La Joconde
La Joconde (italien: La Gioconda [la dʒoˈkonda] ou Monna Lisa [ˈmɔnna ˈliːza]), ou Portrait de Mona Lisa, est un tableau de l'artiste Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506 ou entre 1513 et 1516[1],[2], et peut-être jusqu'à 1519 (l'artiste étant mort cette année-là, le )[3], qui représente un portrait mi-corps, probablement celui de la Florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo. Acquise par François Ier, cette peinture à l'huile sur panneau de bois de peuplier de 77 × 53 cm est exposée au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.
Pour les articles homonymes, voir Mona Lisa.
Artiste | |
---|---|
Date | |
Commanditaire | |
Type |
Huile sur panneau de bois de peuplier |
Lieu de création | |
Dimensions (H × L) |
77 × 53 cm |
Mouvement | |
Propriétaire |
Propriété de l'État français, affectée à la collection du département des peintures du musée du Louvre. Protégée au titre de bien d'un musée de France. |
No d’inventaire |
INV. 779 |
Localisation |
La Joconde est devenue un tableau éminemment célèbre car, depuis sa réalisation, nombre d'artistes l'ont pris comme référence. À l'époque romantique, les artistes ont été fascinés par ce tableau et ont contribué à développer le mythe qui l'entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre : elle est en tout cas considérée comme l'une des représentations d'un visage féminin les plus célèbres au monde[4]. Au XXIe siècle, elle est devenue l'objet d'art le plus visité au monde, devant le diamant Hope[5], avec 20 000 visiteurs qui viennent l'admirer et la photographier quotidiennement[6].
Description
La Joconde est le portrait d'une jeune femme, sur fond d'un paysage montagneux aux horizons lointains et brumeux. Elle est disposée de trois quarts et représentée jusqu'à la taille, bras et mains compris, regardant le spectateur, ce qui est relativement nouveau à l'époque et rompt avec les portraits jusque-là répandus, qui coupent le buste à hauteur des épaules ou de la poitrine et sont entièrement de profil[7].
La femme porte une robe vert sombre en soie plissée sur le devant, avec des manches jaunes. Elle est ornée d'entrelacs dorés et d'une broderie au décolleté. Un voile noir translucide couvre la chevelure et est bien visible sur le haut du front. Cette sorte de mantille plaque les cheveux crêpés ou finement bouclés qui tombent sur les épaules. Les yeux étroits sont nettement cernés et le regard semble suivre le spectateur même lorsqu'il se déplace car il est perpendiculaire au plan de l’image. Le corsage décolleté dégage la gorge et la poitrine jusqu'à la naissance des seins et l'esquisse de l'épaule gauche, ce qui adoucit la sévérité de son voile. Une légende tenace née de la présence de ce voile grège et de l'absence de bijoux veut que Mona porte le deuil de sa fille Camilla morte en 1499. En réalité, ses vêtements sombres sont dus à l'obscurcissement des vernis successifs, le voile noir est une coiffure traditionnelle à cette époque et l'absence de bijoux résulte aussi bien du choix du peintre que du modèle de ne céder ni à la vanité, ni à la mode bien que Mona Lisa soit une femme aisée. Le propos de ce portrait vise ainsi à souligner l'intemporalité de son expression psychologique[8]. La région du cœur, avec la couleur claire de la peau qui tranche sur le vêtement foncé, se trouve au centre du tableau, au croisement de ses deux diagonales.
Le visage est totalement épilé, ne présentant ni cils, ni sourcils. Selon l'hypothèse de Daniel Arasse, confirmée par une analyse spectrographique en 2004, les sourcils et les cils de Mona Lisa auraient été effacés vers le milieu du XVIe siècle par un inconnu, car les femmes de la bonne société avaient adopté à cette époque la pratique des prostituées des décennies précédentes et s’épilaient désormais le visage[9] ; ce qui irait dans le sens de la description de La Joconde par Giorgio Vasari[10].
Mona Lisa est assise sur une sorte de fauteuil en bois de forme semi-circulaire posé de profil, avec des accoudoirs et une sorte de balustrade semi-circulaire (appelée « spalliera » ou « dorsale ») supportée par des barreaux. Ses bras sont pliés et ses mains croisées, le bras gauche posé fermement sur un accoudoir du fauteuil et la main droite posée mollement sur le poignet gauche. Elle se trouve probablement sur la terrasse d'une loggia à arcades : on peut voir un parapet juste derrière elle au premier tiers du tableau, ainsi que l'amorce de la base renflée de deux colonnes[11].
La Joconde est située devant le parapet, qui constituait traditionnellement une frontière entre la figure représentée et le spectateur, elle s'inscrit donc dans l'espace de ce dernier[12].
À l'arrière-plan se trouve un paysage montagneux dans lequel se détachent un chemin sinueux et une rivière qu'enjambe un pont de pierre. On peut remarquer une cassure de la ligne d'horizon : la tête de la jeune femme sépare le tableau en deux parties (un paysage humanisé de couleur brune et un paysage imaginaire d'un bleu opaque dont la ligne d'horizon coïncide avec son regard) dans lesquels l'horizon ne se trouve pas au même niveau[13].
La source de lumière douce provient essentiellement de la gauche du tableau et donne à Mona un teint lumineux en contraste avec les vêtements sombres[14].
Léonard considérait sa Mona Lisa comme achevée. Deux zones semblent cependant avoir été négligées : une portion du paysage, brun roux, derrière l'épaule, interprétée comme un mouvement de terrain, et le contour de l'index de la main droite, repentir destiné à être masqué. La numérisation multispectrale (des ultraviolets aux infrarouges) réalisée en 2004 par l'ingénieur Pascal Cotte a décelé également le repentir de Vinci sur la position de l’index et du majeur de la main gauche. Elle a également mis en évidence une couverture[15] qui couvrait initialement ses genoux et qui explique le positionnement des mains[16]. Enfin l'étude multispectrale donne à penser que de Vinci a réalisé le tableau en quatre étapes principales, dont un portrait avec une coiffe, faite de perles, draperies et aiguilles à cheveux qui évoque un projet d'apparence « mythologique ou sacré »[17].
L'œuvre jouissait déjà d'une grande considération à la Renaissance. Voici ce qu'en dit Giorgio Vasari dans son ouvrage de 1550 :
« Celui qui désiroit se convaincre jusqu'à quel point l'art peut imiter la nature, le pouvoit d'autant plus, que les moindres choses sont rendues dans cette tête avec la plus grande finesse. Les yeux avoient ce brillant, cette humidité qui existent sans cesse dans la nature, et étoient entourés de ces rouges pâles, et des paupières qui ne peuvent s'exécuter qu'avec une très-grande subtilité. On voyoit la manière dont naissent les sourcils dans la chair, qui tantôt plus épais, tantôt plus clairs, tournoient selon les pores qu'indique la nature. Le nez étroit n'étoit pas moins bien rendu, et toutes ces belles ouvertures rougeâtres et délicates. La bouche vermeille et ses extrémités se fondoient tellement avec la carnation du visage, que l'on croyoit plutôt y voir la chair que la couleur. Lorsque l'on regardait attentivement le creux de la gorge, on sembloit apercevoir le battement du pouls ; et l'on peut dire avec vérité que ce portrait étoit peint de manière à faire craindre et trembler les plus grands maîtres[18]. »
Histoire
Ancien Régime et époque moderne
La date d’exécution du portrait fait débat[19]. La découverte d’une note enregistrée par le fonctionnaire florentin Agostino Vespucci confirme que l’artiste travaille sur le portrait de Lisa del Giocondo à Florence en 1503[20] et Giorgio Vasari affirme qu'il la laisse inachevée au bout de quatre années[18]. Toutefois, bon nombre d’experts tels que Carlo Pedretti[1] et Alessandro Vezzosi[2] sont convaincus que stylistiquement, la Mona Lisa du Louvre est caractéristique de l’œuvre de l’artiste, après 1513. Lors de la découverte de la note de Vespucci, Vincent Delieuvin, conservateur de la peinture italienne du XVIe siècle au musée du Louvre, dit « Léonard de Vinci était en train de peindre le portrait d’une dame florentine qui s’appelle Lisa del Giocondo. De ça, on en est certain. Malheureusement, on n’a pas de certitude absolue que ce portrait de Lisa del Giocondo soit le tableau du Louvre. »[21]
De plus, Raphaël, quand il étudiait les œuvres de Léonard, réalisa vers 1504 un dessin d’une « Mona Lisa », qui, contrairement à la Joconde, est flanquée de larges colonnes. Les experts s’accordent à dire que ce dessin est basé sur le portrait de Mona Lisa peint par Léonard[22],[23],[19]. Comme dans le dessin de Raphaël, d’autre copies plus tardives de Mona Lisa, comme celles dans le musée national d’art, d’architecture et de design d’Oslo et dans le musée d’art Walters de Baltimore contiennent de larges colonnes. C’est pour cela que bon nombre d’experts étaient certains que la Joconde contenait ces colonnes à l’origine, qui auraient été coupées par la suite[24],[25],[1],[26],[27]. Toutefois, dès 1993, Frank Zöllner observa que la couche picturale du tableau du Louvre n’avait jamais été coupée[28]. Ceci fut confirmé par des examens scientifiques en 2004[29]. De ce fait, Vincent Delieuvin affirme que le dessin de Raphaël ainsi que ces copies aux colonnes durent être inspirées par une autre version[30], alors que Frank Zöllner pense que le dessin indique que Léonard aurait exécuté une autre œuvre sur le thème de la Joconde[28].
