Anna Leopoldovna de Russie
Élisabeth Catherine Christine de Mecklembourg-Schwerin dite Anna Leopoldovna (А́нна Леопо́льдовна) (1718-1746), également connue sous le nom d'Anna Karlovna (А́нна Ка́рловна), est régente de Russie pendant un an, de 1740 à 1741, pendant la minorité de son fils, Ivan VI de Russie.
Pour les articles homonymes, voir Anne de Russie.
Grande-duchesse et régente de Russie.
Régente | |
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- |
Empereur de toutes les Russies (en) | |
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Duchesse |
Naissance | |
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Décès |
(à 27 ans) Kholmogory |
Sépulture |
Église de l'Annonciation de la laure d'Alexandre Nevski (en) |
Nom dans la langue maternelle |
А́нна Леопо́льдовна/ А́нна Ка́рловна/ Елизавета Катарина Кристина, принцесса Мекленбург-Шверинская et Anna Leopoldowna/ Elisabeth Katharina Christine Herzogin zu Mecklenburg-Schwerin |
Nom de naissance |
Lisabeth Katharina Christine von Mecklenburg-Schwerin |
Activité | |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Conjoint |
Antoine-Ulrich de Brunswick (de à ) |
Enfants |
Ivan VI de Russie Élisabeth de Brunswick (en) Alexis de Brunswick (en) Catherine de Brunswick (en) Pierre de Brunswick (en) |
Religion | |
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Distinctions |
Biographie
Origines et mariage
Elle est la fille de Charles-Léopold, duc de Mecklembourg-Schwerin, et de Catherine Ivanovna de Russie (1691-1733), fille du tsar Ivan V et sœur aînée de la tsarine Anne.
En 1722, séparée de son mari, la duchesse Catherine se réfugia avec sa fille âgée de 4 ans auprès de sa sœur Anne à la cour de Saint-Pétersbourg où régnait leur oncle Pierre le Grand.
La jeune Élisabeth, devenue Anna Leopoldovna pour la religion orthodoxe, devint héritière putative lorsque sa tante Anne monta sur le trône en 1730 à la suite d'un coup d'État. Elle fut mariée en 1739 à Antoine-Ulrich de Brünswick-Wolfenbüttel (1714-1774), neveu de l'empereur Charles VI du Saint-Empire mais aussi beau-frère et des rois Frédéric II de Prusse et Frédéric V de Danemark.
Ils eurent cinq enfants :
- Ivan (1740-exécuté en 1764) Tsar (1740/1741) sans alliance ni postérité ;
- Catherine (1741-1807), sans alliance ni postérité ;
- Élisabeth (1743-1782), sans alliance ni postérité ;
- Pierre (1745-1798), sans alliance ni postérité ;
- Alexis (1746-1787), sans alliance ni postérité.
Son fils nouveau-né est proclamé tsar à la mort d'Anne Ire en et la régence confiée au comte de Bühren, favori de la tsarine défunte.
Régence
Anna Leopoldovna démet le régent dès le et s'octroie la régence. Elle confie le gouvernement au feld-maréchal Burckhardt Christoph von Münnich, brillant militaire, à qui elle octroie le titre de Premier ministre, mais qu'elle remplace bientôt par Andreï Ivanovitch Osterman.
Durant la régence est promulgué le « Règlement des fabriques », qui contractualise les relations entre patrons et ouvriers et limite la durée du temps de travail.
En politique extérieure, la Russie, qui a reconnu la Pragmatique Sanction, reste une alliée fidèle des Habsbourg. Soutiens de Marie-Thérèse pendant la guerre de Succession d'Autriche, les troupes russes remportent la brillante victoire de Villmanstadt () contre les Suédois, alliés des Français qui avaient imprudemment déclaré la guerre à la Russie.
Cependant, frivole, adonnée à ses amants (notamment le comte de Lynar (de)), critiquée pour son entourage allemand, son mépris affiché pour l'armée et les dissensions qui se font jour dans son entourage et ses ministres, la jeune régente devient impopulaire, notamment au sein de la noblesse. Une situation que l'ambassadeur de France, le marquis de La Chétardie, intriguant avec la grande-duchesse Élisabeth Petrovna, exploite avec habileté.
Un an à peine après être parvenue au pouvoir, un coup d'État ourdi par la France renverse Anna Leopoldovna, enferme son fils nouveau-né dans une forteresse dont il ne sortira pas et où il mourra dans des conditions obscures et porte la francophile Élisabeth sur le trône.
Exil
Anna Leopoldovna, son mari et sa belle-famille sont enfermés dans une forteresse d'abord en Lettonie puis dans la région d'Arkhangelsk, où, coupés du monde, ils connaissent solitude et privations. Anna Leopoldovna y meurt en couches en 1746 à l'âge de 28 ans.
En 1762, lors de son accession au trône, Catherine II propose à Antoine-Ulrich une libération sous condition : retourner en Allemagne sans ses enfants, héritiers potentiels du trône des tsars (et menace pour le pouvoir de Catherine). Le prince refuse. Il meurt aveugle en 1774. Ses enfants sont libérés en 1780 mais inaptes à une vie en société qu'ils n'avaient jamais connue, ils sont recueillis par leur tante paternelle, la reine douairière de Danemark, au frais de la tsarine de Russie qui les fait placer en résidence surveillée dans un domaine du Jutland. La princesse Catherine, dernière survivante de la fratrie, s'éteint en 1807.
Sources
- Henri Troyat, Terribles tsarines, Paris, Grasset, , 313 p. (ISBN 978-2-246-57171-1, BNF 36995889)
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