Attaque de Njitapon

L'attaque de Njitapon est une attaque surprise menée par le groupe séparatiste des Forces marines de Bambalang contre un poste de la gendarmerie nationale camerounaise à Njitapon dans l'arrondissement de Kouoptamo dans la région de l'Ouest du Cameroun durant la crise anglophone au Cameroun[2].

Attaque de Njitapon

L'arrondissement de Kouoptamo, où a eu lieu l'attaque.

Localisation Njitapon, Kouoptamo, Région de l'Ouest, Cameroun
Cible Poste de la gendarmerie nationale camerounaise
Date de 0 h 0 à 3 h 30[1]
Type Fusillade
Armes Fusils d'assaut Kalachnikov, bombes, grenades, obus et lance-roquettes
Morts 5
Blessés 3 griévement
Organisations Forces marines de Bambalang
Mouvance Séparatisme
Nationalisme anglophone

Déroulement

Dans la nuit du 8 juin aux alentours de minuit, près d'une centaine de séparatistes lourdement armés arrivent par la rivière Noun sur deux pirogues. L'élément de garde a été rapidement éliminé et le bruit a alerté le reste de l'escouade qui dormait.

Considérant qu'une seule porte donne accès au bâtiment, ils ont tenté de s'échapper par cette porte et sont immédiatement tombés dans une embuscade. Seuls trois des douze hommes du poste ont réussi à s'échapper mais ont été grièvement blessés, les cinq autres hommes ont été tués.[3]

Les séparatistes sont ensuite entrés dans le bâtiment et ont rassemblé des armes qu'ils ont utilisées pour détruire le bâtiment et les véhicules. Deux grenades ont été utilisées pour faire tomber le poste et un lance-roquettes a été utilisé pour incendier les véhicules.

Selon des sources internes, certains éléments du GPIGN sont venus de Bambalang en tant que personnel de soutien, la plupart des éléments de Njiptapon étant partis en formation à Yaoundé. Un rescapé de l'attaque affirme qu'un élément a été capturé vivant.

Des sources militaires affirment également que les renforts de l'armée camerounaise ne sont pas arrivés avant que les séparatistes ne se soient déjà retirés de l'autre côté du fleuve[4].

Au total, cinq gendarmes ont été tués et trois autres blessés dans cette attaque qui a duré trois heures[1].

Réactions

Le gouverneur de la région de l'Ouest, Augustine Awa Fonka, a condamné l'attaque et a reproché à la population locale de ne pas avoir agi[5],[6]. L'armée a affirmé que les séparatistes avaient également enlevé 12 villageois et dérobé des armes[7]. Les autorités camerounaises ont ordonné le renforcement des troupes militaires par l'augmentation de l'effectif dans la zone à la suite de l'attaque[8]. À la suite de l'attaque, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a déconseillé tout séjour à proximité du lac de Bamendjing, à l’axe D66 reliant Kouoboum à Kouhouat ainsi qu'au site touristique du lac de Petpenoun jusqu'à nouvel ordre[9].

Revendication et motivation

L'attaque a été revendiquée par le Général No Pity, qui a mené l'offensive, il a déclaré que l'attaque était en réponse à la tuerie de neuf civils par l'armée camerounaise dans le village de Missong dans le Menchum au Nord-Ouest du pays, survenue sept jours avant l'attaque[10],[11].

Répercussions

Le 19 juin à Njitapon, deux enfants ont été grièvement blessés après avoir joué avec une grenade abandonnée lors de l'attaque de Njitapon[12].

Notes et références

  1. « https://twitter.com/elogeet/status/1534469915637436418 », sur Twitter (consulté le )
  2. (en) « Five military police killed in western Cameroon », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  3. « Cameroon: Separatist Kill Five Gendarmes In Western Region – » (consulté le )
  4. (en-US) « This is how the Njiptapon attack which left 9 dead unfolded », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  5. Elvis Teke, « Insecurity: Authorities Condemn Wave of Separatist Attacks », sur Cameroon Radio Television, (consulté le )
  6. « Attaque de Njitapon : le gouverneur de l’Ouest blâme la population », sur ÔCamer.com, (consulté le )
  7. (en) « Cameroon Deploys Troops after Deadly Separatist Attack on Military Post », sur VOA (consulté le )
  8. « Attaque à Njitapon : Biya appelle ses éléments impitoyables et leur confie une mission », sur CamerounWeb, (consulté le )
  9. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Cameroun- Dernière minute », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
  10. « Journal de l'Afrique - Attaque au Cameroun anglophone, cinq gendarmes tués », sur France 24, (consulté le )
  11. « Cameroun: villageois tués par des soldats dans le Nord-Ouest, «une méprise» pour les autorités », sur RFI, (consulté le )
  12. (en) « Njiptapon: Abandoned grenade explodes, injures two children », sur Cameroon News Agency, (consulté le )
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