La Joconde ne quitte jamais Léonard de son vivant. Il l’emporte au Clos Lucé, à Amboise, où François Ier le fait venir[31]. Une copie de La Joconde, redécouverte en 2012 après sa restauration au musée du Prado, a fait apparaître aux chercheurs que les deux tableaux avaient été réalisés en même temps jusque dans les repeints et repentirs, l’analyse infrarouge révélant que des paysages de rochers en arrière-plan à droite de La Joconde se basaient sur un dessin préparatoire[32] daté entre 1510 et 1515[33], ce qui suggère que La Joconde fut achevée en 1519 selon Vincent Delieuvin[3].
Le destin du tableau durant les dernières années de la vie de Léonard et celles qui suivirent n’est pas encore élucidé[34]. D’une part, l’inventaire des biens de Salai, l’assistant de Léonard, établi à sa mort en 1525, comprend une Joconde d’une très grande valeur[35]. Bon nombre d’experts s’accordent à dire que ce tableau est une œuvre de Léonard[36]. D’autre part, un document découvert en 1999 démontre que la Joconde du Louvre aurait été acquise en 1518 et ne serait donc pas celle en la possession de Salai en 1525[37]. À la suite de la découverte de ce document, le Louvre atteste que leur tableau entra dans la collection royale en 1518[38].
Le roi François Ier l'acquiert et l'installe au château de Fontainebleau où sa présence est attestée dans le cabinet des peintures dans les années 1600[39]. En 1646, le tableau est présent dans le cabinet doré de la chambre d'Anne d'Autriche à Fontainebleau avant que Louis XIV décide de le ramener à Paris. En 1665-1666, il passe du palais du Louvre à la galerie des Ambassadeurs du palais des Tuileries. Louis XIV transfère le tableau dans la galerie du roi au château de Versailles dans les années 1690-1695[40].
XIXe siècle
En 1793, La Joconde, alors dans les collections du château de Versailles, n'est pas retenue pour le premier accrochage des œuvres inaugurant le muséum central des arts de la République (le futur musée du Louvre). Elle entre dans les collections de peintures du musée en 1797, et est présentée pour la première fois au public en 1798[41]. Elle est à nouveau déplacée sur ordre du Premier consul Bonaparte qui la fait accrocher au palais des Tuileries en 1801 dans les appartements de Joséphine, puis la rend à la Grande Galerie du Louvre en 1802[42].
La popularité du tableau s'accroît au milieu du XIXe siècle comme en atteste à cette époque son déplacement en 1851 dans le salon carré, petite salle réservée aux chefs-d'œuvre au premier étage du Louvre, et la diffusion de reproductions gravées du portrait. Des poètes romantiques comme Théophile Gautier, des peintres comme Théodore Chassériau ou des écrivains du marquis de Sade[43] à Jules Michelet font de Mona Lisa l'archétype de la femme fatale en décrivant son sourire énigmatique et la mélancolie qui s'en dégage. La Joconde fait même figure de revendication mythique pour Walter Pater lorsqu'il en réalise une longue description dans son essai La Renaissance[44].
En 1870, La Joconde est mise en sécurité dans les souterrains de l'Arsenal de Brest[45] puis retourne au Louvre à l'issue de la guerre franco-allemande de 1870[46].
Vol du tableau en 1911
Le , le peintre Louis Béroud se rend au Louvre pour y faire un croquis de sa prochaine toile Mona Lisa au Louvre, mais à la place de La Joconde il ne trouve qu'un grand vide[49]. Béroud interroge les gardiens, qui lui répondent que l'œuvre doit être à l'atelier photographique de la maison Braun[50]. Quelques heures plus tard, Béroud s'enquiert à nouveau de l'œuvre auprès des surveillants et on lui apprend que Mona Lisa n'est pas chez les photographes[51]. Le tableau a bel et bien été volé le [52]. Le préfet Louis Lépine envoie sur place Octave Hamard[53], chef de la sûreté de la préfecture de police, et soixante inspecteurs[54]. Le criminologue Alphonse Bertillon découvre une empreinte de pouce sur la vitre abandonnée, et décide de relever les empreintes digitales des 257 personnes travaillant au Louvre. L'analyse des dactylogrammes ne donne aucun résultat, ce qui entraîne la démission du directeur du Louvre Théophile Homolle. Le juge d'instruction Joseph Marie Drioux, que la presse surnomme ironiquement « le marri de la Joconde », emprisonne plusieurs jours le poète Guillaume Apollinaire pour complicité de recel de malfaiteur. Apollinaire avait en effet, quelques années auparavant, employé comme secrétaire et factotum Géry Pieret, un aventurier d'origine belge qui avait lui-même dérobé des statuettes et des masques phéniciens au Louvre : ayant contacté le le quotidien Paris-Journal, il lui fait parvenir une statuette volée au Louvre puis par bravade s'accuse d'avoir volé la peinture et réclame 150 000 francs-or[55] pour sa restitution ; alors qu'il est en fuite, la cour d'assises de la Seine le condamne par contumace en 1912 à dix ans de réclusion pour le vol des trois statuettes ibériques[56]. La police soupçonne également le peintre Pablo Picasso qui est longuement interrogé (il avait acheté à Géry Pieret ses masques et statuettes dont le primitivisme influencera les Demoiselles d’Avignon). Le vol est revendiqué par plusieurs mythomanes, dont l'écrivain italien Gabriele D'Annunzio qui avait composé en 1898 une tragédie intitulée La Joconde en la dédiant à « Eleonora Duse aux belles mains[57] ». La Société des amis du Louvre offre une récompense de vingt-cinq mille francs, somme par ailleurs doublée par un anonyme. La revue L'Illustration promet cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal[54]. Le tableau acquiert à cette occasion une renommée mondiale[58].
L'affaire attire également l'attention des chansonniers et carnavaliers. Au Carnaval de Nice 1912 défile un char des Gardiens du Louvre. Il est tracté par un âne coiffé de la tiare de Saïtapharnès et portant le cadre vide de La Joconde[59]. Ce char défile ensuite à Paris, à l'occasion de la Mi-Carême la même année[60].
Le voleur est Vincenzo Peruggia, un vitrier italien qui a participé aux travaux de mise sous verre des œuvres les plus importantes du musée, afin de les protéger des vandales[61]. Il conserve le tableau pendant deux ans dans sa chambre à Paris, caché dans le double fond d'une valise de bois blanc, sous son lit. De retour en Italie, il propose de le vendre le à un antiquaire florentin, Alfredo Geri, qui a passé une petite annonce pour acheter des œuvres d'art. Geri ayant prévenu la police, Peruggia est arrêté dans la chambre de son hôtel (rebaptisé par la suite hôtel Gioconda), et n'est condamné qu'à dix-huit mois de prison, la presse italienne saluant son patriotisme. Le , après des expositions à Florence et à Rome, le tableau revient solennellement au Louvre dans une voiture de première classe spécialement affrétée à cette occasion[62],[56] où il est désormais placé sous une surveillance accrue[63].
De nombreuses hypothèses ont été proposées pour expliquer le vol de Vincenzo Peruggia : il aurait agi par patriotisme pour se « venger des rapts de Napoléon » (c'est la ligne de défense préconisée par ses avocats lors de son procès), croyant naïvement que le tableau avait été volé par celui-ci, alors encore seulement Bonaparte, lors de la campagne d'Italie[64] ; il aurait agi sur commande du faussaire argentin Eduardo Valfierno (se disant marquis de Valfierno), qui voulait vendre comme authentiques six copies du tableau, réalisées en 1910 par Yves Chaudron, à des acheteurs américains convaincus d'acquérir l'original (thèse du journaliste américain Karl Decker dans le Saturday Evening Post en 1932)[65]. Le journaliste et critique d'art Jérôme Coignard, ayant exhumé les confessions faites par Peruggia dans le quotidien Le Journal en , prend au sérieux son témoignage : il aurait été approché par un Allemand qui joue sur son nationalisme et le manipule. Cet Allemand pourrait être Otto Rosenberg, escroc notoire appartenant à une bande de trafiquants d'art de haute volée mais n'ayant pu récupérer le tableau car il était sous surveillance policière française à la suite du vol[66].
