Obus

Un obus est un projectile creux, de forme cylindrique terminé par un cône, rempli de matière explosive. C'est une munition tirée par un canon. La partie supérieure d'un obus se nomme la cloche.

Vue en éclaté de trois types d'obus de la Première Guerre mondiale (Shrapnel, en tube à fragmentation, classique). Objets pédagogiques destinés à la formation des militaires américains.
Un obus explosif de 75mm en coupe d’instructions avec sa fusée percutante conserve au musée de l’armée

Description

Obus de la Première Guerre mondiale. De gauche à droite : obus de 90 mm à mitraille, de 120 mm incendiaire en fonte modèle 77/14, de 75 mm explosif modèle 16 et de 75 mm à balles modèle 97.

L'étymologie du mot « obus » viendrait du mot allemand haubitz ou haubitze. L’exemple du plus ancien mot « obus » viendrait de la bataille de Nervinde (1693) où l’adversaire allemand laissa après sa fuite outre 77 pièces de fonte, huit mortiers appelés « obus ».[réf. nécessaire]

Les armes d'un calibre supérieur ou égal à 20 mm tirent des obus. Destinés aux canons d'attaque, canon anti-aérien ou d'artillerie, les obus sont généralement suffisamment volumineux pour contenir une charge spécialisée, appropriée à un usage particulier.

Les premiers projectiles à charge explosive propulsés au canon ont été expérimentés au Moyen Âge, en Europe et en Chine. Ils ont été perfectionnés ensuite par divers inventeurs, tels le lieutenant britannique Henry Shrapnel en 1784 ou Pierre Choderlos de Laclos qui, lors d'expériences balistiques en 1795, mit au point un boulet creux chargé de matières explosives.

Pour les calibres inférieurs à 20 mm, on parle de balles, même si ces dernières recèlent parfois également une charge spécialisée (notamment en ce qui concerne les armes aéronautiques de faible calibre utilisées au cours de la Seconde Guerre mondiale).

Stabilisation de l'obus : on recherche bien sûr la précision de tir et c'est pour cette raison que la grande majorité des obus sont spinnés depuis 1914, c'est-à-dire que l’âme rayé du canon génère une forte vitesse de rotation (le spin de l’obus, du 400 herz est courant !) autour de son axe longitudinal ce qui lui permet, en vertu des lois de la physique, de stabiliser son incidence, évitant par exemple un looping intempestif... Cet aspect vital permet d'atteindre des précisions de frappe par exemple de moins de 50 mètres à 40 km pour le fameux et redoutable canon de 155 mm (masse de l'obus 44 kg) CAESAR en opération concrète sur plusieurs théâtres, à condition de connaître précisément sa propre position et cap (merci le GPS ou le GNSS).

Obus guidé : on allie l'électronique moderne, toujours pour plus de précision (l’intérêt logistique est militairement évident: On a moins besoin de masse d'explosif et donc les obus sont moins massiques, facilitant la manutention, le transport et d'une manière générale toute la logistique sur un théâtre. L'obus de 75 mm a une masse de kg et des millions ont été tiré depuis 1914, faites le calcul de masse totale que l'on a dû transporter en première ligne...) . L'obus guidé possède une électronique embarquée lui permettant de se connecter avec un équipement extérieur comme le GPS, sans doute situé dans un endroit sûr et souvent secret, qui le guide vers la cible. Une autre option est que l'obus possède un auto-directeur (infrarouge) le rendant, en théorie, parfaitement furtif et autonome, il devient cependant leurrable. L'obus guidé possède obligatoirement des actionneurs asservis (ailettes) pour générer les forces aérodynamiques nécessaires aux "petites" modifications de trajectoire. On notera que le spin de l'obus guidé ne facilite pas la tache de la conception et de la précision recherchée et devient même un problème technique, puisque l'incidence est en principe contrôlée dans un obus guidé remettant en cause la technique du spin qui devient alors néfaste. On ne sait pas faire une électronique embarquée qui sache gérer 400 Hz de spin... Le coût de fabrication de l’obus guidé est bien sur élevé.

Obus "sécurisé": un des problèmes pratique rencontré en opération est la sécurité: En effet, le stockage d'obus nécessaire pour le terrain est susceptible de détoner à la suite d'un incendie, un choc violent ou une explosion d'un obus venant de l'extérieur (le cuirassé Liberté en rade de Toulon en 1912 en est un triste exemple, les poudres B des obus en soute surchauffée et mal ventilée ont détoné, et on cite le cas tragique mais très explicite du sous marin soviétique Koursk, il semblerait que l'explosif des torpilles lourdes a détoné, à la suite d'un incendie en salle torpille), et on a inventé une parade : les munitions muratisées qui consiste à faire brûler l'explosif des obus mais sans le faire détoner. Un obus muratisé coûte cher... Les munitions embarquées du porte avions Charles de Gaulle sont muratisées par exemple.

En chasse sous-marine, l'obus désigne également une partie mécanique de l'arbalète : il s'agit de la partie métallique permettant de solidariser les élastiques propulseurs (sandows) et la flèche (projectile).

Les obus de calibre 75 mm utilisés lors de la Première guerre mondiale pèsent kg.
Les obus classiques américains de 155 mm ont une probabilité d’erreur qui peut atteindre 106 mètres à 25 km de distance sur terrain plat (plus de 300 m sont évoqués en terrain montagneux) et un rayon létal d'environ 150 m.
Un obus de 155 mm L15 britannique est rempli de 11,3 kg de RDX[1].
Des obus atomiques américains et soviétiques furent en service des années 1950 à la fin de la guerre froide.

Obus d'artillerie moderne

Coupe d'obus allemand SMart de calibre 155 mm avec deux sous-munitions antichars. Certains types d'obus en service depuis la toute fin du vingtième siècle, contiennent autant d'électronique qu'un missile.

Voici la masse des obus d'artillerie occidentaux et soviétiques standard durant la seconde moitié du XXe Siècle[2] :

CalibresPoids moyen de l’obusPoids moyen d’explosif
105 mm OTAN13 kg2,6 kg
122 mm (D-30)22 kg4,4 kg
152 mm (D-20)44 kg8,8 kg
155 mm OTAN44 kg8,8 kg
180 mm (2S7)88 kg17,6 kg
203 mm OTAN92 kg18,4 kg

Voir aussi

Notes et références

  1. Joseph Henrotin, « Combat moderne : quelles mutations pour l’artillerie à l’aune de l’expérience afghane ?< », sur Défense et Sécurité internationale, (consulté le ).
  2. « Canons et obusiers : quels calibres ? », Défense et Sécurité internationale, no hors-série n°21, décembre 2011-janvier 2012 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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