Aram Mardirossian
Aram Mardirossian, né au Raincy le est un historien du droit français, professeur agrégé des facultés de droit à Université Paris I Panthéon-Sorbonne et directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études.
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Prix de thèse de l'Association des historiens des facultés de droit (d) () |
Il est spécialisé en histoire du droit canonique arménien et byzantin de l’Antiquité et du Moyen Âge, et travaille également sur les rapports entre les religions, le droit et la politique.
Biographie
Docteur en histoire du droit (2002)[1] et agrégé d’histoire du droit et des institutions (2008)[2], Aram Mardirossian est également diplômé de l’Institut catholique de Paris (Certificat supérieur d’arménien classique – 1998)[3].
Il a été maître de conférences à l’Université Paris X-Nanterre de 2003 à 2008. Puis, il est professeur agrégé d’histoire du droit en 2008 à l’Université de Bourgogne-Dijon et ensuite à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense de 2010 à 2017.
Il est désormais professeur d’histoire du droit à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et, dans le même temps, il a été nommé en 2016 Directeur d’études cumulant à l’École Pratique des Hautes Études (Section des sciences religieuses) où il est titulaire de la chaire de Droits et institutions des chrétientés orientales.
Bibliographie
Ouvrages
- La paix par l'épée. Dans les tranchées de l'actuelle guerre de religions, édition Kindle DP - Amazon, 2022 (211 p.)[1].
- Համաբարբառ Կանոնագիրք Հայոց – Ordonnancement du Livre des canons arméniens, Saint-Siège d’Etchmiadzin, Etchmiadzin, 2020 (912 p.)[4].
- La Collection canonique d’Antioche. Droit et hérésie à travers le premier recueil de législation ecclésiastique – IVe siècle, Centre de Recherche d’Histoire et de Civilisation de Byzance, Monographies 34, Paris, 2010 (394 p.)[5].
- Le Livre des canons arméniens (Kanonagirkʿ Hayocʿ) de Yovhannēs Awjnecʿi. Église, droit et société en Arménie du IVe au VIIIe siècle est publié – sous une forme légèrement remaniée – au Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, Vol. 606, Subsidia 116, Louvain, 2004 (711 p. + XVIII).
- Mélanges Jean-Pierre Mahé, Travaux et mémoires 18, 2014 (XXXII-854 p.), direction et édition avec Agnès Ouzounian et Constantin Zuckerman.
Articles
Aram Mardirossian est l’auteur de plusieurs dizaines d’articles, parmi lesquels :
- « Religions versus laïcité », Précis de culture juridique – Centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA) – Grand oral. Examen national Session 2022, L.G.D.J, Paris, 2022 [6e édition], p. 293-303.
- « Նզովե՞ս… Եկեղեցական բարձրագույն պատտիժների Կանոնագիտտկան վերլուծություն ըստ Հայ եկեղեցական իրաւունքի ավանդության », Ēǰmiacin 2019/1, p. 25-46 (avec Shahé Ananyan, en arménien).
- « Lex Christi – Réalités et diversité de la conversion chrétienne de l’Orient à l’Occident (chapitre 2) », Le droit entre lois et coutumes. Une histoire juridique de l’Occident (IIIe-IXe siècles), PUF-Nouvelle Clio, Paris, 2018, p. 73-127.
- « L’Église et l’Empire romain », L’œuvre scientifique de Jean Gaudemet. Actes du colloque tenu à Sceaux et à Paris les 26 et 27 janvier 2012, Paris, Éditions Panthéon-Assas, 2014, p. 149-159.
Polémique universitaire et médiatique
Le 29 septembre 2020 à l’occasion d’un cours d’histoire du droit de la famille dispensé à des étudiants de deuxième année à Paris I, Aram Mardirossian prend position contre le mariage des personnes de même sexe en développant – sur un ton polémique et mordant – un raisonnement par l’absurde [8] qui se fonde sur le sophisme de la pente glissante.
Dès le lendemain, des captations audio et vidéo d’extraits de ce cours qui ont été réalisées « en toute illégalité (sans que nul ne s’en émeuve) »[9] tournent « en boucle sur les réseaux sociaux et dans la presse avec des commentaires assassins sur ce professeur qui aurait comparé, dit-on, l’homosexualité avec la zoophile. On a ici un cas exemplaire du shit storm (torrent de boue) car cette affaire devient aussitôt virale sur internet »[10]. « Il semblerait cependant que la version diffusée sur internet ait sciemment modifié l’image et la voix du professeur, ce qui en dit long sur le pouvoir de manipulation dont jouissent ceux qui maîtrisent la technique des réseaux de communication »[11]. Les médias nationaux et des politiques s’emparent aussitôt de l’affaire[12].
