Athanase de Charette de La Contrie

Athanase Charles Marie de Charette, 2e baron de La Contrie ( à Nantes - à Saint-Père-Marc-en-Poulet), est un officier général français du XIXe siècle qui s'est distingué dans la défense des États du Pape puis pendant la guerre de 1870.

Pour les articles homonymes, voir Charette.

Athanase de Charette de La Contrie
Baron de La Contrie

Athanase de Charrette de La Contrie (XIXe siècle).

Naissance
Nantes
Décès
Saint-Père-Marc-en-Poulet
Origine Français
Allégeance  Duché de Modène (1846-1856)
 États pontificaux (1860-1870)
République française (1870-1871)
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 18461871
Commandement Zouaves pontificaux
Légion des volontaires de l'Ouest
Conflits Risorgimento
Guerre franco-allemande de 1870
Faits d'armes Bataille de Castelfidardo
Bataille de Mentana
Bataille de Loigny
Distinctions Légion d'honneur
Croix de Mentana
Autres fonctions Élu député des Bouches-du-Rhône
(1871 : refuse de siéger)
Famille Charette de La Contrie

Biographie

Légitimiste

Fils du baron de La Contrie et de la comtesse de Vierzon (Louise Charlotte Marie de Bourbon, fille naturelle du duc de Berry), Athanase de Charette naquit à Nantes, rue du Château, près du château des ducs de Bretagne, pendant l'insurrection légitimiste de 1832 alors que la duchesse de Berry s'y cachait et que son père, l'un des chefs Vendéens était recherché par la police[1]. Sa naissance réelle (le ) fut d'abord dissimulée et à quatorze jours il fut clandestinement déplacé de Nantes à la commune de Sainte-Reine-de-Bretagne, d'où sa naissance « officielle » ( à Sainte-Reine)[1].

En 1846, sa famille n'étant pas prête, en raison de ses antécédents légitimistes, à servir la France de Louis-Philippe Ier, le jeune Charette, entra à l'Académie militaire de Turin ; il dut en partir en 1848 pour éviter de servir le Piémont, la « politique révolutionnaire de ce royaume lui étant évidente[1] ».

En 1852 le duc de Modène, beau-frère du « comte de Chambord », nomma Charette sous-lieutenant dans un régiment autrichien stationné dans le duché. Officier d'ordonnance du duc (1856), il démissionna, les Français étant à la veille d'une campagne contre l'Autriche (1859).

Au service du pape

En , alors que deux de ses frères, avides comme lui de combattre les révolutionnaires italiens avaient offert leurs services au roi de Naples, il se rendit à Rome où il se plaça au service du pape Pie IX et s'engagea dans l'armée pontificale réorganisée par Lamoricière.

Charette fut nommé capitaine de la 1re compagnie des Volontaires franco-belges, connus après 1861 sous le nom de Zouaves pontificaux et fut blessé au combat de Castelfidardo () où l'armée pontificale est mise en déroute par l'armée sarde venue mettre fin à l'indépendance du Royaume des Deux-Siciles après l'expédition des Mille.

Lieutenant-colonel en 1867, il prit le commandement en second de l'unité qu'il conduisit à la bataille de Mentana () dont l'objectif était d'empêcher la conquête de Rome par Giuseppe Garibaldi.

Général de la Défense Nationale

Jules-Antoine Duvaux : La bataille de Loigny (tableau daté de 1875).

Après l'occupation de Rome par les troupes piémontaises (), Charette embarque pour Marseille avec ses troupes. Il négocia avec Gambetta l'emploi des Zouaves français au service de la France contre l'Allemagne et fut autorisé à les organiser sous le nom de Légion des volontaires de l'Ouest[1], corps remarquablement discipliné qui fut attaché au 17e corps d'armée, et se battit « bravement[2] » avec elle aux batailles de Patay et de Loigny (2 décembre), où il fut grièvement blessé, fait prisonnier, mais s'évada[1].

Il venait d'être nommé général de brigade au titre auxiliaire par le gouvernement de la Défense nationale, le , quand la capitulation de Paris suspendit les opérations militaires. Il se trouvait alors en Bretagne pour y organiser une division de Mobiles.

