Groupe anarchiste d'Aimargues

À la Libération, seuls Chocho, Henri François Guiraud et Élisée Perrier veulent continuer le groupe ; devant l'insuccès, ils y renoncent[21]. Pour Pauline Cazalis, le groupe se poursuit pourtant jusque dans les années 1950, « avec l'avènement du système d'exploitation viticole mécanisé »[22].

De fait, des membres du groupe organisent quelque temps une sorte de « commune libre » après le départ de l'occupant allemand. Jean Hugo évoque dans Le Regard de la mémoire « sept repris de justice, braconniers et razeteurs », qui « pr[ennent] le pouvoir », et qui réquisitionnent par souci de « reprise collective » les ressources hébergées par sa sœur Marguerite au mas de Malherbes[23]^,[24]. Le groupe compose l'essentiel du comité local de libération, qui, dominé par les anarchistes, est présidé un temps par René Bernard après l'effacement de Chocho[25]. Il se charge notamment de l'organisation du ravitaillement de la commune[26] et de la répartition des vivres[24], n'hésitant pas à agir de façon autoritaire[27]. Le comité met en place un barrage pour éviter les exactions commises par d'éventuels fuyards allemands[28]. Il tente d'une manière générale d'appliquer les idéaux libertaires à l'administration communale[29]. Mais les membres répugnent à accepter une officialisation de la situation[29], et après l'intervention des autorités, probablement en octobre[alpha 1], le comité cède la place à une délégation spéciale désignée par la préfecture[25].

L'élection de Joseph Chatellier avec le soutien du Parti communiste français signe la rupture de ce dernier avec le groupe anarchiste. Pauline Cazalis note toutefois que plusieurs de ses sympathisants « reconvertis »[30] se retrouvent dans le nouveau conseil municipal[31].

Toujours selon Cazalis, les grèves de 1946 et 1947 marquent le « chant du cygne » du mouvement syndicaliste aimarguois[32]. La grève de 1948, qui demeure fortement influencée par l'anarcho-syndicalisme marque une nette victoire des ouvriers contestataires[33]. Mais celles de 1949 et 1950 prennent un tour violent, suscitant l'intervention des compagnies républicaines de sécurité[34].

En 1939, il compte 30[14], voire 40 personnes, pour la plupart des ouvriers agricoles[36]^,[1].

Ses principaux membres sont Armand Angevin (gérant de la coopérative[37]^,[9]), les frères Clerc[38]^,[39] et Julien Bernard (dit Le Caporal[40]^,[41]), Stanislas Bonnet[42]^,[43], David Bounous[44]^,[45], François Cabanon[46]^,[47], les frères Abel (collaborateur du Libertaire[48]^,[49]) et Joseph Chatellier, Aimé Chatellier[50]^,[51], Arthur Coll (correspondant de La Dépêche[52]), Gabriel Combaluzier[53]^,[54], les frères Alfred[55]^,[56], Élie[57]^,[58], Hervé[59]^,[60], Joseph[61]^,[62], Jean et Vaillant[63]^,[19] Deschamps, Robert Dumas (dit Le Diable[64]^,[65]), Henri François Guiraud (secrétaire local du comité Éliacin-Vézian et l'un des artisans de l'implantation locale de la CGT[66]^,[35]), Alphonse Jalabert[67]^,[68], les frères Alphonse (adjoint au maire d'Aimargues, fondateur de la coopérative de consommation et syndicaliste[69]^,[70]), Jean (maire d'Aimargues) et Louis Joujou[71]^,[72], Émile Jourdan[73], Isidore Jourdan[74]^,[75], Jean et Paul Jourdan, Charles Lamazère (ancien secrétaire du groupe et gérant de la coopérative de consommation La Fourmi[76]^,[1]), Laurent Lasgoute (ancien secrétaire du groupe[77]^,[8]), Alphonse[18] et Marcellin[78] Mari, Émile Maurin (fondateur du Groupe d'études sociales et militant de l'UA[7]^,[79]), Jean-Pierre Mazet(dit Charles, Germinal ou le Coq rouge, secrétaire de la bourse du travail d’Alès, conférencier, syndicaliste CGT, collaborateur du Libertaire, directeur de l’Office de placement gratuit[80]^,[81]), Joseph Patus (diffuseur des journaux Les Temps nouveaux, Le Libertaire et Le Père peinard[45]), les frères Élisée et Paul Perrier[82]^,[83], Marceau Perrier[84]^,[85], René Pinaud[86], Étienne Prouvez (diffuseur de la presse anarchiste[87]^,[88]), Achille (ou Achile) Ravel[89]^,[90], Antoine Ravel (ancien animateur du groupe, futur condamné pour désertion[2]^,[3]), Henri Ravel[91]^,[36], Urban Ravel (dit Crausti ou Crosti, responsable de l'orphéon libertaire L'Idéal[92]^,[93]), David Razier[94]^,[95], Hippolyte Rey[96], les frères François[97]^,[98] et Julien (secrétaire du syndicat autonome des ouvriers agricoles[99]^,[100]) Rogati, David Sabatier (syndicaliste[101]^,[102]) et Éliacin Vézian (secrétaire de l’université populaire de Sainte-Cécile-d'Andorge, cofondateur de l'Association internationale antimilitariste, collaborateur de La Verdad et de Ce qu’il faut dire, bagnard en Guyane[103]^,[104].