé dans une maison Renaissance au cœur de l'ancien château du Bois d'Oingt, place de l'ancienne église, est consacré à l'œuvre de John McGrew. Certaines pièces ont été entièrement décorées par le peintre, et abritent ses tableaux ainsi que des sculptures, dessins et peintures de Miguel Le Bacon et de Christian Goupil, ses disciples et amis[18].
Notes et références
- Denis Havard de la Montagne, « Le Panthéon des musiciens », sur Musica et Memora (consulté le ).
- « Edouard Michael »
- John White, « The Alkan's Society », Bulletin no 39, (lire en ligne).
- « Jean-Jacques Laubry – Yogata », sur discogs.com (consulté le ).
- « Programmes du 21 novembre (1967) », Paris Presse, (lire en ligne)
- « Annexe n°3 : Commentaires autour des œuvres pour violoncelle seul envisagées dans cette étude », sur Univertité Lyon 2 (consulté le ).
- « Essyad Ahmed (1938) », sur Centre de Documentation de la Musique contemporaine (consulté le )
- « Notice n° : FRBNF39467368 », sur Bnf.fr
- Anne Rey, « André Gonnet et John McGrew », Le Monde, (lire en ligne).
- Brigitte Garron, « Voici en Beaujolais les vrais duettistes du trompe-l'oeil », Le Figaro Rhône-Alpes,
- Régine Faure, « Rochebonne: une famille disparaît, un château renaît. », sur Docplayer.fr, (consulté le )
- (fr) « Nous proposons un concert de musique classique », Le Progès, (lire en ligne)
- Edgar de Cherzé, John McGrew : un génie ingénu, Dreamland, Coll. Image par image, , 192 p..
- « Rhône / À 90 ans, l'amateur de violoncelle André Gonnet fait ses débuts au cinéma », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
- Sidney Baucheron, « Inspire », sur Youtube, (consulté le ).
- Interview with Michael Barrier
- André Gonnet, « Un peintre américain au Bois-d'Oingt : John McGrew », Chroniques du Pays Beaujolais, n°30, , pp. 61-65.
- http://www.leboisdoingt.org/boisdoingt/personnalites.htm
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