Franck Ferrand
Franck Ferrand, né le à Poitiers, est un écrivain et animateur audiovisuel français spécialisé en histoire. Auteur d'ouvrages de vulgarisation, il intervient notamment à la radio, à la télévision et dans la presse écrite pour Valeurs actuelles.
Pour les articles homonymes, voir Ferrand.
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Franck Jean-Paul Raymond Ferrand |
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Valeurs actuelles (depuis ), CNews (depuis ), RTL (depuis ), Radio Classique (depuis ), France Télévisions (depuis ), Europe 1 (- |
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Biographie
Origines, formation et débuts professionnels
Fils de Francis Ferrand et de Carmen Boutet[1], un couple d'artisans-bouchers[2], Franck Jean-Paul Raymond Ferrand naît le à Poitiers.
Il suit son cursus scolaire à l’école annexe de la rue du Général-Demarçay, puis aux collège Henri-IV et lycée Victor-Hugo de Poitiers[1], où il obtient son bac (série C) en 1985[3].
Franck Ferrand est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po ; section Service public, 1989) et de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il a obtenu un diplôme d'études approfondies (DEA) d'histoire en 1991 avec la rédaction d'un mémoire, sous la direction de Guy Chaussinand-Nogaret, sur la cour de Louis XV[1].
De 1992 à 1995, il est chargé d'études à la section histoire orale du service historique de l'armée de l'air (SHAA)[1],[2].
Édition
Après son service militaire, il participe à la fondation de la société de rédaction Cassiopée, devenue Les Éditions du Mémogramme en 1996[3],[4].
Auteur d'une dizaine d'ouvrages consacrés à l'histoire[5], Franck Ferrand publie notamment deux monographies sur le château de Versailles : Ils ont sauvé Versailles (réédité en 2012 sous le titre Versailles après les rois) et Gérald Van der Kemp, un gentilhomme à Versailles, aux éditions Perrin. De 2007 à 2009, il publie, chez Flammarion, les trois tomes de la série de romans historiques La Cour des dames.
En 2008, il publie aux éditions Tallandier L'Histoire interdite, révélations sur l'histoire de France. Dans ce dernier livre, il reprend, pour les défendre, cinq thèses réfutées par les historiens[6], à savoir l'attribution à Pierre Corneille de certaines œuvres de Molière, la localisation d'Alésia hors du site archéologique d'Alise-Sainte-Reine, la légende du « troisième homme » relative à l'affaire Dreyfus[n 1], la prétendue substitution de la dépouille de Napoléon dans sa première tombe à Saint-Hélène[9] ainsi que la thèse de Philippe Erlanger selon laquelle Yolande d'Aragon aurait été l'inspiratrice ou l'ange gardien de Jeanne d'Arc.
Son succès se fonde, pour les historiens William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, « sur la résolution de prétendues énigmes historiques, avec un vocabulaire se rapprochant souvent de celui des adeptes du complot en tout genre »[10] : au côté d'auteurs tels que le comédien Lorànt Deutsch et le journaliste Jean Sévillia adeptes du « roman national », il « se place en défenseur de la vérité historique […] que cacheraient des institutions fantasmées, particulièrement l'Université et l'Éducation nationale »[11].
Radio
De 1995 à 1998, il signe les textes de nombreux épisodes de l'émission radiophonique de Pierre Bellemare Les Aventuriers du XXe siècle[12].
De à 5, il anime sur Europe 1 une émission quotidienne de 45 minutes, « Les histoires de l’Histoire », consacrée à l'histoire (plus de sept cents numéros). De à , ce rendez-vous est hebdomadaire[3]. Il présente en 2008 et 2009 une chronique quotidienne, Zoom arrière. En , il présente Mon héros dans l'Histoire.
À partir du , il anime Au cœur de l'histoire chaque jour sur Europe 1, émission qui comporte une première partie sous forme de récit et une seconde sous forme de débat. Le , Laurent Guimier annonce l'arrêt de la quotidienne à la fin de la saison[13].
Pendant l'été 2014, il anime l'émission Les Origines du Futur le samedi de 11 h à 12 h 30 sur Europe 1[14].
En 2014, il intègre la matinale d'Europe 1 pour y présenter une chronique intitulée Aujourd'hui dans l'histoire, où il revient sur un évènement historique lié à la date du jour[15].
