Armistice du 24 juin 1940

L'armistice du (appelé aussi Armistice de Villa Incisa) a été signé par la France et l'Italie fasciste (peu après l'armistice du 22 juin 1940 signé par la France et l'Allemagne nazie). Il met fin aux opérations de guerre déclenchées le par Mussolini.

Cet article concerne l’armistice entre Français et Italiens à l’été 1940. Pour l’armistice entre Français et Allemands, voir armistice du 22 juin 1940.

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départements annexés et du Nord de la France directement sous administration militaire allemande.
L’Empire italien en 1940.

Au , date de la déclaration de guerre de l'Italie, la France est pratiquement vaincue.

Malgré une situation générale désastreuse, l'assaut des troupes italiennes sur les Alpes a pu être contenu par l'Armée des Alpes commandée par le général Olry.

L'armistice du a été signé à la villa Incisa, à Olgiata (it) près de Rome. La France était représentée par le général Charles Huntziger et le royaume d'Italie (sous régime fasciste) par le maréchal Pietro Badoglio et le comte Galeazzo Ciano (ministre des Affaires étrangères). Le Duce Benito Mussolini n’était pas présent.

La mise en application de l'armistice franco-allemand était conditionnée (selon l'article 23 de cette convention d'armistice) par la signature de l'armistice franco-italien. Les deux armistices entrèrent en application 6 heures après la signature de l'armistice de la villa Incisa, soit le à 0 h 35[1].

L'armistice du induit la délimitation de « lignes d'armistice » négociées sur le terrain par les militaires français et italiens dans la journée du . « Lignes d'armistice » qui créent quelques zones frontalières d'occupation séparées, dont Menton, mais globalement désignées par l'expression zone d'occupation italienne en France. En effet, Hitler a rencontré Mussolini le à Munich pour le convaincre de s'en tenir à ses vues[2] : le Duce voulait s'emparer de la flotte et de l'aviation française, occuper la France jusqu'au Rhône, annexer Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisie, la Côte française des Somalis, les villes d'Alger, d'Oran et de Casablanca, ce qui n'entrait pas dans les plans de Hitler qui considérait ces prétentions démesurées et de nature à compromettre la signature de l'armistice[2]. Les Français émettent des protestations sur les conditions d'armistice concernant l'Italie, la France n'ayant pas été vaincue par l'Italie de Mussolini dans cette partie du conflit[3].

Ces zones frontalières occupées ne cumulent que 800 km2 et 28 000 habitants[4]. Et ne concernent que quatre départements français ainsi partiellement occupés : Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence depuis 1970), Hautes-Alpes, Savoie[4].

En outre, de la frontière franco-suisse au nord à la Méditerranée au sud, une zone « démilitarisée » est établie en territoire français sur une largeur de 50 km à vol d’oiseau à partir soit des « lignes d'armistice » ayant créé ces zones frontalières d'occupation italienne, soit  le cas échéant  de la frontière franco-italienne là où les Italiens n'ont rien conquis par les armes.

Le département de la Corse ne fut ni occupé ni démilitarisé.

Une zone démilitarisée fut aussi établie en Tunisie et en Algérie le long de la frontière avec la Libye.

Les Italiens reçurent l'autorisation d'utiliser le port de Djibouti (Côte française des Somalis).

Pour la France le fut un jour de deuil. La relative « douceur » de l'armistice de la villa Incisa déçut ceux qui, en France, auraient préféré continuer la guerre.

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Duroselle 1990, p. 258.
  2. Eberhard Jäckel, Frankreich in Hitlers Europa – Die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg, Deutsche Verlag-Anstalg GmbH, Stuttgart, 1966 ; traduction : La France dans l'Europe de Hitler (préface de Alfred Grosser, traduction de Denise Meunier), éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », 1968, 554 p., p. 55-58.
  3. Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., p. 64-65.
  4. Jacques Delperrié de Bayac, Le Royaume du maréchal : histoire de la zone libre, Éditions Robert Laffont, 1975, p. 14.

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