Assouplissement qualitatif
L'assouplissement qualitatif (en anglais : qualitative easing) désigne un type de politique monétaire de type non conventionnel par laquelle une banque centrale rachète des titres de dette publique ou des créances de faible qualité et les échange contre de la monnaie ou contre des actifs de qualité. Cela permet à la banque centrale de modifier la distribution des actifs en circulation sur les marchés, et ainsi d'aspirer des actifs toxiques qui pourraient mettre en danger le système.
Concept
L'assouplissement qualitatif est une politique politique non conventionnelle car elle est utilisée lorsque la banque centrale n'arrive plus à atteindre ses objectifs par l'utilisation de ses outils conventionnels, tels que le maniement des taux directeurs[1]. L'assouplissement qualitatif est alors souvent mis en œuvre, parallèlement à l'assouplissement quantitatif[2].
Le qualitative easing permet à la banque centrale d'aider les banques commerciales : ces dernières délestent leur bilan de créances douteuses ou toxiques, que la banque centrale récupère et stocke jusqu'à la fin de vie de l'actif douteux. La banque centrale peut payer avec de la monnaie, ou échanger la créance douteuse contre des créances de qualité (titres de dette française, allemande, etc.)[3]. Le qualitatif easing vise ainsi à modifier la distribution d'actifs entre les mains du secteur privé, c'est-à-dire de modifier le mix d'actifs en circulation sur les marchés[4]. Comme il s'agit principalement d'une modification de la composition des actifs, cette politique monétaire peut ne pas avoir pour effet de faire gonfler la taille du bilan de la banque centrale[5].
De manière pratique, la banque centrale rachète aux acteurs financiers en principes des titres de dettes, notamment des obligations publiques (titres de dette publique) ou privées (obligations d'entreprise), et, dans certaines circonstances des titres adossés à des actifs comme des titres hypothécaires[6]. Les achats de la banque centrale modifient l'équilibre entre l'offre et la demande, et fait varier les prix[7]. En exerçant une pression à la hausse sur les actifs de faible valeur, leur prix augmente, ce qui renforce indirectement la solidité des entreprises (financières ou pas) qui les détiennent[8].
L'assouplissement qualitatif fait l'objet de recherches dans le monde académique. Les études empiriques sont facilitées par la pratique du qualitative easing par le Japon et la Banque du Japon dès 2013[9].
Notes et références
- (en) Economie Internationale: La Revue Du CEPII., Documentation française, (lire en ligne)
- Amélie Barbier-Gauchard, Moïse Sidiropoulos et Aristomène Varoudakis, La gouvernance économique de la zone euro: Réalités et perspectives, De Boeck Superieur, (ISBN 978-2-8073-2010-9, lire en ligne)
- Vincent Barou et Benjamin Ting, Fluctuations et crises économiques, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-61291-7, lire en ligne)
- Collectif, L'Economie post-keynésienne - Histoire, théories et politiques, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-137789-7, lire en ligne)
- (en) Masahiro Kawai, Peter J. Morgan et Shinji Takagi, Monetary and Currency Policy Management in Asia, Edward Elgar Publishing, (ISBN 978-0-85793-335-5, lire en ligne)
- (en) Georges De Menil, Richard Portes, Hans-Werner Sinn et Tullio Jappelli, Economic Policy 62: Financial Crisis Issue, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-4443-9024-7, lire en ligne)
- (en) Luc Nijs, The Handbook of Global Shadow Banking, Volume I: From Policy to Regulation, Springer Nature, (ISBN 978-3-030-34743-7, lire en ligne)
- Laurent Braquet et David Mourey, Économie monétaire et financière, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-2203-5, lire en ligne)
- (en) William A. Barnett et Bruno S. Sergi, Asia-Pacific Contemporary Finance and Development, Emerald Group Publishing, (ISBN 978-1-78973-275-7, lire en ligne)
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