Le , ayant mis un terme à sa collaboration avec Europe 1, Franck Ferrand rejoint Radio Classique[16] pour animer l'émission Franck Ferrand raconte.
En septembre 2019, il intègre l'équipe des Grosses Têtes, animée par Laurent Ruquier sur RTL[17].
Il participe en 2020 au dispositif « Nation apprenante », une grande opération de soutien scolaire menée par l'Éducation nationale avec Radio classique pendant le confinement décidé à la suite de la pandémie de Covid-19[18].
Télévision
Depuis le , Franck Ferrand présente sur France 3 l'émission L'ombre d'un doute, programmée d'abord en seconde partie de soirée[19] puis, depuis le , en première partie de soirée. Certains numéros de cette émission font l'objet de critiques de la part d'historiens, ceux-ci reprochant à l'émission sa simplification extrême, ses approximations, sa revendication de « braver » censément des « interdits »[n 2], voire ses mensonges[n 3] L'émission est remplacée sur France 3 à partir de mars 2016 par L'Heure H.
En 2012, il est la voix-off d'une série de docu-fictions, L'Histoire du monde, produite par la BBC, composée de huit épisodes et retraçant l'histoire de l'Homme depuis ses origines jusqu’à nos jours au moyen de récits historiques, scientifiques, culturels et ethnologiques[25].
En 2017, il rejoint l'équipe des commentateurs du Tour de France sur France Télévisions pour s'occuper des commentaires sur la géographie et le patrimoine français. Il prend la relève d’Éric Fottorino, qui a officié à cette place pendant deux ans, succédant lui-même à Jean-Paul Ollivier[26].
Depuis la rentrée 2018, il intervient le dimanche dans l'émission Vivement dimanche prochain de Michel Drucker[2]. Il participe également à des primes des Grosses Têtes diffusés sur France 2.
En janvier 2021, il rejoint CNews afin de participer chaque dimanche avec Marc Menant à l'émission La Belle Histoire de France, animée par Christine Kelly[27].
Presse
Au début de l'année 2021, il rejoint l'hebdomadaire Valeurs actuelles, prenant la succession de Denis Tillinac à la rédaction de la tribune de la dernière page[27].
Vie privée
Le , il fait son coming out public en déclarant, dans un entretien à L'Étudiant : « J'ai attendu d'avoir 29 ans pour annoncer à mes parents que je préférais les garçons »[28].
Convictions politiques
Co-auteur d'un ouvrage dénonçant une « résurgence du roman national »[29], Christophe Naudin considère Franck Ferrand comme proche en 2017 des thèses historiques de Philippe de Villiers, que l'animateur invite alors régulièrement à la radio. À ce sujet, Franck Ferrand déclare au quotidien Libération : « Si aimer l'histoire et la faire revivre à travers ses grands personnages, c’est être néoréac, alors j'assume »[30].
En , dans un entretien accordé à La Nouvelle République du Centre-Ouest, Franck Ferrand se prononce pour un moratoire en matière d'immigration, critique le modèle social français et dénonce le « danger » des écologistes[31]. Rejoignant CNews et Valeurs actuelles en , Franck Ferrand explique qu’il n’est « pas précisément un homme de gauche »[32]. Selon le journaliste Paul Aveline d'Arrêt sur images, cette orientation politique marquée à droite s'inscrit dans la continuité du positionnement de Franck Ferrand en faveur d'un « roman national » historique français[33].
Controverses
Localisation d’Alésia
En mai 2014, Franck Ferrand préface le livre de Danielle Porte relatif à une polémique sur la localisation d'Alésia. L'animateur prend ainsi le parti de cette enseignante en littérature ancienne, qui entend démontrer que le site archéologique du siège d'Alésia est localisé dans le Jura[34] et non au mont Auxois à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne. Ce dernier emplacement, reconnu par la communauté scientifique, a été identifié par des archéologues au XIXe siècle puis confirmé par des fouilles archéologiques effectuées entre 1991 et 1997 par une équipe franco-allemande dont les trouvailles confirmèrent les découvertes du siècle dernier[35].
