Andrea Bafile

Aîné des douze enfants du docteur Vincenzo et de Maddalena Tedeschini-D'Annibale, frère du cardinal Corrado, il est né à Monticchio di Bagno (L'Aquila) le 7 octobre 1878. En septembre 1896 [1] il entre à l'Accademia Navale de Livourne (Toscane). Nommé enseigne le 21 décembre 1899, il est affecté à bord du cuirassé Lepanto, alors le vaisseau amiral de l'escadrille navale. Promu sottotenente di vascello ou sous-lieutenant de navire (équivalent d'Enseigne de vaisseau de 1^re classe dans la marine française) en 1902, il effectue de nombreuses missions sur d'autres navires (le cuirassé Sicilia, l'aviso Messaggero, le croiseur blindé Varèse, le navire de surveillance Eridanus, l'explorateur Aquila, le croiseur torpilleur Iris) au cours desquels il se consacre à l'artillerie marine, recevant de nombreuses distinctions du Conseil Supérieur de la Marine, en 1908, dont une mention élogieuse publique pour son étude sur les sites d'armes (Studio sui congegni di mira)[2] . Officier de la Regia Marina depuis 1902, il est promu lieutenant en 1907.

Il a servi sur le croiseur protégé Elba pendant presque deux ans (août 1908 - avril 1910 ) et sur le cuirassé Vittorio Emanuele pendant les 12 mois suivants. Transféré en juillet 1911 à l' Arsenal de Venise, en tant que 1er Officier de la 1ère section technique de la Direction de l'Artillerie et des Armements, il fut chargé de suivre les travaux de l'explorateur Quarto, lancé dans l'établissement militaire de la lagune en août de la même année. Embarqué comme directeur de la fusillade sur le même navire, il l'a sauvée de l'incendie qui s'est déclaré à bord le 23 avril 1913, qui menaçait de la faire exploser; pour cette action, il a reçu la médaille d'argent de la valeur militaire le 27 juillet suivant, honneur que lui a conféré le roi Victor-Emmanuel III.

Tombe d'Andrea Bafile au Mémorial des morts de la Majella, près de Bocca di Valle, localité de Guardiagrele (Ch), 1923-24

Il abandonne sa promotion en tant que capitaine de corvette et une affectation à l' état-major pour continuer à monter à bord de navires légers, d'abord comme commandant en second du destroyer Audace puis comme commandant du torpilleur Ardea jusqu'en juin 1917. Du 4 au 18 août 1916, il commande un train armé de la Regia Marina opérant sur la ligne Adriatique. Entre le 4 et le 5 octobre 1917, il a participé en tant qu'observateur à l'attaque menée par 14 bombardiers trimoteurs Caproni ca.33 du détachement AR dirigés par le major Armando Armani et Gabriele D'Annunzio, contre les Bouches de Kotor, rapportant une lésion de la cornée de l'œil gauche qui a nui à son activité aéronautique. Pour cette entreprise, il a reçu la médaille de bronze de la valeur militaire . Malgré son infirmité partielle, vers la fin de 1917, il est envoyé au Piave aux commandes du bataillon de tirailleurs Monfalcone puis du bataillon d'assaut Caorle dans le régiment San Marco .

Monument dédié à Andrea Bafile de la ville de Jesolo

Il participe à la défense de Venise, menacée par les Autrichiens après la défaite de Caporetto : dans la nuit du 11 au 12 mars 1918, il réussit à traverser la Piave avec quatre autres marins pour effectuer une reconnaissance mais, en traversant à nouveau le fleuve, près de Cortellazzo (Jesolo) a été découvert et blessé. Parvenu à regagner les lignes italiennes, il mourut peu de temps après en raison de la gravité des blessures subies au combat.

La fin tragique d'Andrea Bafile a suscité une grande émotion dans l'opinion publique et a profondément marqué l'âme des hommes à l'avant: au lendemain de la mort, le capitaine du navire Alfredo Dentice di Frasso a avancé la proposition de conférer une médaille d'or pour la valeur militaire à sa mémoire.

Le 9 avril 1918, le bataillon Monfalcone est renommé Andrea Bafile, la première médaille d'or du régiment.

Enterré dans le cimetière de Ca 'Gamba à Jesolo son corps a ensuite été exhumé et transporté avec les honneurs solennels dans les Abruzzes . À partir du 20 septembre 1923, ses restes mortuaires reposent dans un sanctuaire, l'œuvre de Felice Giuliante, taillée dans les roches de la Majella à Bocca di Valle, près de Guardiagrele (Chieti), construite à partir de 1920 pour commémorer les soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale originaires des Abruzzes . Le sanctuaire comporte de précieux panneaux de céramique fabriqués par Basilio Cascella et restaurés par Bozzelli Luigi, et un autel sculpté dans la roche par Felice Giuliante [3] .

En plus d'un lycée scientifique à L'Aquila, un bivouac (2,40 x 2,80 mètres de côté avec 9 lits) porte son nom, situé à une altitude de 2669 mètres sur la crête sud-est du pic central du Corno Grande du Gran Sasso d'Italia . Le refuge a été inauguré le 18 septembre 1966 par la section CAI de L'Aquila.

La Marine en 1968 a nommé à sa mémoire un navire de débarquement L 9871 avec son badge optique, qui est resté en service jusqu'en 1981. Démantelé en 1985, il a ensuite été retiré en 1988 et démoli en 1990.

La compagnie d'opérations spéciales du régiment de San Marco et une caserne de lagunes à Malcontenta di Mira (VE) sont nommés d'après lui.

Une rue de Rome, la rue principale du Lido di Jesolo et de nombreuses autres rues des villes et villages italiens ont pris son nom.

Le premier bataillon du régiment de San Marco a pris son nom, reconstitué en 1943 et actif tout au long de la guerre de libération qui a suivi.

• Alberto Cavaciocchi, Andrea Ungari, Gli italiani in guerra, Ugo Mursia Editore s.r.l., 2014
• Domenico Ludovico, Gli aviatori italiani del bombardamento nella guerra 1915-1918, Ufficio Storico dell'Aeronautica Militare, 1980
• Mariano Gabriele, BAFILE, Andrea, in Dizionario biografico degli italiani, vol. 5, Roma, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, 1963. URL consultato il 27 ottobre 2017.

Périodique

• Antonio Mucelli, « Andrea Bafile. Ardito di Marina », Bollettino Associazione Culturale il Piave 1915-1918, Associazione Culturale il Piave,‎ marzo 2011

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