Auguste-François Perrinon
Auguste-François Perrinon (ou François Auguste Périnon) est un Français né le à Saint-Pierre en Martinique et mort le à Saint-Martin.
Auguste-François Perrinon | |
Fonctions | |
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Député de la Guadeloupe | |
Gouvernement | IIe République |
Législature | Député |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Pierre (Martinique) |
Date de décès | (à 48 ans) |
Lieu de décès | Saint-Martin (Antilles françaises) |
Sépulture | Saint-Martin (97150) |
Nationalité | Française |
Diplômé de | École polytechnique (France) |
Profession | militaire |
Il est célèbre pour avoir été le premier métis martiniquais à entrer à l’École polytechnique. Il fut également un député abolitionniste français et premier gouverneur métis de la Martinique suite à l'avènement de la seconde république.
Biographie
Sa mère Rose, dite Piquion, est une esclave affranchie de Martinique sous le Consulat. Elle se marie en 1826 avec un commerçant blanc prospère de Saint-Pierre, capitale économique de la Martinique, qui reconnaît ses quatre enfants, dont François-Auguste. Celui-ci est envoyé en France, où il devient élève de l'École polytechnique (promotion X 1832)[1] et se spécialise dans l'artillerie de Marine. En 1840 à Saint-Pierre, il épouse Marguerite-Louise-Charlotte Télèphe, fille d'une riche famille de couleur de Martinique.
Capitaine en second le . En 1841, affecté au Service de l'Inspection générale du matériel de l'Artillerie de Marine à Paris. Chef de bataillon le . Officier de la Légion d'honneur. En 1842, il fait partie de la garnison de la Guadeloupe. Il fut également franc-maçon.
Il est anti-esclavagiste, mais à cette époque les propriétaires de plantation des Antilles craignent de perdre toute leur main d’œuvre si l'esclavage est aboli en France. Dans ce contexte, grâce aux parts qu'il détient dans un marais salant, Perrinon expérimente à partir de 1844 de nouvelles méthodes de travail (coexistence de travailleurs libres et d'esclaves, versement de salaires à tous les travailleurs quel que soit le statut, interdiction des châtiment corporels, recours aux blâmes et aux gratifications). En 1847, dans une brochure intitulée Résultats d'expérience sur le travail des esclaves (île Saint-Martin Antilles), il s'emploie à démontrer que le travail libre est possible. Il écrit ainsi que « moralement insoutenable, l'esclavage est économiquement une aberration »[2].
Un an plus tard, Perrinon fait partie de la Commission d'abolition de l'esclavage, à l'invitation de Victor Schœlcher; à la suite du décret d'abolition de l'esclavage, il est envoyé comme commissaire d'abolition, puis commissaire général à la Martinique (juin-novembre 1848).
Avec Victor Schœlcher, dont il est proche, il est député à l'Assemblée nationale législative (1849-1850).
Après le Coup d'État du 2 décembre 1851, il regagne les Antilles et va vivre à Saint-Martin où il exploite des marais salants. Il refuse de prêter serment à Napoléon III (lettre du ), ce qui lui vaut d'être rayé des cadres de l'armée.
Il meurt à Saint-Martin, le .
Hommages
Des rues, un collège et un centre commercial en Martinique portent son nom. Une rue du Bourg du Marigot (Saint-Martin) porte son nom.
Notes et références
- Fiche matricule de l'École polytechnique
- Benoit Hopquin, Ces Noirs qui ont fait la France, Édition Camann-Lévy, 2009.
Liens externes
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