Épaulée médiatiquement par Franck Ferrand, Porte soutient que l'identification du site archéologique d'Alise-Sainte-Reine s'explique par un complot d'universitaires craignant de voir leur position académique remise en question eu égard au caractère soi-disant contestable des fouilles réalisées depuis Napoléon III[34]. Dans le cadre de cette polémique, Franck Ferrand publie une tribune dans le Figaro Vox où il accuse les chercheurs de manipuler les faits[36]. Plusieurs universitaires répondent sur le même site[37] : Jean-Louis Brunaux, Yann Le Bohec et Jean-Louis Voisin, trois enseignants-chercheurs en archéologie et en histoire, contredisent l'animateur en arguant l'imprécision du texte de César décrivant l'oppidum, le caractère minutieux des fouilles successives menées depuis Napoléon III ainsi que l'ensemble des découvertes archéologiques effectuées à Alise-Sainte-Reine par contraste avec le site de Chaux-des-Crotenay qui ne comporte aucun élément antérieur à l'époque gallo-romaine[37].
La fin de la passe d'armes se conclut par une seconde réponse de Franck Ferrand, ce dernier accusant derechef ses détracteurs et les chercheurs d'être des « mandarins »[38].
Dans un texte daté du , vingt-cinq chercheurs universitaires reviennent plus précisément sur certains éléments à la suite de la polémique. Rappelant « les invectives gratuites » de Franck Ferrand, les signataires observent que ce dernier « a un DEA d’histoire moderne sur Versailles et se contente de recycler des thèses éculées et complotistes, sans rien apporter de nouveau. (...) [F]ervent adepte de la thèse d'[André] Berthier et compagnon de route de [Danielle] Porte, [il] fait souvent référence à l’existence d’un mystérieux faux utilisé par les défenseurs du site d’Alise. En fait, les spécialistes du sujet savent bien que ce faux n’en est pas un, ou plutôt n’en est plus un, depuis l’étude de J.-B. Colbert de Beaulieu, le grand spécialiste de la monnaie celtique, à la fin des années 1960, et qu’en réalité, on est très loin d’un quelconque complot. Ce statère d’or n’est pas référencé dans l’ouvrage de Napoléon III publié en 1866 et n’a donc pas été utilisé comme preuve par l’empereur, ce qui est normal puisque l'État ne l’a acquis qu’en 1867 pour le verser au Musée des Antiquités nationales »[39].
En pratique les spécialistes dénoncent avant tout son manque de compétence dans le sujet, l'absence d'argument probant dans le cas de sa thèse et le fait qu'il tente de nier l'existence de plus de 100 années de découvertes sur le site reconnu (tracé des fossés, restes des défenses romaines, implantation des lignes, monnaies, etc.). Sa thèse est qualifiée de « populiste » car elle laisse entendre qu'il existe un complot pour prouver l'existence d'un mensonge sur le lieu d'Alésia[37], en s'opposant avec une communauté d'amateurs ayant découvert la vérité à toute une profession aux réflexes prétendument grégaires, garante du « politiquement correct »[40].
Alors qu'il avait déclaré lors d'une interview accordée à Libération qu'il ne parlerait pas d'Alésia à l'occasion de ses commentaires lors du tour de France, il apparaît qu'il est resté muet sur la question lorsque le tour passait à proximité d'Alise Sainte-Reine, mais n'a pu s'empêcher le lendemain, lorsque le tour passait par le Jura, de laisser entendre que le site d'Alésia se trouverait en fait à Chaux-des-Crotenay[40].
Localisation de la guerre de Troie en Angleterre
En 2017, Franck Ferrand préface la traduction française d'un livre d'Iman Wilkens, économiste et essayiste néerlandais, affirmant que la Guerre de Troie aurait eu lieu en Angleterre. Cette thèse est jugée hautement fantaisiste par les historiens spécialistes de l'Antiquité ainsi que par l'immense majorité des spécialistes d'autres époques et ce d'autant plus que le site de Troie a été exhumé par Heinrich Schliemann dès le XIXe siècle sur la côte est de la mer Égée[41].
Distinctions
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres. Le , Franck Ferrand est nommé chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres au titre de « Auteur, animateur de radio et de télévision »[42],[43].
Chevalier de l'ordre national du Mérite. Le , il est nommé chevalier de l'ordre national du Mérite au titre de « écrivain et animateur d'émissions radiophoniques et télévisées ; 22 ans de services »[44].
