Anne O'Shiell

Comme ses sœurs Agnès et Mary, Anne épousa en 1741 au manoir de la Placelière, propriété de son père à Château-Thébaud, le négociant et armateur nantais Guillaume Grou (1698 - 1774), qui fit d'importants legs « en faveur de l'humanité » dont 200 000 livres destinées à la création d'un orphelinat à Nantes, où une rue de la ville et un immeuble, l'Hôtel-Dieu de Nantes portent son nom. De 1714 à 1765, la famille de son mari, les Grou, finance 114 expéditions, plus de la moitié pour la traite négrière. Entre 1748 et 1751, la nouvelle société Grou et Michel, dotée de capitaux supplémentaires, représente 21 % des expéditions négrières au départ de Nantes. La guerre de Sept Ans donne cependant un coup de frein à son activité. Elle apporte une dot de 100 000 livres[3].

À la mort de son père en 1745, Anne, ses sœurs Agnès et Mary, ainsi que leur frère Luc Nicolas héritent du domaine de la Placelière. Deux ans plus tard Guillaume Grou et Anne rachètent ce dernier. Le couple fera entièrement reconstruire le manoir[4]. Quelques années plus tard, ils feront édifier un hôtel particulier à Nantes, baptisé hôtel Grou situé sur l'île Feydeau.

Dix ans après la mort de Luc O'Shiell, sa famille a été reconnue d'origine noble par un arrêt du conseil et par lettres patentes de l'an 1755. Le blason de la famille était d'argent, au lion de gueules, accompagné en chef de deux gantelets et en pointe d'une étoile[5].

Anne O'Shiell fut veuve pendant 19 ans. À la mort de son mari, Guillaume Grou, faute de descendants, ses affaires et sa fortune (près de 4,5 millions de livres) sont reprises par Anne, qui décède 19 ans plus tard, en 1793 (elle est enterrée avec son mari, au cimetière La Bouteillerie[6]). En novembre 1793, le comité révolutionnaire de la ville confisque la totalité des biens de la famille, dans des circonstances controversées.

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