Antilles

Les Antilles sont un vaste archipel réparti entre la mer des Caraïbes (Grandes Antilles et Petites Antilles), le golfe du Mexique (côte nord-ouest de Cuba) et l'océan Atlantique (îles Lucayes, soit l'ensemble regroupant les Bahamas et les Turques-et-Caïques). L'archipel forme un arc de cercle de plus de 4 000 km de long s'étendant depuis le golfe du Mexique (Cuba) jusqu'au large du Venezuela (Curaçao et Aruba). Elles représentent 235 830 km2 de terre émergée, pour 42 millions d'habitants. La zone économique exclusive (ZEE normalement fixée à 200 milles des côtes) a été étendue à 350 milles en 2015 après l'avis favorable de l'Organisation des Nations unies[1].

Pour les articles homonymes, voir Antilles (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Caraïbes.

Antilles

Carte des Antilles (en vert) dans les Caraïbes.
Superficie 235 830 km2
Population 41 964 775 hab.
Densité 178 hab./km2
Pays 13
Dépendances 14
Principales langues Espagnol
Anglais
Français
Créole haïtien
Créole antillais
Néerlandais
Papiamento
Fuseaux horaires UTC−05:00 (Cuba)
UTC−04:00 (Barbade)
Principales villes La Havane, Kingston, Port-au-Prince, Saint-Domingue, San Juan, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France

La population, de provenance diverse, est mixte. Composée majoritairement de personnes d'origine africaine et de métis comme à la Jamaïque ou en Haïti, elle comprend aussi des individus d'origine européenne et asiatique (notamment du sous-continent indien et du Moyen-Orient). Quelques rares survivants des premiers occupants de ces régions, les Amérindiens, y sont encore présents, comme les Caraïbes à l’île de la Dominique.

Origine du nom

Première carte scientifique mentionnant les Antilles au pluriel (Alberto Cantino, 1502, visible à Ferrare)

Le nom dérive d'Antillia, une île fantôme prétendument située à l'ouest du Portugal dans l'océan Atlantique.[2]

Une des premières mentions de cette île, soit qu'elle traduise des théories aristotéliciennes de l'Imago mundi sur l'équilibre de la Terre semblables à celle de la Terra Australis soit qu'elle fixe des ouï-dire[3] de pêcheurs portugais, basques ou bretons, figure sur la carte de Zuane Pizzigano en 1424. Cette carte et les suivantes sont éditées dans le cadre du programme d'exploration[4], telle l'expédition de Diogo de Teive en 1452, initié par Henri le Navigateur à la suite de l'invention par les pêcheurs portugais de la caravelle, premier modèle de navire véritablement hauturier. Le progrès technique a nourri la légende, laquelle a motivé et précédé la découverte. C'est ainsi que le , dix neuf jours après avoir quitté La Gomera, son dernier port, et seize jours avant d'apercevoir les lueurs de San Salvador, Christophe Colomb cherchait vainement à l'horizon l'Antille que sa carte lui indiquait.

C'est l'humaniste Pierre Martyr de Milan qui, par une édition officielle de 1516, attribue le nom de l'île légendaire aux différentes îles découvertes en même temps qu'Hispaniola par Christophe Colomb [5] (c'est à ce même Pierre Martyr de Milan qu'avait été confiée l'éducation des enfants de Colomb à la cour d'Aragon durant les pérégrinations de ce dernier), alors que Colomb s'était obstiné à n'y voir que les Indes occidentales. Piraté dès 1504, copié et enfin réimprimé à Paris en 1532, son ouvrage De Orbo Novo eut un retentissement considérable qui consacra le pluriel, renvoyant au merveilleux le singulier.