Franck Ferrand est lauréat de l'association Jacques Douce en 1994, grand prix de la fondation Jean-des-Vignes-Rouges de l'académie de Versailles en 2006, membre associé de l'Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles et d'Île-de-France et membre de la société des amis de Versailles, président du cercle Oscar-Wilde depuis 2006[43].
Publications
Essais
- Ils ont sauvé Versailles : de 1789 à nos jours, Librairie Académique Perrin, , 367 p., broché (ISBN 978-2-262-01755-2)
- La grande époque des sports d’hiver, Le Chêne, , 175 p., relié (ISBN 978-2-84277-475-2)
- Jacques Garcia ou l'éloge du décor, Flammarion, , 263 p., relié (ISBN 978-2-08-011465-5)
- Gérald Van der Kemp : Un gentilhomme à Versailles, Librairie Académique Perrin, , 248 p., broché (ISBN 978-2-262-02404-8)
- L'Histoire interdite, révélations sur l’histoire de France, Paris, Tallandier, , 203 p., broché (ISBN 978-2-84734-497-4)
- Au cœur de l'histoire, Paris, Flammarion, , 349 p., broché (ISBN 978-2-08-126638-4)
- Versailles après les rois, Paris, Librairie Académique Perrin, coll. « Tempus », , 408 p., poche (ISBN 978-2-262-03768-0)
- Du sang sur l'histoire, Paris, Flammarion, , 352 p., broché (ISBN 978-2-08-128498-2)
- Dictionnaire amoureux de Versailles, Paris, Plon, , 557 p., broché (ISBN 978-2-259-21189-5)
- François Ier, roi de chimères, Paris, Flammarion, , 300 p., broché (ISBN 978-2-08-132995-9)
- L'Histoire au jour le jour, Paris, Flammarion, , broché (ISBN 978-2-08-130018-7)
- Franck Ferrand raconte, Perrin, , 300 p. (ISBN 978-2262077136)
- Franck Ferrand et Catherine Lalanne, Mon enfance, quelle histoire !, Bayard Culture, , 208 p. (ISBN 978-2227494909)
- Portraits et Destins, Perrin, , 300 p. (ISBN 978-2262094843)
- Participation à l’ouvrage de Marc Welinski Comment bien vivre la fin de ce monde, éditions Guy Trédaniel, 2021.
Romans
- Le Bal des ifs : Mémoires amoureux de la marquise de Pompadour, Flammarion, , 378 p., broché (ISBN 978-2-08-067907-9, BNF 37103313)
- La Cour des Dames : La Régente Noire, t. 1, Paris, Flammarion, , 408 p., relié (ISBN 978-2-08-068963-4)
- La Cour des Dames : Les Fils de France, t. 2, Paris, Flammarion, , 378 p., relié (ISBN 978-2-08-121108-7)
- La Cour des Dames : Madame Catherine, t. 3, Paris, Flammarion, , 332 p., relié (ISBN 978-2-08-122140-6)
- L'Ombre des Romanov : roman, Paris, XO Éditions, , 368 p., broché (ISBN 978-2-84563-447-3)
- L'Année de Jeanne : Conte politique, Paris, Plon, , 288 p., broché (ISBN 978-2-259-26842-4)
Spectacles
- Histoire(S), au théâtre Antoine, à Paris, un spectacle d'improvisations historiques mis en scène par Eric Métayer, ensuite en tournée en France et en Europe.
- Le 14 mars 2016, Franck Ferrand se produit sur la scène des Folies Bergère, à Paris, pour une soirée mise en scène par Alain Sachs.
- Le 14 février 2018, il se produit sur la scène du Casino de Paris, pour une soirée intitulée Les Amours de l'histoire[45].
