Arrangement en gris et noir n°1
Arrangement en gris et noir no 1, dit aussi Portrait de la mère de l'artiste ou La Mère de Whistler, est un tableau du peintre américain James Abbott McNeill Whistler, peint en 1871 à Londres et représentant la mère de l'artiste, Anna McNeill Whistler. Acheté par l'État français en 1891, il est conservé au musée d'Orsay à Paris.
Pour les articles homonymes, voir Arrangement (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec Arrangement en gris et noir no 2.
Artiste | |
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Date | |
Type |
Huile sur toile |
Technique | |
Dimensions (H × L) |
144,3 × 163 cm |
Mouvement | |
No d’inventaire |
RF 699 |
Localisation |
Ce portrait est aujourd'hui considéré comme une des œuvres les plus célèbres d'un artiste américain à être conservée hors des États-Unis[1]. Elle a été décrite à la fois comme une icône américaine[2],[3] et une Mona Lisa victorienne[4].
Conception du tableau
Le titre original de cette œuvre est Arrangement in Grey and Black, en vertu du principe qu'avait Whistler de donner à ses tableaux des titres musicaux afin de laisser prévaloir l'harmonie de l’œuvre sur le traitement d'un sujet[1].
Elle représente la mère de l'artiste, Anna Matilda McNeill Whistler (1804-1881), installée de profil sur une chaise, les pieds posés sur un reposoir. On distingue dans le haut de la tenture, sur le côté droit, le monogramme du peintre[5]. Le petit tableau suspendu au mur montre une vue de la Tamise[1].
Anna et son fils vivaient alors à Londres, à Cheyne Walk, dans le quartier de Chelsea. Achevée durant l'été 1871 dans l'atelier du peintre au 2 Lindsey Row[5], la toile est exposée pour la première fois à l'Exposition de la Royal Academy de Londres en 1872, sans aucun succès.
L'historien et philosophe Thomas Carlyle accepta ensuite de poser pour l'artiste qui composa Arrangement in Grey and Black, No. 2: Portrait of Thomas Carlyle (1872-1873) : après coup, la première composition prit le numéro 1.
Arrangement en gris et noir no 1, rapidement plus connue sous le nom de Mère de Whistler, est achetée par l'État français en 1891 et confiée au musée du Luxembourg[5] où elle resta longtemps exposée, ce dont l'artiste tirait une grande fierté. Elle est affectée en 1922 au musée du Louvre, puis transférée en 1986 au musée d'Orsay, toujours à Paris[5].
Dans la culture et la fiction
L'œuvre de Whistler connaît un succès considérable auprès du public américain plusieurs décennies après sa création : au moment de la Grande Dépression que connaît le pays dans les années 1930, le tableau est prêté par la France et circule à travers le pays ; l'image de cette mère stoïque est interprétée comme un symbole exactement adapté à la rudesse des temps et à la résilience de la population[7].
Il y est souvent fait référence dans la culture populaire américaine. Le tableau est apparu notamment dans le court-métrage d'animation de Walt Disney Bonne nuit Donald (1941) avec en vedette Donald Duck, et il est l'un des éléments-clef du scénario du film Bean (1997), avec Mr Bean en tant qu'anti-héros. La Mère de Whistler apparaît aussi dans deux épisodes de la série d'animation américaine Les Simpson : Rosebud et Pour quelques milliards de plus. Le tableau apparaît également discrètement dans le film Les Valeurs de la famille Addams ainsi que dans Lego Ninjago, le film. Il constitue par ailleurs un élément important du film français La Fête des mères.
L'œuvre est également représentée par un monument de bronze à l'hommage des mères dans la ville d'Ashland, en Pennsylvanie (É.-U.), lequel a été érigé par l'Ashland Boys Association en 1937.
- Timbre émis par la poste américaine en 1934 « en mémoire et en l'honneur des mères des États-Unis »[8].
- Estampe reproduisant le tableau, 1893.
Voir aussi
- Ressources relatives aux beaux-arts :
Références
- « James Abbott McNeill Whistler - Arrangement en gris et noir no 1 », sur musee-orsay.fr, Musée d'Orsay (consulté le ).
- (en) Margaret MacDonald, Whistler's Mother : An American icon, Aldershot, Lund Humphries, (ISBN 978-0-85331-856-9).
- (en) Dennis Hall et Susan Hall, American Icons : An Encyclopedia of the People, Places, and Things that Have Shaped Our Culture, vol. I, San Diego, Harcourt, , 752-759 p. (ISBN 978-0-85331-856-9).
- (en) Karen Wilkin, « Surprised by Whistler », Modern Painters: A Quarterly Journal of the Fine Arts, vol. 7, , p. 26 (ISSN 0953-6698).
- Notice de l’œuvre, musée d'Orsay.
- Musée canadien de la guerre, « Affiche de recrutement en temps de guerre, Fight for Her », sur museedelaguerre.ca (consulté le ).
- (en) Monica Tan, « How Whistler's Mother became a powerful symbol of the Great Depression – in pictures », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Kathryn Hughes, « Whistler’s Mother review – a painting that’s not what it seems », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
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