Cependant Pierre Martyr ne faisait que vulgariser un toponyme adopté par la société internationale des marchands au moins dès le retour du second voyage de Christophe Colomb en 1496[6], les découvertes de Terre-Neuve par Giovanni Caboto en 1497, du Brésil par Pedro Álvares Cabral en 1500, du Labrador par Gaspar de Corte Real en 1501[7], assez clairement identifiées à des côtes continentales, ne pouvant prétendre pour cette raison au nom d'Antille. Cette toponymie savante, qui n'apparait pas sur la carte la plus ancienne qui nous soit restée de l'espagnol Juan de la Cosa, a été imposée par la carte de Cantino élaborée par les cartographes portugais entre 1500 et 1502. Elle s'est diffusée dans les milieux cosmographistes par les éditions en reprenant les données en 1508, 1511, 1513, 1520, 1522 et 1525[8].

Géographie

Les Antilles s'insèrent dans un vaste ensemble, l'espace Caraïbe, dont les limites ne sont pas clairement définies, mais qui incluent le plus souvent les îles Lucayes (Bahamas et îles Turques-et-Caïques), ainsi que la façade caraïbe du continent américain qui s'étend de l'Amérique centrale aux plateau des Guyanes en passant par les plaines côtières de Colombie et du Venezuela.

De la même façon, les limites des Antilles peuvent varier selon les acceptions des pays : de l'ensemble des îles tropicales du côté atlantique de l'Amérique, au strict arc antillais.

Dans le cas d'une division de l'Amérique en deux continents, les Antilles sont rattachées à l'Amérique du Nord, à l'exception des îles Sous-le-Vent et de Trinité-et -Tobago proches des côtes vénézuéliennes[9].

La formation des plages de sable blanc des îles antillaises réside principalement dans le mode de nutrition des Poissons-perroquets qui croquent les algues directement sur les coraux vivants pour en extraire la matière nutritive, pulvérisant les morceaux de calcaire et les transformant en fin sable. Sous l'action des vents et des courants, le sable formé des déjections de ces poissons se dépose en certains points hauts et forme 70 % du sable blanc des plages des Caraïbes et de Hawaï[10].

Au sein des Antilles, on peut distinguer :

Elles sont constituées d'un chapelet de petites îles d'origine volcanique ou calcaire, qui s'étendent en arc de cercle depuis les îles Vierges à l'est de Porto Rico jusqu'à la Grenade au sud. Ensuite cet alignement s'incurve vers l'ouest jusqu'à l'île d'Aruba, près du continent sud américain.
Là aussi, selon les acceptions de chaque pays, on distingue au sein des Petites Antilles :
Les pays anglo-saxons préfèrent, par exemple, une délimitation nord-sud (La Dominique appartenant parfois à l'un ou l'autre groupe) :
Elles incluent les quatre îles de Cuba, la Jamaïque, Hispaniola (Haïti et la République dominicaine) et Porto Rico. Elles représentent à elles seules les neuf dixièmes de la superficie et de la population totale des Antilles ;
 Nom de l'îlePaysSuperficie (km²)PopulationDensité
1Cuba Cuba 110 860,011 224 321101
2Hispaniola ou Haïti République dominicaine / Haïti 73 929,022 191 516300
3Jamaïque Jamaïque 11 189,62 598 000227
4Porto Rico États-Unis 9 099,83 193 694351
5Trinité Trinité-et-Tobago 5 008,71 050 000220
6Andros Nord Bahamas 3 439,44 4711,3
7Isla de la Juventud Cuba 2 237,3100 00033
8Great Inagua Bahamas 1 544,09690,63
9Andros Sud Bahamas 1 447,81 4651,0
10Great Abaco Bahamas 1 145,914 83512,9
11Martinique France 1 128,0392 291348
12Grand Bahama Bahamas 1 095,746 99434
13Margarita Venezuela 956,8420 000450
14Basse-Terre France 847,8192 600227
15Dominique Dominique 787,375 851101
16La Gonâve Haïti 743,0100 000135
17Sainte-Lucie Sainte-Lucie 639,8160 145258
18Grande-Terre France 586,7198 000337
19Île de Long Island Bahamas 538,43 0945,7
20Île d'Acklins Bahamas 507,54281,0
21Cayo Romano Cuba 464,7 ? ?
22Barbade Barbade 462,4276 607642
23Eleuthera Bahamas 457,47 99921
24Curaçao Pays-Bas 443,1173 400391
25Île Cat Bahamas 386,51 6474
26Saint-Vincent Saint-Vincent-et-les-Grenadines 381,0108 600314
27Cayo Coco Cuba 366,4 ? ?
28Grenade Grenade 322,7105 000260
29Tobago Trinité-et-Tobago 308,854 084180
30Mayaguana Bahamas 293,02770,97
31Crooked Island Bahamas 282,13501,46
32Saint-Martin / Sint-Maarten France / Pays-Bas 93,075 000806,45
33Saint-Barthélemy France 24,08 938372

