Anna Magnani

Anna Magnani, née le à Rome (région du Latium, Italie) et morte le dans la même ville, est une actrice italienne.

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Anna Magnani
Photo d'Anna Magnani, dédicacée en 1969.
Surnom « La Magnani »
« Nannarella »
Naissance
Rome, Italie
Nationalité Italienne
Décès
Rome, Italie
Profession Actrice
Films notables Rome, ville ouverte
Bellissima
La Rose tatouée
Car sauvage est le vent
L'Homme à la peau de serpent
Mamma Roma

Biographie

Fille naturelle, abandonnée par sa mère, elle est élevée chichement par sa grand-mère maternelle à Rome, et reçoit son éducation dans un couvent.

Elle commence sa carrière artistique en chantant dans des cabarets et des night-clubs avant d'intégrer l'école d'art dramatique Eleonora Duse dirigée par Silvio D'Amico, devenue plus tard Académie nationale d'art dramatique de Rome. S'ensuivent des tournées à travers le pays avec des compagnies théâtrales au répertoire minimal.

Ses débuts au cinéma s'effectuent en 1927 avec un petit rôle dans un film muet, Scampolo, suivi d'un rôle de premier plan dans La Prisonnière des ténèbres (La cieca di Sorrento) de Nunzio Malasomma en 1934.

En 1935, elle épouse Goffredo Alessandrini qui la fait jouer dans La Cavalerie héroïque (Cavalleria) en 1936. Leur union dure peu de temps et le mariage est annulé en 1950.

Son caractère fort, décidé, et ses rôles de femme plébéienne, rude et passionnée, font d'elle l'une des plus grandes actrices de son époque et, aujourd'hui encore, son jeu scénique reste inimitable.

Elle accède à la notoriété en 1941 grâce à son rôle dans Mademoiselle Vendredi (Teresa Venerdi), réalisé par Vittorio De Sica.

Anna a un fils prénommé Luca, en 1942, avec l'acteur italien Massimo Serato, sa grossesse l'empêche de jouer dans Les Amants diaboliques (Ossessione) de Luchino Visconti.

Sa véritable percée et sa réputation mondiale arrivent lors de sa collaboration avec le film Rome, ville ouverte (Roma, città aperta) en 1945, généralement considéré comme le premier film néoréaliste commercial de l'après-guerre, réalisé par Roberto Rossellini avec qui elle entretient une liaison de 1945 à 1948, date de sortie de L'Amour. À la Mostra de Venise, elle présente L'amore de Roberto Rossellini en compétition. Le jury voulait lui remettre le prix de la meilleure actrice pour ce film , mais comme elle l'avait reçu en 1947 et que le jury voulait soutenir un jeune talent, c'est Jean Simmons qui l'obtient pour son rôle dans Hamlet de Laurence Olivier. Le Père dominicain Felix Morlion a été membre du jury international, et son comportement amical avec Anna Magnani a provoqué des problèmes au Vatican : « Comme le fait d'avoir un prêtre dominicain habitant de Rome dans le jury constituait un précédent inusité, il n'est pas surprenant qu'une femme malveillante ait envoyé au Saint Père une illustration d'un journal où je suis présenté comme donnant la bénédiction à Anna Magnani, très décolletée, j'ai déjà fait la déclaration nécessaire que je n'ai pas donné cette bénédiction, et en fait j'ai parlé avec Anna Magnani sur sa demande, pour donner mon avis sur (un film...) qu'elle voudrait tourner[1] ».

Dès lors, elle ne cesse de travailler pour le cinéma et la télévision. En Italie, sa popularité lui vaut les surnoms de « La Magnani » ou « Nannarella ».

La consécration vient en 1956 avec l'obtention de l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans la version cinématographique de La Rose tatouée d'après la pièce de Tennessee Williams (dont elle était une amie proche). Elle est ainsi la première actrice italienne à recevoir un Oscar. En 1958, elle est nommée dans la même catégorie pour le rôle de Gioia dans Car sauvage est le vent (Wild Is the Wind).

Anna Magnani dans Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini

À partir des années 1950, et jusqu'à son décès, elle travaille avec quelques-uns des plus talentueux réalisateurs de son époque, qu'ils soient italiens (Luchino Visconti, Pier Paolo Pasolini, Federico Fellini), français (Jean Renoir, Claude Autant-Lara) ou américains (Daniel Mann, George Cukor, Sidney Lumet, Stanley Kramer).

Elle apparaît pour la dernière fois à l'écran en 1972 dans l'hommage que son ami Federico Fellini rend à sa ville natale, Fellini Roma.

Elle meurt à Rome le d'un cancer du pancréas.

Hommage

« Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts, et Anna Magnani. »

 Message de Youri Gagarine lors du premier vol spatial habité le [2].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Films se référant à sa vie d'actrice

Distinctions

Récompenses

Bibliographie

Plusieurs ouvrages lui sont consacrés, notamment deux biographies :

  • (it) Matilde Hochkofler, Anna Magnani, Rome, Italie, Gremese Editore, , 151 p. (ISBN 978-88-8440-086-4).
  • (it) Patrizia Carrano, La Magnani, Milan, Italie, Ed. Rizzoli, .

Le poète Bernard Noël a également fait d'Anna Magnani le sujet d'un roman : Bernard Noël, La Langue d'Anna : roman, Paris, France, P.O.L., , 101 p. (ISBN 978-2-86744-597-2, BNF 37319018)

Notes et références

  1. Lettre du Père Felix Morlion au comte Elio Zorzi, directeur du festival de Venise en octobre 1948
  2. Extrait de l'article « Celebrazioni All’Istituto italiano: Anna, anche Parigi la ricorda con Gagarin » (Célébrations à l'Institut italien : Paris se souvient d'Anna avec Gagarine) publié sur Archivio Storico.unità.it du 23 septembre 2008

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