La Joconde pendant les deux guerres mondiales
En 1914, La Joconde, comme une grande partie des collections du musée, est mise en sécurité à Bordeaux puis à Toulouse[45] puis retourne au musée du Louvre à l'issue de la Première Guerre mondiale[47], elle est alors installée dans la Grande galerie[67].
En septembre 1938, à la suite de l'annexion de la région des Sudètes imposée par Adolf Hitler et dans le contexte d'un risque de guerre, La Joconde est une première fois mise en sécurité au musée Ingres à Montauban mais retournera au Louvre assez rapidement[68].
Lorsque la guerre est déclarée, les chefs-d'œuvre du musée sont évacués selon un plan conçu dès 1938 par le directeur des musées nationaux de l'époque, Jacques Jaujard, qui fait fermer le musée le et placer les œuvres dans des caisses qui sont évacuées en convois trois jours plus tard. La Joconde part d'abord pour le château de Chambord[68], où transitèrent à cette période de nombreuses peintures et sculptures des musées parisiens, puis elle se retrouve successivement dans les caves du château d'Amboise[69], à l’abbaye de Loc-Dieu[68], au musée Ingres de Montauban[69], retourne à Chambord[68] avant d'être entreposée dans le château de Montal en Quercy (Lot) sous la surveillance de René Huyghe, conservateur du musée du Louvre en exil[69],[68] puis de transiter par diverses demeures anonymes du Lot et des Causses[45],[70] qui auraient ainsi accueilli le tableau jusqu'en juin 1945 où il sera réinstallé au Louvre. La Joconde, « enfermée sous un capitonnage en velours rouge, puis dans un écrin, lequel est placé[e] dans une caisse avec double paroi en bois de peuplier [… et] porte le matricule NLP no 0, ainsi que trois points rouges — signes distinctifs de sa très grande valeur[71] ».
En 1946, prévenu par René Huyghe, conservateur en chef du département des peintures, du retour des œuvres, Pierre Jahan la photographie lors de l'ouverture de sa caisse : « Elle apparaît enfin, intacte, ayant échappé à cinq ans de bouleversements et à la fringale d'objets d'art du tout-puissant maréchal Goering… » (cf. Objectif - Marval, 1994, p. 37).
Depuis les années 1950-1960
Le , un jeune garçon de café bolivien venu travailler en France, Ugo Ungaza Villegas, sujet d'un arrêté d’expulsion, lance un caillou sur La Joconde, dans un état de démence. Il brise le verre de protection et les éclats de verre abiment le coude gauche de Mona Lisa[72].
En [73], le ministre de la Culture André Malraux expédie La Joconde aux États-Unis. Elle voyage à bord du paquebot France, dans une cabine de première classe[74],[75]. À son arrivée, le tableau est d'abord exposé à Washington à la National Gallery, où il est reçu par le président Kennedy, puis à New York, au Metropolitan Museum of Art à partir de . Dans son discours de présentation, Malraux fait une comparaison avec la statuaire antique : « Léonard apportait à l'âme de la femme l'idéalisation que la Grèce avait apportée à ses traits. La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. C'est la première expression de ce que Goethe appellera l'éternel féminin[76] ». Mona Lisa sera admirée par 1,7 million de visiteurs au total[77]. Elle est de retour en France en [78].
Elle fait aussi un autre voyage au Japon où elle est exposée d'avril à juillet 1974 au musée national de l'Art occidental de Tokyo, y subissant une tentative de dégradation au spray rouge le 20 avril[79],[80]. Elle séjourne ensuite brièvement à Moscou, avant de retourner à Paris pour de bon. C'est à l'occasion de cette ultime tournée qu'elle est équipée d'une première vitrine étanche garantissant sa sécurité[81].
Depuis , La Joconde bénéficie au musée du Louvre d'une salle rénovée et spécialement aménagée pour la recevoir, la salle des États, dans laquelle elle fait face à un célèbre tableau de Véronèse, Les Noces de Cana. Placée sur une cimaise indépendante, elle est protégée dans un caisson qui l'isole des vibrations, des variations d'humidité et des changements de température[58] (vitrine hermétique assurant une hygrométrie à 55 % et une température autour de 19 °C)[82].
La Joconde fait partie des collections du département des peintures du musée du Louvre dirigé depuis 2014 par Sébastien Allard[83]. Jusqu'en 2006, elle était sous la responsabilité du conservateur Cécile Scailliérez ; depuis 2006, les peintures italiennes du XVIe siècle au musée du Louvre sont gérées par Vincent Delieuvin.
Le , une touriste russe lance une tasse à thé vide sur le tableau protégé par une vitre blindée, ne causant aucun dommage[84].
Trop fragile, le tableau ne quitte désormais plus le musée du Louvre[85].
Sa notoriété est devenue telle que sur les millions de visiteurs du Louvre, près de la moitié ne viennent que pour voir ce tableau[86].
Le , un homme se faisant passer pour une veille dame handicapée lance une part de gâteau à la crème sur la vitrine protégeant le tableau[80].
Le modèle
Plusieurs hypothèses ont été formulées à propos de l'identité du modèle. L'hypothèse généralement admise est l'identification de La Joconde à Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo.
Dénomination
Le titre du tableau vient probablement du patronyme du sujet « del Giocondo ». Le tableau est originellement appelé « Monna Lisa », et c'est toujours le cas en Italie, ou par sa déformation plus courante mais erronée « Mona Lisa », une contraction de « ma donna Lisa » qu'on peut traduire par « madame Lisa ».
Lisa Maria Gherardini
Selon l'hypothèse admise depuis Giorgio Vasari, le modèle s'appellerait à l'origine Lisa Del Giocondo, née Lisa Maria Gherardini en à Florence (Toscane). Issue d'une famille modeste, elle épousa à 16 ans le fils d'un marchand de soie, Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo. Déjà veuf à deux reprises, Giocondo a 19 ans de plus que Lisa. Elle lui donna trois enfants, Piero Francesco — né en 1496 — une fille au prénom inconnu morte en 1499 et Andrea — né en 1502. Le nom du tableau viendrait de Madonna (Ma dame, en français), abrégé en Monna, et Lisa, premier prénom du modèle.
Francesco del Giocondo possédait une chapelle familiale dans l'église de la Santissima Annunziata, où il fut plus tard inhumé. Cette église était tenue par les servites de Marie, qui ont hébergé en 1501 Léonard, fils de Piero da Vinci, le notaire de leur ordre. Il est probable que Léonard et Francesco ont fait connaissance à cette époque.
En 1503, Francesco del Giocondo emménage dans une demeure plus grande, via della Stufa, et cherche un peintre pour réaliser le portrait de son épouse. Il se tourne vers Léonard de Vinci. Cette hypothèse semble confirmée par une découverte récente[Quand ?]. Dans une édition de l'œuvre de Cicéron, retrouvée à Heidelberg, en Allemagne, et datant de 1503, son propriétaire Agustino Vespucci, ami de Léonard de Vinci, a annoté une page de l'ouvrage, indiquant que De Vinci avait trois peintures en cours cette année-là, dont un portrait de Mona Lisa del Giocondo[87]. Francesco del Giocondo ne reçut jamais son tableau. Il était inachevé quand l'artiste quitta Florence pour Milan.
Cette thèse reste discutée, au prétexte qu'aucune trace d'un paiement n'a été retrouvée. Les liens étroits entre Léonard de Vinci et la famille del Giocondo ont été établis en 2004 par Giuseppe Pallanti (2007)[88], d'après qui les archives d'une église du centre historique de Florence font référence à un acte de décès de « l'épouse de Francesco Del Giocondo », morte le et enterrée au couvent Sant'Orsola.
Selon Daniel Arasse, s'il était vivant quand le tableau fut fini, Francesco del Giocondo se serait senti outragé et l'aurait probablement refusé. D'après lui, à cette époque une femme au front dégarni et aux sourcils épilés ne pouvait être qu'une prostituée. Des analyses du tableau postérieures à 2000 ont montré que La Joconde a la tête couverte d'un voile transparent ou peu visible.
Hypothèses alternatives
Dans le catalogue raisonné actuel de Léonard de Vinci (2018), seule Isabelle d'Este est documentée comme une alternative plausible.[89] En 1500, Léonard a réalisé plusieurs dessins d'elle et en 1501-06, elle a réclamé à plusieurs fois le portrait à l'huile promis qui ne fut pas exécuté[89].
Une conjecture est basée sur une analogie : le visage de Mona Lisa serait superposable à celui de Catherine Sforza, princesse de Forlì (XVe siècle), dans un portrait peint par Lorenzo di Credi[90]. Ce portrait est conservé dans le musée de Forlì, en Italie.