Bien qu'il eût refusé toute candidature à l'Assemblée nationale, il fut élu[3], le , représentant des Bouches-du-Rhône, le 8e sur 11, mais donna immédiatement sa démission.

Thiers lui proposa d'intégrer l'armée française avec ses Zouaves, mais Charette déclara vouloir rester à la disposition du pape : le , ses Zouaves furent démobilisés de l'armée française[1].

Charette se retira et passa ses trente[Information douteuse] dernières années à défendre la cause de la religion tout en songeant jusqu'en 1883 à la restauration des Bourbons[1]. Il fut du nombre des légitimistes qui allèrent saluer le « comte de Chambord » à Anvers (), mais le baron ne prit aucune part aux essais de restauration monarchique tentés en 1873 et 1874. Vers 1877, en compagnie d'Abel Durant de La Pastellière, il tenta d'ériger une stèle en mémoire des 61 martyrs de Legé (Loire-Atlantique). Legé surnommé la "Capitale de Charette". En 1889, il contribue à l'érection du « monument du comte de Chambord » à Sainte-Anne-d'Auray[4].

Il fut le président, désigné par le comte de Chambord, du banquet royaliste de Challans en 1882. Des poursuites correctionnelles furent entamées puis abandonnées contre lui et quelques autres paricipants.

Sa personnalité, comme celle du général de Sonis aux côtés duquel il combat en 1870, marqua durablement les milieux légitimistes français.

État de service

Distinctions

France
 États pontificaux

Ascendance et postérité

Athanase de Charette était le deuxième enfant (son aîné meurt en bas âge) du baron de La Contrie (1796-1848), pair de France et de Louise de Bourbon, comtesse de Vierzon  - Londres - Château de La Contrie, Couffé), fille naturelle de Charles Ferdinand d'Artois (1778-1820), duc de Berry et d'Amy Brown (1783-1876).

Le , il épouse Marie-Antoinette de Fitzjames ( - La Chapelle-sur-Oudon - Rome), fille de Jacques Marie Emmanuel (1803-1846), 7e duc de Fitz-James et de Marguerite de Marmier (1807-1888). Veuf, il convola en secondes noces, le avec Antoinette Wayne van Leer Polk ( - Nashville - La Basse-Motte, Saint-Père-Marc-en-Poulet).

  • De ses deux unions, il eut :
    • Henriette Marie Caroline Pauline ( ou 1864 - Rome - Bourlemont), mariée, le 27 septembre 1887 à La Basse-Motte, avec Jean Marie François Gérard d'Hannoncelles (1861-1940) ;
    • François Athanase ( ou - Rome † - La Basse-Motte)
    • Andrée (1877-1877 ou 1879-1879) ;
    • Charles Antoine ( - Paris † - Nice), marié, le 11 novembre 1909 à New-York[7], avec Susanne Henning (divorcés), puis avec Marcelle Jeanjean. Il eut, de sa première union :
      • Suzanne, mariée en octobre 1935 avec Charles Marshall puis avec M. van Stockum.

Notes et références

  1. « Athanase de Charette de La Contrie », sur roglo.eu (consulté le ).
  2. « Charette de La Contrie (Athanase-Charles-Marie, baron de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore].
  3. Par 47 253 voix sur 75 803 votants et 140 189 inscrits.
  4. « Monument au comte de Chambord - Sainte-Anne-d'Auray », sur www.e-monumen.net (consulté le ).
  5. « Cote LH/489/28 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  6. Frère de François Athanase Charette de La Contrie.
  7. (en) "Correspondence concerning Susanne Henning's marriage - 1908", sur filsonhistorical.org, p. 6 (consulté le 12 août 2021).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Charette de La Contrie (Athanase-Charles-Marie, baron de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
  • Marvin L. Brown, « Catholic-Legitimist Militancy in the Early Years of the Third French Republic », The Catholic Historical Review, vol. 60, no 2, , p. 233–254 (ISSN 0008-8080, lire en ligne)
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