Liste des as de la Luftwaffe

Pendant l'entre-deux-guerres, les forces armées allemandes étaient interdites d'aviation[2]^,[3]^,[4]. La nouvelle Luftwaffe des années 1930 redémarra ainsi sur des bases saines avec des pilotes jeunes et solidement formés qui mirent au point eux-mêmes de nouvelles tactiques. Plus souples au combat, ces tactiques rendirent obsolètes toutes les autres et permirent d'acquérir le succès au combat, dont les premiers eurent lieu durant la guerre civile espagnole de 1936[5]. Quand l'Allemagne annexa l'Autriche en 1938, ses pilotes rejoignirent les rangs de leurs homologues allemands au bénéfice d'une excellente formation[6].

Accepté de justesse par la Luftwaffe à la même époque, le Me 109 fut lui aussi pour beaucoup dans la réussite de ses aviateurs. Révolutionnaire pour l'époque et doté d'un moteur à injection, cet avion pouvait grimper, piquer, attaquer et dégager plus vite que tout autre appareil de l'époque[7]^,[8]^,[9] et fut le précurseur de tous les autres chasseurs de la Seconde Guerre mondiale. Il restera d'ailleurs en service jusqu'au dernier jour de la guerre et détient assurément le record de victoires aériennes de l'histoire.

Parallèlement, la Luftwaffe dut mettre au point dans l'urgence la chasse de nuit (Nachtjagd) pour contrer les bombardements britanniques. En combinant progressivement l'observation visuelle à la détection radar, au sol[10] puis monté directement sur les chasseurs lourdement armés (le plus utilisé étant le Bf 110)[11], l'Allemagne mit sur pied l'une des plus redoutables défenses anti-aériennes de l'histoire, permettant à des dizaines de pilotes d'accumuler les succès contre le Bomber Command de la RAF, mais aussi sur d'autres fronts[12].

En 1941, le FW 190 qui suivit fut tout autant une mauvaise surprise pour les Alliés, avec son moteur BMW ultra moderne et son armement surpuissant. Très polyvalent malgré des débuts difficiles, cet appareil était également utilisé en 1943 pour l'attaque au sol tout en gardant ses capacités en combat aérien[13]. Les pilotes de ces unités remportèrent également de nombreuses victoires en épaulant la chasse conventionnelle, souvent en sous-effectif[14].

D'autres unités participèrent également aux combats aériens dans des proportions différentes suivant la situation du moment. Ainsi, un pilote de bombardier Stuka n'hésitait pas à s'attaquer à un chasseur à l'occasion ou pour se défendre[1]^,[15]. Furent impliquées également des unités d'entraînement et de reconnaissance, des unités expérimentales et même de bombardement grâce au Ju 88, lui aussi très employé dans une multitude de rôles. Le haut commandement allemand dut pallier aussi les failles dans son système de défense (qui prit toute son importance après le bombardement de Hambourg) en créant au cours de l'année 1943 la Wilde Sau (truie sauvage), des unités de chasse monomoteur nocturnes opérant à vue grâce à la clarté provoquée par les incendies au sol[16].

Il est vrai que d'une manière générale, les scores variaient du simple au triple suivant le front. Ainsi, un pilote œuvrant contre les Soviétiques avait deux à trois fois plus de chance d'amasser des victoires que contre l'adversaire occidental, mieux équipé et mieux entraîné[17]. Tout au long de la guerre, le nombre de missions incroyables (plus de 1000 pour certains) et leur fréquence contribua également à faciliter l'accumulation de victoires dans le temps[18]. Certains as furent même stoppés dans leur course aux victoires pour préserver leur vie[19]. En théorie donc, les scores déjà élevés de certains auraient pu l'être encore davantage.

À partir de 1942-1943, les pilotes de la Luftwaffe se battaient souvent en infériorité numérique[20] et avaient de surcroît plus de cibles en l'air et donc, plus de possibilités de victoire. Mais à cette époque, les pilotes étaient de moins en moins homogènes : les anciens aux palmarès étoffés côtoyaient des jeunes inexpérimentés et formés à la va-vite, et dont l'espérance de vie n'excédait pas une dizaine de missions. Si l'Allemagne pouvait sortir d'usine des avions par centaines, il n'en était pas de même pour les pilotes, sans compter la pénurie de carburant[21].

Pour finir, le Me 262 à réaction aurait pu donner la supériorité aérienne à la Luftwaffe si sa mise en service dans la chasse avait eu lieu plus tôt[22].

Les pilotes sont classés par victoires aériennes en ordre décroissant, incluses entre parenthèses les victoires acquises en Espagne. Dans le cas de victoires équivalentes, les pilotes sont classés du grade le plus élevé au plus bas, et enfin par ordre alphabétique si les grades sont identiques. Les as sont de nationalités allemande et autrichienne. Le nombre de missions effectuées est parfois approximatif. Notons également que certains grades ont été accordés à titre posthume et que plusieurs pilotes décéderont après guerre des suites de leurs blessures.