Toni Sailer
Anton Engelbert Toni Sailer, né le à Kitzbühel et mort le à Innsbruck, est un skieur alpin et un acteur de cinéma autrichien. Premier skieur à remporter les trois titres lors d'une même édition des Jeux olympiques, il est avec sept médailles d'or le skieur le plus titré en championnats du monde, ceci étant réalisé en deux éditions seulement. Après sa courte carrière sportive, il s'arrête à vingt-trois ans, il fait du cinéma puis retourne dans le monde du ski, au sein de l'encadrement de l'équipe d'Autriche puis dans le monde des organisations.
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Toni Sailer
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Tony Sailer en 1956 | |||||||||||||
Contexte général | |||||||||||||
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Sport | ski alpin | ||||||||||||
Période active | 1954-1958 | ||||||||||||
Biographie | |||||||||||||
Nationalité sportive | Autriche | ||||||||||||
Nationalité | Autriche | ||||||||||||
Naissance | |||||||||||||
Lieu de naissance | Kitzbühel | ||||||||||||
Décès | |||||||||||||
Lieu de décès | Innsbruck | ||||||||||||
Palmarès | |||||||||||||
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Biographie
Carrière sportive
Anton Engelbert Toni Sailer, issu d'une famille de trois enfants — Rosi Sailer (de), la sœur ainée, participant aux jeux olympiques de 1952 et Rudi Sailer, le benjamin, qui possède une victoire en coupe du monde — commence le ski à l'âge de deux ans dans sa ville natale de Kitzbühel. Il effectue un apprentissage des métiers de vitrier et plombier[1].
Membre du Kitzbüheler Ski Club, il devient l'élève de Christian Pravda, double médaillé aux Jeux olympiques de 1952 à Oslo puis champion du monde de descente en 1954. En 1951, il remporte ses premiers titres en remportant le combiné des championnats d'Autriche junior et le Dreierkombination à Wattens[2].
Il se blesse lors de la préparation à la suivante, rupture du tibia et du péroné[3], ce qui le prive de compétitions durant cette saison. Cette blessure retarde son retour au premier plan ce qui le prive de participation aux championnats du monde de 1954. Il remporte de nouveaux des victoires, à Cortina d'Ampezzo et Seefeld. En 1955, il remporte la première de ses quatre victoires consécutives au Lauberhorn de Wengen.
L'année suivante, en plus de la victoire à Wengen, il remporte également la course se déroulant dans sa ville natale de kitzbuehel sur la piste de la Streif du Hahnenkamm. Il remporte trois victoires lors de cette édition : la descente, le slalom et le combiné. Toutefois, son plus grand exploit de l'hiver a lieu à Cortina d'Ampezzo en Italie. Lors des Jeux olympiques de 1956 qui s'y déroulent, il remporte les trois titres olympiques mis en jeu. Cela débute par une victoire au slalom géant où il devance de plus de six secondes son compatriote Andreas Molterer, qui le devançait de deux dixièmes de seconde après le mur constituant la première partie de la course[4]. Lors de sa deuxième épreuve, il termine avec deux dixièmes de seconde d'avance sur le Français Adrien Duvillard lors de la première manche, son compatriote - et également membre du Kitzbüheler Ski Club - Molterer devant abandonner à la suite d'une chute de cinquante mètres. Lors de la seconde manche, Duvillard concède plusieurs chutes qui le privent de tout espoir. Sailer termine également avec le meilleur temps de cette manche et l'emporte finalement sur le Japonais Chiharu Igaya avec quatre secondes d'avance[5]. Lors de la descente, malgré un incident détecté à quelques minutes du départ - il répare d'un morceau de cuir la lanière de son ski gauche qui est rompue[6] - il l'emporte avec trois secondes et demie d'avance sur le Suisse Raymond Fellay et Andreas Molterer[7]. il devient ainsi le premier skieur à réaliser le triplé aux Jeux olympiques[8], et le cinquième sportif à remporter trois médailles d'or au cours des mêmes Jeux olympiques d'hiver. Il remporte également une quatrième médaille d'or, celle du combiné, compétition qui ne figure pas au programme des jeux entre 1952 et 1984 : les jeux de Cortina d'Ampezzo comptant également comme Championnats du monde, Sailer possède ainsi quatre titres mondiaux à son palmarès.