(Source :PNUE)

Territoires insulaires des Caraïbes

Carte des différentes îles des Antilles

Archipels du nord des Caraïbes, hors de l'arc antillais

Grandes Antilles au centre des Caraïbes

Îles du Vent
Îles sous-le-vent à proximité de l'Amérique du Sud

Histoire

Peuples précolombiens

Carte des Antilles en 1843.

Une profusion de cultures distinctes s'est développée dans les Antilles avant l'arrivée de Christophe Colomb en 1492. Elles se distinguent des civilisations continentales par la culture du manioc, des styles spécifiques pour les travaux du bois, de l'or et du tumbaga (alliage d'or et de cuivre). L'absence de grandes architectures de pierre tranche avec l'abondance de pyramides à degrés que l'on peut trouver en Amérique centrale et dans les Andes.

Langues

La diversité des langues parlées dans les Caraïbes est très grande.

Intégration régionale

Usage idiomatique

En France, le langage courant restreint la référence géographique du terme « Antilles » aux seules îles françaises de la Caraïbe, à savoir : la Martinique, les îles de Guadeloupe (Grande-Terre, Basse-Terre, Marie-Galante, la Désirade, les Saintes), Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Par extension, les habitants de ces îles, ou ceux qui ont émigré vers l'Hexagone (ainsi que leur descendance), sont collectivement appelés : « Antillais ». Dans cet ordre d'idées, le langage courant français privilégiera l'usage des termes « Caraïbe » et « Caribéen » pour désigner respectivement l’ensemble des îles de la Mer des Caraïbes ou les populations qui en sont originaires.

Santé

Un nouveau dispositif épidémiologique et de veille sanitaire a été mis en place pour la zone des Antilles/Guyane en 2001[réf. nécessaire].

Faune

Notes et références

  1. « La France étend son plateau continental de 500.000 km2 », sur Mer et Marine (consulté le )
  2. https://www.britannica.com/place/Antilles
  3. J. Heers, La Découverte de l'Amérique, Paris, Éditions Complexe, , 189 p. (ISBN 2-87027-408-4, lire en ligne), p. 11.
  4. J. Heers, La Découverte de l'Amérique, Paris, Éditions Complexe, , 189 p. (ISBN 2-87027-408-4, lire en ligne), p. 102.
  5. Pierre Martyr, De Orbo Novo, t. II 1 § 7 (BNF 30020962), The Eight Decades of Peter Martyr D'Anghera translated by Francis Augustus MacNutt from the latin with notes and introduction in two volumes
  6. Lettre d'Alberto Cantino, espion, à Hercule d'Este, duc de Ferrare, fin 1497, citée dans J. Heers, La Découverte de l'Amérique, Paris, Éditions Complexe, , 189 p. (ISBN 2-87027-408-4, lire en ligne), p. 125.
  7. Lettre de Pietro Pasqualigo, octobre 1501, citée in J. Heers, La découverte de l'Amérique, p. 126, Éditions Complexe, Paris, 1991, (ISBN 2-87027-408-4), La découverte de l'Amérique.
  8. J. Heers, La Découverte de l'Amérique, Paris, Éditions Complexe, , 189 p. (ISBN 2-87027-408-4, lire en ligne), p. 152.
  9. https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/19/Continents_vide_couleurs.png
  10. « L'étonnant secret caché derrière les plages de sable blanc paradisiaques », sur maxisciences.com.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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