Antonio de Beatis qui rend visite à Vinci en 1517 au Clos Lucé, décrit[91] un tableau du maître « d'une certaine dame florentine, faite d'après le modèle, à la demande de feu le Magnifique Julien de Médicis », cette dame pouvant être Isabella Gualandi de Costanza d'Avalos ou Isabelle d'Este, autres candidates plausibles pour le tableau de Mona Lisa[92]. Selon l'historien italien Roberto Zapperi, le portrait représenterait Pacifica Brandini d’Urbin, une des maîtresses de Julien de Médicis, le peintre gardant le tableau inachevé puisque son commanditaire Julien de Médicis meurt en 1516 sans avoir payé la totalité de la commande[93].
Daniel Arasse, dans son livre Histoires de peintures, écrit que le « mystère » de La Joconde date du début du XIXe siècle, avec l'attribution erronée, à Léonard de Vinci, de la tête de méduse du musée des Offices, en fait peinte par un Flamand du XVIIe siècle. On a fait de la méduse le revers de La Joconde, en supposant qu'un monstre se cachait derrière son sourire.
Selon une autre hypothèse, qui n'émane pas des historiens de l'art, le sujet du tableau est la propre mère de Léonard, Caterina, dans un lointain souvenir. Au moment où Léonard peint le portrait de sa mère, qu'il adorait, celle-ci n'était plus de ce monde. Elle est morte en 1495. Le rôle de Lisa Gherardini était uniquement de servir de modèle. L'idée est qu'elle était vivante dans l'imagination de Léonard[94]. Une autre hypothèse est que le tableau raconte le mythe d'Isis et d'Osiris[95].
Silvano Vincenti, président du « Comité national pour la valorisation des biens historiques », une association privée d'investigation de l'art, affirme quant à lui qu'il y a de fortes similitudes entre les traits des visages du Saint Jean Baptiste, de l'ange et de Monna Lisa. D'après cette hypothèse, la Joconde serait donc un homme. Le peintre aurait laissé des indices en peignant dans les yeux de la Joconde un minuscule L pour Leonardo et un S pour Salai, assistant du peintre qui aurait servi de modèle. Le chercheur, auteur d'un livre sur le sujet, révèle que son équipe a analysé des reproductions numériques de haute qualité du tableau. Toutefois, le musée du Louvre réfute la démonstration qui repose sur des sur-interprétations à partir de nombreuses craquelures dues au vieillissement de la peinture sur bois[96].
Analyse du tableau
Technique
Le flou du tableau est caractéristique de la technique du sfumato. Le sfumato, qui signifie en italien « enfumé », est un effet vaporeux, obtenu par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement délicates qui donne au tableau des contours imprécis. Cette technique a été employée en particulier au niveau des yeux dans la mise en ombrage.
En automne 2004, le Centre de recherche et de restauration des musées de France est missionné par le musée du Louvre pour soumettre le tableau à une série d'examens de laboratoire avant qu'il ne soit placé dans un nouveau caisson climatisé. Les études emploient de l'émissiographie et de la réflectographie infrarouge, de l’analyse par micro-fluorescence X et un scanner laser sophistiqué, en couleurs et en trois dimensions mis au point par le CNRC d'Ottawa[97]. Ces analyses ont permis de découvrir des détails jamais observés auparavant car masqués par les couches de peinture et de vernis[29] : un réseau caractéristique de craquelures orientées en fonction des contraintes exercées par le cadre rainuré inséré par le peintre ; l’existence possible d’un dessin préparatoire réalisé sur un gesso puis d'une ébauche au pinceau ; l'ensemble de l'habit de Mona Lisa totalement enveloppé d'un « guarnello », voile de gaze fin et transparent normalement porté à l'époque par les femmes enceintes ou venant d'accoucher[98], ce qui expliquerait son sourire maternel de femme enceinte et la commande du tableau pour fêter sa maternité. Cousu à la robe à l'emplacement de l'encolure brodée, ce voile est roulé sur l'épaule alors que les historiens d'art y voyaient une écharpe. Cependant l'hypothèse de la célébration de la maternité est contestée par le fait que l'usage du guarnello ne serait pas systématiquement lié à une naissance et ce vêtement d’intérieur a pu être porté en d’autres moments[99].
Cette étude révèle également que Mona Lisa est vêtue d'une robe rouge carmin (et non vert sombre comme elle apparaît actuellement) avec des manches amovibles jaune mordoré (les couleurs sombres du vêtement ayant subi l'obscurcissement des vernis successifs), et que sa chevelure, ceinte d'un voile noir, est ramassée par un chignon plat (une chevelure flottant au vent aurait été inconvenante pour l’époque) peut-être recouvert par un bonnet[100].
- Détail du tableau.
- Détail des lèvres.
- Détail des yeux.
En 2010, l'European Synchrotron Radiation Facility a permis de mieux comprendre le sfumato, technique utilisée par Léonard de Vinci. Avec le soutien du musée du Louvre et après examen de sept de ses tableaux par spectrométrie de fluorescence des rayons X, réalisée directement devant les œuvres au musée du Louvre, les scientifiques ont compris que Léonard avait utilisé ses doigts pour passer des dizaines de couches de vernis pour peindre La Joconde mais également d'autres œuvres comme La Vierge aux rochers ou La Madone à l'œillet[101]. L'artiste se démarquait ainsi par la précision de l'application de ses couches de vernis, pour certaines cinquante fois plus fines qu'un cheveu humain[102].
En 2020, une analyse multispectrale du tableau révèle que Léonard ou ses assistants avaient utilisé la technique du spolvero pour reporter sur la toile les tracés d'un dessin préparatoire[103],[104].
Le sourire et le regard
L'homme qui rit, peint par Antonello de Messine en 1470 est le premier portrait souriant de la peinture occidentale, cependant, le sourire du modèle s'apparente plutôt à une grimace, ce qui peut amener à considérer la Joconde comme étant le premier portrait souriant réussi[12].
Le sourire de La Joconde constitue un des éléments énigmatiques du tableau, qui a contribué au développement du mythe. Son sourire apparaît comme suspendu, prêt à s'éteindre : quand on le fixe directement, il semble disparaître pour réapparaître lorsque la vue se porte sur d'autres parties du visage. Le jeu des ombres accentue l'ambiguïté que produit le sourire[105]. Plusieurs études ont analysé ce sourire.
Selon la neuroscientifique Margaret Livingstone, Léonard de Vinci a longtemps étudié l'anatomie de l'œil et la perception visuelle pour créer volontairement une confusion entre la vision périphérique sensible aux « fréquences basses spatiales » (les zones sombres) et la vision centrale sensible aux détails : en accentuant la bouche et le sourire par le renforcement des ombres sur les pommettes et la mâchoire, le sourire ne devient visible que lorsque la vision périphérique se fixe hors de la région péribucale[106].
En 2005, un logiciel de reconnaissance des émotions corrèle la courbure des lèvres et les pattes d'oie autour des yeux à six émotions de base : le sourire de la Joconde traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité et aucun pourcentage à la surprise[107].
Plusieurs hypothèses plus ou moins farfelues ont été données depuis des décennies pour expliquer ce sourire : asthme, paralysie faciale de Bell[108] ; bruxisme dû au stress des longues poses ou au contraire sourire de plaisir par l'écoute de musique lors de ces séances, sourire maternel de femme enceinte, stratagème du peintre qui entoure son modèle de musiciens, de chanteurs et de bouffons, pour effacer la mélancolie de son visage de femme maltraitée[109] ; perte des dents de devant en raison d'une hygiène dentaire déficiente au XVIe siècle[110], hypothyroïdie[111].
Des dizaines d'études « scientifiques » sortent chaque année, prétendant attribuer à la Joconde de nouvelles maladies expliquant son sourire (excès de cholestérol[112], paralysie faciale, syphilis, problèmes cardiovasculaires, hypothyroïdie, tendance à la dépression…). Ces diagnostics aussi faciles à formuler qu'impossible à prouver ou réfuter, sont très partagés dans la presse, et ne reposent sur à peu près rien d'autre que des affirmations gratuites, formulées principalement dans un but de buzz médiatique facile. Le journaliste scientifique Mathieu Vidard résume « si vous souhaitez vous faire connaître à peu de frais, prenez le tableau le plus célèbre du monde, inventez n’importe quelle fake news à son sujet et vous serez certain de tutoyer à votre tour l’ivresse de la célébrité »[113].