« Aram Mardirossian est donc jeté en pâture pour des propos tenus en cours (…). Il y a même mieux, si l’on peut dire, puisque des collègues de Paris I publient une lettre sur le site de l’université en appelant à des poursuites disciplinaires contre lui. Ce dernier, pourtant, résiste et publie un communiqué dans lequel, d’une part, il dément avoir assimilé homosexualité et zoophilie, et d’autre part, il invoque la liberté d’expression dont il aurait fait un exercice conforme au droit en vigueur[13].
En somme, il ne présente aucune excuse, ce qui est d’ailleurs assez courageux de sa part car il est très rare dans ce genre d’affaire que le bouc-émissaire résiste à la meute »[14] Peu après, une dizaine de collègues juristes publient une tribune pour le défendre au nom de la liberté académique non sans critiquer son intervention aussi bien sur le fond que sur la forme[15].
Positionnements politiques et engagements
Attaché à la souveraineté de la France et chrétien de confession apostolique arménienne, Aram Mardirossian défend une vision plutôt réactionnaire de la société.
Il considère que "le christianisme pourrait être comparé à une mère qui meurt - ou du moins qui est irrémédiablement mutilée - en donnant la vie à un enfant non souhaité : la laïcité. Effectivement, la laïcité est matricide !"[16]. En outre, l’islam à l’instar des autres religions – y compris le judaïsme mais aussi le christianisme – seraient « consubstantiellement antinomique avec le principe de laïcité qui a pour effet de les mutiler de leur volet normatif et temporel, et de refuser à leur(s) Dieu(x) respectif(s) la place de créateur(s) de l’homme et du monde, pour ne laisser subsister que leur dimension spirituelle »[17]. Il estime que seule la revitalisation du christianisme permettrait à la France et, plus globalement à l’Europe occidentale, de ne pas être totalement islamisées à l’instar de l’Orient chrétien[18].
Aram Mardirossian milite pour la reconnaissance internationale de l’indépendance de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh) qu’il considère être une terre arménienne depuis plus de 2500 ans, cédée in fine par Staline à l’Azerbaïdjan en 1921[19].
Distinctions
Prix Bordin de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Institut) pour La Collection canonique d’Antioche. Droit et hérésie à travers le premier recueil de législation ecclésiastique – IVe siècle, Paris, 2010[20]. Premier prix du concours de thèses de doctorat (2003) décerné par l’Association des Historiens des Facultés de Droit pour Le Livre des canons arméniens (Kanonagirkʿ Hayocʿ) de Yovhannēs Awjnecʿi. Église, droit et société en Arménie du IVe au VIIIe siècle (soutenue à l’Université Paris X-Nanterre le 7 janvier 2002)[21].
Références
- https://www.theses.fr/087508222
- https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000018664057
- https://www.pantheonsorbonne.fr/page-perso/amardiross
- L’ouvrage opère une classification thématique des 1331 canons présents dans la première collection canonique officielle de l’Église arménienne, achevée au XIe siècle. Le texte original des canons rédigés en arménien classique (grabar) est accompagné d’une traduction française. Réalisé à la demande du Catholicos Karékine II, ce travail représente une première étape en vue de la rédaction du premier Code de droit canonique de l’Église arménienne.
- Le livre constitue une étude théologico-juridique qui développe de nouvelles hypothèses sur la formation vers 370 du premier « code » de droit canonique de l’histoire. Il comprend une édition critique du texte grec du corpus accompagnée d’une traduction française.
- « Aram Mardirossian : « Revitaliser les racines chrétiennes de la France » », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
- « Le déshonneur et la guerre », sur frontpopulaire.fr (consulté le )
- O. Beaud, Le savoir en danger. Menaces sur la liberté académique, Paris, 2021, p. 291-293.
- O. Beaud, op. cit., p. 293.
- Ibid., p. 293.
- Ibid., p. 295 n. 1.
- https://www.youtube.com/watch?v=0ulQPlr1xhE
- https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-sorbonne-condamne-les-propos-dun-professeur-associant-mariage-pour-tous-et-zoophilie_fr_5f74c184c5b6374c558830db
- O. Beaud, op. cit., p. 294<
- https://www.lepoint.fr/societe/dix-professeurs-de-droit-contre-la-police-de-la-pensee-a-l-universite-13-10-2020-2396218 23.php
- A. Mardirossian, La paix par l'épée. Dans les tranchées de l'actuelle guerre de religions, édition Kindle DP - Amazon, 2022, p. 6.
- A. Mardirossian, « Religions versus laïcité », Précis de culture juridique – Centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA) – Grand oral. Examen national Session 2022, L.G.D.J, Paris, 2022 [6e édition], p. 303.
- A. Mardirossian, « Soigner la France par ses racines chrétiennes, Valeurs Actuelles n. 4430 (21-27 octobre 2021), p. 84-85.
- A. Mardirossian, « Le déshonneur et la guerre », publié en ligne sur Front Populaire (12 avril 2021).
- https://www.aibl.fr/prix-et-fondations/prix-de-l-academie/prix-bordin/
- https://assohfd.fr/palmares-du-concours-de-theses/
Liens externes
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