Armes utilisées pendant la guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie a vu l'utilisation d'armes d'origines diverses, à la fois par l'armée française et par les indépendantistes de l'armée de libération nationale (ALN). Les autres forces, qui combattaient les indépendantistes en conflit ouvert avec l'ALN, et vers les derniers mois de la guerre l'OAS, pro-Algérie française mais qui s'attaque également aux intérêts français, utilisent des armes plus légères.

Le conflit voit de nombreuses attaques menées avec des armes légères par l'ALN, les services secrets français ou l'OAS[réf. souhaitée].

Les véhicules terrestres de l'armée française sont surtout employés pour le transport et les pilonnage des forces indépendantistes pendant les opérations d'affrontements [1]. En 2022 des médias révèlent l'utilisation de gaz toxiques par l'armée française dans ce qui est appelé la «guerre des grottes».

Les forces indépendantistes se révèlent vulnérables face à l'aviation française[2]. Au fur et à mesure de la guerre, bien que disposant de quelques armes lourdes, l'ALN n'a pas les moyens matériels et de couverture pour s'opposer aux opérations conventionnelles aéroterrestres de l'armée française[3]. Sa force réside dans les attaques éclairs et le repli dans des zones de sécurités montagneuses .

Provenance des armes

Armée française

La France utilise en Algérie une partie du stock restant de la Seconde Guerre mondiale (véhicules légers et chenillés) et de la guerre d'Indochine (MAT-49) mais aussi de l'armement moderne alloué par l'OTAN dans le cadre de la guerre froide et destiné à être utilisé en Europe. Les États-Unis fournissent notamment des hélicoptères Sikorsky dont l'utilisation est décisive pour les opérations aéroportées dans les régions montagneuses de Kabylie et le Nord constantinois.

La cavalerie est fortement employée et déploe des engins blindés légers. Entre autres, en mars 1958, 114 AMX-13 sont déployés ; en juin 1958, on compte 355 chars M24 Chaffee et 340 Panhard EBR, 889 M8 Greyhound (222 pour la gendarmerie), 3 156 half-track et scout-car pour l'armée de terre et 326 pour la gendarmerie en mars 1956[4].

ALN

Le FLN et l'ALN utilisent du matériel divers. Lors de la Toussaint rouge, le groupe ne dispose que de 350 armes, dont majoritairement des fusils de chasse[5]. La plupart de l'équipement est formé de modèles de la Seconde Guerre mondiale. Les armes lourdes sont très rares[6].

D'une part, l'armement provient de l'armée française, qu'il s'agisse d'armes capturées lors d'embuscades[7] ou plus rarement livrées par des déserteurs, notamment des appelés du contingent algérien et aussi certains Français comme le l'aspirant Henri Maillot en 1956.

D'autre part, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie fournissent des armes aux rebelles[7], livrées clandestinement par la Tunisie et le Maroc. L'Égypte de Nasser fournit également de nombreuses armes[8]. Ainsi, une opération médiatisée du SDECE est l'arraisonnement du cargo Athos le (voir la crise de Suez).

De très nombreuses armes sont achetées à des trafiquants d'armes sur le marché international bien que les services français cherchent à décourager les vendeurs[8].

Des ateliers de fabrication d'armes américaines ont été implantés au Maroc par la CIA, à l'insu du Roi du Maroc, pour l'ALN (mortiers, grenades, fusils...). Messaoud Zeghar était le principal intermédiaire entre le FLN et les États-Unis[9],[10],[11].

OAS

L'OAS utilise des armes de l'armée française. Un important stock d'armes a été dérobé durant le putsch des généraux en avril 1961 et par la suite été utilisé par l'OAS.

La CIA aurait secrètement prévu de livrer des tonnes d'armes au putschistes par cargos en partance du Portugal, mais avec l'échec du putsch, cette opération clandestine a finalement été annulée[réf. nécessaire].

Armée française

Un appelé dans les Transmissions équipé d’un PM MAT-49, d’une radio AN/PRC-10 et coiffé d'un calot de marsouin.

Armes de poing

Pistolets mitrailleurs

Fusils et carabines

  • MAS 36, arme standard des soldats français[14]
    • MAS 36 CR, variante utilisée par certains parachutistes[14]
    • MAS 36-51, variante modifiée pour le tir de grenade à fusil[14]
  • MAS 49, fusil moderne, fourni en priorité aux tireurs d'élite[16]
    • MAS 49/56, variante améliorée et plus courante, remplace le MAS 36 à partir de 1957 dans les unités d'intervention[16][15]
  • Mousqueton Berthier 1892 M 16, en service dans les troupes de seconde ligne, la Marine, les gendarmes et les CRS[16]
  • M1 Garand, utilisé notamment par les troupes françaises venues d'Allemagne[17]
  • Carabine M1 et M1A1, utilisée par les parachutistes, le génie, les radios, les conducteurs[17]
  • Fusil Lebel, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[17]
  • Fusil Berthier 07/15, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[17]
  • Springfield M1903, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[17]
  • Karabiner 98k, utilisé par les troupes de seconde ligne ou pour l'instruction[17]