Le paysage
Les plis des manches et du bustier répondent au motif du chemin, à la vallée ondoyante et à la sinuosité des pitons rocheux. Au-delà de la perspective mathématique, Léonard de Vinci crée une perspective atmosphérique (passage progressif de tonalités brun verdâtre à vert bleuté pour finalement rejoindre le ciel)[114] pour donner de la profondeur au paysage qui est peut-être inspiré par les paysages qu'il a pu voir au cours de son voyage à Milan.
Une historienne de l'art, Carla Glori, chercheuse à l'université italienne de Savone, affirme en 2011 que le pont médiéval à trois arches qui apparaît sur l'épaule gauche est une référence à Bobbio. Elle décèle sous l'arche droite[115] le nombre 72, qui ferait référence à l’année 1472, date de la destruction partielle de l'édifice[116]. La formulation de cette hypothèse peut cependant être motivée par le phénomène neuro-cognitif de paréidolie ; si ce nombre existe, il pourrait aussi n'être que le fruit du hasard et s'expliquer par les craquelures de la peinture[117].
Daniel Arasse[12] – s’appuyant sur Carlo Pedretti – souligne que la présence d’un pont « est le symbole du temps qui passe » étant donné que s'il y a présence d’un pont c’est qu’il y a une rivière, qui est elle-même le symbole par excellence du temps qui s’écoule. Ainsi, « le thème du tableau c’est le temps ».
Rosetta Borchia et Olivia Nesci, respectivement professeur de géomorphologie à l'université d'Urbino et peintre-photographe[118], suggèrent en 2012 une similitude entre le paysage du tableau et ceux du territoire de Montefeltro, situé dans les provinces de Pesaro Urbino et Rimini.
Daniel Arasse, quant à lui, voit une similitude entre le paysage de la Joconde et une carte de la Toscane, réalisée vers 1503 par de Vinci en perspective cavalière, représentant le lac Trasimène[12].
- Partie gauche du paysage.
- Partie droite du paysage.
Études diverses
Matsumi Suzuki, acousticien spécialisé dans l’étude de la voix, et son entreprise Japan Acoustic Lab prétendent avoir retrouvé le timbre de voix de La Joconde. En prenant en compte sa taille (estimée à 1,68 m), la morphologie de son crâne, il affirme : « La partie inférieure de son visage est assez large, et elle a un menton pointu. Ce volume se traduit par une voix relativement basse, et la forme du menton par la présence de tons dans les gammes medium », a-t-il expliqué à l’agence Reuters[119].
Les versions et les copies de La Joconde
Dès le XVIe siècle, La Joconde inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et imitations plus ou moins fidèles.
La Joconde d'Isleworth
Selon la Mona Lisa Foundation, une association basée à Zurich, Léonard aurait peint un tableau antérieur à La Joconde du Louvre, vers 1501-1503, appelé Mona Lisa d'Isleworth, du nom issu de l'endroit où elle est apparue[120]. Une étude exhaustive des opinions publiées à ce jour démontre que 22 experts sont certains que les parties principales du tableau sont de la main du maître[121],[22],[122],[123],[124],[125],[126],[127],[128],[23],[129],[34] alors que seulement quatre, n'ayant jamais examiné l’œuvre en personne, nient l’attribution[125]. Parmi eux, Martin Kemp, professeur à l'université d'Oxford, écrit que « rien ne permet de penser qu'il y ait eu une version antérieure du portrait de Lisa del Giocondo. L'analyse scientifique ne permet pas de nier catégoriquement que la peinture soit l’œuvre du maître mais « la réflectographie et les rayons X suggèrent très fortement que ce n'est pas l'œuvre de Léonard de Vinci. »[130]. Le professeur Alessandro Vezzozi, directeur du Museo Ideale Leonardo Da Vinci (Vinci, Toscane), ne se prononce pas sur la paternité du tableau tant que des études sont en cours, mais estime « que le visage et le reste du tableau ne sont pas de la même qualité »[131].
Il existe des différences évidentes entre les deux peintures : peinture sur toile, a contrario de celle du Louvre qui est sur bois, cheveux, mains, vêtements, arrière plan[132]. Paul Konody considère que l'existence de ces différences, parmi d'autres, prouve que la Mona Lisa d'Isleworth n'est pas une copie de La Joconde[22].
Les deux publications académiques les plus récentes concernant la Mona Lisa d'Isleworth semblent avoir confirmé son attribution à Léonard et le fait qu'elle ait été peinte bien avant l'œuvre du Louvre : En 2015, Salvatore Lorusso et Andrea Natali conduisirent une étude comparative approfondie sur la Joconde et les œuvres s’y relatant[23]. Ils y décrivent aussi de nombreuses analyses inédites se rapportant aux broderies et aux colonnes de nombreux tableaux pour guider leurs conclusions[23]. Ils concluent que la Mona Lisa d'Isleworth et la Joconde sont deux œuvres originales du maître[23]. En 2016, les professeurs Asmus, Parfenov et Elford publièrent une étude qui démontre scientifiquement que le même artiste a peint au moins les visages de la Mona Lisa d'Isleworth et de la Joconde[129].
La Joconde du Prado
Une copie de La Joconde, qui appartient au musée du Prado à Madrid, a été redécouverte en 2012 après sa restauration, qui a consisté notamment à retirer un fond noir qui recouvrait l'arrière-plan, ce qui révéla le paysage d'origine. Elle est attribuée à Salai ou à Francesco Melzi, deux des élèves favoris de Léonard de Vinci[133]. Elle aurait été peinte vers 1503-1516. Elle comporte, en particulier les mêmes repentirs. Les quelques différences seraient dues à l'inachèvement du tableau maître lorsqu'il quitta définitivement l'atelier de Léonard avec ce dernier, obligeant ses disciples à achever la copie à leur manière[134].
La Joconde d’Épinal
Le peintre et collectionneur spinalien André Guillaud achète cette copie de la Joconde en 1956 lors d'une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot à Paris. Il la lègue au musée départemental d'art ancien et contemporain de la ville en 1970. L’œuvre aurait été réalisée par un peintre italien au XVIIe siècle. Les examens scientifiques ont révélé une bonne conservation de la matière picturale de l’œuvre. Seul le support a fait l'objet d'un rentoilage à la fin du XVIIIe siècle. La qualité de réalisation de l’œuvre reprend fidèlement l'original. Les différences les plus importantes sont la taille de la toile qui est légèrement supérieure au panneau de bois de peuplier de l'original, et le cadrage faisant apparaître les deux colonnes qui encadrent le visage.
Autres copies
La liste n'est pas exhaustive.
- La Joconde de Thalwil ; copie communément attribuée à Salai, élève et ami de Léonard de Vinci ; elle appartient au docteur Carl Muller et est située à Thalwil en Suisse.
- La Joconde d'Oslo ; copie datée de 1525, conservée à la Galerie nationale d'Oslo, signé Bernardino Luini. MDXXV. Pour certains historiens de l’art, il s'agit plutôt d'une œuvre du peintre français Philippe de Champaigne.
- La Joconde de l'Ermitage ; copie du XVIe siècle au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg en Russie par un artiste inconnu.
- La Joconde de Troyes ; copie du XVIe siècle au musée saint-Loup par un artiste inconnu.
- La Joconde de Baltimore ; copie située au Walters Art Museum de Baltimore, montrant des colonnes de chaque côté du sujet.
- Une copie anonyme est conservée au Parlement de la République italienne.
- Une copie est conservée dans la collection Luchner à Innsbruck en Autriche.
- Une copie avec les deux colonnes de part et d'autre du buste est conservée au musée de Beaux-Arts de Quimper.
- La Joconde d'Isleworth.
- La Joconde du Prado, après sa restauration et le retrait de la couche noire.
- La Joconde d’Épinal.
- La Joconde de Thalwil.
- La Joconde d'Oslo.
- La Joconde de l'Ermitage.
- La Joconde de Baltimore.
Références culturelles
Influences et détournements
Léonard de Vinci aurait également réalisé un « double dénudé » de La Joconde. Son attribution au maître n'est toutefois pas certaine. Il en existe par ailleurs une vingtaine de versions datant du XVIe siècle, dont celle de Salai, élève de Léonard[135].
Corot, Robert Delaunay et Fernand Léger ont tiré des variations du tableau de Léonard de Vinci.
Au XXe siècle les surréalistes, pour protester contre « l'art établi » détournent le tableau. Monna Lisa est affublée d'une moustache par Salvador Dalí, et par Marcel Duchamp sous le titre L.H.O.O.Q.[136].
En 1981, c'est le peintre Henri Cadiou qui mit en scène La Joconde dans un trompe-l'œil intitulé La déchirure – Mona Lisa[137].
En , un artiste de rue espagnol a réalisé une fresque de La Joconde de plus de 50 mètres[138].
L'illustrateur Paul Kidby parodie La Joconde pour la couverture de L'Art Du Disque-Monde sous le nom de « Mona Ogg ».
