Anna Toumazoff
Anna Toumazoff est une militante féministe française, connue pour avoir lancé différents hashtags de dénonciation autour des violences sexuelles : #UberCestOver, #SciencesPorcs et #DoublePeine.
Études
Anna Toumazoff est titulaire d'une licence de droit[1] et diplômée de Sciences Po Toulouse[2] où elle réalise son master 2 en 2018[3]. Elle y est co-présidente de l'association féministe[3] qu'elle a participé à créer, « Les Sans Culottes »[4]. Elle réalise ensuite un stage au Lobby européen des femmes[1].
Présence sur les réseaux sociaux
Elle crée en 2019 deux comptes Instagram de vulgarisation de sujets féministes : memespourcoolkidsfeministes et cequeveulentlesfemmes[4]. En février 2021, LCI indique que ses différents comptes et ses différentes pages de réseaux sociaux cumulent 174 000 abonnés[4].
Campagnes de mobilisation
#UberCestOver
En , elle lance le hashtag #UberCestOver après avoir été contactée par une victime d'agression sexuelle déçue de l'inaction d'Uber à la suite de son signalement[5]. Le hashtag est utilisé pour témoigner des agressions sexuelles et viols commises par des chauffeurs VTC[4] et Anna Toumazoff crée par la suite un site Internet[5].
À la suite de la vague de témoignages, l'entreprise Uber réagit et promet de mettre en place des mesures de protection pour les victimes et de sanctionner les accusés[4].
#SciencesPorcs
Le [4], elle partage sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SciencesPorcs (faisant référence à #balancetonporc, lancé en octobre 2017[6]) le témoignage d'une amie de Sciences Po Toulouse qui annonce avoir déposé plainte pour des viols subis lors de son intégration dans l'établissement[7]. Selon le directeur Olivier Brossard, les faits se seraient produits à la rentrée 2018 et il indique en avoir été alerté en et avoir contacté le procureur de la République[7].
À la suite de la diffusion du témoignage, Anna Toumazoff indique avoir reçu des centaines de témoignages d'autres agressions, sur Twitter et Instagram, concernant tous les instituts d'études politique de France[3],[8],[9]. Dans certains cas, les victimes affirment avoir alerté la direction de leur établissement, qui n'aurait pas réagi[3].
Plusieurs responsables politiques apportent leur soutien aux victimes et plusieurs enquêtes préliminaires sont rapidement ouvertes[6].
En , l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche publie une mission relative à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les instituts d’études politiques, après plusieurs mois d'enquête et d'auditions[10]. La mission rapporte 89 faits de violences sexistes et sexuelles connus des institutions, entre janvier 2019 et juin 2021, dont 69 relèvent du code pénal[10]. Cependant, seuls 38 ont fait l'objet d'un signalement au procureur et seules 14 procédures disciplinaires ont été engagées[10]. La mission relève des dérives dans certains événements et des pratiques de bizutage[10]. L'inspection invite à professionnaliser le travail de veille et de recueil de la parole[11].
#DoublePeine
En , elle utilise le hashtag #DoublePeine pour relayer le mauvais accueil reçu par une victime de viol au commissariat de Montpellier[12],[13],[14]. L'enquêtrice lui aurait notamment demandé si elle avait joui et commenté que « si [elle avait] bu, [elle n'avait] pas pu dire non donc il n’y a pas de problème de consentement »[15]. Devant le nombre de témoignages partagés par d'autres victimes sur leur mauvaise expérience de leur prise en charge par les forces de l'ordre, le collectif #DoublePeine ainsi qu'un site Internet sont créés, avec la journaliste Constance Vilanova, le collectif Nous Toutes et d'autres activistes[12]. Le site récolte des témoignages de situations vécues dans des commissariat de La Rochelle, Bordeaux, Tours ou encore Paris et fait écho à une enquête réalisé par Nous Toutes en mars 2021 dans laquelle 66 % ds personnes répondantes indiquaient une mauvaise prise en charge par les forces de l'ordre lors de dépôt de plainte pour des violences sexuelles[12].
La préfecture de l'Hérault réagit à la polémique en dénonçant des propos diffamatoires et le syndicat Alliance dénonce la stigmatisation de la police et indique que sa priorité est « la défense des collègues »[12],[15].
Notes et références
- « Anna Toumazoff : « Je me suis toujours sentie féministe » », sur Paulette Magazine, (consulté le )
- « Violences sexuelles dans les VTC : «J’ai déjà reçu 700 témoignages», confie Anna Toumazoff », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « INTERVIEW. Anna Toumazoff : "avec #SciencesPorcs je veux mettre fin au silence complice des agressions sexuelles" », sur France 3 Occitanie (consulté le )
- « #sciencesporcs : Anna Toumazoff, la militante d’Instagram qui s’attaque aux violences sexuelles », sur LCI (consulté le )
- « #UberCestOver : au moins 150 témoignages de jeunes femmes agressées par leur chauffeur Uber », sur LCI (consulté le )
- « #sciencesporcs, une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles, cette fois dans les IEP », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « TEMOIGNAGE : une étudiante de Sciences Po Toulouse dépose plainte pour des viols qu'elle aurait subis », sur France 3 Occitanie (consulté le )
- « #SciencesPorcs : la militante féministe Anna Toumazoff dénonce le "choix délibéré" des IEP "de laisser les violeurs dans l'impunité" », sur Franceinfo, (consulté le )
- (en-GB) « France's elite confronted by sexual abuse scandals », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- le figaro, « Violences sexuelles à Sciences Po et dans les IEP: un rapport ministériel accable les institutions », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
- « Violences sexuelles et sexistes : les enquêtes se multiplient dans l’enseignement supérieur, sommé d’agir », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Léa Guedj, « Sur le site #DoublePeine, déjà plus de 200 récits de mauvais accueil de victimes de violences sexuelles », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
- « "Embarrassant" mais "nécessaire": comment la police se défend face aux accusations de #DoublePeine », sur BFMTV (consulté le )
- « VIDEO. #DoublePeine : "Je crois que ce serait bien, maintenant, qu'on nous écoute" », sur Franceinfo, (consulté le )
- Anaïs Condomines et Mathilde Roche, « Montpellier : que sait-on de la plainte pour viol classée sans suite, à l’origine du mouvement #DoublePeine ? », sur Libération (consulté le )
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