Voir aussi
Bibliographie
- William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin (préf. Nicolas Offenstadt), Les Historiens de Garde : De Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, Inculte, , 224 p. (ISBN 979-1091887083, présentation en ligne)
Liens externes
Notes et références
Notes
- Spécialiste de l'affaire Dreyfus, l'historien Philippe Oriol commente ainsi le chapitre consacré : « En 2008, ce fut au tour de Franck Ferrand de nous donner son point de vue sur l'Affaire dans son Histoire interdite. Révélations sur l'histoire de France. En trente pages qui accumulent les approximations, les erreurs et les naïvetés (on notera le superbe : « cette pièce prendra le nom de faux Henry, ce qui nous en dit long, déjà, sur son authenticité… »), il reprenait la thèse du troisième homme, occasion de fustiger la « vulgate » de « l'histoire officielle »[7]. » Oriol conclut : « Nous voulons bien qu'il y eût un deuxième, un troisième, même un quatrième homme… Mais il faudrait pour cela développer une argumentation plus convaincante et, comme toujours, avoir une connaissance du dossier un peu plus sérieuse et retourner aux sources archivistiques[8]. »
- Dans L'Histoire interdite, révélations sur l’histoire de France, Franck Ferrand affirme avoir « le sentiment, en bravant quelques interdits, d’œuvrer à l’avancée de la seule cause qui vaille pour un homme dont l’existence est vouée à l’histoire événementielle : le lent progrès — l'inexorable progrès — de la vérité[20]. »
Dans L'Histoire, Pierre Assouline écrit : « Toutes choses qui provoquent notre perplexité face au phénomène Franck Ferrand certes, moins dans ses émissions de radio « Au cœur de l'histoire » sur Europe 1 qu'à la télévision « L'Ombre d'un doute » sur France 3 ou sur son site, annoncé en sous-titre comme « dédié à l'histoire sous tous ses aspects - notamment les plus énigmatiques », comme dans ses livres - tel L'Histoire interdite (Tallandier), dont il prévient qu'il va « [lui] faire des ennemis, [lui] attirer la condescendance des mandarins et, peut-être, [lui] créer des ennuis ». Le ton est donné : gloire à celui qui a le courage de braver des interdits afin de défendre « la seule cause qui vaille pour un homme dont l'existence est vouée à l'histoire événementielle : le lent progrès — l'inexorable progrès — de la vérité »[21] ! » - L'historien Jean-Jacques Becker écrit, à propos d'un numéro de cette émission consacré à Clemenceau (Clemenceau contre la paix, novembre 2011) qui en fait un belliciste acharné, que cette thèse relève selon lui du « mensonge grossier » et que, « pour donner plus de poids à leur démonstration, les auteurs ont fait figurer dans leur émission de vrais historiens - dont l'auteur de ces lignes à qui on n'avait pas dévoilé l'objet réel de cette émission et dont on a conservé quelques phrases ou quelques mots sans rapport avec lui[22]. »
Pierre Assouline conclut de même que « si d'aventure les historiens acceptent de se produire dans ces entreprises, ils seraient bien inspirés de demander à pouvoir contrôler le résultat final lorsqu'il s'agit d'un enregistrement[21]. »
Philippe Oriol souligne en revanche à propos d'un numéro consacré à l'affaire Dreyfus auquel il avait lui-même participé mais dont il écrit avoir « craint le pire », qu'elle « [offrait] une narration plutôt exacte même si elle [souffrait] d’être simplifiée à l’extrême, [laissait] se déverser une cascade de raccourcis et d’approximations et [pâtissait] d’un ton souvent très « émission de faits divers »… mais la télévision a nécessairement des raisons que l’histoire ignore[23]. »
Le numéro consacré en mars 2012 à Robespierre : bourreau de la Vendée ? fait l'objet de sévères critiques des historiens, comme Marc Belissa et Yannick Bosc pour qui « La télévision de service public — qu'elle en soit remerciée — a ainsi tout mis en œuvre pour offrir une leçon d'anti-méthode historique à montrer à tous les étudiants de licence. Ils ont là matière à réfléchir sur ce qu’il ne faut pas faire, sur ce qui distingue '’histoire fondée sur les méthodes scientifiques et l’histoire qui se contente de mettre en scène un discours politique recuit mais probablement « vendeur »[24]. »
Références
- Jacques Lafitte, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 880.
- Claire Bommelaer, « Franck Ferrand, le conteur éternel », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 22-23 décembre 2018, p. 33.
- Biographie sur son site personnel.
- « Franck Ferrand », sur Académie de Versailles (consulté le )
- Christian Delporte, « Quand les journalistes se font historiens. Le cas français », Le Temps des médias, vol. 31, no 2, , p. 187-199 (lire en ligne)
- Fred Jimenez, « 25 archéologues comtois enfoncent le clou pour démonter la thèse de l’Alésia dans le Jura », sur estrepublicain.fr, (consulté le ) : « La plupart de ses ouvrages est démontée par les différents spécialistes des périodes évoquées. »
- « Les hypothèses de l'affaire Dreyfus / L'affaire Dreyfus », sur L'affaire Dreyfus (consulté le ).