En 2008, le peintre Yanick Douet a réalisé une Joconde en imaginant le corps dans son entier, afin de personnaliser la femme coupée en deux.
Collection Jean Margat
En 2014, l'hydrologue Jean Margat offre au Louvre une collection de 11 000 objets dédiés à La Joconde. Cette acquisition a fait l'objet d'une petite présentation d'une sélection de cette collection dans le cadre du « Tableau du mois » : Le tableau du mois no 211 – De la Jocondoclastie à la Jocondophilie[139], avec un texte de Vincent Pomarède, conservateur du département des peintures du musée du Louvre.
Chanson
- Barbara (paroles et musique de Paul Braffort), Serge Gainsbourg ou Patachou ont chanté La Joconde.
- Ivan Graziani, Monna Lisa (chant, paroles et musique) - 1978 - (album Pigro)[140].
- Le chanteur Bob Dylan fait référence au sourire de la Joconde dans l'une de ses chansons surréalistes, « Visions of Johanna » sur l'album Blonde on Blonde de 1966 : « Inside the museums, Infinity goes up on trial / Voices echo this is what Salvation must be like after a while / But Mona Lisa must have had a highway blues, you can tell by the way she smiles » (« À l'intérieur des musées, l'Infini passe en jugement / Des voix font entendre que tel est le Salut au bout d'un moment / Mais Mona Lisa devait avoir le blues des grands chemins, son sourire ne ment »).
- Nat King Cole a également chanté la Joconde dans la chanson Mona Lisa écrite par Ray Evans et Jay Linvingston. Elle reçoit l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1951 et est intronisée au Grammy Hall of Fame Award en 1992.
- Le groupe sud-coréen MBLAQ, a, quant à lui, sorti, en 2011, un mini-album intitulé Mona Lisa dont la chanson principale porte le même nom.
- En 2013 le chanteur Will.i.am chante Smile Mona Lisa, chanson inspirée du tableau et enregistrée au musée du Louvre.
- En 1984, la chanson J'm'ennuie toute seule dans mon tableau, interprétée par Amélie Morin, s'inspire du portrait de Mona Lisa : « J'm'ennuie toute seule, dans mon tableau / Sous les spotlights je crève de chaud / Y'a cinq cents ans que j'fais mon show / On prend mon sourire en photo… »[141].
- La chanteuse Lio, dans sa compilation Suite sixtine (1982), interprète la chanson Mona Lisa, également inspirée du tableau (paroles Jacques *Duvall, musique Marc Moulin) : « Tu souris, tu dois sûrement cacher quelque chose, je suppose… »
- En , elle apparaît dans le clip Apeshit de Beyoncé et Jay Z, tourné au musée du Louvre.
- En 2019, Carlos Santana réalise un EP 5 titres intitulé In Search of Mona Lisa.
Littérature
L'écrivain français Jules Verne compose en 1850-1851 une comédie en un acte, Monna Lisa, où il imagine les circonstances de la création du tableau et une intrigue amoureuse entre Léonard de Vinci et son modèle.
Par la suite, des auteurs « jocondoclastes », de Jean Margat à Hervé Le Tellier, ont fait de la Joconde un personnage littéraire.
Bande dessinée
Elle fait de fréquentes apparitions dans la bande dessinée[142].
Série animée
Elle apparaît dans la saison 4 des Mystérieuses Cités d'Or.
Parc d'attractions
De 1996 à 2018, un spectacle fut présenté au Parc Astérix sous le nom de « Main basse sur la Joconde » et mettait en scène le vol du tableau par une bande de malfrats.
Cinéma
- Dans On a volé la Joconde (1966) de Michel Deville, un voleur parvient à subtiliser le tableau et croise une femme de chambre qui est le sosie de Mona Lisa.
- Dans le Da Vinci Code (2006) de Ron Howard, toute une histoire est écrite autour du Graal, et le film commence au Louvre, avec une photo de La Joconde.
- Dans 2012 (2010) de Roland Emmerich, en prévision de la fin du monde, La Joconde est enlevée du Louvre et remplacée par une copie parfaite. Officiellement destinée à un coffre-fort en Suisse, elle est en fait chargée dans l’une des arches de sauvegarde.
- Dans Le Sourire de Mona Lisa de Mike Newell, l’étude du tableau est prétexte à la libération de la condition féminine dans les années 1960.
Notes et références
- (en-US) Carlo Pedretti, Leonardo, a study in chronology and style, Johnson Reprint Corporation, (ISBN 0-384-45280-9).
- (en-US) Alessandro Vezzosi, Mona Lisa : Leonardo’s hidden face, Polistampa, (ISBN 978-88-596-0258-3), « The Gioconda mystery – Leonardo and the “common vice of painters” »
- Jeanne Faton, « Léonard, une révolution de la peinture », Dossier de l'Art, no 195, , p. 46-47.
- AFP, « Berlin célèbre les 100 ans de la découverte du buste de Néfertiti », L'Express, .
- « L'un des plus gros diamants du monde se dote d'une nouvelle monture », sur France 24/Agence France Presse, .
- « Léonard de Vinci : La Joconde ne sera pas comparée à sa copie », France-Soir, .
- Renée Léon, Un jour une œuvre. Approches de l'art à l'école, Hachette Éducation, (ISBN 978-2011713322), p. 11.
- Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France, L'Erma di Bretschneider, (ISBN 9788882655549), p. 70.
- Louis Doucet, Subjectiles III. Essais critiques, Éditions Le Manuscrit, , p. 65.
- « Le cristal brillant et humide de l'œil, l'ombre de ses cils, n'avaient jamais été rendus avec un tel bonheur. (...) ces passages si délicats et ces tons si tendres par lesquels les sourcils et les poils s'harmonisent avec la chair, etc. » (« Léonard de Vinci, peintre florentin », dans Vies des peintres, sculpteurs et architectes (trad. Léopold Leclanché), Paris, Just Tessier, (lire sur Wikisource)
- Jérémie Koering, Léonard de Vinci. Dessins et peintures, Hazan, , p. 357.
- Daniel Arasse, Histoires de peintures, Gallimard, , 360 p. (ISBN 978-2-07-032081-3), p. 42.
- René Huyghe, Léonard de Vinci, La Joconde, Office du livre, , p. 20.
- Renée Léon, Un jour une œuvre. Approches de l'art à l'école, Hachette Éducation, (ISBN 978-2011713322), p. 118.
- Image de la couverture.
- Mady Elias et Pascal Cotte, « La Joconde analysée à l’aide d’une camera multispectrale », Techniques de l’ingénieur, vol. 140, no 10, , p. 1-10.
- Pascal Cotte, Lumière sur Monna Lisa de Léonard de Vinci. Portraits cachés : études multispectrales, Vinci éditions, , 205 p..
- Giorgio Vasari, Vies des peintres, sculpteurs et architectes les plus célèbres, Chez Boiste, 1803, p. 27-28.
- (en-US) Jean-Pierre Isbouts et Christopher Heath-Brown, The Mona Lisa Myth, Santa Monica, California, Pantheon Press, , 226 p. (ISBN 978-1-4922-8949-4).
- (en-US) « Mona Lisa – Heidelberg discovery confirms identity » (version du 5 novembre 2013 sur l'Internet Archive), University of Heidelberg.
- (en-US) Épisode Télématin de la série Journal Télévisé..
- (en-US) Paul G. Konody, « Jump up », The New York Times, .
- (en-US) Salvatore Lorusso et Andrea Natali, « Mona Lisa: A comparative evaluation of the different versions and copies », Conservation Science, vol. 15, , p. 57–84 (lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) Richard Friedenthal, Leonardo da Vinci : a pictorial biography, New York, Viking Press, .
- (en-US) Martin Kemp, Leonardo : The marvelous works of nature and man, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, , 384 p. (ISBN 0-674-52460-8).
- (en-US) Serge Bramly, Leonardo : The artist and the man, Londres, Penguin books, , 493 p. (ISBN 0-14-023175-7).
- (en-US) Pietro Marani, Leonardo : The complete paintings, New York, Harry N. Abrams, (ISBN 0-8109-9159-4).
- (en-US) Frank Zollner, « Leonardo da Vinci’s portrait of Mona Lisa de Giocondo », Gazette des Beaux Arts, vol. 121, , p. 115–138 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Pierre Mohen, Michel Menu et Bruno Mottin, Au cœur de la Joconde, Léonard de Vinci décodé, Gallimard, , 128 p..
- (en-US) Vincent Delieuvin et Olivier Tallec, What's so special about Mona Lisa, Paris, Editions du musée du Louvre, , 61 p. (ISBN 978-2-35031-564-5).
- Gonzague Saint Bris, François Ier, éditions France Loisirs, p. 182.
- Dessin aujourd’hui dans la collection royale britannique.
