Arsène Darmesteter
Arsène Darmesteter né à Château-Salins (Moselle), le et décédé à Paris, le 16 novembre 1888, est un érudit du judaïsme et philologue français.
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(à 42 ans) Paris |
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Prix Archon-Despérouses ( et ) Prix Saintour () |
Il était l'époux de la célèbre peintre britannique Helena Darmesteter (née Hartog) et le frère du linguiste James Darmesteter.
Éléments biographiques
Arsène Darmesteter naît dans une famille juive installée en Lorraine depuis le milieu du XVIIIe siècle et dont les ancêtres sont originaires du ghetto de Darmstadt.
Calmann, le père, et Cerf, le grand-père, sont relieurs et libraires ; l’un des grands oncles Darmesteter était scientifique à la cour du tsar de Russie. La mère, Rosalie née Brandeis, est issue d’une famille juive polonaise qui compte des soldats, des scientifiques et des rabbins.
La famille comprend, outre Arsène, deux fils, James et Achille, lequel meurt en bas âge. À la mort de la grand-mère, toute la famille s'installe en 1852 à Paris, dans le quartier du Marais. Le travail manque et bien des privations se font sentir. Arsène entame des études rabbiniques le destinant à la carrière sacerdotale. Séduit par le scientisme alors triomphant, il renonce à cette voie[1]. Brillant élève, Arsène obtient son baccalauréat à seize ans et sa licence à dix-huit ans en 1864. Il suit quelque temps les cours de philologie française à l'École impériale des chartes à partir de 1865 (dans la promotion 1869)[2], puis rejoint la toute nouvelle École pratique des hautes études en 1868[3].
En 1867 il est l’élève de Gaston Paris, grand spécialiste de l’étude du Moyen Âge. Il devient docteur ès lettres en 1877.
Il enseigne au Séminaire israélite de France (SIF).
Il meurt en 1888, emporté par une maladie pulmonaire.
Carrière
Lors de ses études à l'EPHE, il part en mission en Angleterre en 1869 puis de 1872 à 1883, il est répétiteur dans cette École.
Étant docteur ès lettres, il est maitre de conférences de langue et littérature françaises du Moyen Âge à la Faculté des lettres de Paris à partir de 1877 puis il est professeur de langue et littérature françaises du Moyen Âge dès 1878 au sein de la même université.
À partir de 1881, il est chargé de conférences de grammaire à l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres puis professeur de français en 1882.
Arsène Darmesteter est également le collaborateur de nombreuses revues telles que Romania, la Revue critique, La Revue internationale de l'enseignement. En 1879, il fonde également la Revue des études juives[3].
Principales publications
- Traité de la formation des mots composés dans la langue française, comparée aux autres langues romanes et au latin, préface de Gaston Paris (1873)
- Morceaux choisis des principaux écrivains en prose et en vers du XVIe siècle, publiés d'après les éditions originales ou les éditions critiques les plus autorisées, et accompagnés de notes explicatives, avec Adolphe Hatzfeld (1876). Plusieurs fois réédité sous le titre Le Seizième Siècle en France : tableau de la littérature et de la langue, suivi de Morceaux en prose et en vers choisis dans les principaux écrivains de cette époque. Texte en ligne
- De la Création actuelle de mots nouveaux dans la langue française et des lois qui la régissent, thèse de doctorat (1877)
- La Vie des mots étudiée dans leurs significations (1887) (rééd. Champ libre, 1979)
- Ouvrages posthumes
- Reliques scientifiques, édité par James Darmesteter (2 volumes, 1890)
- Cours de grammaire historique de la langue française, avec Ernest Muret et Léopold Sudre (1891-1897)
- Dictionnaire général de la langue française du commencement du XVIIe siècle à nos jours, précédé d'un traité de la formation de la langue, avec Adolphe Hatzfeld et Antoine Thomas (2 volumes, 1895-1900). Texte en ligne 1 2
- Les Gloses françaises de Raschi dans la Bible, accompagnées de notes par Louis Brandin, et précédées d'une introduction par Julien Weill (2e édition, 1909). Texte en ligne (vol. 1 de l'édition de 1929 : Texte des gloses)
- Le Talmud, Revue des études juives, 1888. Réédité en 1890, à la Librairie Léopold Cerf. Réédité, avec une préface de Moshé Catane, aux Éditions Allia, Paris, 1991 ; 1997.
Hommage
De l'Académie française, il reçoit le prix Archon-Despérouses en 1878 et en 1884[4] et le prix Saintour en 1897.
La rue Darmesteter dans le 13e arrondissement de Paris et une rue de Château-Salins portent le nom de Darmesteter en hommage aux travaux d'Arsène et de James Darmesteter.
Notes et références
- Moshé Catane, Préface à Arsène Darmesteter, Le Talmud, Editions Allia, Paris, 1997, p. 9-10
- « Chronique juillet-septembre 1866. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 27, no 1, (lire en ligne, consulté le )
- Christophe Charle, « 26. Darmesteter (Arsène) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 52–53 (lire en ligne, consulté le )
- « Prix Archon-Despérouses | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
Liens externes
- Gabriel Bergougnioux, « Arsène Darmesteter (1846-1888) », Histoire Épistémologie Langage, 1986, vol. VIII, fasc. 1.
- Article « Arsène Damersteter », Jewish Encyclopedia, 1906
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