- « L'histoire interdite de Franck Ferrand / L'affaire Dreyfus », sur L'affaire Dreyfus (consulté le ).
- Marianne Payot, « Les historiens s'en vont en guerre », sur L'Express,
- William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin 2013, p. 161.
- William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin 2013, p. 202-203.
- Biographie par l'un de ses éditeurs.
- Benoît Daragon, « Europe 1 arrête plusieurs de ses émissions phares », sur leparisien.fr,
- Grille des programmes d’Europe 1 pour l’Été 2014.
- Florence Le Mehaute, « Franck Ferrand intègre la matinale d'Europe 1 », sur programme.tv,
- Pierre Dezeraud, « Franck Ferrand rejoint Radio Classique », sur ozap.com, (consulté le )
- Kervin Portelli, « VIDÉO - Vincent Dedienne fait son grand retour dans "Les Grosses Têtes" », sur rtl.fr, 2019-19-25 (consulté le )
- Ioan Niculai, « Radio Classique dans le dispositif « Nation Apprenante » du Ministère de l’Education nationale avec l’émission «Franck Ferrand raconte…» », sur lemediaplus.com, (consulté le )
- Fiche de L'ombre d'un doute sur le site de France 3.
- Franck Ferrand, L'Histoire interdite, révélations sur l’histoire de France, Jules Tallandier, 2008, introduction.
- Pierre Assouline, « Métronome dites-vous ? », L'Histoire, no 377, juin 2012, p. 98, [lire en ligne].
- Jean-Jacques Becker, « L'offense faite à Clemenceau », L'Histoire, no 371, janvier 2012, p. 29.
- Philippe Oriol, « L’affaire Dreyfus à la télévision : à propos de L’Ombre d’un doute du lundi 4 mai 2015 », 4 mai 2015.
- Marc Belissa, Yannick Bosc, « Robespierre, bourreau de la Vendée ? » : une splendide leçon d’anti-méthode historique).
- « L’histoire du monde (film) », sur different.land
- Emmanuelle Litaud, « Franck Ferrand, la nouvelle voix du Tour de France », sur tvmag.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
- Benjamin Meffre, « Franck Ferrand rejoint "Valeurs actuelles" et CNews », sur ozap.com, (consulté le ).
- Sophie de Tarlé, « L’interview indiscrète : les premières fois de Franck Ferrand », L'Étudiant, (lire en ligne).
- William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin 2013.
- Pierre Carrey et Sylvain Mouillard, « Franck Ferrand, l'histoire en cotte de maillots », sur Libération.fr, (consulté le )
- « https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/franck-ferrand-politiquement-incorrect », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
- Sylvain Merle, « Franck Ferrand rejoint CNews et Valeurs Actuelles : «Je ne suis pas précisément un homme de gauche» », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Franck Ferrand, à droite toute - Par Paul Aveline | Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net (consulté le )
- Danielle Porte, « Alésia : pourquoi l'archéologie ne prouve rien », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Michel Reddé, Alésia : l'archéologie face à l'imaginaire, Paris, Errance, coll. « Hauts lieux de l'histoire », , 2e éd., 209 p. (ISBN 978-2-87772-484-5), chap. III (« Le dossier archéologique d'Alise-Sainte-Reine »), p. 125-200.
- Franck Ferrand, « Site d'Alésia : admettons la vérité ! », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Jean-Louis Brunaux, Yann Le Bohec et Jean-Louis Voisin, « Non Franck Ferrand, le site d'Alésia n'est pas une «supercherie» », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Franck Ferrand, « Site d'Alésia : la mauvaise foi des mandarins », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Fred Jimenez, « 25 archéologues comtois enfoncent le clou pour démonter la thèse de l’Alésia dans le Jura », sur estrepublicain.fr,
- Antoine Bourguilleau, « Les contre-vérités historiques de Franck Ferrand sur le Tour de France », sur Slate.fr, (consulté le )
- Thomas Mahler, « Franck Ferrand assure que la guerre de Troie a eu lieu en... Angleterre », sur Le Point, (consulté le )
- Arrêté du portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
- Who's Who in France, édition 2015, p. 878.
- Décret du portant promotion et nomination.
- Franck Ferrand : les grandes histoires d’amour de l’Histoire..
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