Fusils-mitrailleurs et mitrailleuses

Gaz toxiques

CN2D, contenant de la diphénylaminechlorarsine (DM)[20]. « L’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques » est interdite par le protocole de Genève signé par la France en 1925 mais la France se serait dispensée de suivre le protocole, considérant que la guerre d'Algérie n'était pas une guerre, mais une opération de maintien de l'ordre[20],[21]. Le recours aux gaz toxiques a été révélé en avril 2022 grâce à une enquête de la journaliste Claire Billet parue dans la revue XXI, fondée sur des témoignages d’anciens militaires français. A cette date, l'accès aux archives de l'armée française n'est toujours pas autorisé[20],[21].

Le CN2D n'est pas mortel en règle générale mais peut le devenir dans un lieu fermé. Or il a servi dans le cadre de la «guerre des grottes» contre les nationalistes algériens qui s'étaient réfugiés dans ces lieux souterrains[20]. Cette utilisation des gaz rappelle les enfumades de 1844-1845 qui ont fait des milliers de victimes lors de la conquête de l'Algérie[20].

Le général de Gaulle étend à travers l'Algérie les « sections des grottes » dans les troupes françaises, dès 1959 ; ces sections recevaient une formation de la part des unités de la batterie des armes spéciales (BAS), créée fin 1956 au 411e régiment d'artillerie[20]. Le Monde parle d'une utilisation des gaz « à large échelle» dans le contexte de la guerre des grottes[20].

Mortiers

Lance-roquettes et canons sans recul

  • Jeep avec missile
  • Canon sans recul M18 (en) (57 mm)[19]
  • Canon sans recul M20 (en) (75 mm)[19]

Obusiers

Chars

Automitrailleuses

Blindés de transport de troupe

Véhicules légers

Avions

Avion T-28 Fennec

Hélicoptères

Hélicoptère "Banane" de la marine nationale.

Barrage

Indépendantistes algériens

Armes de poing

Pistolets mitrailleurs

Fusils et carabines

Fusils-mitrailleurs et mitrailleuses

Armes lourdes

OAS

Armes légères

Notes et références

  1. Windrow 1997, p. 18.
  2. Windrow 1996, p. 26.
  3. Windrow 1996, p. 29.
  4. « La cavalerie pendant la guerre d'Algérie - Le 1er RHP », sur FNCV (consulté le )
  5. Windrow 1997, p. 5.
  6. Windrow 1997, p. 15.
  7. Windrow 1997, p. 37.
  8. Windrow 1997, p. 9.
  9. Robert Mortimer, « France-Algérie: 50 ans d’histoires secrètes, tome 1 (1962–1992) », The Journal of North African Studies, vol. 23, no 3, , p. 507–509 (ISSN 1362-9387 et 1743-9345, DOI 10.1080/13629387.2017.1422589, lire en ligne, consulté le )
  10. (ar) cherouk tv tv nationale algérienne, « messaoud zeggar », sur youtube
  11. Huon 1992, p. 12.
  12. Neil Grant, The Luger, Osprey Publishing, coll. « Weapon 64 », (ISBN 978-1-4728-1973-4), p. 57-58
  13. Huon 1992, p. 13.
  14. Windrow 1997, p. 43.
  15. Huon 1992, p. 14.
  16. Huon 1992, p. 15.
  17. Windrow 1997, p. 42.
  18. Huon 1992, p. 16.
  19. « Guerre d’Algérie : révélations sur l’usage de gaz toxiques, « armes spéciales » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  20. « Guerre d’Algérie. L’impensé de la « guerre des grottes » », sur L'Humanité, (consulté le )
  21. Windrow 1997, p. 33.
  22. Windrow 1997, p. 36.
  23. Flintham 1989, p. 80.
  24. Flintham 1989, p. 83.
  25. Flintham 1989, p. 84.
  26. Flintham 1989, p. 82.
  27. Windrow 1997, p. 34.
  28. Windrow 1997, p. 47.
  29. Windrow 1997, p. 46.
  30. Windrow 1997, p. 23.
  • (en) Victor Flintham, Air wars and aircraft : a detailed record of air combat, 1945 to the present, Arms and Armour Press, (ISBN 978-0-85368-779-5), « 3.1 Algeria, 1954-1962 », p. 79-85
  • Jean Huon, « L'armement français en A.F.N. », Gazette des Armes, no 220, , p. 12–16 (lire en ligne)
  • (en) Martin Windrow (ill. Mike Chappell), The Algerian War, 1954–62, Londres, Osprey Publishing, coll. « Men-at Arms 312 », , 48 p. (ISBN 978-1-85532-658-3)
  • (en) Martin Windrow (ill. Mike Chappell), French Foreign Legion : Infantry and Cavalry since 1945, Londres, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms 300 », , 64 p. (ISBN 978-1-85532-621-7, BNF 41478100)

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail de l’histoire militaire
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