Deux ans après les jeux de Cortina, il prouve de nouveau son talent lors des Championnats du monde de 1958 disputés en Autriche à Bad Gastein. Après une deuxième place derrière son compatriote Josef Rieder lors du slalom, il prend sa revanche face à celui-ci lors de la course suivante en le battant de trois secondes et huit dixièmes. Lors de la descente, Sailer termine de nouveau premier : il devance le Suisse Roger Staub de une seconde neuf et le Français Jean Vuarnet de trois secondes huit dixièmes. Il remporte une troisième médaille d'or avec le combiné, devant Rieder.
Après avoir un temps décidé de poursuivre jusqu'aux jeux de Squaw Valley, mais, afin d'éviter tout risque de suspension pour non-respect des règles d'amateurisme, il décide de se retirer[1].
Il est considéré comme le meilleur sportif autrichien du siècle[9].
Carrière artistique
Depuis 1957, Sailer a en effet commencé une carrière d'acteur. Il joue dans Ein Stück vom Himmel (Un morceau de ciel). Au total, il joue dans une vingtaine de films, occupant souvent un rôle de sportif ou entraîneur. Dans l'un des films, Das grosse Glück, il joue son propre rôle[10]. Il joue également pour des feuilletons ou des films de télévision[11]. Durant cette carrière artistique, il s'essaye également à la musique, enregistrant de nombreuses chansons[10].
Monde des affaires et retour dans le monde du ski
En parallèle à ses activités artistiques, il entre dans le monde des affaires : il construit son propre hôtel à Kitzbuehel[11] et participe à Sailer-Tex, entreprise fabricant des composants élastiques pour des vêtements de ski à son nom[12]. Il participe également à la commercialisation et au marketing d'un nouveau type de ski en plastique fabriqué par un habitant de Kitzbuehel[12]. Dans les années soixante, il vit principalement au Canada pour assurer la promotion de sa marque de ski[1]. Dans ce pays, il passe de longues années, de 1968 à 1982, à enseigner à de jeunes skieurs dans son école de ski Toni Sailer Summer Ski Camp à Whistler en Colombie-Britannique.
Il revient dans le monde du ski après les jeux de Sapporo, en 1972 : la fédération autrichienne, après des années de dominations françaises en coupe des nations - classement établi en fonction des résultats des skieurs de chaque nation sur l'hiver - et des jeux sans la moindre médaille d'or pour les Autrichiens, lui confie un poste de directeur technique[1]. Sous sa direction, l'Autriche redevient la nation majeure du ski alpin, en particulier grâce aux résultats de Franz Klammer et de Annemarie Moser-Pröll. Il se voit ensuite confier par la FIS la tâche de restaurer la coupe du monde en 1993 : celle-ci souffre de nombreux problèmes avec la désaffection des médias, principalement des chaines de télévision, ce qui en résulte un mécontentement des sponsors, d'un classement difficilement compréhensible par le public et même par une grève des skieurs[1]. Il occupe également pendant vingt ans, jusqu'en 2006, le poste de directeur de la course du Hahnenkamm[13].
Pour sa contribution au mouvement olympique, le Comité international olympique le récompensa de l'ordre olympique en 1985.
En , bien qu'il n'ait pas d'engagement dans un parti politique, il annonça vouloir se présenter à la mairie de Kitzbühel mais quelques semaines plus tard, réalisant qu'être maire est un travail à plein temps, il préféra renoncer.
Vie personnelle
Fils d'un ancien skieur, il a une sœur Rosi Sailer et un frère Rudi Sailer, tous deux connaissant également une carrière de skieur. Lors de son passage au Canada, il fait la connaissance de Gaby Rummeny qui deviendra son épouse en 1976[11]. Le couple aura un enfant, Florian. Après le décès de son épouse en 2000, Toni Sailer se marie de nouveau en 2006 avec Hedwig Fischer[11].