- (es) Miguel Mora, « El Louvre quita años a 'La Gioconda' »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur El País, .
- Gerard Boudin de l'Arche, À la recherche de Monna Lisa, Cannes, France, Édition de l'Omnibus, , 55 p. (ISBN 979-10-95833-01-7).
- (en-US) Janice Shell et Grazioso Sironi, « Salai and Leonardo’s legacy », The Burlington Magazine, vol. 133, , p. 95-108.
- (en-US) Martin Kemp et Giuseppe Pallanti, Mona Lisa : The people and the painting, Oxford, Oxford University Press, , 272 p. (ISBN 978-0-19-874990-5, lire en ligne).
- (en-US) Bertrand Jestaz, « Francois 1er, Salai, et les tableaux de Léonard », Revue de l’Art, vol. 76, , p. 68–72 (lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) Louvre Museum, « Mona Lisa », sur www.louvre.fr (consulté le ).
- (en) Martin Kemp, Leonardo da Vinci : the marvellous works of nature and man, Oxford University Press, , 416 p. (ISBN 978-0-19-280725-0), p. 261-262.
- Laure Fagnart, La fortune et la réception de Léonard de Vinci et de ses œuvres peintes en France, à la Renaissance et à l’âge classique, Centre d’études supérieures de la Renaissance, , p. 249-260.
- Vincent Delieuvin, « Les accrochages de La Joconde de 1797 à nos jours », sur louvre.fr (consulté le ).
- Musée du Louvre, Napoléon et le Louvre, Fayard, , p. 8.
- Philip Freriks, Le Méridien de Paris : une randonnée à travers l'histoire, , 136 p. (ISBN 2-7598-0343-0, présentation en ligne).
- (en) Donald Sassoon, Mona Lisa. The history of the world's most famous painting, HarperCollins, , p. 96-102.
- Tout sur tout, dictionnaire de l'insolite et du sourire, p. 118, France Loisirs, 1986.
- Cécile Scaillierez, Léonard de Vinci : "La Joconde", Paris, RMN, , 104 p. (ISBN 2-7118-4699-7), p. 21-22.
- Franck Ferrand, « Le Louvre, palais du pouvoir », émission L'Ombre d'un doute sur France 3, .
- Détail d'une illustration, supplément hebdomadaire illustré du Petit Journal.
- (en) Calum Storrie, The delirious museum: a journey from the Louvre to Las Vegas, Londres, I. B. Tauris, (ISBN 978-1-84511-509-8, lire en ligne), p. 9-15.
- Un accord conclu avec le ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts Eugène Spuller mettait à disposition de l'atelier les tableaux du Louvre.
- « 22 août 1911 : découverte du vol de La Joconde au musée du Louvre », Le Figaro, .
- Le Petit Parisien, 23 août 1911, lire en ligne sur Gallica.
- « La Joconde kidnappée. Le vol qui déchaina les passions » (consulté le ).
- Franck Ferrand, « 22 août 1911, la Joconde disparaît », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, .
- Sa valeur fut calculée et évaluée à 500 000 francs-or à l'époque.
- Tout sur tout, dictionnaire de l'insolite et du sourire, p. 119, France Loisirs, 1986.
- Jean-Pierre Mohen, Les sciences du patrimoine : identifier, conserver, restaurer, Odile Jacob, 1999, p. 89.
- Marion Cocquet, « La Joconde en dix mystères », Le Point, .
- Carte postale du Carnaval de Nice 1912 figurant le char des Gardiens du Louvre.
- « La Mi-Carême, La composition et les itinéraires des différents cortèges », Le Petit Parisien, p. 2, 3e colonne ; voir aussi l'article « Les groupes du Carnaval de Nice en route de Nice à Paris », Le Petit Journal, .
- À cette époque, les tableaux sont cependant simplement suspendus aux murs (au lieu d'être retenus par des crochets de sûreté, aujourd'hui en usage dans la plupart des galeries publiques étrangères et même dans des collections privées, mais qui permettent aussi d'être rapidement décrochés en cas d'incendie, inondation ou autre menace).
- Anecdotes issues de Jérôme Coignard, « L'énigme de La Joconde », Connaissance des arts, no 626, avril 2005, Paris, p. 47-48.
- Le Petit Parisien du lire en ligne sur Gallica.
- Pierre Rosenberg, Dictionnaire amoureux du Louvre, Plon, , p. 131.
- (en) Martín Caparrós et Jasper Reid, Valfierno : The Man Who Stole the Mona Lisa, Atria Books, , p. 159.
- Jérôme Coignard, Une femme disparaît : le vol de la Joconde au Louvre en 1911, le Passage, , 358 p..
- Claire Maingon, « Le musée du Louvre pendant la Grande Guerre », Grande Galerie, mars/avril/mai 2017, no 39, p. 84.
- Claire Bommelaer, « Quand La Joconde voyageait incognito », Le Figaro, 14 octobre 2009.
- « Le Louvre se penche pour la première fois sur ses années d'occupation », Le Monde, 7 mai 2009.
- Château de Roquedols, à Meyrueis.
- Claire Bommelaer, « Le Louvre sur les routes de l'exode », Le Figaro, samedi 31 juillet / dimanche 1er août 2010, page 12.
- Guillaume Hanoteau, « Blessée elle sourit toujours », Paris Match, no 409, , p. 66-73.
- « Le : la « Joconde » a droit à la garde de Kennedy », sur 24heures.ch/ (consulté le ).
- « La Joconde aux États-Unis », sur www.charles-de-gaulle.org (consulté le ).
- Alice Martinot-Lagarde, « Les transports d’œuvres d’art les plus spectaculaires de l’histoire », sur admagazine.fr, (consulté le ).
- Olivier Todd, André Malraux. Une vie, Paris, Gallimard, 2001, p. 460.
- Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, p. 36.
- Zone Arts - ICI.Radio-Canada.ca, « Les 50 ans de l'escapade américaine de La Joconde », sur radio-canada.ca (consulté le ).
- « "LA JOCONDE" ÉCHAPPE À UN "ATTENTAT" », Le Monde, (consulté le )
- « La Joconde attaquée par un spectateur ce week-end (vidéo) », Soir Mag, (consulté le )
- (en) Dianne Hales, Mona Lisa. A Life Discovered, Simon and Schuster, , p. 244.
- « Règles de conservation des peintures », sur 3atp.org (consulté le ).
- [PDF] Organigramme des équipes du musée du Louvre, consulté le .
- « La Joconde victime d'un jet de tasse de thé », Le Parisien, .
- Éric Bietry-Rivierre, « Pourquoi la Joconde ne peut plus quitter le Louvre », sur Le Figaro, .
- Joe Medeiros, « Qui a volé la Joconde ? », Midair Rose Production, 2013, 30 s.
- Reportage vidéo du 16 janvier 2008 sur LCI.
- L'histoire de Lisa Gherardini est issue de Jérôme Coignard, « L'énigme de La Joconde », Connaissance des arts, no 626 avril 2005 Paris, p. 42-43. Voir un résumé de l'ouvrage de Giuseppe Pallanti, Monna Lisa Mulier ingenua, Polistampa, , 115 p. (ISBN 88-8304-725-7) sur le site www.telegraph.co.uk - consulté le 20/5/06.
- Zöllner (2018), chapitre La Joconde.
- « Portrait de Catherine Sforza sur le site chifar.unipv.it »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) (page consultée le 20/5/06).
- Antonio de Beatis, Itinerario di Monsignor R.mo et Ill.mo Cardinale de Aragonia per me dom. Antonio de Beatis, 1515-1517.
- Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France, Isd, , p. 68.
- « L'identité de la Joconde remise en cause », sur LCI, .
- Roni Kempler: Who the Mona Lisa Is, 2017, TXu 2-064-715, Google Site. Mona Lisa, painting by Leonardo da Vinci, View article history, Roni Kempler's contributions, Encyclopædia Britannica.
- Thierry Gallier, Isis, La Joconde révélée, Maxiness, , 84 p. (ISBN 978-2-9538759-0-4 et 2-9538759-0-5).
- « La Joconde serait un homme », Culture, sur Le Point, .
- Explorez la Joconde : couleurs originales ; vue en relief ; vue du réseau de craquelures ; vue dans l'infrarouge, dans les rayons X.
- Ce guarnello est bien visible dans le Portrait d'Esmeralda Brandini.
- (en) Lillian Schwartz et Alessandro Vezzosi, Mona Lisa, David Brown Book Company, , p. 31.
- Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France, L'Erma di Bretschneider, , p. 254.
- CNRS, Communiqué de presse, .
- « La Joconde : Léonard de Vinci peignait… à la main », Slate, .
- Laure Cailloce, « La Joconde révèle son spolvero », sur CNRS, (consulté le ).
