Anita Ekberg
Anita Ekberg, née Kerstin Anita Marianne Ekberg le à Malmö en Suède et morte le à Rocca di Papa en Italie[1], est un mannequin et une actrice suédoise naturalisée italienne[2].
Pour les articles homonymes, voir Ekberg.
Nom de naissance | Kerstin Anita Marianne Ekberg |
---|---|
Surnom | L'iceberg |
Naissance |
Malmö (Suède) |
Nationalité |
Italienne Suédoise |
Décès |
(à 83 ans) Rocca di Papa (Italie) |
Profession | Actrice |
Films notables | La dolce vita |
Bien qu'elle ait tourné cinq années durant à Hollywood, Anita Ekberg est surtout connue pour son rôle de Sylvia dans le film La dolce vita (1960) de Federico Fellini, notamment pour la scène à la fontaine de Trevi à Rome aux côtés de Marcello Mastroianni ; cette scène de La dolce vita est généralement considérée comme l'un des moments les plus emblématiques du cinéma occidental[3]. Cette prestation lui vaudra le surnom de « bombe suédoise »[4].
Surnommée « l'Iceberg » par le chanteur Frank Sinatra[5], sa plastique « spectaculaire » de sex-symbol des années 1960[5] a inspiré à l'acteur Bob Hope la réflexion que ses parents auraient mérité le prix Nobel d'architecture[6].
Biographie
Enfance
Fille d'un docker, Kerstin Anita Marianne Ekberg nait le à Malmö en Suède, sixième d'une famille de huit enfants[4].
Carrière
Élue Miss Suède en 1950, Anita Ekberg échoue au concours de Miss Univers[4], mais signe un contrat de mannequinat aux États-Unis[1].
Elle débute en 1953 à Hollywood pour les studios Universal dans des apparitions purement décoratives non créditées, jusqu'à ce que John Wayne lui donne en 1955 un rôle[4] plus significatif dans L'Allée sanglante (Blood Alley, 1955 - William A. Wellman).
On la voit ensuite aux côtés du tandem Jerry Lewis et Dean Martin dans deux films de Frank Tashlin : Artistes et Modèles (Artists and Models, 1955) et Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust, 1956) ainsi que dans la grande saga Guerre et Paix (War and Peace, 1956) de King Vidor[4] où elle interprète le rôle de Hélène Kouraguine face à Henry Fonda. C'est Gerd Oswald qui lui offre des rôles plus intéressants : Valerie (1957), (un western dont la structure narrative s'inspire de Rashōmon) où elle a Sterling Hayden et son époux Anthony Steel comme partenaires, et le film noir Le Ballet du désir (Screaming Mimi).
Federico Fellini la choisit pour jouer Sylvia Rank, la star de cinéma américaine dans La dolce vita (1960), le film qui consacre véritablement sa carrière et qui l'immortalise dans la mémoire des cinéphiles avec la fameuse scène du bain dans la fontaine de Trevi, à Rome, aux côtés de Marcello Mastroianni[4].
En , elle pose pour le magazine Playboy. Fellini refait appel à elle pour le rôle d'une pulpeuse créature vantant les mérites du lait dans La Tentation du docteur Antonio, l'un des quatre sketches de Boccace 70[5] (Boccaccio 70, 1962), puis quelques années plus tard, pour Les Clowns (1970). Elle tourne encore un peu à Hollywood notamment dans Quatre du Texas (Four for Texas, 1963) un film de Robert Aldrich avec Frank Sinatra, Dean Martin et Ursula Andress. ou Tiens bon la rampe, Jerry (Way, Way Out, 1966) de Gordon Douglas, où elle retrouve Jerry Lewis.
En 1987, après de nombreux films italiens sans grand d'intérêt, elle interprète son propre rôle dans Intervista, le dernier film qu'elle tourne avec Fellini[5]. Retrouvant pour l’occasion Marcello Mastroianni, elle revoit avec lui la fameuse scène de la fontaine de Trevi, confirmant ainsi les propos de Roger Ebert, critique de film, qui écrivit un jour qu'Anita Ekberg « était la seule personne capable de jouer son personnage »[5].