Il décède à Innsbruck le à la suite d'un cancer du larynx et d'une tumeur au cerveau[11].
Palmarès
Jeux olympiques d'hiver
Épreuve / Édition | Cortina d'Ampezzo 1956 |
Descente | Or |
Slalom | Or |
Slalom géant | Or |
Championnats du monde
Épreuve / Édition | Cortina d'Ampezzo 1956 | Bad Gastein 1958 |
Descente | Or | Or |
Slalom | Or | Argent |
Slalom géant | Or | Or |
Combiné | Or | Or |
Arlberg-Kandahar
- Meilleur résultat : 3e place dans la descente 1954 à Garmisch
Filmographie
- 1957 : Ein Stück vom Himmel de Rudolf Jugert : Peter
- 1958 : Der schwarze Blitz
- 1959 : Tausend Sterne leuchten
- 1959 : Zwölf Mädchen und ein Mann
- 1960 : Ginrei No Ohja
- 1961 : Kauf Dir einen bunten Luftballon
- 1961 : Ein Stern fällt vom Himmel
- 1962 : Auf Wiedersehen am blauen Meer
- 1962 : Sein bester Freund
- 1964 : Das Blaue vom Himmel
- 1964 : Sansone e il tesoro degli Incas
- 1967 : Le Grand Bonheur (Das große Glück)
- 1969 : Ski Fever
- 1969 : Luftsprünge
- 1971 : Verliebte Ferien in Tirol
- 1971 : Tante Trude aus Buxtehude
- 1982 : La Fac en délire (Der Traumbus)
- 1992 : Die Leute von St. Benedikt
- 1993 : Almenrausch und Pulverschnee
- 2000 : Da wo die Berge sind
- 2002 : Da wo die Liebe wohnt
Récompenses
- 1983 : Honorary Camera '30 Years of TV'
Notes et références
- (en) John Fry, « The 'Blitz from Kitz' is Gone. Long live the Memory », Skiing Heritage Journal, vol. 41, no 4, , p. 48 (ISSN 1082-2895, lire en ligne)
- (de)« ÖSV-Siegertafel - Anton Sailier », sur oesv.at (consulté le )
- (en)« The legend, Toni Sailer », sur kitzbuehel.com (consulté le )
- Philippe Gaussot, « Sailer, roi des glisseurs », dans 50 ans de sport, L'Équipe, (ISBN 2702124844), p. 159
- Philippe Gaussot, « 4 d'avance pour Toni », dans 50 ans de sport, L'Équipe, (ISBN 2702124844), p. 160
- Benoit Heimermann et Raymond Pointu, « Toni Sailer, L'élégance et le naturel du skieur », dans 100 champions pour un siècle de sport, L'Équipe, (ISBN 2951203128, OCLC 46437358), p. 166
- Michel Clare, « Sailer, triplé historique », dans 50 ans de sport, L'Équipe, (ISBN 2702124844), p. 161
- Jean-Claude Killy est le seul autre skieur à avoir réalisé le triplé descente, géant, slalom lors des Jeux olympiques de 1968 de Grenoble.
- Le Monde du 28 août 2009
- « Toni SAILER (1935 / 2009) », sur encinematheque.net
- (en)« Toni Sailer: Olympic skiing champion of grace and power who went on to a career in films and pop music », sur independent.co.uk, (consulté le )
- (en)Robert Ball, « Racing Toward Riches », sur sportsillustrated.cnn.com, (consulté le )
- (en)« Toni Sailer - Gold medal after gold medal », sur www.olympics30.com (consulté le )
Liens externes
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- Bibliothèque universitaire de Pologne
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- WorldCat
- (en) Toni Sailer sur l’Internet Movie Database
- L'encinémathèque
- (en) Profil olympique de Toni Sailer sur sports-reference.com
- (en) Toni Sailer dans la base de données de la Fédération internationale de ski
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