Asterophora parasitica

Asterophora parasitica, le Nyctalis parasite, est une espèce de champignons Basidiomycètes mycoparasites. Les sporophores sont petits, grisâtres, aux fibres soyeuses et aux lamelles épaisses et largement espacées. Cette espèce fructifie en troupes sur des Russules en décomposition. Présent principalement dans les zones tempérées d'Europe et d'Amérique du Nord, ce champignon est très répandu mais peu commun.

Asterophora parasitica
Asterophora parasitica, parasitant une Russule
Classification selon MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Basidiomycota
Sous-division Agaricomycotina
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Agaricales
Famille Lyophyllaceae
Genre Asterophora

Espèce

Asterophora parasitica
(Bull. ex Pers.) Singer, 1951

Synonymes

  • Agaricus parasiticus Bull., 1791
  • Agaricus umbratus With., 1796
  • Agaricus parasiticus Bull. ex Pers., 1801
  • Agaricus pilipes Sowerby, 1803
  • Merulius parasiticus (Bull. ex Pers.) Purton, 1821
  • Gymnopus parasiticus (Bull. ex Pers.) Gray, 1821
  • Agaricus microphyllus Corda, 1840
  • Asterophora parasitica (Bull. ex Pers.) Singer, 1951

Taxonomie

Asterophora parasitica (illustration botanique de James Sowerby)

En 1791, Pierre Bulliard décrit pour la première fois cette espèce sous le nom Agaricus parasiticus[1]. Tout d'abord sanctionnée sous ce nom par Fries dans son Systema Mycologicum de 1822, il la range ensuite dans le genre Nyctalis en 1838[2]. En 1951, Rolf Singer créé le genre Asterophora lors de sa révision de l'ordre des Agaricales[3]. C'est principalement sous ces noms contradictoires, Nyctalis parasitica et Asterophora parasitica, que les mycologues du XXe siècle nomment ce champignon. En effet, à cette époque, la biologie des espèces pléomorphes et en particulier leur forme anamorphe sont mal connues ; leur type biologique étant représenté uniquement par leur forme téléomorphe. Ce n'est qu'après les changements nomencloturaux officiels et les travaux de Redhead & Seifert de 2001 que la synonymie se clarifie[4].

Description

Asterophora parasitica (Michoacan, Mexico).

Le chapeau d'Asterophora parasitica, dont le diamètre atteint de 8 à 20 mm, est d'abord rond à convexe avant de s'aplatir avec l'âge. Gris pâle jeune, il vire au brunâtre à maturité, parfois au lilas. La cuticule est lisse recouverte de fibrilles soyeuses. La chair est fine, de couleur blanchâtre à brunâtre ; elle a une odeur désagréable et un goût farineux. Les lamelles sont épaisses et largement espacées, décurrentes, colorées de blanchâtres à brun grisâtre, souvent peu développées et parfois fourchues près du bord. Le pied mesure de 10 à 40 mm de long pour 2 à mm de large. Sa surface présente de fines fibres blanches sur un fond brun grisâtre. D'abord solide, le pied devient creux avec l'âge[5],[6].

Asterophora parasitica produit une sporée blanche. Les spores, liées à la reproduction sexuée, sont elliptiques, lisses, hyalines, et mesurent de 5 à μm de long pour 3 à μm de large. Les chlamydospores, liées à la reproduction végétative, produites par les lamelles sont fusiformes à ovales, généralement à paroi épaisse, et mesurent de 12 à 17 μm de long pour 9 à 10 μm de large[5],[6].

Confusion possible

Le Nyctalis porteur d'étoiles (Asterophora lycoperdoides) est un congénère au mode de vie similaire dont le chapeau est entièrement recouvert de chlamydospores sous la forme d'une poudre brune[5].

Biologie

Asterophora parasitica est un mycoparasite saprophyte poussant en troupe sur les Russulaceae en décomposition ; particulièrement Russula nigricans[7], Russula adusta, Russula delica[5], Russula densifolia et plus rarement sur des Lactaires tels que Lactarius vellereus[8].

Asterophora parasitica est la forme séxuée (téléomorphe) de cette espèce ; Ugola baryana en est la forme asexuée (anamorphe)[4].

Écologie et Distribution

Ce champignon se plaît au sein des forêts humides de sols acide, rarement neutres ou alcalins. Les fructifications apparaissent en Europe occidentale et centrale surtout les années pluvieuses, de fin juillet à fin octobre[8].

Peu commun, Asterophora parasitica a pourtant une large distribution holarctique. Il est présent en climat tempéré en Amérique centrale, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie mineure. En Europe, on le trouve sur sa partie occidentale de l'Espagne à la Grande-Bretagne, en Europe centrale jusqu'en Scandinavie et en Europe de l'Est en Biélorussie et en Russie jusqu'en Géorgie[8],[6].

Références

  1. Bulliard P. (1791). Histoire des champignons de la France. Paris: Leblanc: 609; plate 574.
  2. Fries, E. (1838) Epicrisis Systematis Mycologici. :1-610
  3. Singer R. (1951) The Agaricales in Modern Taxonomy. Liloa. 22. Weinheim, Germany: Cramer. p. 171.
  4. (en) Scott A. Redhead et Keith A. Seifert, « Asterophora Ditmar ex Link 1809 versus Nyctalis Fries 1825, and the status of Ugola Adanson 1763 », TAXON, vol. 50, no 1, , p. 243–268 (DOI 10.2307/1224526)
  5. Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, Le guide des champignons : France et Europe, Paris, Belin, , 1150 p. (ISBN 978-2-410-01042-8)
  6. (en) Bessette, Alan et Fischer, David W., Mushrooms of northeastern North America, New-York, Syracuse University Press, (ISBN 978-0-8156-2707-4), p. 71
  7. (en) Laessøe, Thomas., Mushrooms, Londres, Smithsonian Handbooks (2nd ed.). Dorling Kindersley Adult., (ISBN 0-7894-8986-4), p. 142
  8. (de) Gminder, Andreas, Krieglsteiner, German J. et Kaiser, Armin, Die Großpilze Baden-Württembergs. Band 4 : Ständerpilze. Blätterpilze II., Stuttgart, Ulmer,

Liens externes

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