Vie privée et décès
Le , Anita Ekberg épouse à Florence l'acteur britannique Anthony Steel. Ils divorcent en 1959 (et Steel se remarie en 1964 avec Hannerl Melcher, Miss Autriche 1957).
Le , elle épouse à Viganello (Suisse), l'acteur Rik Van Nutter, dont elle divorce en 1970.
En 2011, l'actrice vit dans une maison pour personnes âgées en Italie, à côté de Rome, et seuls quelques voisins lui rendent encore visite, ainsi que les services sociaux. Dans le besoin, elle doit demander une aide financière à la fondation Federico-Fellini[7].
Anita Ekberg meurt le à Rocca di Papa en Italie[1] des conséquences d'un cancer du foie, diagnostiqué environ un an plus tôt. Ses funérailles ont lieu, le , à 11 heures, dans l'église évangélique luthérienne de Rome. Son corps est ensuite incinéré, puis ses cendres inhumées dans le cimetière de l'église de Skanör en Suède.
Filmographie
Années 1950
- 1953 : Deux nigauds chez Vénus de Charles Lamont : la garde vénusienne
- 1953 : Take Me to Town de Douglas Sirk
- 1953 : Le Gentilhomme de la Louisiane de Rudolph Maté : une domestique
- 1953 : La Légende de l'épée magique de Nathan Juran
- 1955 : L'Allée sanglante de William A. Wellman : Wei Ling
- 1955 : Artistes et Modèles de Frank Tashlin : Anita
- 1956 : Un vrai cinglé de cinéma de Frank Tashlin : Anita
- 1956 : Guerre et paix de King Vidor : Helena Kuragina
- 1956 : Man in the Vault de Andrew V. McLaglen : Flo Randall
- 1956 : Les Échappés du néant de John Farrow : Rena
- 1957 : Zarak le valeureux de Terence Young : Salma
- 1957 : Police internationale de John Gilling : Gina Broger
- 1957 : Valerie de Gerd Oswald : Valérie Horvat
- 1958 : Signes particuliers : néant de John Gilling : Trudie Hall
- 1958 : À Paris tous les deux de Gerd Oswald : Zara
- 1958 : Le Ballet du désir de Gerd Oswald : Virgina Wilson/Yolanda Lange
- 1959 : Sous le signe de Rome de Guido Brignone : Zénobie, reine de Palmyre
Années 1960
- 1960 : La dolce vita de Federico Fellini : Sylvia
- 1960 : Petites femmes et haute finance (Anonima cocottes) de Camillo Mastrocinque : Jeanne
- 1960 : Les Trois etc. du colonel de Claude Boissol : Georgina
- 1960 : Le Dernier Train de Shanghai (Apocalisse sul fiume giallo) de Renzo Merusi : Miss Dorothy Simmons
- 1961 : Les Mongols (I mongoli), d'André de Toth et Leopoldo Savona : Hulina
- 1961 : À huis clos (A porte chiuse) de Dino Risi : Olga Duvovich
- 1962 : Boccace 70, de Federico Fellini et Luchino Visconti : Anita
- 1963 : Quatre du Texas (Four for Texas) de Robert Aldrich : Elya Carlson
- 1963 : Appelez-moi chef (Call me Bwana), de Gordon Douglas : Luba
- 1964 : Lo que el sexo se llevó de Massimo Mida
- 1965 : ABC contre Hercule Poirot (The Alphabet Murders) : Amanda Béatrice Cross
- 1965 : Belles d'un soir (Das Liebeskarussell) de Rolf Thiele, Axel von Ambesser et Alfred Weidenmann : Lolita Young
- 1966 : Comment j'ai appris à aimer les femmes (Come imparai ad amare le donne) de Luciano Salce : Margaret Joyce
- 1966 : Tiens bon la rampe, Jerry (Way... Way Out) de Gordon Douglas : Anna Soblova
- 1966 : Scusi, lei è favorevole o contrario? d'Alberto Sordi : baronne Olga
- 1967 : Sept fois femme (Woman Times Seven) de Vittorio De Sica : Claudia
