Bélier (constellation)
Le Bélier (Aries en latin) est une constellation du zodiaque qui est traversée par le Soleil du 19 avril au 14 mai. Dans l'ordre du zodiaque, la constellation se situe entre les Poissons à l'ouest et le Taureau à l'est. Le Bélier était l’une des quarante-huit constellations identifiées par Ptolémée.
« Arietis » redirige ici. Pour les autres significations, voir Arietis (homonymie).
Pour les articles homonymes, voir Bélier (homonymie) et Ariès.
Bélier | |
Vue de la constellation. | |
Désignation | |
---|---|
Nom latin | Aries |
Génitif | Arietis |
Abréviation | Ari |
Observation | |
(Époque J2000.0) | |
Ascension droite | Entre 25,0° et 50,5° |
Déclinaison | Entre 9,9° et 30,7° |
Taille observable | 441 deg2 (39e) |
Visibilité | Entre 90° N et 60° S |
Méridien | 10 décembre, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) | 2 (α, β) |
À l’œil nu | 89 |
Bayer / Flamsteed | 65 |
Proches (d≤16 al) | 2 |
La plus brillante | α Ari (2,0) |
La plus proche | Étoile de Teegarden (12,6 al) |
Objets | |
Objets de Messier | 0 |
Essaims météoritiques | Ariétides de mai Ariétides d'automne Delta ariétides Epsilon ariétides Ariétides diurnes Aries-triangulides |
Constellations limitrophes | Baleine Persée Poissons Taureau Triangle |
Le Bélier est également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 21 mars au 19 avril. C'est dans ce sens qu'il sert au repérage des déplacements planétaires, encore utilisé en astrologie.
Histoire
Dans la mythologie grecque, cette constellation représenterait le bélier volant Chrysomallos, chevauché par Phrixos, dont la Toison d'or a inspiré la saga de Jason.
Il semblerait que les Babyloniens, les Grecs, les Perses, et les Égyptiens aient tous nommé cette constellation « Bélier ».
Cette constellation était également la première constellation du Zodiaque lorsqu'il fut établi il y a plus de 2 000 ans : du fait de la précession des équinoxes, l'équinoxe de printemps était alors situé dans le Bélier (il est désormais dans les Poissons).
Le nord de cette constellation était nommé Mouche boréale jusqu'au XIXe siècle. Son étoile principale était 41 Arietis (ce qui explique l'absence de lettre grecque pour désigner cette étoile).
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
La constellation se repère à partir de son entourage : au sud de Persée et d'Andromède, et à l'ouest du Taureau.
Elle se repère par ses deux étoiles principales, α et β du Bélier, qui ne pointent sur rien de très évident (si ce n'est Capella à assez grande distance).
α Ari se situe à 20° plein Ouest du groupe des Pléiades, particulièrement remarquable.
Forme de la constellation
La « queue » du Bélier est formée par trois petites étoiles en formation serrée, situées entre le Triangle et les Pléiades, dont la plus brillante est 41 Arietis. C'est ce petit triangle qui constituait autrefois la mouche boréale.
L'autre constituant notable est un triangle plus aplati sous l'alignement Pléiades - β Ari. Ce triangle est formé par ε (Ouest), ζ(est) et δ (ESE) Ari.
Étoiles principales
Les étoiles du Bélier sont majoritairement faibles, sauf Hamal (α Arietis) et Sharatan (β Arietis). Parmi les autres étoiles du Bélier, on trouve entre autres Mesarthim (γ) et Botein (δ).
Hamal (α Arietis)
Hamal (α Arietis), dont le nom signifie l'Agneau en arabe et qui désigne donc à elle seule la constellation tout entière, est l'étoile la plus brillante du Bélier. C'est une géante orange, deux fois plus massive que le Soleil et quatre-vingt-dix fois plus brillante.
Sheratan (β Arietis)
Sheratan (β Arietis) est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Bélier. C'est une étoile blanche de la séquence principale, seulement deux fois plus massive que le Soleil. C'est également une étoile double : son compagnon, une étoile de même masse que le Soleil, a été détecté par analyse Doppler il y a plus d'un siècle. Leur orbite est extrêmement excentrique (0,88), les deux étoiles sont considérablement proches l'une de l'autre, 0,08 ua au plus proche, 1,2 ua au plus loin, et tournent l'une autour de l'autre en cent-sept jours. Les deux étoiles sont donc virtuellement inséparables au télescope et la paire nécessite un interféromètre pour être séparée.
Mesarthim (γ Arietis)
Mesarthim (γ Arietis) n'est pas la troisième étoile de la constellation, mais la quatrième. Son rang dans la désignation de Bayer vient de sa proximité avec Hamal et Sheratan.
Mesarthim est une étoile double. La primaire, γ² Arietis, est de magnitude 4,75. Son compagnon, γ1 Ari (son « 1 » venant de sa localisation, à l'ouest de « 2 »), est de magnitude 4,83. Les deux étoiles combinées donnent à Mesarthim une magnitude de 3,88. Elles sont éloignées d'au moins 500 ua et tournent l'une autour de l'autre en 5 000 ans.
Le type spectral de γ² Arietis est « A1p », pour « particulier » : cette étoile possède un champ magnétique extrêmement intense, plus de 1 000 fois plus grand que celui de la Terre.
53 Arietis
53 Arietis, une étoile bleue-blanche en apparence banale, de magnitude apparente 6,13, distante d'environ 750 années-lumière, est l'une des trois « étoiles évadées » (« runaway stars » en anglais), se déplaçant extrêmement rapidement dans l'espace. Les deux autres étoiles sont µ Columbae et AE Aurigae et toutes trois semblent s'échapper à environ 100 km/s du même point dans la nébuleuse d'Orion et plus précisément de ι Orionis. Selon une théorie, ces étoiles auraient été à l'origine partie prenante d'un système multiple qui se serait désagrégé lors de l'explosion en supernova de l'un des membres il y a trois millions d'années, projetant les trois autres étoiles dans des directions différentes.
Autres étoiles
Sans être une constellation excessivement étendue, le Bélier possède un assez grand nombre d'étoiles visibles à l'œil nu bien que peu brillantes. En conséquence, les désignations utilisées sont assez nombreuses : nom propre (comme Botein, δ Arietis, 4e étoile de la constellation), désignation de Bayer (ε Arietis, 6e), désignation de Flamsteed (41 Arietis, 3e étoile, plus brillante que Mesarthim), catalogue Henry Draper (HD 20644, 5e étoile).
Objets célestes
Peu d'objets dans cette constellation, et ils sont tous assez peu lumineux. On y trouve les galaxies NGC 697 (au nord-ouest de β), NGC 772 (au sud-est de β), NGC 972 (dans le nord de la constellation) et NGC 1156 (au nord-ouest de δ).