Atérien
L'Atérien est une industrie lithique préhistorique couvrant l'Afrique du Nord et le Sahara, et appartenant au Paléolithique moyen d'Afrique.
Il doit son nom au site de Bir el-Ater, situé au sud de Tebessa, en Algérie, où il a été décrit par Maurice Reygasse en 1922[1].
Lieu éponyme | Bir el-Ater (Algérie) |
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Auteur | Maurice Reygasse, 1922 |
Répartition géographique | Afrique du Nord et Sahara |
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Période | Paléolithique moyen |
Chronologie | 145 000 à 30 000 ans |
Type humain associé | Homo sapiens |
Chronologie
Le site atérien le plus ancien est daté de 145 000 ans avant le présent, à Ifri n'Ammar, au Maroc[2]. Les sites atériens se multiplient à partir d'environ 130 000 ans, quand le climat devient plus favorable en Afrique du Nord. Cette industrie disparait il y a environ 30 000 ans [réf. souhaitée], et ne semble pas avoir influencé les cultures lithiques postérieures dans la région [réf. souhaitée], notamment l'Ibéromaurusien qui apparait dans le Maghreb il y a environ 25 000 ans, après un hiatus archéologique de plusieurs milliers d'années [réf. souhaitée].
Caractéristiques
L'Atérien se distingue d'abord par la présence d'outils pédonculés destinés à être emmanchés[3]. Il associe la mise en œuvre du débitage Levallois à la confection d'outils sur éclat diversifiés (racloirs, denticulés, etc.), ainsi que d'outils foliacés bifaciaux.
On a trouvé des éléments d'ornement personnel (des coquillages Nassarius percés et ocrés pour former un collier) sur au moins un site atérien, daté de 82 000 ans[4].
L'Atérien est l'un des plus anciens exemples de diversification technique régionale, montrant une évolution significative par rapport aux industries lithiques antérieures dans la région, considérées comme appartenant au Moustérien, dont l'Atérien semble dériver.
Extension géographique
L'Atérien se déploie sur toute l'Afrique du Nord, de la Mauritanie à l'Égypte (Bir Tefawi, oasis de Al-Kharga), en passant par le Maroc (grotte des pigeons, Ifri n'Ammar, Dar es-Soltan), le Niger (Seggedim), et en Algérie (sur le site éponyme de Bir el-Ater, à Aïn Tagourait, Kharouba près de Mostaganem, et au Camp Franchet d'Esperey à Arzew)[5].
Restes humains
Quelques restes humains fossiles ont été mis au jour en association avec des industries atériennes, notamment à Dar-es-Soltan, Témara, et Harhoura, près de Rabat. Il s'agit de fossiles d'Homo sapiens, plus ou moins modernes selon la période[6],[7].
Débat
Il existe d'autres sites préhistoriques en Afrique du Nord pendant la même période ne présentant pas d'outils pédonculés dans leurs assemblages lithiques, mais partageant cependant d'autres éléments avec les sites atériens. Une étude de 2014 remet en question la pertinence du concept d'Atérien en estimant qu'il faut plutôt considérer l'existence d'un réseau d'industries apparentées et partageant certaines caractéristiques en fonction de leur proximité géographique ou de leur environnement[8].
Notes et références
- (en) William L. Langer, An Encyclopedia of World History : ancient, medieval, and modern : chronologically arranged, Boston, MA, Houghton Mifflin Company, , 5e éd. (ISBN 978-0-395-13592-1), p. 9
- (en) Daniel Richter et al., « New chronometric data from Ifri n’Ammar (Morocco) and the chronostratigraphy of the Middle Palaeolithic in the Western Maghreb », Journal of Human Evolution, vol. 59, no 6, , p. 672–679 (PMID 20880568, DOI 10.1016/j.jhevol.2010.07.024, lire en ligne)
- (en) Eleanor M. L. Scerri, « The Aterian and its place in the North African Middle Stone Age », Quaternary International, the Middle Palaeolithic in the Desert, vol. 300, , p. 111–130 (DOI 10.1016/j.quaint.2012.09.008, lire en ligne)
- (en) Abdeljalil Bouzouggar, Nick Barton et al., « 82,000-year-old shell beads from North Africa and implications for the origins of modern human behavior », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 104, no 24, , p. 9964–9969 (ISSN 0027-8424, PMID 17548808, PMCID 1891266, DOI 10.1073/pnas.0703877104, lire en ligne)
- (en) Gwen Robbins Schug et Subhash R. Walimbe, A Companion to South Asia in the Past, John Wiley & Sons, , 512 p. (ISBN 978-1-119-05547-1, lire en ligne), p. 64
- Denise Ferembach, « Les restes humains de la Grotte de Dar-es-Soltane II (Maroc). Campagne 1975 », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 3, no 2, , p. 183–193 (DOI 10.3406/bmsap.1976.1849, lire en ligne, consulté le )
- Yves Coppens et Pascal Picq, Aux origines de l'Humanité, Paris, Fayard, , 642 p.
- (en) Eleanor M. L. Scerri et al., « Earliest evidence for the structure of Homo sapiens populations in Africa », Quaternary Science Reviews, vol. 101, , p. 207–216 (DOI 10.1016/j.quascirev.2014.07.019, lire en ligne)
Bibliographie
- Maurice Reygasse (1922), « Note au sujet de deux civilisations préhistoriques africaines pour lesquelles deux termes nouveaux me paraissent devoir être employés », in : XLVIe session de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Montpellier, p. 467-472.
- Gabriel Camps (1957), Le gisement atérien du Camp Franchet d'Espérey, LIBYCA : Anthropologie - Archéologie - Préhistoires, tome III- 1955, pp 17–56.
- Jacques Tixier (1967), Fiches typologiques africaines : Pièces pédonculées atériennes du Maghreb et du Sahara, Paris, Congrès Panafricain de Préhistoire et d'Études Quaternaire, Muséum National d'Histoire Naturelle, sous la dir. de L. Balout.
- André Debénath, Jean-Paul Raynal, Jean Roche, Pierre-Jean Texier, et Denise Ferembach (1986), « Stratigraphie, habitat, typologie et devenir de l'Atérien marocain : données récentes », L'Anthropologie, t. 90, no 2, p. 233-246.
Voir aussi
Articles connexes
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