- (en) Pascal Cotte et Lionel Simonot, « Mona Lisa’s spolvero revealed », Journal of Cultural Heritage, (DOI 10.1016/j.culher.2020.08.004).
- Luca Sciortino, « Le regard et la bouche de la Joconde », Cerveau & Psycho, no 12, .
- (en) Margaret S. Livingstone, « Is it Warm? Is it Real? Or Just Low Spatial Frequency? », Science, vol. 290, no 5495, , p. 1299.
- (en) « Software decodes Mona Lisa's enigmatic smile », New Scientist, no 2530, , p. 25 (résumé).
- (en) K.K. Adour, « Mona Lisa Syndrome: Solving the Enigma of the Gioconda Smile », Annals of Otology, Rhinology, and Laryngology, vol. 89, no 3, , p. 196-199.
- (en) Donald Sassoon, « "Mona Lisa": The Best-Known Girl in the Whole Wide World », History Workshop Journal, no 51, , p. 1-18.
- (en) Joseph E. Borkowski, « Mona Lisa : The Enigma of the Smile », Journal of Forensic Sciences, vol. 37, no 6, , p. 1706-11.
- (en) Mandeep R. Mehra, Hilary R. Campbell, « The Mona Lisa Decrypted: Allure of an Imperfect Reality », Mayo Clinic Proceedings, vol. 93, no 9, , p. 1325–1327 (DOI 10.1016/j.mayocp.2017.12.029).
- Valdes-Socin H. Leonardo Da Vinci: inspiring endocrinology and art since 500 years.J Endocrinol Invest. 2019 Sep 19. doi: 10.1007/s40618-019-01117-3.
- Mathieu Vidard, « Joconde et fake news », sur France Inter, .
- Sabine Barbé, Cécile Maisonneuve, « La Joconde Portrait de Monna Lisa. Un paysage énigmatique », Panorama de l'art, Réunion des musées nationaux - Grand Palais, .
- Détail de l'arche.
- (it) Carla Glori et Ugo Cappell, Enigma Leonardo, Cappello Edizioni, , p. 57.
- (en) Nick Squires, « Mona Lisa landscape location mystery 'solved’ », The Daily Telegraph, .
- Rosetta Borchia et Olivia Nesci, Codice P. Atlante illustrato del reale paesaggio della Gioconda, Mondadori Electa, 2012 (ISBN 9788837092771).
- Tarek Kerir, « Un acousticien sur la voix de Mona Lisa »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Institut culture science, Université de Nice Sophia-Antipolis, .
- AFP, « La Joconde a une sœur », Libération, .
- John Eyre, The two Mona Lisas : Which was Giocondo's picture? Ten direct, distinct, and decisive data in favour of the Isleworth version and some recent Italian experts' opinions on it, Londres, J.M. Ouseley & Son, .
- AC Chappelow, « The Isleworth Mona Lisa », Apollo Magazine, .
- Henry E. Pulitzer, Where is the Mona Lisa?, Londres, The Pulitzer Press, (ASIN B0027MR0A2).
- John F. Asmus, « Computer Studies of the Isleworth and Louvre Mona Lisas », Optical Engineering, vol. 28, no 7, , p. 800–804 (DOI 10.1117/12.7977036, lire en ligne, consulté le ).
- « New proof said found for "original" Mona Lisa – », reuters.com, (consulté le ).
- (pt) Atila Soares, A Jovem Mona Lisa : E OUTRAS QUESTOES CURIOSAS NA HISTORIA DA ARTE, Rio de Janeiro, Brasil, Multifoco, , 186 p. (ISBN 978-85-8273-388-2).
- Jean-Pierre Isbouts et Christopher Heath-Brown, The Mona Lisa Myth, Santa Monica, California, Pantheon Press, , 226 p. (ISBN 978-1-4922-8949-4).
- Albert Sauteur, « Albert Sauteur réinvente la perspective », Migros Magazine, vol. 17, , p. 14–17.
- John F. Asmus, Vadim Parfenov et Jessie Elford, « Seeing double: Leonardo's Mona Lisa twin », Optical and Quantum Electronics, vol. 48, , p. 555 (lire en ligne, consulté le ).
- AFP, « Une version antérieure de La Joconde de Léonard de Vinci présentée à Genève », sur Lepoint.fr, Le Point, .
- (en-US) Alessandro Vezzosi, « Mona Lisa Isleworth », sur www.museoleonardo.com (consulté le ).
- (it) Tullio Pollini, « Spunta una seconda Gioconda : a Ginevra una versione giovanile della Monna Lisa », sur Ilmessaggero.it, Il Messaggero, .
- Une autre Joconde à Madrid et Le Prado annonce la découverte de la première copie connue de La Joconde, article dans Le Point du 1er février 2012. « Les deux tableaux superposés. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- J. Faton, « La Joconde et sa copie « en temps réel » du Prado », Dossier de l'art no 195, avril 2012, p. 46-47.
- (it) « La « gioconda nuda » trasferita in gran segreto nei laboratori del Louvre: forse è di Leonardo », sur repubblica.it, (consulté le ).
- LHOOQ se prononce « Elle a chaud au cul ».
- La déchirure. Mona Lisa - Henri CADIOU.
- « Paris : une Joconde de 50 mètres signée Okuda », sur Le Figaro, .
- « EXE AGENDA_MARS-MAI2014.indd », sur mini-site.louvre.fr, (consulté le ).
- (it) « Monna Lisa paroles par Ivan Graziani - lyrics et parole de chanson », sur paroles-musique.com (consulté le ).
- J'm'ennuie toute seule dans mon tableau sur Bide et Musique.
- Dominique Radrizzani, « La Joconde fantôme vue de l’orchestre : Mona Lisa dans la bande dessinée », dans Mona Lisa, Un certain sourire… Anthologie d’une obsession, Lausanne, Université de Lausanne, 1992, p. 54-91.
Annexes
Liens externes
- « Notice Joconde », sur Musée du Louvre (consulté le ).
- « La Joconde », sur Base des collections du Louvre
- Louvre, avec Vincent Delieuvin, « La Joconde, observer, comprendre, comparer. », sur Musée du Louvre, Musée du Louvre, (consulté le ).
- Jean Étienne, « Les secrets du sfumato de la Joconde mis au jour », Futura-sciences, (lire en ligne, consulté le ).
- Bases de données et dictionnaires
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque nationale d’Australie
- Bibliothèque universitaire de Zagreb
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Brésil
- WorldCat
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
Articles
- Jérôme Coignard, « L'énigme de La Joconde », Connaissance des arts, no 626, .
- Vincent Delieuvin, « La Joconde », revue Grande Galerie, no 10 de (revue consacrée à La Joconde : son vol, son histoire au musée et l'analyse de chef-d'œuvre).
- Fabien Bellat, « Mona Lisa, métamorphoses d’une présentation », Muséologies, vol. 5, no 2, 2011, p. 43-75 DOI:10.7202/1033515ar [lire en ligne].
Français
- Daniel Arasse, Léonard de Vinci : le rythme du monde, Paris, Hazan, (1re éd. 1987), 543 p. (ISBN 2-85025-878-4).
- Daniel Arasse, Histoires de Peintures, Paris, France Culture/Denoël, coll. « Médiations », (réimpr. Folio-poche 2006), 222 p. (ISBN 2-207-25481-X et 978-2-207-25481-3, OCLC 300276026, BNF 39904702)Transcription de la série d'émissions diffusées sur France Culture pendant l'été 2003 rediffusée dans l’émission Un autre jour est possible du 15 octobre au 15 novembre 2012 (La Joconde mp3 - Dailymotion).
- André Chastel, L'Illustre incomprise, Paris, Gallimard, , 141 p. (ISBN 2-07-011149-0).
- Jérôme Coignard, Une femme disparaît : le vol de la Joconde au Louvre en 1911, Paris, Passage, , 358 p. (ISBN 978-2-84742-156-9, OCLC 678472845).
- Cécile Scailliérez, Léonard de Vinci, La Joconde, Paris, éditions Musée du Louvre/Réunion des musées nationaux, coll. « Solo », , 104 p. (ISBN 2-7118-4699-7).
- Frank Zöllner, Léonard de Vinci. Tout l'oeuvre peint, Taschen, , 272 p. (ISBN 2-7118-4699-7).
Italien
- (it) Olivia Nesci et Rosetta Borchia, Codice P. Atlante illustrato del reale paesaggio della Gioconda, Mondadori Electa, , 143 p. (ISBN 978-88-370-9277-1).
- (it) Giuseppe Pallanti, Monna Lisa Mulier ingenua, Polistampa, , 115 p. (ISBN 88-8304-725-7).
- Portail de la peinture
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail du musée du Louvre
- Portail de la Renaissance
- Portail de l’Italie