- 1967 : Le Cobra (it) (Il cobra) de Mario Sequi : Lou
- 1967 : Un sphinx tout en or (it) (La sfinge d'oro) de Luigi Scattini : Paulette
- 1968 : La Nuit du massacre (Crónica de un atraco) de Jesús Balcázar (ca) : Bessie
- 1969 : Mardi, c’est donc la Belgique (If It’s Tuesday, This Must Be Belgium) de Mel Ferrer et Mel Stuart : Interprète
- 1969 : La Mort sonne toujours deux fois (Blonde Köder für den Mörder) de Harald Philipp : Sophia Perretti
- 1969 : Malenka la Vampire (Malenka, la nipote del vampiro) d'Amando de Ossorio : Malenka/Sylvia Morel
- 1969 : Un sudario a la medida de José María Elorrieta : Jacqueline Monnard
Années 1970
- 1970 : Le Divorce : Flavia
- 1971 : Les Clowns de Federico Fellini : elle-même
- 1972 : La Longue Chevauchée de la vengeance (La Lunga cavalcata della vendetta), de Tanio Boccia : Jane
- 1972 : Meurtre dans la 17e avenue de Ferdinando Merighi : Mme Colette
- 1972 : Northeast of Seoul : Katherine
- 1978 : La Petite Sœur du diable (Suor Omicidi), de Giulio Berruti : Sœur Gertrude
Années 1980 à 2000
- 1980 : Nom de code: S.H.E. : Dr Else Biebling
- 1982 : Cicciabomba d'Umberto Lenzi : Baronne Judith von Kemp
- 1987 : Intervista de Federico Fellini : Elle-même
- 1991 : Il conte Max (it) : Marika
- 1992 : Ambrogio : Clarice
- 1997 : Bambola de Bigas Luna : Mamma Greta
- 1998 : Le Nain rouge d'Yvan Le Moine : Paola Bendoni
Télévision
- 1953 : Private Secretary (série télévisée) : La tueuse
- 1955 : Casablanca (série télévisée) : Katrina Jorgenson
- 1979 : L'Or des Amazones (Gold of the Amazon Women) (téléfilm) : Reine Na-Eela
- 1988 : Quando Ancora Non C'erano i Beatles (téléfilm) : la pianiste
- 1996 : La Signora Della Citta (téléfilm)
- 2002 : Il Bello Delle Donne (série télévisée) : Ingrid
Hommages et postérité
- Anita Ekberg a été surnommée « l'Iceberg » par Frank Sinatra[5],[note 1], un sculpteur l'ayant statufiée en « Vénus de glace »[4]. Elle gagne ensuite le qualificatif de « bombe suédoise » après la sortie du film La dolce vita[4].
- Le chanteur Bob Dylan la mentionne dans la chanson I Shall Be Free de l'album The Freewheelin' Bob Dylan (1963) : « […] It's President Kennedy callin' me up / He said, "My friend, Bob, what do we need to make the country grow?" / I said, "My friend, John, Brigitte Bardot / Anita Ekberg / Sophia Loren" / Country'll grow. […] ».
Notes et références
Notes
- Autant pour ses origines nordiques que pour sa capacité à faire fondre les hommes. Source : article du Monde du 11 janvier 2015.
Références
- « Anita Ekberg, éblouissante dans La dolce vita, est morte » sur L'Obs, 11 janvier 2015.
- (en) « Anita Ekberg To Become Italian Citizen » [PDF], sur North Tonawanda Evening News, (consulté le ).
- (en) « La Dolce Vita star Anita Ekberg dies », bbc.com, 11 janvier 2015.
- « L'actrice Anita Ekberg est morte », sur le site le L'Express.fr avec AFP - 11 janvier 2015.
- « Anita Ekberg, actrice et sex-symbole des années 1960 », Franck Nouchi, Le Monde.fr, 11 janvier 2015.
- « Anita Ekberg, disparition de la femme à la fontaine », Clément Ghys, Libération.fr, 11 janvier 2015.
- « Anita Ekberg oubliée de tous », Jacky Bornet avec AFP, francetv.fr, 29 décembre 2011.
Liens externes
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