Archermos

Archermos (en grec ancien Άρχερμος), dit Archermos de Chios, est un sculpteur grecque de l'époque archaïque, né sur l'île de Chios et ayant vécu durant la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C.

Archermos
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Άρχερμος
Époque
Activité
Période d'activité
VIe siècle av. J.-C.
Père
Mikkiadès (d)
Enfants
Boupalos
Athénis (d)

Cité par Pline l'Ancien, il est le père des sculpteurs Boupalos et Athénis. Il est connu de plusieurs inscriptions, et deux œuvres lui sont parfois attribuées : la Niké de Délos et la Korè de Chios.

Biographie

« Μικκιά[δης τόδ' ἄγ]αλμα καλόν μ' [ἀ[υέθηκεν καὶ υἱὸς]
Ἄρχερμος θ[υ]σίησι Η(ε)κήβο[λον αὖθ' ἰλάσασθαι]
οἱ Χῖοι Μέλανος πατρώιον ἄσ[τυ λιπόντες].

Micciadès a consacré cette belle statue, ainsi que son fils
Archermos, pour apaiser la déesse qui lance ses traits au loin,
eux les gens de Chios, qui ont quitté la ville ancestrale de Mélas. »

Proposition de restitution et de traduction de l'inscription de la base de statue, retrouvée à proximité de la Niké de Délos, vers (Muller-Dufeu 2002, p. 124-125).

Archermos est originaire de l'île de Chios[grec 1],[1]. Il aurait vécu durant la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C. sur l'île[2].

Il fait partie d'une famille de sculpteurs : selon Pline l'Ancien, son grand-père est Mélas, son père est Mikkiadès et ses fils sont Boupalos et Athénis[grec 1],[3].

Cette généalogie est néanmoins en partie erronée, et s'appuie sur une erreur potentielle de Pline l'Ancien : une inscription sur une base de statue, découverte à Délos, cite en effet Archermos, Mikkiadès et Mélas, mais ce dernier est en fait un ancêtre fondateur de Chios, cité pour désigner l'île de manière poétique[3].

Œuvres attribuées à Archermos

Archermos est un sculpteur, connu pour ses représentations de figures féminines drapées[3], réalisées d'après Pline l'Ancien à Délos et à Lesbos[grec 1], en marbre de Paros[2]. Un auteur antique lui attribue la paternité de la première représentation de Niké ailée[alpha 1],[3].

Plusieurs œuvres lui sont attribuées (de manière incertaine) : la Niké de Délos, la Korè de Chios, ainsi qu'une tête de cariatide de Delphes, conservée au musée archéologique du site[2]. Deux torses de korai de Chios, datés d'environ , sont également attribués à son atelier[4]. Présentes dans des lieux éloignés, ces différentes sculptures démontrent la mobilité des œuvres et de ceux qui les réalisent à l'époque archaïque[2].

La Niké de Délos

La Niké de Délos, datée d'environ , conservée au Musée national archéologique d'Athènes.

La Niké de Délos (ou Niké d'Archermos) est une statue en pied de femme ailée, représentant Niké ou Artémis, réalisée vers d'après son style[3]. Elle est découverte lors de fouilles à Délos, un de ses bras ayant été retrouvé plus tard par des chercheurs français[3].

La découverte d'une base de statue près de la Niké, présentant un sommet irrégulier ayant pu supporté le drapé qui pend des jambes de la statue, sur laquelle se trouve une inscription en caractères de Paros, semble faire d'Archermos le sculpteur de la Niké de Délos, dans un atelier situé sur Paros[3].

Le rapprochement entre la base et la statue fait néanmoins l'objet de débats dans l'historiographie[3], et l'attribution de cette œuvre à Archermos n'est pas certaine[5].

La statue de 90 cm adopte une pose courante dans la sculpture grecque de l'époque archaïque, en « course agenouillée »[2],[3]. Elle porte un péplos peint de couleurs vives, par-dessus lequel se place un chitôn[3]. Elle porte sur la tête une couronne, à l'origine sertie de pièces d'orfèvrerie[5].

La Korè de Chios

La Korè de Chios, datée vers , conservé au Musée de l'Acropole d'Athènes.

La Korè de Chios (ou Korè 675) est une korè, une statue archaïque de jeune femme, retrouvée sur l'Acropole d'Athènes[2],[6], datée de et mesurant 55 cm de hauteur[2]. Découverte en plusieurs morceaux  sa tête est retrouvée en 1886 à l'est du Parthénon, tandis que son corps est retrouvé deux ans plus tard au sud de l'édifice  et réassemblée, elle reste en partie incomplète, les extrémités de la statue étant perdues[7]. Elle est surnommée « Korè de Chios », à cause de sa ressemblance avec les statues produites sur l'île[7], ou « Korè 675 », d'après son numéro d'inventaire[2].

Elle est attribuée à Archermos par la découverte d'une colonne dédicacée par une femme nommée Iphidikè et signée par le sculpteur[alpha 2],[2],[6] : certains chercheurs théorisent que la colonne a pu soutenir la statue, notamment par rapport au matériau employé et à la dimension des deux pièces[6]. Néanmoins, cette attribution est remise en question par les travaux les plus récents : l'absence de détails sculptés à l'arrière de la statue suggère qu'elle était plutôt positionnée dans une niche ou contre un mur[7].

Notes et références

Notes

  1. Muller-Dufeu 2002, p. 124-125 :
    « Le caractère ailé de Nikè et d'Éros est assez récent : Archennous dit que c'est le père de Boupalos et d'Athénis (Archermos), ou pour certains, Aglaophon, le peintre thasien, qui a réalisé une Nikè ailée, comme le disent les disciples du Carystien de Pergame (en). »
  2. Muller-Dufeu 2002, p. 124-125 :
    « Ἄρχερμος ἐποίεσεν ὁ Χῖος.
    Ἰ[φ]ιδίκε μ' ἀνέθεκεν Ἀθευαίαι Πολιόχοι.

    Œuvre d'Archermos de Chios.
    Iphidikè m'a consacré à Athéna Poliouchos. »

Références

Sources antiques

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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