Arthur Guillemin
Arthur Guillemin est un lieutenant des zouaves pontificaux[1], né le à Aire-sur-la-Lys et mort le à Montelibretti, ayant participé aux combats opposants les forces des États du souverain pontife aux Garibaldiens lors de l'unification de l'Italie (le Risorgimento).
Biographie
Arthur Guillemin est né le à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) où son père avait une imprimerie. Il s'engage le 19 mai 1860 chez les Tirailleurs franco-belges (3e compagnie, matricule no 20). Il reçoit le grade de caporal le 27 août 1860, et participe à la campagne de 1860.
Il est grièvement blessé à la bataille de Castelfidardo le 18 septembre 1860, recevant un coup de baïonnette dans la poitrine qui lui perfore le poumon gauche[2]. Il survivra néanmoins et rejoindra les Zouaves pontificaux le 15 avril 1861, sous le matricule 812. Il est nommé successivement sergent le 6 avril 1861, puis sous-lieutenant le 11 août 1862. À compter du 27 octobre 1866, il est lieutenant de la 5e Compagnie du Bataillon des Zouaves pontificaux.
En 1867, il conduit 80 de ses zouaves au village fortifié de Monte-Libretti, face à 1 200 garibaldiens[3]. Il sera tué au combat devant les portes de la ville le 13 octobre[4],[5]. En infériorité numérique totale, seule une dizaine des hommes du lieutenant Guillemin survit et parvient à rejoindre Rome. Les sources divergent quant au camp vainqueur dans cette bataille[3] : les garibaldiens, victorieux dans cette campagne d'unification de l'Italie, écriront naturellement leur victoire.
Guillemin est inhumé à Aire-sur-la Lys le 24 octobre 1867[6]. Louis Veuillot, ami du lieutenant Guillemin, prononce son éloge funèbre le 20 avril 1868, et poursuivra la bataille idéologique en faveur de l'intégrité des États-pontificaux, qualifiant Garibaldi de « l'anti Pie IX »[7]. Il évoque son ami dans La guerre et l'homme de guerre[8].
Distinctions et postérité
Arthur Guillemin est fait Chevalier de l'Ordre de Pie IX, et reçoit à titre posthume la médaille de Castelfidardo (Pro Petri Sede). Il reçoit aussi la médaille de Mentana (Fidei et Virtuti), bien qu'il ne participera pas à cette dernière bataille[9].
Anatole de Ségur, dans son ouvrage Un hiver à Rome, lui consacre un chapitre hagiographique[10]. L'on y apprend qu'il était proche du neuvième duc de Luynes. Guillemin est également évoqué en des termes élogieux par Maximin Giraud, voyant de La Salette[11], ainsi que dans un article d'avril 1880 du journal suisse La Liberté rédigé par un certain « comte Philippe de V*** »[12].
Références
- (en) Arthur A.M William, The Pope, the Kings and the People : A History of the Movement to Make the Pope Governor of the World by a Universal Reconstruction Of Society from the issue of the Syllabus to the close of the Vatican Council, Editions W.Blair Neatby M.A, (lire en ligne), page 114
- (it) Adriano Sconocchia, Le camicie rosse alle porte di Roma : Il tentativo garibaldino del 1867 a Roma e nello Stato Pontificio. La rivolta di Cori, Rome, Editions Gangemi, (lire en ligne), page 41
- Comte Philippe de V***, « Dix ans au service du roi Pie IX ou Mémoires d’un zouave pontifical », La Liberté, , page 1 (lire en ligne)
- Yves-Marie Hilaire, Une Chrétienté au XIXème siècle ? La vie religieuse des populations du diocèse d’Arras (1840-1914), Villeuneuve-d'Asq, Publications de l'Université de Lille, (lire en ligne), Page 331
- Louis Ricard, « « Obsèques d’Arthur Guillemin » », L’Écho de la France, Revue Étrangère de Science et de Littérature, , Pages 108 à 111 (lire en ligne)
- Allocution prononcée dans l’église de Saint-Pierre d’Aire, le 24 octobre 1867, À l’occasion du service funèbre de M. Arthur Guillemin, Lieutenant des Zouaves Pontificaux, Paris, Hachette, , 32 pages
- Pierre Pierrard, Louis Veuillot, Paris, Editions Beauchesne, (lire en ligne), Page 117
- Louis (1813-1883) Auteur du texte Veuillot, La guerre et l'homme de guerre (Nouvelle édition) : par Louis Veuillot,..., (lire en ligne)
- « Les officiers des Zouaves Pontificaux tués au combat »
- Anatole-Henri-Philippe de Ségur, Un hiver à Rome : Portraits et souvenirs, Collection XIX, (ISBN 978-2-346-06810-4, lire en ligne)
- Laurent Gruaz, « Maximin Giraud, le berger de La Salette : de l’Apparition de la Vierge aux soldats du Pape », Chrétiens et sociétés. XVIe – XXIe siècles, no 17, , p. 151–172 (ISSN 1257-127X, DOI 10.4000/chretienssocietes.2827, lire en ligne, consulté le )
- La Liberté : journal catholique quotidien, Œuvre de St-Paul, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du Vatican